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25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 12:12

Un matin froid de mars 1952, Mme du Fouilloux reçut un télégramme : son frère Roger venait de décéder. En tant qu’héritière, le notaire de Vichy la priait de se rendre à son étude le vendredi suivant, en début d’après-midi, les obsèques étant prévues pour le matin.

 

Chez les du Fouilloux, ce fut un beau vacarme. Il y avait longtemps qu’ils attendaient ce jour là, tout en le redoutant : le vieux crabe aurait pu donner sa fortune à n’importe qui, sans qu’ils puissent s’y opposer.

 

On avait maintenant la preuve que non. A nous châteaux, cochons, couvées.

 

Dans le vieux manoir décrépit, ce fut la fête, quoique discrète, on ne rit pas de ces choses là. On ouvrit quelques bonnes bouteilles, on se coucha tard, après avoir fait l’inventaire de ce que ce vieux saligaud avait reçu de sa marraine, la vieille comtesse.

 

A vingt ans, sa mort l’avait mis en possession, outre d’une vingtaine de domaines et de grands bois, autour d’un vieux et beau château, d’un hôtel parisien, de vignes bordelaises et d’une villa à Hendaye.

 

Ce salopard avait tout eu. Quand à elle, sa sœur, elle avait fini par épouser ce minable du Fouilloux, que rien ne distinguait, excepté son nom et ce manoir branlant, des paysans du voisinage. Il y avait belle lurette que la fortune de ses ancêtres avait fondu comme neige au soleil.

 

Assise à la grande table de chêne, elle regardait ses trois filles, son fils et ses deux gendres compter sur les gros doigts usés par le travail faire et refaire des comptes, et supputer les merveilles à venir.

 

Enfin, le vieux bougre avait laissé la place. N’ayant jamais eu la moindre considération pour sa sœur ni sa progéniture, il les avait proprement ignorés toute sa vie durant.

 

Le lendemain, on fit les préparatifs du départ. Impossible de tous s’entasser dans la vieille guimbarde familiale, on irait en train.

 

Après une nuit agitée dans les wagons de seconde, ils débarquèrent en gare de Vichy où, foin de la dépense, ils prirent deux taxis qui les amenèrent au village.

 

Nul ne les connaissant, parmi la foule des métayers et des hobereaux du voisinage, on les regardait avec méfiance et curiosité. Qui pouvaient bien être ces paysans endimanchés ? De la famille ? La vieille avait pourtant bien l’air d’une baronne, un peu fripée, certes, mais cet air pincé et ce collier ? Le vieux avait une sœur, du côté d’Agen, c’était sûrement ça. Mais dites donc, ça ne paie pas de mine, ça ne doit pas rouler sur l’or, hein, chuchotaient les vipères locales entre deux psaumes.

 

L’enterrement expédié, ils s’offrirent une auberge. Une fois n’est pas coutume. Et puis, on ne peut pas vivre sans manger. Ce soir, on sera riches, au diable l’avarice.

 

Sous leur air contrit et leur silence étudié, parmi ces gens qui les dévisageaient, leur joie sourdait comme une sorte de saleté.

 

Le temps passait avec une extrême lenteur. On s’entassa de nouveau dans les deux taxis qu’on avait prévu de retenir, pour être à la porte de l’étude à l’heure dite.

 

On les fit attendre une bonne demi-heure avant que Maître LAPINCE-CROCHU fût en mesure de les recevoir. Il fallut ajouter des chaises. Le cœur battant, ils pendaient aux lèvres pincées du notaire.

 

Lequel leur expliqua sans ambages, en peu de mots, avec un certain mépris, que le défunt qui certes, avait joui à ses débuts d’un splendide patrimoine, avait toujours mené la vie à grandes guides, selon l’expression de l’époque ; qu’il avait eu trois occupations principales, tout au long de sa vie, la chasse, le vin, et, il faut bien, hum, le reconnaître, les aventures galantes, et qu’à force de tirer sur la corde, vous comprenez, hum, il ne reste rien, ou quasiment rien.

 

Vendu, l’hôtel, vendue, la villa basquaise, plumés, les bois, vidés, les coffres et les greniers, et les domaines, hypothéqués ; bue, la vigne, et crevés, les étangs.

 

Les visages s’allongeaient, les cœurs battaient, les ventres s’affaissaient, le déjeuner pesait sur les estomacs devenus aigres.

 

Bref, conclut le notaire, il ne reste que le château. Et dans quel état ! Toits vermoulus, crépis béants, c’est une misère. Le jardinier, le garde et la servante ont des mois de gages de retard.

 

Je vous conseille donc, Mesdames et Messieurs, de n’accepter cette succession que sous bénéfice d’inventaire, termina le professionnel.

 

Une fois dehors, meurtris, confus, ils se chamaillèrent. Quelle folie d’avoir fait tous ces frais pour ça ! Le train, les taxis, l’auberge, alors que le travail attend, là-bas. Et cette vieille ordure qui a mangé tout l’héritage, il s’est bien foutu de nous. Les dents grinçaient, les poings se serraient. La vieille carne, s’ils l’avaient tenu, il aurait passé un sale quart d’heure. Mais il était mort, la vieille bête. La haine et la rancune leur bouillaient les sangs.

 

La mère soudain se redressa et fulmina : Allons au château, nom de Dieu, il doit quand même bien rester quelque chose ! Je me méfie des notaires, moi, tous voleurs et compagnie !

 

Il fallut encore payer les taxis.

 

Au château, malgré l’hostilité de la vieille Marthe, Mme du FOUILLOUX s’imposa. Je suis sa sœur, fulmina-t-elle; laissez-nous, ma fille ! Retournez à votre ménage, dit-elle, hautaine.

