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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 06:59

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 Honoré Daumier, 1856.

 

Les mots s’envolent, les écrits restent, dit un proverbe.

 

Pourtant, ce qui est dit est réellement dit. L’univers n’est pas une poubelle sans fond. Chacun de nos actes, chacune de nos pensées et de nos paroles a un poids.

 

Vivant dans le monde du mensonge, dont le prince est appelé Père du mensonge, les êtres humains croient pouvoir impunément mentir.

 

Jusqu’au jour où ils prennent conscience de l’énorme fardeau qu’ils traînent avec eux, qu’ils en vacillent.

 

La quête de la vérité passe nécessairement par le rappel, la découverte et nettoyage de nos mensonges. Les bêtes féroces qui assaillent le chercheur sont des aspects de son énergie dévoyée, égocentrée, mais l’hydre qui l’accompagne comme son ombre est l’implacable volonté qu’il met à travestir l’insupportable réalité : nous sommes nus. Et c’est nus que nous sortirons du cachot. Nus et purifiés par l’insupportable aveu que nous n’avons plus aucun voile, plus aucune ombre où disparaître.

 

Sur les foires d’autrefois, les paysans et les marchands de bestiaux échangeaient de grandes tapes dans les mains, devant une galerie de compères : Tope !

 

Une fois topé en public, le marché était conclu. C’était un contrat verbal. Celui qui y contrevenait passait dorénavant pour faux et menteur, malhonnête.

 

C’était une manière de garantie basée sur la connaissance intime commune à tous : nous sommes tous menteurs.

 

A telle enseigne que les hommes de loi depuis l’aube des temps s’emploient à rédiger de très concis contrats censés garantir le respect des intentions des contractants.

 

Mais, bizarrement, soit les grands juristes sont maladroits, soit les gens de mauvaise foi ont d’encore meilleurs juristes, car il ne passe pas une journée sans que les contrats de la veille soit dénoncés à grands cris par ceux qui se sont hier empressés de les signer.

 

Une foule de personnes ne respectent même plus l’écrit.

 

C’est encore un signe, une preuve que ce monde est déjà mort. On peut trafiquer n’importe quelle image, n’importe quelle bande son, n’importe quoi, en fait, pourquoi pas l’ADN, pour faire passer n’importe quel mensonge.

 

Face au mensonge, on n’a qu’une alternative : s’en dépouiller jusqu’à la moelle des os.

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25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 18:12

La différence entre une invocation et une prière, c'est celle qu'il y a entre une recette de cuisine et un plat spontané avec les produits du marché. Trompez-vous dans l'invocation, et Astaroth apparaît au lieu de Belial, catastrophe !

 

Dans un livre de Gustav Meyrink, "l'Ange à la fenêtre d'Occident", le grand rabbin de Prague dit que les hommes ne savent pas prier, et que souvent leurs prières leur attirent du malheur.

 

Car la prière des hommes est souvent semblable à une invocation. Ils ne savent pas qui ils prient, ni ce qu'ils demandent. 

 

Qu'importe la ferveur de la demande si la demande est impure ? Un tas de fumier dégage de la chaleur, lui aussi.

 

Le Christ nous a laissé une prière, dont je vous communique la version de Jean-François Kolosimo :

 

Notre père du ciel, que ton nom soit glorifié, que ton règne advienne, que soit faite ta volonté –sur la terre comme aux cieux ! Donne-nous ce jour notre pain essentiel ; remets nos dettes comme aussi nous remettons à nos débiteurs ; et ne nous laisse pas persévérer dans l’épreuve, mais délivre-nous du Malin.

 

Qui est nettement plus compréhensible que le texte catholique. Je vous renvoie pour certains détails à ce que j'ai écrit ici.

 

Cette prière est une construction sur laquelle j'ai l'intention de revenir prochainement.

 

Aujourd'hui, simplement, je voulais dire qu'en dehors de certains modèles comme celui-là qui ne sont pas des recettes, mais des phares destinés à guider les marins perdus dans le brouillard au cours des âges, les prières les plus pures sont celles qui naissent spontanément de notre coeur.

 

J'ai lu il y a quelque temps, mais ma mémoire imparfaite a oublié où, quelqu'un qui disait que les mots qui viennent de son coeur y ont été mis par l'Autre. Il est alors celui qu'on prie, celui qui nous donne les mots, et celui qui prie.

 

Aujourd'hui, devant l'orage et la pluie qui a suivi ce soleil incendiaire des derniers jours, voici les mots qu'Il m'a mis au coeur :

 

Je ne demande pas l'épreuve,

 

Je cherche la rencontre;

 

Si la rencontre doit naître dans l'épreuve,

 

Alors j'accepte l'épreuve.

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23 mai 2010 7 23 /05 /mai /2010 08:58

  pentecote[1]

Icône du XVème, Novgorod

 

La Bête dans sa tête administrative a rationnalisé le monde. Toutes les branches de l’arbre de la science s’y sont collées, de la géologie à la paléontologie, de Buffon à Darwin, de la chimie à la psychologie, tout a concouru à ce monde merveilleux dans lequel nous avons le privilège de nous débattre : le monde des cases et des numéros.

 

Chaque homme est unique, dit-on. Oui, par son numéro, lequel dans son message renseigne sur la nationalité, le sexe, l’âge, la profession et de plus en plus de données sans cesse surajoutées.

 

La Bête est insatiable, dans sa frénésie de données. Nous sommes plus bardés de numéros qu’une vieille valise de globe-trotteur.

 

Dans quelle case êtes-vous ? Ou plutôt, dans combien de cases êtes-vous éparpillés ?

 

Drôle comme case sonne comme cage.

 

Ca me fait toujours de la peine de dire à ceux qui n’en ont pas encore pris conscience qu’ils sont enfermés à quadruple tour, et depuis toujours, et peut-être pour toujours. C’est comme si je devais retirer le jouet préféré d’un gosse. Alors je laisse tomber. S’ils n’ont pas d’yeux pour voir.

 

Pas Dieu pourvoir.

 

Dans quelle cage sommes-nous enfermés ?

  

Mais nous sommes dans des temps que la Bête redoute, car, comme le dit le prophète Joel  :

 

2.28 Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair; Vos fils et vos filles prophétiseront, Vos vieillards auront des songes, Et vos jeunes gens des visions.

2.29 Même sur les serviteurs et sur les servantes, Dans ces jours-là, je répandrai mon esprit.

 

Alors, quels que soient les liens dans lesquels nous sommes détenus, voilà que nous devenons : prophètes, à notre tour.

 

Etymologiquement, le prophète « parle en avant », voit et prédit le sens des événements. Toute personne qui rompt la prison mentale qui constitue la cosse de son être pousse un germe. Et ce germe connaît déjà tout. Il sait qu’il est un être unique, pas un numéro. Il sait qu’il vient de sortir du monde des cases, pour monter vers sa destinée.

 

Tout être qui sort de sa prison mentale est un prophète.

 

Partout, à chaque instant, se lèvent des prophètes. Sous les balles, les bombes, les menaces, face aux contrôleurs, aux délateurs, aux esclaves soumis, aux rouages et aux zélateurs de la mort, ils se lèvent et ils dansent.

 

Réveillez-vous, ce monde est mort, et vous êtes vivants.

 

 

 

 

 

 

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9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 10:00

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C'est la devise des grecs qui nous ont légué une idée fondamentale : La liberté ou la mort.

 

Cette grande idée a été souvent reprise, par Spartacus, par exemple, par Emiliano Zapata ("Es mejor morir de pie que vivir toda una vida arrodillado, Mieux vaut mourir debout que vivre toute une vie à genoux »), par Dolores Ibarruri, et par tous les millions de gens qui aujourd'hui partout sur la Terre résistent encore à l'horreur qu'on nous présente comme le monde idéal.

 

Pour qui (par extraordinaire) ne l'aurait pas encore vu ou entendu, je rappelle ce que nous promettait Sarkoumane en 2009. Depuis, on a assisté à de multiples malheureux accidents et coïncidences - crash du gouvernement polonais, crash de Nigel Farage, crash de l'économie grecque, assassinat, élimination, crash de tout ce qui se trouve sur le chemin de la machine de guerre.

 

Ces gens là sont des simulacres, pas des humains. Mafieux et meurtriers. Ils n'ont pas les centres supérieurs qui, selon Mouravieff, en font des êtres humains. Leur monde repose sur le seul socle de la violence et du mensonge. Chaque matin, ils repeignent la vitrine pour lui donner un petit air attrayant, mais derrière ce qui brille, aucune lumière.

  

Ce monde avance sur la ruine de tous les hommes, sur le massacre de populations entières, sur la mise en esclavage des règnes minéraux, végétaux, animaux, humains.

  

Tout le monde le sait. Si je le répète encore et encore, c'est pour balayer les doutes qui pourraient vous venir, tant brille et la vitrine toujours resplendissante. Mais jetez un coup d'oeil derrière, il n'y a qu'une infinité de cadavres disloqués et torturés.

  

LA LIBERTÉ OU LA MORT ?

  

Est-ce la vraie question ? Oui. Quiconque accepte la tutelle est mort. Bien sûr, on a tous un doigt ou deux dans l'engrenage - permis de conduire, numéros, compte en banque - mais l'esclavage n'est pas là, il faut rendre à César ce qui lui revient, des écorces. La liberté, c'est demeurer libre de la tutelle mentale, c'est apprendre à voir le vrai visage de ce qui nous assaille, et qui se trouve aussi en nous.

  

Car si nous n'étions pas avides et violents, nous tous, l'avidité et la violence ne pourraient culminer et dévorer le monde comme elles le font. Si nous étions ouverts à la lumière et à l'amour, tous, les prisons n'existeraient plus.

  

C'est bien sur nous que nous devons travailler, extirper de nous les racines de l'avidité et de la violence, c'est notre poitrine que nous devons ouvrir à la lumière et à l'amour.

  

Le secours que nous attendons est déjà là. Sur son blog, Sevim a donné une phrase extraordinaire de Ma Ananda Moyi : "Une mare pleine d'immondices dégage son odeur la plus agressive au moment où on la récure. Bien des ordures qui gisaient là cachées dans les profondeurs présentent l'aspect le plus repoussant quand elles sont remontées au grand jour. L'étendue et l'épaisseur de la saleté ne se mesurent que lorsqu'on nettoie"

 

Cette phrase qu'on peut comprendre sur un plan personnel s'applique particulièrement bien aux événements et aux hommes publics d'aujourd'hui, tous parfaitement répugnants. Malgré leurs efforts pour paraître, on les voit de mieux en mieux comme les véritables pourritures qu'ils sont. Malgré les menaces souvent suivies de violences, les esprits et les langues se délient.

 

Chacun, à l'exception des aveugles, ça va de soi, comme disait saint Georges qui en connaissait un bout sur les dragons, chacun peut voir clairement que si le peuple grec est aujourd'hui menacé, c'est pour avoir été trompé et escroqué par ces immondes prédateurs, cette vermine financière dont la plupart des politiques ne sont que les larbins.

   

Ouvrons nos esprits, ouvrons nos coeurs, donnons gratuitement, faisons de nos vies des jardins, des îles de beauté dans cet océan de noirceur, passons-nous des mots de passe : viens, merci, tu es belle, des mots de partage et de tendresse.

 

Eux, les sauriens, savent tout de la communication, apprenons donc la communion. Sortons de leur terrain, sortons de leur langage, de leurs coutumes de guerre à outrance.

 

Lorsque nous parlons d'inventer un autre monde, c'est vrai. Mais il commence aujourd'hui, en chacun de nous.  

  

Que les porcs puissent nous nuire physiquement ne fait pas le moindre doute. S'ils n'hésitent pas à attaquer des peuples entiers, ils écraseront un obscur écrivaillon du bout du monde comme une mouche lorsqu'ils décideront de tout écrabouiller.