 

Pendant que les hommes exploraient les granges, estimaient les bêtes, dénombraient les voitures, détaillaient les chevaux, examinaient les fusils, inventoriaient les caves, épluchaient le cellier, les femmes s’égaillèrent dans la maison. Des rectangles plus clairs sur les murs rappelaient cruellement les tableaux envolés. Certaines pièces étaient démeublées, jusqu’aux tapis. Seuls le salon, la salle à manger et la chambre de Monsieur avaient conservé leur entier et précieux mobilier. Ça vaut bien encore dans les trente mille francs, supputait la vieille baronne.

 

Elles ouvraient les commodes, les secrétaires et les armoires, à la recherche de quelque trésor oublié, des louis, ou des napoléons, quelque bibelot.

 

Soudain, l’une d’elles poussa un cri de joie qui rameuta les autres. Le dernier tiroir d’un semainier était empli de plusieurs dizaines d’écrins, de splendides écrins à bijoux.

 

Les coeurs bondirent. Elles sortirent fébrilement les précieux objets un à un, les posant sur une table marquetée, n’osant encore les ouvrir.

 

Sept rangées de dix, ça fait soixante-dix, plus deux, hmmm, on n’est pas venues pour rien, souriait la vieille. Peut courir, le notaire, peuvent attendre, les créanciers, le jardinier, la bonne. La bonne ! Elle inspecta vivement le couloir, personne, et ferma la porte de la chambre d’un tour de clef.

 

Puis d’un air gourmand, devant ses trois filles en cercle, ces trois pauvres gourdes, elle choisit l’un des plus beaux écrins, et l’ouvrit.

 

Surprise ! Il était vide. Enfin, pas tout à fait. Au fond, il y avait un papier plié. Le reposant, elle en prit un autre, puis un troisième.

 

Les filles s’y mirent aussi avec une sorte de rage.

 

Quand elles eurent tout ouvert, il fallut se rendre à l’évidence : toutes les boîtes étaient vides des trésors espérés.

 

Au fond de chaque écrin, il n’y avait qu’une chose, toujours la même. Une feuille pliée, qui, dépliée, portait un prénom de femme, une date, dont l'une de la semaine précédente et, soigneusement et solidement collés, un ou plusieurs poils pubiens. 

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24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 20:20

Ils s'étaient rencontrés quelques soirs plus tôt, chez des connaissances communes. Ils avaient bavardé autour d'une coupe de bulles. La variété de ses propos l'avait attirée.

 

Au moment de se quitter, il l'avait invitée à le visiter le week-end suivant.

 

Elle arriva à l'heure prévue et gara sa citadine dans un angle de la grande cour carrée, à l'ombre d'une tour.

 

Sortant sur le perron, il l'attendait. Cette impressionnante bâtisse lui venait d'une tante lointaine, morte sans héritier. 

 

Tout au long de l'après-midi, il lui montra ses collections, impressionnantes aussi : livres et disques rares, instruments de musique, minéraux, gravures, curiosités, ils passaient d'une salle à l'autre, sans qu'il semble se lasser de faire la parade de son univers endormi.

 

Son intérêt à elle commençait à s'émousser. Le soleil rougeoyant lui dit qu'il était temps de s'esquiver poliment. 

 

Il s'offusqua légèrement; il avait préparé un souper fin, rien ne pressait, bien qu'il se fasse de plus en plus pressant.

 

Il la serrait de près.

 

De guerre lasse, elle devint tranchante : "Je regrette pour vous, mais je ne ferai pas partie de vos collections", dit-elle avant de franchir la porte et de regagner la ville.

 

" Que tu crois", dit-il, en se dirigeant vers une pièce qu'elle n'avait pas vue.

 

Poussant la porte, sur laquelle était écrit en cursive : "Échecs", il se dirigea vers l'armoire intitulée : "Amours malheureuses".

 

 

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22 janvier 2014 3 22 /01 /janvier /2014 13:31

A celles et ceux qui trouvent plutôt bien que l'Etat interfère de tout son poids dans les débats d'idées, décide par la violence des lois et des tribunaux ce que les humains peuvent dire et penser, je voudrais faire observer que ce genre de pratique ne peut avoir que deux types de résultats :

 

- une masse de couards tremblants qui ne sont courageux qu'en bande, sous la protection du consensus;

 

- une armée de révoltés qui préféreront mourir que d'abdiquer ce qui est l'essence même de l'Homme : la flamme intérieure de la Liberté. Car pour ceux-là, il existe une Loi supérieure à celle des gouvernements.

 

Aux seconds, je n'ai rien à dire qu'ils ne sachent déjà, car l'ESprit les enseigne.

 

Aux premiers : qu'adviendra-t-il de vous, quand on vous expliquera que pour votre précieuse sécurité, et résoudre vos problèmes récurrents de colonne vertébrale, le troupeau définitivement muselé devra dorénavant marcher à quatre pattes ?

 

Car, si vous persistez à tout avaler, c'est ce qui suivra tôt ou tard vos renonciations successives à l'état d'homme.

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21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 11:11

L'est vachement balèze, ma tantine.

 

Toujours catherinette à 88 ans, elle vit toute seule dans une grande maison 1900, en pleine cambrousse, qu'elle refuse énergiquement de quitter. Elle pèse 44 kgs, je viens de l'apprendre. Ses passions (en dehors de ce que j'ignore de l'iceberg de sa vie) : les chevaux, les courses de chevaux, les jokeys, les entraîneurs,et, autrefois, tant qu'elle a pu : son jardin.

 

Voici trois soirs, elle a pris fantaisie d'aller dans son sous-sol, pour une raison inconnue. Prise d'un malaise, elle a dévalé les quinze ou vingt marches très raides pour s'écraser en bas, où elle a passé la nuit recroquevillée, saignant de partout, sur le ciment froid. La température ambiante peut être à 12 ou 13 degrés.