  

Qu'importe ? Jamais ils n'écraseront l'esprit, jamais ils n'arrêteront le vent, pour une raison simple :

 

 

CE QUI EST MORT NE PEUT RIEN CONTRE LA VIE.

 

 

  

 

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1 mai 2010 6 01 /05 /mai /2010 06:47

24 mars 2010 018

 

Quand on regarde juste sous son nez, on voit des choses floues qui bougent.

Lorsqu’on recule, on s’aperçoit que toutes ces parties en mouvement ont une harmonie, et bougent ensemble.

Reculons encore d’un ou deux pas : le tableau s’inscrit dans un paysage, où nait une perspective. A l’horizon, un pays nouveau, des collines ou des montagnes bleues qui s’étagent et appellent au voyage.

 

C’est facile à faire avec un appareil photo, au zoom. L’appareil photo a pris la place du miroir, c’en est une extension. Narcisse est tombé amoureux de son reflet dans l’eau, penché sur lui, captivé, il est tombé dans un sommeil mortel (narkos). S’il avait un peu reculé, il aurait su que ce reflet, c’était l’image inversée de lui-même.

 

Un conte universellement répandu raconte l’histoire du miroir qui passe de main en main et où chacun découvre avec des réactions diverses son propre reflet, attrayant ou repoussant. La photographie, étymologiquement « empreinte de la lumière » a permis à l’humanité entière – à l’exception notable des plus pauvres -  et non plus seulement aux plus riches qui pouvaient jusqu’alors se faire peindre, de s’objectiver, de s’étudier soi-même. De l’extérieur, certes, mais c’est un début. Ce que l’ésotérisme recherchait par l’étude de l’intérieur de soi, la science par le biais de la photo, entre autres, permet de le saisir, ou de tenter de le saisir, par l’extérieur. Découvrir avec ses propres yeux la surface mais aussi le profond mystère que nous sommes. La science et la technique profanes donnent également les moyens d’ouvrir des portes sur la connaissance de soi.

 

Mieux, depuis la généralisation des caméras, on peut se voir en mouvement, s’étudier intégralement. Je crois que ça constitue un pas majeur dans l’objectivation de soi qui est un prélude à l’étude de soi. C’est à double tranchant, puisque ça peut servir dans un premier temps à l’auto-adulation narcissique, mais pour ceux qui feront un pas en arrière, c’est une rampe de lancement dans la découverte d’eux-mêmes.

 

Si l’on applique ce principe du recul aux événements mondiaux, on se rend compte rapidement que réagir à chaque mouvement, prendre parti comme nous y encourage la pesanteur ambiante épuise notre vitalité, érode notre jugement, et comme Narcisse, nous mène à la mort.

 

Reculer, c’est voir qu’il existe un mouvement d’ensemble qui unit les opposés. Et souvent, ce qui nous faisait hurler finit par apparaître comme le moyen nécessaire de gagner un plan supérieur.

 

Reculer encore un peu, c’est apercevoir au loin ce que l’Éternel appelait « la Terre promise » ; pour la gagner, il faut marcher en regardant à la fois les cailloux du chemin et l’horizon lointain. Ceux qui restent fascinés par les reflets de la surface de la flaque d’eau qu’ils prennent pour le réel sont morts.

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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 09:33

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Il y a quelques années, Mme Vieux Jade a rêvé que trois moines frappaient à notre porte et demandaient : c’est bien ici, le monastère ?

Quelques jours plus tard, c’est moi qui recevais en rêve la visite de Taisen Deshimaru, lequel nous confiait la mission de faire et de distribuer des photocopies.

 

L’écrivain espagnol Arturo Perez  Reverte  dont j’aime beaucoup un livre en particulier, « le Soleil de Breda », est également un grand journaliste, qui publie des tribunes qui ont environ quatre millions de lecteurs.

 

Le blog de l’ami Ferlin a un public fidèle de plus de mille lecteurs. Yog en a deux cents, disait-elle un jour.

 

Gandhi est connu du monde entier et son message travaille encore le subconscient collectif.

 

L’ami Hergé a bouleversé des millions de jeunes lecteurs, durant près d’un demi-siècle.

 

Le Bouddha, le Christ, Mohammed et d’autres ont changé des pans entiers de notre culture et de notre pensée durant des siècles ou des millénaires.

 

Certains sont des troncs, des artères principales. Le Christ dit de lui-même : Je suis la  vigne, vous êtes les sarments.

 

Certains irriguent large, et en eux le sens coule comme un fleuve. D’autres sont des veines. Si certains charrient l’oxygène qui pétille et éclaire nos jours, d’autres ramènent un sang impur, chargé de toxines, usé, vieilli vers le cœur, le centre, pour qu’il y soit lavé et purifié.

 

Certains sont gais, d’autres s’effondrent sous le poids des jours et des misères, jusqu’à ce qu’ils soient secourus et vivifiés. C'est à cela que nous pouvons nous employer, avant ou après que d'autres ne le fassent pour nous, dans un incessant brassage.

 

Nous, nous sommes de petits vaisseaux, ceux qu’on appelle des capillaires, parce qu’ils sont plus ténus que des cheveux. Nous, Mme Vieux Jade et moi, dans ce qu’elle enseigne, dans ce que je raconte sur ce blog, mais aussi, bien sûr, dans la vie de tous les jours, dans nos rapports à tous les êtres.

 

Vous, nous, nous sommes le tissu le plus petit, le plus fin, et nous transmettons à tout ce qui nous entoure, plantes, événements, enfants, gens, animaux, éléments, nous transmettons de minuscules photocopies des enseignements éternels que les grandes artères ont roulés, que les veines ont convoyés, de plus en plus loin, à travers les temps et les distances ; il y a loin du cœur à l’extrémité du petit orteil, peut-être sommes nous ce petit vaisseau enfoui sous la corne, le durillon.