 

Ne la voyant pas le lendemain matin, la personne qui lui apporte ses courses a fini par la trouver là. Toujours vivante, pleine de bosses et de plaies ouvertes, épuisée, elle croyait être dans son lit.

 

Les pompiers l'ont amenée dare dare à l'hopital. Elle était en état de choc, en hypothermie, son hygiène intime déficitaire.

 

Je viens de la voir, dans sa chambre double. Sa voisine de lit est hospitalisée, elle, parce que son mari pris d'un malaise est tombé sur elle. De quoi rire, si c'était drôle.

 

Mais c'est pas drôle. Je suis comme le prince Gautama découvrant la misère de la vieillesse.

 

Je suis allée la visiter avec ma fille Marie. Son lit était vide. La voisine dit : elle est aux toilettes. Pour finir, elle a une cystite et passe sa vie sur le trône. Je jette un oeil, je vois un squelette nu assis. A cet instant, entre une infirmière. Je m'écarte. Ma tante qui m'avait aperçu brame : c'est mon frère, je veux le voir ! Elle appelait : Pierre ? Pierre ?

 

Pierre, c'est mon père, mort depuis deux ans.

 

Je l'ai détrompée, elle m'a reconnu. Elle disait que sous son lit, il y avait ses lunettes, sa montre, un Laguiole, et sa table de jeux. Si, je les ai apportées, disait-elle. Parce qu'elle commence à s'apercevoir qu'elle n'est pas chez elle, d'où elle est partie sans la moindre affaire, mais refuse plus ou moins de l'accepter.

 

Regarde, dit-elle à Marie, regarde sous le lit. La voisine dit : mais non, il n'y a rien.

 

Ma tante la foudroie du regard: "Est-ce que vous me prenez pour une imbécile ?"

 

J'étais partagé entre l'impossilité de parler, tant les sanglots me barraient la gorge, et l'envie de rire.

 

Bizarre, d'être incapable de contenir son émotion, à 60 berges, avec du métier, de la bouteille, pourtant, l'habitude des obstacles et des difficultés. Les larmes me gonflaient les yeux.

 

"Il va falloir que tu quittes ta maison", ai-je croassé, sachant que je lui mettais un coup de poignard. Mais non, elle veut y retourner, dans ce casse gueule plein de pièges, où elle ne s'alimente qu'à peine, où elle ne se lave plus. Elle passe l'essentiel de ses journées à regarder les courses de chevaux à la télé.

 

Non, non, ce n'est rien. Je n'irai plus au sous-sol.

 

Je me revoyais petit, quand elle m'emmenait aux courses avec elle le dimanche. J'avais un sacré talent, perdu depuis, pour voir les chevaux qui allaient gagner, et on a souvent gagné, elle et moi. J'ai passé des après-midi à jouer aux jeux qu'elle m'apprenait, à faire des coloriages, à jouer à cache-cache. Elle faisait de délicieux poulets au citron, de la salade à l'échalotte. Elle a fait de nombreux voyages dans de nombreux pays. Elle jouait du piano. Elle a eu des amants, dont l'un, un libanais, lui offrait de divines figues aux amandes.

 

Maintenant, c'est le naufrage. Voyant mon regard, elle dit : "Tu es éberlué". Elle ne sait pas trop où elle se trouve, ni quel jour on est, mais elle a l'oeil vif, du vocabulaire, et son regard appelle au secours, de toutes ses forces. Sors-moi de là, hurle-t-elle sans bruit. Pierre, sors-moi de là.

 

On est partis un peu confus, les yeux humides, à la dérive.

 

Un peu plus tard, Marie me dit : Tu sais, le type qui a pris des coups de fusils à Paris, à Libé, c'est un de mes copains d'école. On était dans la même classe l'an dernier aux Beaux-arts. C'était son premier stage, ou son premier boulot, je ne sais plus, et son premier jour.

 

Son premier jour, un mec est rentré avec un fusil et l'a tiré comme un lapin. C'est pas une destinée, ça ? Un baptême ?

 

Il y a des jours comme ça, sur la Terre.

 

 

 

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7 octobre 2013 1 07 /10 /octobre /2013 11:21
C'est à M. Thomas Hobbes (XVIIème siècle) que nous devons le fameux concept de " la guerre de tous contre tous".
 
Inutile de dire que cette vision sinistre fait fi de tous les comportements généreux, altruistes, héroïques et "humains" dont toutes les générations ont témoigné.
 
Un seul exemple, d'Hugo :  
 
"Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit.
C'était un Espagnol de l'armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide, et mort plus qu'à moitié.
Et qui disait: " A boire! à boire par pitié ! "
Mon père, ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit: "Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. "
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l'homme, une espèce de maure,
Saisit un pistolet qu'il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant: "Caramba! "
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
" Donne-lui tout de même à boire ", dit mon père."
 
Victor Hugo, "Après la bataille"
 
La guerre de tous contre tous, la guerre permanente n'est pas une fatalité. C'est même pur mensonge, organisé pour le contrôle des masses.
 
Dans nos temps apocalyptiques, depuis que le voile se soulève et laisse voir les saloperies grouillantes qu'il recouvrait, on commence à savoir que la race des hommes n'a pas fait la guerre tant par méchanceté, que parce que certains groupes l'y ont poussé, soufflant sans cesse sur les braises.
 
Il devient patent que, comme l'exposait clairement Hergé dans l"Oreille cassée" ou Jean de la Fontaine ici, les conflits ne se développent que par la complicité et l'intérêt que peuvent y trouver des tiers.
 
Qu'on appelle aujourd'hui pudiquement : investisseurs, ou décideurs. Quand ce n'est pas "philanthropes", tant les mots pourrissent dans la bouche des menteurs.
 
Sans eux, pas de cette fameuse et stupide guerre de tous contre tous. Les hommes, comme tous les animaux, peuvent connaître des conflits de territoire.
 