 

Mais sans cette minuscule transmission, sans cette énergie à la fois immense et microscopique qui bat en rythme, sans les sourires, sans les paroles, sans les gestes d’accueil de d’apaisement que nous nous passons les uns aux autres, si l’un de nous, vous, moi, n’importe qui faillit, s’endort, oublie, se minéralise, cette toute petite zone oubliée cachée sous la plante du pied gauche de l’Être total, cette petite zone sera un no man’s land, une terre sans humanité, sans amour, sans conscience.

 

Nous sommes un élément essentiel du grand corps unique, et sans nous, sans notre minuscule place, l'Être serait incomplet. Nous sommes Un, tous au service de l'Unique, et cet Unique est nous et chacun des êtres qui nous entourent. Lorsque nous le saurons avec l'évidence de la Révélation, c'est-à-dire avec la même Présence qui était la nôtre avant notre naissance terrestre, il n'y aura plus la moindre séparation, et le Dormeur s'éveillera.

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28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 14:58

 

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Mardi, 13 h 30, soleil généreux. Petite halte sur le transat. Atmosphère tendue depuis deux jours.

Des gens qui refusent de tenir leurs engagements, dans des domaines divers. Malgré l’évidence de ce qu’ils ont accepté et signé.

J’ai lâché la pression ce week-end, sur un avertissement : que les choses soient réglées avant lundi soir.

Rien. Aucun contact. Ils ont donc décidé de renier leurs engagements, ce qui entraîne des difficultés financières, toute sorte de problèmes en vue.

Nuit de lundi : je décide de ne pas me laisser envahir par la colère – et pourtant, je leur ai ouvert de nombreuses portes, des possibilités de négocier – la colère de constater qu’ils m’acculent au conflit. Non, pas de colère. Demain, je lancerai la machine, mais pour cette nuit, dors.

Facile à dire, difficile à faire. Pas cette fois-ci. Cette fois-ci, j’ai réussi. Bien dormi, reposé, beau soleil, calme, belle journée.

Une belle journée pour commencer la guerre.

J’appelle les hommes de loi compétents, et à leur demande je rédige un résumé de la situation, qui doit leur être remis dans la soirée.

Il est parfaitement clair dans mon esprit que si je dois mener la guerre, c’est d’une part pour la gagner, et d’autre part sans haine, sans rancune, sans ressentiment. Gagner ce n’est pas écraser l’autre, ni crier vengeance. C’est revenir à ce qui est juste.

12 h 30, le téléphone sonne. Que s’est-il passé ? OK, ils sont d’accord, ils changent de position, et acceptent de faire ce qui a été prévu, intégralement.

On annule tout.

Le ciel fait bien les choses, dirait-on, et juste au dernier moment.

 

13 h 30, donc, je grille au soleil, pensif, en écoutant radio Oiseaux. Dring. Merde. Je me lève, vais vers le téléphone. M.Vieux Jade, ici c’est Machine de chez Trance mobile Felecom, pour une proposition commerciale.

Combien de fois par semaine, par jour, cette chasse ouverte à la paix et à la tranquillité ? Parfois, j’ai hurlé, avant de le regretter. Ces nanas qui vous harcèlent font ce boulot de dingue pour gagner de quoi survivre, le gros nuage noir de la colère des gens dérangés au dessus de leur tête. Elles vont avoir mal au dos, au ventre, partout, vieillir comme des souris grises dans des bureaux sans âme, grillées par les ondes électro-magnétiques. Pas la peine d’en rajouter.

Merci, Madame -  l' interrompre tout de suite -, je n’ai besoin de rien, au revoir. Clic.

Merde, ma sieste !

Non, pas de colère.

Pas de haine, pas de colère, pas de rancœur, de ressentiment.

 

A chaque instant, nous sommes attaqués par des stimuli, drôle, dégueulasse, inquiétant, préoccupant, chiant, pas normal, énervant, intolérable, indifférent, délicieux, incroyable, douloureux, affligeant, terrible, ou alors magnifique, super, ouais, avant de s'effacer, j'y crois pas, tout nous tourne autour et nous décoche des coups, comme un entraîneur. Au début, on se croit vraiment agressé, et on répond avec hargne et colère. Parfois, à force de ne pas savoir rendre les coups, et les arrêter, on se laisse couler dans l’apathie. Ca m’fait même pu mal. J'm'en fous. Je voudrais crever.

 

Mais quand on rend les coups avec l’intention de blesser, on se transperce soi-même. Chaque coup porté est un coup en retour.

 

Notre coach est bien meilleur que nous. Il sait frapper là où on a mal, alors que nous frappons dans le vide, jetons nos bombes dans la foule, notre hargne à notre famille, notre colère à nos voisins. Et il est là à tourner encore et encore, comme un moustique insaisissable et pan, dans le foie, pan, l’arcade, doucement, pour montrer qu’il fait de nous ce qu’il veut, ou plus fort, pan, l’estomac, merde, ça m’a plié en deux. Vie de merde. Je hais la vie et le monde entier.

 

Et puis, à force de s’énerver, on se fatigue. On prend le temps de réfléchir. Les coups s’espacent, ça fait moins mal. On ne les rend plus. On se doute bien qu’un tel adversaire pourrait nous tuer en un instant. A quoi joue-t-il, alors ?

 

Jouer ? Peut-être qu’il joue. Observons.

 

On dirait qu'il veut quelque chose de nous. Qu'on comprenne, qu'on apprenne. Plus on le devine, plus on comprend ce qu'il veut nous faire comprendre, apprendre, moins on souffre, et moins il nous embête. Il se met à nous faire des blagues, des signes, des surprises. L'ennemi s'est transformé en ami. Le meilleur ami.

 

Des caresses, des tendresses, des amitiés. Et de temps en temps, pour être sûr, ou pour purger un vieux truc pas encore complètement vidé, il appuie quelque part, et ça fait encore mal, il nous pond une embrouille, un test, comment vais-je sortir de ça, sans tout casser, sans retomber dans mes vieux schémas, esquiver, rendre du bon pour ce qui au fond n'est pas du mal ?

 

Nous avons les meilleurs coachs du monde, qui cherchent à nous hisser à leur niveau, et au-delà.

 

Merci à eux. 

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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 16:42

 

 

 Il y a des années que j’entends répéter dans de nombreuses chapelles que nous sommes des dieux, et les seuls créateurs de la réalité. J’aimerais à cette lénifiante symphonie apporter un petit bémol.

 

Pas pour le plaisir de me distinguer, mais parce que j’ai trouvé une arête dans ce délicieux poisson, qui m’ulcère un tantinet le gosier. Il n'y a pas si longtemps que nous n'étions que d'indignes pécheurs, voici qu'on est soudain promus dieux. Ca va un peu vite pour mon goût.

 

Créer, on nous a toujours seriné que c’était pas notre job, Dieu s’en charge. C’est le satané serpent de la Genèse qui nous a glissé ça dans les tuyaux, pour nous faire des misères et embêter le vieux barbu. Bon.

 

Maintenant qu’on est plus intelligents, on sait que c’est pas ça du tout, Dieu n’existe pas, c’est bien nous et pouf ! d’un coup de ma baguette magique abracadabra je change le monde i a m le créateur.

 

Vous y arrivez, vous ?

 

Vous changez l’eau en vin ? Votre existence pourrie en pluie d’or ? Vous avez bien fait vos visualisations, avec les archanges, et tout et tout ? Avez-vous seulement bien ouvert vos chakras ? Ah voilà, on n'a pas ouvert ses chakras, et on se plaint.

 

Vous avez transformé votre ra!abutd de voisin en prince charmant ? Vous avez consulté le gwan  mawabout, et ses soins attentifs vous ont ouvert des horizons ?

 

Toute tentative de changer le monde à son profit ou au profit de ce qui nous semble plus convenable est ce que l’on peut appeler pour simplifier : la tendance luciférienne, à l’œuvre partout dans le monde de la science, des affaires, du pouvoir. Le mieux est vraiment l'ennemi du Bien.

 

L’inverse, très simplement, consiste à se voir tel qu’on est, et à enlever, changer, déplacer, rectifier ce qui en nous fait obstacle à la pénétration de la lumière, et qui seul nous empêche de voir le monde tel qu'il est vraiment. C’est lorsqu’ils ont pris conscience de cela que de nombreux occultistes, mages et prétendus initiés sont devenus tout bonnement : chrétiens, ce qui dans ma bouche n’a pas de lien avec quelque église que ce soit, mais avec certaine parole dont je suis définitivement amoureux.

 

Je vais vous faire une petite confidence : les chakras, ils s'ouvrent comme des boutons de fleur. Il y faut le temps nécessaire, de la chaleur, de l'humidité, la bonne saison, et le grâce de Dieu. Comme la cuisine. Le chakra grillé, c'est comme les merguez tout noirs, c'est pas terrible. Faut ventiler, et un chakra grillé, il est grillé. Sauf miracle, il reste grillé.

 

Le chakra se mange mûr, doucement et longuement mûri par le chemin de la vie. Rien n'a jamais servi de courir. La précipitation est diabolique (praecipitatio, la tête la première).

 

Change-toi, et le monde en sera changé. Si ce n’est que pour toi, c’est immense car oui, nous sommes Dieu. Change toi en veillant à observer et à changer jour après jour ce qui sort de toi :  « Il appela de nouveau la foule et lui dit : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » Quand il eut quitté la foule pour rentrer à la maison, ses disciples l’interrogeaient sur cette parole énigmatique. Alors il leur dit : « Ainsi, vous aussi, vous êtes incapables de comprendre ? Ne voyez-vous pas que tout ce qui entre dans l’homme, en venant du dehors, ne peut pas le rendre impur, parce que cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, pour être éliminé ? » C’est ainsi que Jésus déclarait purs tous les aliments. Il leur dit encore : « Ce qui sort de l’homme, c’est cela qui le rend impur. Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduite, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. » Saint Marc 7, 14-23

 

Rien d'autre n'est utile que de découvrir et laver ces taches pour ouvrir les centres énergétiques comme des coupes à la lumière divine.

 

Cette réflexion semble contredire ce que j’ai écrit ailleurs ? Possible. Je marche, et chaque pas apporte de nouvelles images. Le pied gauche raconte des histoires de pied gauche, le pied droit des histoires de pied droit, ils ne sont d'accord que pour démarrer ou pour s'arrêter. C’est l’image du moment qui vaut, elle change à chaque nouvel aspect du chemin.

 

C’est la liberté de penser, de changer, de danser. Je ne suis pas moi. A chaque respiration mille cellules meurent et d’autres naissent. Je suis le vent, je suis le pied, le caillou, le chemin. Je est un autre, disait Rimbaud.

 

Haïssez la servitude et les murs. Aimez voler. Aimons. Volons. Si vous aimez voler, volons ensemble.

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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 06:50

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Christ aux liens, église de Salives, Côte d'Or

 

Depuis Edouard  Schuré au moins, une partie de l’humanité rêve. D’être initiée. D’avoir des pouvoirs. Pouvoir, quel mot délicieux. Avec notre faculté d'identification, c'est tout bénef, dans l'immédiat.

 

L’initiation, tout un poème aussi. Selon le principe hiérarchique, il y a le menu fretin des initiés, c'est pas grand chose, puis quelques chefs de bureau sans doute, et puis les « grands » initiés. Pas des gamins. Certains sont même devenus des « maîtres ascensionnés », tout un programme.

 

Sans vouloir aller jusque là, le but est un peu éloigné, (c’est comme l’Annapurna le premier week-end de mai), ça se bouscule, ça joue des coudes et ça débourse les liasses aux portes de l’initiation. On se verrait bien maître. Maître étalon, pourquoi pas ? 

 

Mais il faut un fait générateur, l’étincelle, dans un milieu prêt à s’enflammer. Faute de l’un ou de l’autre, le même scénario se déroule à chaque instant de la naissance à la mort.

 

Mais c’est quoi, au juste, l’initiation ?