Terres, femelles, doctrines les opposent. Mais leur sagesse native les rassemblerait si le désordre ne servait pas les intérêts d'une caste de goules.
 
Car leur sagesse est commune. Les hommes sont frères. Semés ici, issus de la même graine, ils ont le même semeur.  
 
La guerre qui les sépare et ne profite à personne ne vient pas de leur fonds, et ne prospère pas par eux, mais par l'ennemi qui a répandu une autre semence dans le champ de la Terre, une semence de caoutchouc gris, genre peillon ou fabius, et de kevlar noir, genre valls ou sarkozy.
 
L'ivraie est un poison, dont je n'ai pas expérimenté les effets, je l'avoue. Un jour, pourquoi pas ? Peut-être a-t-il ceux de la cocaïne, tant les symptômes pathologiques des pauvres "maîtres du monde" moderne y ressemblent : ego gonflé à bloc, déni constant de la réalité, invraisemblable paranoïa.
 
Sans ces injections constantes d'adrénaline, les humains vivraient tranquillement ensemble.
 
La frauduleuse "guerre de tous contre tous" est un mythe fabriqué, comme celui du "bon sauvage" de Rousseau.
 
Ce mythe sert cependant constamment à justifier les guerres de l'Empire.
 
Tout est mis en oeuvre pour nous opposer : chrétiens contre musulmans, juifs contre les autres, athées contre croyants, roms contre sédentaires, riches contre pauvres, hommes contre femmes, hétéros contre homos, jeunes contre vieux, droite contre gauche, extrêmes contre modérés.
 
J'aurais du mettre des guillemets à chacun de ces mots, car tous appartiennent au vocabulaire du mensonge officiel, et la bouche m'en poisse de devoir les employer.
 
Personne, personne n'est réductible à l'un ou à l'autre de ces étiquettes.
 
Faut-il le hurler ?
 
CHAQUE PERSONNE EST UNIQUE, NÉE UNIQUE; SON HISTOIRE ET SA DESTINÉE SONT ÉGALEMENT UNIQUES, ET NUL N'EST ASSIMILABLE A UNE CATÉGORIE. TOUTE RÉDUCTION A UNE CATÉGORIE EST MENSONGERE ET FAITE POUR ASSURER LE POUVOIR DE CEUX QUI S'EMPLOIENT A TIRER LES FICELLES DE GUIGNOL ET DU GENDARME DANS L'OMBRE. IL N'Y A NI GUIGNOL NI GENDARME. QUE DES BADAUDS QUI PAIENT LE PRIX FORT ET DES ESCROCS QUI LES MANIPULENT.  
 
Il n'y a pas si longtemps, en France, mon grand-père parlait des boches. Plus tard, mon père, qui "avait fait l'Algérie" considérait les arabes comme des fainéants et des bons à rien, sauf les harkis, qu'on a quand même traités comme moins que rien. Maintenant, on parle des gays.
 
Il faut toujours un ennemi. Mais l'ennemi n'est pas celui qu'on croit. Hétéros, croyez-vous que les personnes qui n'aiment que des personnes du même sexe, sont si dangereux ?
 
Avant que l'Ennemi ne les jette en première ligne, après avoir remonté leur mécanisme, ils pré-existaient et ne vous gênaient pas, ou peu.
 
Pourquoi soudain cette flambée de haine, ce début de guerre civile ?
 
Parce que quelqu'un attise le feu. Ici, comme ailleurs. Partout, les conflits s'embrasent. On en attribue la cause au soleil, aux USA, à Israel, à la fatalité, et, selon l'évangile de Thomas Hobbes, à cette putain de nature humaine.
 
Mais quelqu'un attise le feu. Comment expliquer que des communautés qui ont vécu en paix des siècles durant soudain s'entrégorgent, si ce n'est par l'intérêt qu'en retirent les spéculateurs, pour lesquels l'homme n'est qu'une race bouchère comme une autre ?
 
Il existe tant de preuves de ces basses manoeuvres partout sur le ouèbe ou dans les livres imprimés que je ne développerai pas.
 
L'ennemi est-il le pauvre troufion, le pékin anonyme, qui vous ressemble tant, malgré un uniforme différent, jeté en face de vous, ou celui qui l'a jeté devant vous, comme en 14 ? 
 
Le pauvre con qui chie dans sa culotte, ou celui qui encaisse les dividendes de votre pauvre tuerie réciproque ? 
 
J'arrive à ma conclusion : dès lors qu'on prend conscience de ce que j'ai essayé d'exposer - que, sans influence extérieure, l'humanité à plutôt tendance à vivre en paix, et à croître verticalement à son rythme - il convient d'observer et de faire observer autour de soi toutes les raisons de s'accorder autour de notre patrimoine commun : l'humanité.
 
L'humanité n'a rien à voir avec la performance, les records, les "ressources humaines", et tout le mensonge soigneusement entretenu autour de l'économie, de l'emploi, et surtout rien avec les catégories artificielles, les cases prédéfinies, les sondages et la politique.
 
Le fonds de l'humanité qui constitue le PPDC (plus petit dénominateur commun) se trouve ici illustré par cette chanson créée par Serge Reggiani :
 
 
 
 
Rester humain, c'est résister à la tempête qui souffle partout ses chants de haine. C'est gagner la montagne, prendre le maquis, de la hauteur. Cette hauteur qui est en nous, la montagne intérieure. 
Même si la guerre est partout, ou semble l'être, car tel est le message récurrent des sirènes salariées, il n'y a de guerre nulle part pour celui qui échappe à l'hallucination collective : il n'y a que des humains blessés ou terrifiés, et des vampires qui leur sucent le sang.
  
 
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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 13:00
J'ai pris tout mon temps pour parler du jeûne. Que dis-je ? Pas du jeûne, vaste continent si j'en juge par le peu que j'en ai découvert, mais de mon expérience du jeûne.
 