 

Débutons comme toujours par l’étymologie : IN ITIARE, entrer dans. Dans quoi ? Dans le vif du sujet, bien sûr. Dans le lard. Le nôtre. Entrer, et désosser la bête, savoir comment elle fonctionne et pourquoi elle fonctionne ainsi. Pourquoi nous sommes des veaux, des larves, des cochons, des araignées, de vilains canards et pas Pégase ou les cygnes d’Odin. Pourquoi certaines dépouilles sentent la rose, et pourquoi les anges descendent parmi nous avec des masques.

 

Entrer, c’est renoncer à se regarder en rêve, de l’extérieur. Et c’est naturellement lorsque tout s’effondre que s’ouvrent les voies vers l’intérieur.

Les mots ne trompent jamais. L’eau qui reflète le Ciel s’accumule dans les dépressions du terrain et alors Le reflète.

 

Après un temps d’accoutumance, car il faut habituer le regard à voir les choses cachées, et non plus les choses projetées, nous trouvons en premier lieu un énorme système de chaînes, qui nous cloue et nous retient, comme Prométhée, comme Gulliver, et tant d’autres héros de la mythologie.

 

Ce qu’Alexandre dit le grand (pas par Diogène) a fait, trancher le noeud gordien, serait la mort immédiate. Car ce qui a été noué doit être patiemment défait, et pas par la violence.

 

Mouravieff, dans le tome I de Gnôsis, indique que l’homme, comme une cellule du corps humain est soumis à la Loi Générale, qui maintient les cellules à leur place pour le bon fonctionnement de l’ensemble, mais également à la Loi d’Exception, qui lui permet d’y échapper.

 

L’initiation serait donc la découverte par l’homme vulgaire d’une possibilité d’échapper à cette destinée collective.

 

Et c’est bien lorsqu’il s’aperçoit que, loin d’être libre comme il l’a toujours cru, il est serré dans d’étroites limites que l’homme accède pour la première fois à la lueur qui, mise à profit, lui permettra de dénouer un à un tous les liens.

 

Je reviendrai un autre jour sur d’étonnantes (et détonnantes) implications de la Loi d’Exception.

 

Restons en pour aujourd’hui aux chaînes :

 

« Nous pouvons dire, par exemple, que la faim, la servitude du travail pour assurer notre subsistance est l’un des facteurs de la Loi générale. La chaîne : instinct sexuel, reproduction, sollicitude des parents pour leurs enfants en est un autre. (…) Enfin, la peur et ses corollaires constituent le troisième groupe des facteurs en question » (Gnôsis, I ,p. 99).

 

On peut continuer la liste : la sensibilité au froid et au chaud, par exemple, et préciser certains corollaires de la peur : le respect de la hiérarchie qui est le ciment de ce monde.

 

Dans leur livre paru en 2009, « Guérir l’ego et révéler l’être », Bernadette Blin et Brigitte Chavas écrivent (p.167) :

 

« Sur ce chemin de détachement, nous sommes confrontés à toutes nos dépendances et à la difficulté de nous défaire d’habitudes et réflexes profondément inscrits dans notre corps, notre psyché et nos comportements au quotidien. Selon Angeles Arrien (les quatre voies de l’initiation chamanique, Vega 2004), les dépendances individuelles (nourriture, drogue, alcool, sexe) semblent être des symptômes beaucoup plus profonds que partagent la plupart des êtres humains. Quatre autres sortes de dépendances les éloignent aussi d’une vie plus libre : les dépendances à l’intensité, à la perfection, au besoin de savoir et à la fixation sur ce qui ne va pas.

La dépendance à l’intensité est souvent le fait de personnes qui ont une faible tolérance à l’ennui. Si les choses deviennent trop fades ou routinières, elles déformeront ou exagéreront l’événement pour se sentit vivre. (…) Elles ont besoin d’apprendre à exprimer l’amour.

La dépendance à la perfection appartient à des personnes intolérantes envers l’erreur et la vulnérabilité, qui investissent toute leur énergie à maintenir une image ou une façade au lieu de manifester qui elles sont. La perfection est le côté sombre de l’excellence et du juste usage du pouvoir.

La dépendance au besoin de savoir fait souffrir ceux qui manquent beaucoup de confiance. Il y a une contrainte et une boulimie de savoir et de compréhension. Tout doit être contrôlé et compartimenté. Les personnes deviennent dogmatiques, rigides, critiques et arrogantes. Ce sont les aspects négatifs de la sagesse, de l’objectivité, la clarté et le discernement.

La dépendance à la fixation sur ce qui ne fonctionne pas, au lieu de se tourner vers ce qui est efficace, est la quatrième dépendance. Si cette dépendance est très développée, il y a une tendance à mettre en valeur les expériences négatives et à leur donner des dimensions disproportionnées. Cette dépendance est le côté sombre des quatre manières de voir : la vision juste, l’intuition, la perspicacité et la perception.

(…) S’accrocher à la paix nouvelle, à la clarté, à l’ouverture est un attachement tout aussi néfaste au mouvement intérieur. »

 

Certaines officines prétendent détenir la seule véritable transmission. Pour René Guénon,  « L'accession à cet « intellect transcendant », qui seul permet la réalisation spirituelle, est conditionnée au rattachement du postulant à une lignée initiatique traditionnelle : celles-ci sont en effet les dépositaires d'une « influence spirituelle » qu'elles transmettent à l'initié (ce qui constitue la transmission initiatique proprement dite, qui est comparable à celle qui est mise en œuvre dans certains rites religieux, par exemple celui de l'ordination des prêtres dans la religion catholique). En l'absence d'une telle transmission, il est impossible « d'arriver à s'affranchir jamais des entraves et des limitations du monde profane ».

 

N’étant moi-même qu’un millimaître débutant, je n’ai pas les moyens objectifs de discuter le bien fondé de cette impitoyable assertion. Je n’y ai simplement jamais cru, malgré l’immense respect que je porte à Guénon, et en particulier à ce livre sublime : « le Règne de la quantité et les signes des temps (1945) ». Je crois (mais peut-être n’est-ce qu’une croyance, une illusion, la projection de mon désir, de ma peur, une autre chaîne) que la Voie est moins élitiste, au départ, et que c'est exactement la raison pour laquelle le Christ a parlé de « nombreux appelés ».

 

Il y a moins d’élus que d’appelés, bien sûr, car c’est un gros boulot que de débusquer les chaînes. Quand on a vu les plus grosses, on n’a encore rien fait. Elles sont toutes emmêlées les unes aux autres, en défaire une n’avance à rien. On a vu, par exemple, avec les pionniers de la nourriture pranique, que pour défaire la chaîne de la faim, il faut vaincre la peur de mourir, laquelle découle de conditionnements qui sont autant de chaînes.

 

Et puis, comme le disent Blin et Chavas, s’arrêter, se reposer sur ses acquis, ses lauriers, c’est dangereux.

 

S’évader de prison pour s’endormir à l’hôtellerie, ce n’est pas le but. Une fois sur le chemin, il faut marcher.

 

Le but, vous l’avez compris, est de devenir enfin COMPLETEMENT DÉCHAÎNÉ*. Enfin. Ca passe par la mort, ou la renonciation à tout ce qui nous semblait aller de soi.

 

 

 

 

* Pour ma part, j'aimerais vraiment être complètement déchaîné. C'est que, petit, on me disait souvent: "Mais, tu es complètement déchaîné !". C'était peut-être vrai, mais hélas, je me suis laissé mettre en cage depuis.

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6 avril 2010 2 06 /04 /avril /2010 19:46

200px-Rembrandt Harmensz. van Rijn 125[1]
1 – Or s'approchaient de lui tous les collecteurs d'impôts et des pécheurs, pour l'écouter.
2 - Aussi chuchotaient tant les pharisiens  que les scribes disant  que :"celui-ci accueille les pécheurs, et il prend avec eux ses repas".

3 - Il leur dit alors  cette parabole :
4 - " Quel humain d'entre vous qui aura cent brebis et perdrait une d'entre elles, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix neuf dans le désert et s'en allant, il cherche l'égarée jusqu'à ce qu'il la trouve?

5 - Aussi, l'ayant trouvée, il la met  sur ses épaules en se réjouissant.
6 - Alors étant venu vers l'habitation, il convoque les amis et les voisins leur disant: "réjouissez-vous avec moi, parce que j'ai retrouvé ma brebis, l' égarée".
7 - Or je vous dis qu'ainsi il y aura de la joie  dans le ciel sur un pécheur se repentant,

plutôt que sur quatre-vingt-dix neuf justes qui n'ont pas besoin de repentir.

8 - Ou bien quelle femme ayant dix drachmes et perdant une,  n'allume-t-elle pas une lampe et balaie la demeure et cherche avec soin jusqu'à ce qu'elle trouve.

9 - Aussi, ayant trouvé, elle convoque les voisines et les amies, disant:
« réjouissez-vous avec moi parce que j'ai retrouvé la drachme que j'avais perdue! »
10 - Ainsi je vous dis : il y aura de la joie devant les envoyés de Dieu sur un pécheur se repentant.
11 - Il dit alors : " un certain humain avait deux fils.  Et le plus jeune d'entre eux dit au père :
" Père donne-moi la part
me revenant de l' avoir. Et il leur distribua les moyens de subsistance.

13 - Et peu de jours après le jeune fils ayant tout réalisé, s'absenta vers une contrée lointaine.
Là il dilapida ses
moyens de subsistance vivant en jouisseur.

14 - Or ayant tout dépensé, advint une famine forte, contre cette région là, et il commença à manquer.

15 - Aussi marchant, il s'accola à l'un des citoyens de cette contrée là, et il l'envoya
dans les champs donner pâture aux cochons.
16 - Il fut
pris du désir de se gorger des caroubes que mangeaient les cochons;
et personne ne lui en donnait.

17 - Alors, vers lui-même allant, il dit: " Combien de salariés de mon père regorgent de pains, or moi ici je péris de famine.
18 - M'étant levé, j'irai vers mon père et je lui dirai: Père, j'ai péché contre le ciel et devant toi;

19 - je ne suis plus digne d'être appelé ton fils; fais moi comme à l'un de tes salariés."
20 - et se levant, il alla vers son père or étant encore éloigné, son père le vit et il tressaillit dans ses entrailles, et courant, il fondit sur son cou, l'embrassa.
21 - Alors le fils lui dit: "Père j'ai péché contre le ciel et devant toi,
je ne suis plus digne d'être appelé
ton fils; fais moi comme à l'un de tes salariés.
22 - Or le père dit à ses esclaves " prestement sortez (la) robe, la première, et revêtez l'en,

puis donnez un anneau pour sa main, et des sandales pour ses pieds.
23 - Puis apportez le veau gras et sacrifiez-le; aussi mangeons et festoyons,

24 - parce que lui, mon fils, était mort et il vit à nouveau, ayant été perdu,
et
il n'y a qu'un instant, il a été retrouvé !" Et ils commencèrent à festoyer.

25 - Or son fils , le plus âgé, était aux champs; or venant, et s'approchant de la demeure,

il entendit de la musique et des choeurs de danse.

26 - Aussi appelant à lui un des serviteurs,  il s'informait : "qu'est-ce que cela signifie?"
27 - Il dit alors que : " ton frère est revenu, et ton père a sacrifié le veau gras pour lui,

parce qu' il l'a recouvré en bonne santé".
28 - Il se mit alors en colère, et ne voulut pas entrer; or son père sortant entreprit de le [faire entrer].
29 - Alors lui, répondant dit à son père: " voici toutes ces années que je te suis esclave, et jamais je n'ai transgressé ton ordre, et jamais, tu ne m'as donné un chevreau d'entre les chèvres pour qu'avec mes amis je prenne un repas.

30 - Or pour ton fils, lequel, ayant tout dévoré * avec les prostitués et arrivant, tu as sacrifié* le veau gras!
31 - Alors il lui dit: "
* toi, continuellement, avec moi, tu es! et tout le mien est tien.