Jeûner, c'est cesser de se nourrir.
 
Ayant l'habitude de dîner tôt (on s'est habitué à cette énormité sémantique : dîner signifie maintenant prendre le repas du soir, alors qu'étymologiquement, c'est celui du jour, dies) et de me contenter d'un verre d'eau au lever, je jeûne donc près de 18 heures par jour, depuis plusieurs années.
 
Cette fois-ci, sur plusieurs sollicitations, dont celles de mon corps chargé en toxines et en douloureux cristaux, j'ai sauté un grand pas : j'ai jeûné une semaine.
 
Mme VJ, au début, ne voulait pas m'accompagner. Elle s'y est ensuite résolue, mais un peu à reculons.
 
Comme il me paraissait impossible de jeûner sept jours chez moi, sans aucune notion de la pratique du jeûne, de ses difficultés, des éventuels risques qu'il peut induire, et que nous aimons marcher, nous nous sommes inscrits dans l'un des lieux affiliés à l'organisation  "jeûne et randonnée", à Mouriès, dans les Alpilles.
 
Nul doute que le cadre et l'encadrement ont été une aide précieuse à la réussite de ce projet.
 
Car, disons-le tout de suite : ce fut un succès, à plusieurs titres.
 
Un succès ? Mieux : une véritable révélation.
 
Mais faisons d'abord le récit de cette aventure.
 
Pesant 94 kg pour 1.78 m, j'étais en surpoids. Lorsque je cessai de pratiquer les arts martiaux à 40 ans, pour cause de manque de temps, je passai de 75 à 95 kg. Peu d'activité physique, une nourriture riche (vin, fromage) mais plutôt végétarienne. Bureau, voiture, ordinateur, téléphone. Douleurs chroniques dans les épaules,les cervicales, les lombaires. Un point constant sous le nombril. Deux crises de calculs en 5 ans.
 
Les cures thermales améliorent un peu cela, mais je savais bien que l'alimentation était la cause principale de ces déboires. 
 
L'adoption des jus de légumes il y a trois mois m'avait déjà permis de perdre 4 kg de graisse superflue, sans efforts ni effets secondaires désagréables. 
 
Mais, et c'est à mon avis la question principale, qui se pose à tous, l'obstacle majeur : comment changer d'alimentation ? Facile à dire, demain j'arrête, mais difficile à faire, sauf à avoir une volonté de fer, pas trop rouillée. Et puis, il y a les restaus, les parents, les enfants, le milieu, quoi, qui continue sur sa lancée et vous entraîne, emportant toutes les bonnes résolutions comme une crue emporte des feuilles mortes.
 
Oyez, braves gens : une semaine de jeûne rénove tout, met tout à plat. La reprise alimentaire, si elle est bien faite, est l'occasion idéale de changer de trajectoire et d'habitudes.
 
Quelques jours avant le début, nous avons reçu les instructions pour la descente : sur plusieurs jours, diminuer puis cesser les aliments carnés (viande, oeuf, fromages), puis les protéines végétales (légumineuses), les féculents, pour peu à peu se contenter de légumes crus et cuits, et de fruits.
 
Puis, à J - 1 : une vigoureuse purge au jus de pruneau pour chasser le contenu des intestins; car, ça coule de source, quand on cesse d'engouffrer de la nourriture, rien n'appuie plus sur les fèces qui alors fermentent, se putréfient, et risquent de vous empoisonner.
 
Nous sommes partis un samedi matin en pleine chaleur, à jeun depuis la veille au soir. Sept heures de route ont été pénibles à cause d'une énorme circulation, mais pas de problèmes du côté de la sphère digestive, ni de l'humeur.
 
A l'arrivée, on a fait connaissance avec le staff, les GO, quoi, et les 11 autres jeûneurs, hommes et femmes (1/3 d'hommes pour 2/3 de femmes, comme toujours), de 25 à 71 ans.
 
Sur treize, huit n'ont jamais jeûné, une entame son huitième jeûne, un autre le cinquième.
 
N'étant pas journaliste, je n'ai pas tenu de journal. Je livre donc mes impressions en vrac.
 
Un tour de table sur les motivations de chacun fait ressortir des thèmes récurrents : se nettoyer, perdre du poids, retrouver la forme. Il y a peut-être d'autres motivations plus intimes, mais elles n'apparaissent pas. Moi, j'ajoute : faire une expérience inconnue, et surtout partir à la découverte des mécanismes de la faim.
 
Mes amis des premiers temps se souviennent peut-être que j'ai tenu un autre blog, sur le sujet pour moi éternellement sensible de la faim, cette pulsion torturante.
 
Jean-Pascal, le guide de la cordée, nous décrit les symptômes possibles qui risquent de survenir, dans ce qu'il appelle un "jeûne détox", pour le différencier des jeûnes dits "longs", et/ou "thérapeutiques".
 
Nous risquons d'avoir des migraines, la langue chargée, l'haleine pourrie, des nausées, des fatigues, et une crise d'acidose
 
Pour faire bref, tout le monde a eu plus ou moins, plus ou moins rapidement, plus ou moins longtemps, tout ou majeure partie des symptômes.
 
Et, remarquable unité, personne n'a eu faim. Pour être plus précis, c'est important : les corps n'ont jamais souffert de la faim. Les mentaux, eux, n'ont cessé de tourner autour de ce sujet fascinant : la bouffe. Moi, j'ai rêvé de moules, au curry, parce qu'en froissant une fleur séchée d'immortelle trouvée sur le chemin, son puissant parfum m'y a fait songer. Puis de mouclade, au vu des aiguilles de pins que les ouvriers communaux ratissaient en tas, dans les rues de Mouriès. D'autres parlaient d'andouilles, de choucroute, de recettes, de délices un jour dégustés, de vins, de Troisgros. Il paraît que c'est LE sujet de conversation, les premiers jours.
 