32 - Festoyer et se réjouir il fallait alors, parce que ton frère,

Celui qui était mort, aussi il est revenu à la vie! Perdu, et il a été retrouvé! "

 

Tiré de http://codexbezae.perso.sfr.fr/cb/lk/lk.php?chapter=15&lang=a

 

Pour la petite histoire, cet évangile considéré comme l’un des plus proches des sources originelles a été conservé durant les guerres dites de religion par Théodore de Bèze, né en 1519 à Vézelay, haut lieu incontournable dont je vous conseille un petit séjour dans la crypte, en prenant soin d’y entrer par le Nord, après deux ou trois circumambulations commencées également par la porte Nord, et après une préalable faite par l’extérieur, donc par la galerie de tableaux à main gauche devant le tympan extérieur. Dans la crypte, fermeture sensorielle aux talons qui montent et descendent dans tous les sens, au moine qui relève les compteurs sans plus de gêne qu’un proxénète relevant ses gagneuses (incroyable mais vrai), et fait bruyamment couler l’or (ou le plomb ?) dans son escarcelle, fermeture à l’extérieur, et ouverture totale à la rencontre de la terre (Vézelay est construit sur du minerai de fer, c’est une véritable antenne, appelée autrefois le Mont Scorpion, pour dire sa redoutable puissance) et du ciel. Ce n’était pas mon sujet, mais…

 

Qui est le fils prodigue ?

 

Pour de nombreuses interprétations classiques, le peuple chrétien, par rapport aux juifs qui seraient le fils aîné. Why not ? (j’aime à montrer ma polyglossie), porque no ?

 

Mais ce genre de thèses politiques ne mérite guère mieux que les ouatères. Comme tout ce qui relève de la politique, du passé, du présent ou de l’avenir. Le politique est relatif et montre son cul à tous les vents. Ce sont pourtant de renommés pères de l’église qui ont ainsi erré, désignant l’extérieur quand le Christ montrait l’intérieur. Imaginez-vous le Christ traçant une limite extérieure, une sorte de mur de la honte ?

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fils_Prodigue

 

J’ai illustré cet article par le tableau d’un de mes peintres préférés, l’ami Rembrandt, tableau qui m’a littéralement désossé à Amsterdam (mais ne m’a pas cependant dissuadé d’acheter du vieux genièvre).

 

Alors, qui ?

En toutes choses, en ce monde, il faut définitivement tirer un trait sur l’opposition intérieur/extérieur, autre/nous-même. Tant que cette attitude ne sera pas devenue réflexe, nous serons la proie de nos fantasmes d’exécration. Lorsque l’ennemi sera enfin entré à l’intérieur de nos redoutes, nous pourrons reconnaître qui il est, pas avant.

 

L’ayant reconnu, nous n’aurons pas d’autre choix que d’accepter cette invraisemblance : rien n’est autre que nous-même.

 

Nous sommes le Père, l’aîné, et le fils parti au loin, et revenu. Le fils perdu est allé expérimenter l’existence périphérique.  Pour celles qui regretteront que la mère n’apparaisse pas : à la vue de son fils revenant, le père est remué dans ses entrailles. C’est donc bien d’un Père/Mère qu’il s’agit. Le père qui accueille, c’est la mère.

 

Le fils prodigue se nourrit de caroubes ; pire, il est pris du désir de s’en gorger. Qu’est une caroube ? La graine du caroubier est unique en son genre : toutes ses graines pèsent le même poids. Cette caractéristique a amené les commerçants à s’en servir comme unité de mesure pour les produits les plus précieux, or, épices, parfums, pierre précieuse : le carat.

 

Cette parabole dit qu’après avoir réalisé son avoir, qui n’a rien ôté à son Être, le second fils est parti vivre dans le monde des porcs et des gardiens de porcs, dans lequel on se gorge de tout ce qui pèse, vaut, se mesure, se compare. Le caroube sert à peser le précieux, mais n'a rien de précieux. Dans ce monde, on se vautre dans les fausses richesses comme porcs en leur bauge, pour mourir de faim. Se gorger de caroubes n’apaise pas la faim de l’Être. Mieux vaut être salarié de l’Être, c'est-à-dire recevoir à la mesure de son travail intérieur, sans penser à capitaliser, que de regorger de richesses quantifiables.

 

Retour à la maison paternelle, qui est notre centre, le lieu de notre origine, et Nous, encore, nous avons affaire au frère aîné, un autre de nos visages, le moraliste moralisant et moralisateur, personnage falot et presque antipathique qui se satisfait toujours d’être dans la norme. Qui n’a pas en soi celui qui n'a pas osé, voulu, pu quitterla Source, le fils sérieux, le pharisien, la poulie fixe, pour reprendre les termes de Campanella expliqué par Grasset d’Orcet, Saint Jean le baptiste, Vesper, et le fou qui explore tous les possibles, plein du double désir d’aller, et revenir, la poulie folle, Jean l’évangéliste, Lucifer ?


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Le fils que le père attend, c’est le pécheur, la brebis éloignée, qui faisait en douteuse compagnie le tour des galaxies, compromis comme le Christ avec les prostitués, maudit, dévoyé, renversant la table des changeurs comme l’opinion des « braves gens qui n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux » (Evangile selon St Georges), renversant les esprits, changeant l’eau en vin, la mer en chemin, son corps de chair en lumière éblouissante.

 

Dégoûté à tout jamais des caroubes et de tout ce qui se corrompt, purgé des désirs vulgaires mais riche de science et désir de lumière, il mangera le veau gras à la table du Père avec tous les invités, dont son aîné, s’il accepte, et revêtira « la première robe », c'est-à-dire qu’il reprendra sa place première, riche et comblé de toutes ses aventures, de son expérience, de sa sagesse et de son humilité (prends-moi comme ouvrier), qui lui ont ouvert le cœur de son père.

 

Puisque nous sommes tant le père que les deux fils, nous devrions être capables d’accorder le même amour, la même attention à celles et ceux qui sur cette terre présentent plus particulièrement le visage de l’un ou de l’autre, et, ce faisant, de nous réconcilier tout en réconciliant le monde extérieur.

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Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.