Mais donc, et cela est important : le corps ne souffre à aucun moment de cette terrible sensation : la faim.
 
Nous avions quand même, parce que nous ne sommes pas des héros, un verre de jus de fruits pressés le matin à 8 heures, avant de partir marcher 3 ou 4 heures, et un bol de bouillon clair de légumes à 17 heures. Tisanes et eau à volonté. Évidemment, il faut aider le foie à se débarrasser des agrégats que lui envoient les muscles sollicités par l'exercice. 
 
Je passe, ce n'est pas mon propos, sur les soins complémentaires : sauna, jacuzzi, massages, irrigation du côlon, etc. qui ajoutent à la detox.
 
Bien sûr, le sujet est à la mode. Nombreux sont ceux qui rêvent de se nourrir de prana. Difficile d'accès, à mon avis, sans passer au préalable par un exercice suffisant du jeûne. Arte a diffusé un film en 2012 et le rediffuse ce soir, sur ce dernier sujet. Ce film a contribué à relancer fortement le débat. C'est un film orienté, favorable au jeûne, fait par des adeptes de la privation volonataire de nourriture. Le mot "volontaire" est important. Subir la privation est complètement différent.
 
En face, comme on le voit à 6.17 de cette video déjà ancienne, des gens qui n'ont aucune expérience personnelle, et qui déclarent que le jeûne est dangereux, voire extrêmement, et même mortel.
 
 
 
J'ignore s'il s'agit de sottise, ou d'une tentative malodorante de faire peur, encore et toujours, pour garder le pouvoir.
 
Mais regardez le public, vous verrez ce que je rencontre à chaque fois que je parle de mon expérience : doute, incrédulité, découragement (moi, j'pourrai jamais; déjà, si je saute un repas, j'ai des migraines), méfiance, etc.
 
Facile donc d'attiser la peur, comme on soufle sur un feu de brindilles.
 
A la fin de notre expérience, Jean-Pascal nous a félicités : bravo, a-t-il dit, car pour vivre cela, il faut déjà avoir bravé l'entourage, la coutume, le fardeau des habitudes, sa propre peur.
 
C'est vrai. Si nous avons déclaré à quelques amis notre projet, nous l'avons tu à d'autres personnes, à mes beaux-parents, par exemple, pour lesquels manger est le pivot de l'existence. Leur dire, par dessus, qu'on paie pour ne pas manger ! 
 
Oui, on paie, bien sûr : le gîte, et ses commodités, le cadre, l'accompagnement dans les randonnées, l'heure de yoga ou de qi gong du soir, les conférences sur la nutrition, la naturothérapie, les plantes, les huiles essentielles, et puis on permet à des gens comme Jean-Pascal de se former, d'être disponibles malgré les tracasseries : deux descentes de gendarmeries en un an, avec interrogatoires des jeûneurs, diligentées par ces gens qui vous aiment tant, la Miviludes, qui veulent votre bien, malgré vous, contre votre propre volonté, votre propre sagesse, l'ordre des médecins, seul détenteur de l'art de guérir, contre la sagesse de votre propre corps, dans le contexte de la suspicion des voisins, du dépit des restau et des épiciers qui ne vendent et ne vendront jamais rien à ces putains de membres de secte, de la jalousie et de la rancune de ceux qui ne sont jamais sortis et ne sortiront jamais de leur marécage.
 
Alors moi, mon pognon, celui que me laisse l'Etat, je le donne à des gens comme ça, qui savent de quoi ils parlent, parce qu'ils l'ont longuement et souvent expérimenté eux-mêmes. C'est mon oeuvre de bienfaisance. Je protège ainsi les navigateurs en solitaire et les espèces menacées. Mais expliquer ça à mes beaux-parents, j'y renonce.
 
Côté bénéfices : après avoir évacué les symptômes, donc les toxines, après avoir eu la bouche pâteuse et infecte, la langue jaune, verte, blanche, des flatulences, une douloureuse crise d'acidose une demi-journée durant, une recrudescence des douleurs lombaires et cervicales, après cinq jours de marche tranquille dans les Alpilles - là, tout devient facile -, de jeûne tranquille, de tranquilles conversations avec nos amis jeûneurs, pour la plupart des gens qui travaillent, s'assument, sont doux et prévenants et n'ont pas le profil des dangereux sectaires endoctrinés qu'on présente aux foules endormies, après cinq jours de détente mentale, aussi, c'est bien de jeûner aussi du boulot, des responsabilités, des différents contextes habituels, j'ai atteint un degré de santé encore inconnu.
 
Un degré de santé jamais atteint, je pèse mes mots. Une forme physique éblouissante. Plus aucune douleur articulaire.
 
Sans oublier cette curieuse sensation d'être devenu libre de choisir. Choisir quelle serait dès lors ma nourriture. Et donc mon existence. Libre, quelle drôle de sensation !
Au moment de la reprise alimentaire, nous envisagions sereinement de continuer l'expérience. Pour certaines raisons, ce n'était pas possible. Mais nous avons déjà décidé de jeûner 21 jours, ce qui, compte-tenu de la préparation et de la reprise, nécessite une quarantaine de jours disponibles, ce qui repousse le projet à quelques années, après la date fatidique de la "retraite". 21 jours, ou plus, pourquoi pas ?
 
Car, si le corps exulte déjà, nous avons bien senti que d'autres découvertes sont à portée de main, un peu plus loin.
 
L'expérience n'est qu'à son début. Au delà, nous pressentons une acuité des perceptions, externes et internes, qui est le moyen unique de nouer le contact avec l'Être essentiel qui nous sous-tend.
 
Qu'on rencontre parfois dans la vie diurne par "hasard", par la méditation, la transe, les plantes sacrées, la contemplation de la beauté, l'amour.
 
Mais cette voie proposée, comme l'est l'expérience du silence, ou de la continence sexuelle, tout le panel des techniques qu'ont toujours utilisé les "chercheurs de Dieu" a un charme particulier : elle procède à l'inverse de tout ce que le monde nous sert de force.
 
Au gavage, voir au viol de toutes les portes de la perception, elle substitue la privation. Et, miracle, la privation n'est pas douloureuse. Ce n'est même pas une privation. Quel vilain mot. A moins qu'on n'entende : moyen de se retrouver en privé.
 
Le jeûne - mon expérience du jeûne, j'insiste sur ce point, il ne s'agit que de la mienne -, c'est une expérience de détachement, de légèreté, de liberté, et, pour finir, de parfaite santé.
 
Je pesais 85 kg le jour du départ.   Depuis, je n'ai pas repris. Mes douleurs ne sont pas revenues. Mes filles m'ont trouvé superbe. Mme VJ est resplendissante. Lila m'a trouvé un air de jeunesse qu'elle n'avait pas encore remarqué. Nous nous nourrissons de fruits et de légumes. Bien sûr, il faudra aussi participer aux repas familiaux, professionnels, mais un peu de diète après y remédiera. Rien d'inquiétant.
 
Voici ce que je voulais dire : mon expérience. Limitée, certes, une seule fois, une semaine seulement.
 
Mais une réussite éclatante. Mme VJ est exactement de cet avis pour ce qui la concerne. Nous comprenons très bien que sur 13 jeûneurs, cinq revenaient, tant c'est bénéfique.
Alors, quand de sombres agitateurs d'épouvantails qui n'ont pas la moindre expérience personnelle en ce domaine vous diront, en fronçant les sourcils, que c'est extrêmement dangereux, que vous êtes un irresponsable, une victime du discours sectaire, que vous pouvez mourir, posez-vous cette simple question : Qui croire, celui qui a fait le pas, a expérimenté sur lui-même, et n'a rien à perdre ni à gagner en termes d'avoir et de pouvoir, ou celui qui ne sait rien par lui-même, colporte des rumeurs, brandit l'anathème et des menaces, et a tout à perdre à ce que les humains s'engagent sur le chemin de leur liberté ?     
 
 
 
 
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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 17:11

Comment parler simplement d'un sujet aussi complexe que l'auto censure ?  

 

Il faudrait d'abord définir les limites et les habitants d'"auto", qui, loin d'être univoque, est une véritable ville, avec ses étages et ses niveaux de pouvoir, son système de police, d'exécration ou de justice, ses lois et ses compromissions.

 

Lorsque JE parle, ce Je a été passé au crible plus ou moins conscient de toutes les instances moralisatrices et diplomatiques relevant de l'expérience personnelle, de l'hérédité psychique et des déficiences génétiques.

   

J'emploie le terme "déficience" plutôt que celui d'acquis, car, comme l'ensemble des auteurs traditionnels, j'ai l'intime conviction que nous ne sommes pas en évolution, mais sur la vague d'une vertigineuse involution.

 

Le mot grec "martyr" désigne l'être humain qui offre son existence physique, terrestre, visible, en témoignage d'un refus, et d'une affirmation. Qui « marche sa parole ».

 

Refus du mensonge et de l'hypocrisie qui forment le tissu des relations sociales, horizontal, affirmation de sa conscience d’un monde supérieur, d'ordre vertical.

 

Le monde de la Vie et de la permanence, par opposition à celui de l'existence et de la corruption.

 

« Au prix de mon effacement de ce monde faux et corrompu, je proclame mon appartenance au monde du Vrai et du Clair », dit le martyr.

 

Le mot "martyr", largement récupéré et instrumentalisé traduit maintenant l'engagement des jeunes palestiniens qui se font exploser parmi des foules juives pour dénoncer l'oppression et le mépris de leur peuple, de leur religion, de leur humanité.

 

Cette forme d'affirmation désespérée est l'antithèse de l'auto censure où nous nous enfouissons tous la tête.

 

Le monstre qui marche sur le monde ne veut voir qu'une tête. Il a défini exactement le profil du sujet-brique qui formera le matériau du mur d'enceinte et de la pyramide centrale.

 

Pour cela, il a fallu rogner tout ce qui dépasse. Au prix de millions, voire de milliards de meurtres (mais le nombre ne compte pas, dans ce grand-oeuvre inversé), de mensonges, d'intimidations, de tortures en tous genres et chantages qui montent jusqu'au ciel, de plans, de stratégies, de fourberies, de cajoleries, l'être immonde qui se vautre dans cette dimension est sur le point d'arriver à ses fins. 

 

Les forcenés du mariage gay, comme les sanguinaires de 1789, et les vincentpeillons, tous les insectes raboteurs au service de la déesse Quantité n'ont qu'un mot à la bouche : égalité !

 

Égalité rime peut-être avec quantité, sûrement pas avec qualité. Les gens de qualité n'ont que faire de l'égalité.

 

Car rien n'est plus inégalitaire et satanique que l'égalité, qui ramène tout au point zéro, au plasma.

 

Comme avant-hier en Russie et plus tôt encore dans la France des "lumières", comme hier en Espagne, en Chine, et ailleurs, demain les égalitaires ne voudront plus de saints, plus de sages, plus de chercheurs de Lumière.

 

Quel scandale ! De quel droit ? Cachez ce saint que je ne saurais voir ! La police laïque s'y emploie déjà, traquant tout ce qui sort du credo francmac : il n'y a de dieu que le GADLU, et tout ce qui refuse d'être de ce monde et de participer de sa gadoue doit en être extirpé!  

 

Plus d'hommes, de forts des halles, de bandits d'honneur, plus de héros. Plus de femmes, de mammas, de mères universelles, qui valent deux hommes.

 

Plus de témoins, plus de martyrs. A moins qu'on ne considère comme tels les gens qui partout se suicident, s'immolent en public, devant les soldeurs de chair humaine. Peut-être sont-ils les martyrs modernes ?

 

Pour le reste, des pions, des fonctionnaires dans l'âme (je parle du psychisme animal), des poulpes, d'aimables jeunes gens ni chair ni poisson qui voudront tous une seule chose : n'être en rien différent, s'imbriquer indifféremment, et surtout : plaire.  

 

 

Plus aucune opposition au courant consensuel gentil. Il n'y aura plus que des gentils, au service de la gentille Bête qui nous aime tant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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25 août 2013 7 25 /08 /août /2013 16:05
Au royaume des contrats, rédigés, relus et contrôlés par des spécialistes, les contentieux font florès.
 
Après avoir apposé leur signature vérolée au bas de documents ficelés et verrouillés à souhait, enregistrés, estampillés, nombreux sont les contractants qui n'assument pas leur responsabilité et cherchent à se délier de leurs engagements.
 
Le monde des affaires, petites ou grandes, bruisse et retentit de ces différents pourris et malodorants.
 
Mais c'est là le monde des crabes.
 
Revenons à nous, humains.
 
"Ma parole vaut un écrit".
 
Qui est capable de dire ces mots sans flancher ?
 
Ce que Miguel Ruiz appelle : marcher sa parole.
 
Si tu marches ta parole, tu ne peux pas te perdre. Ta route sera toujours la bonne.
 
    
 
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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 11:18

Si écrire m’est facile, je me rends évidemment compte des limites de ce genre de transmission. Les mots enferment autant qu’ils ouvrent de perspectives. Si la carte n’est pas le territoire, les mots sont des idoles figées qui ont les limites de la compréhension de chacun. C’est tout le problème de la communication.

 

Les maîtres du monde ne s’en soucient pas, car ils ne cherchent qu' à asservir. Les mots dont ils usent sont des armes de destruction massive. Expression dont ils usent ironiquement.

 

Cherchez les armes de destruction massive. Vous ne les verrez pas, vous en êtes la victime.

 

Le plus difficile à voir et à faire voir, c’est la force des implants. Le premier d’entre eux, et le plus tenace étant l’illusion de la dualité.

     

Dire à ses contemporains que nous nous trouvons dans une cage sans réalité, c’est dangereux. De la même façon que les juifs disaient au Christ en croix (dans les canoniques) : « Si tu es le fils de Dieu, sauve toi toi-même », c’est risquer la camisole dont ils diront en rigolant : « Et celle là, elle est sans réalité ? »

 

Si le chercheur a besoin d’amis, mais peut vivre sans relations c’est parce que la connaissance n’est communicable qu’à ceux qui sont passés par le même chemin.

 

Quand on en rencontre, pas besoin de parler. Ou si peu.

 

Notre infranchissable prison est limitée par l’espace. Sur une planète ronde, on revient toujours à son point de départ. Creusez, vous traverserez le globe, mais n’en sortirez pas. Elle est limitée par le temps. Le recours à la conception traditionnelle  d’un temps cyclique plutôt qu’à la théorie moderne de la flèche du temps linéaire aide à la compréhension de l’existence, mais n’en rend pas libre.

 

Le passé n’existe pas. Cette évidence ne fait pas l’unanimité. Le futur est un songe. Comme le passé. Deux tuyaux qui alimentent le cadavre que nous sommes en cet instant même. Perfusions.

 

Comprendre, en ses cellules, que le passé qui nous obsède, nous tourmente, laisse en nous les vibrantes banderilles du regret et de la justification, n’est qu’un rêve, un film, un fantasme, c’est rompre une attache.

 

Comprendre que l’avenir n’a aucune réalité, écarter d’un revers de main les craintes, les hésitations, les velléités, les projets mirifiques, les décisions, les choix, les préférences, la peur, c’est en rompre une autre.

 

C’est extrêmement difficile, car les nains qui rattachaient Gulliver sur le sable du rivage sont là pour tout rafistoler, sans cesse. Et lorsqu’ils n’y parviennent plus, ils appellent à la rescousse le chef du camp, ou « gardien du seuil », qui n’est pas d’un abord facile.

 

Quand j’oppose l’espérance – je devrais plutôt employer le mot espoir, car le mot espérance est fortement connoté comme vertu théologale – les espérances, à la peur, je vois bien que l’un succède à l’autre comme la nuit au jour.

 

Le 21 décembre 2012 est l’exemple d’une espérance déçue. Ça n’empêche pas les channels de nous assurer que tout va pour le mieux, mais qu’on n’arrête pas un train en marche sur cent mètres.

 

Dormez encore un peu, on vous réveillera quand vous pourrez descendre.

 

Mais vous ne descendrez jamais du train. Du train du temps, on ne descend pas. Il tourne et retourne, revient, repart, et vous restez dedans à regarder le paysage. C’est sympa, c’est atroce, ça dépend des paysages traversés, de la qualité des sandwiches et de l’accueil du personnel navigant. Mais c’est sans fin.

 

Pour descendre du train, il faut rompre tout attachement au passé et toute considération de l’avenir. L’avenir, c’est demain, dans un an, quand je serai en retraite, mais aussi : est-ce qu’elle sera à la gare ? A quelle heure mange-t-on ?

 

Ces questions sont légitimes et normales, parce qu’on a un corps et un psychisme. Mais elles doivent demeurer purement informationnelles. Il faut en retirer toute émotion. L’émotion, qu’aiment tant nos contemporains, sur laquelle – lesquelles – jouent les romans, les films, les musiques, afin de nous maintenir sous contrôle, l’émotion est le pire des poisons. Le poison unique.

     

J’atteins ici la limite des mots. Je sais que les piques se lèvent pour me percer : faut-il vivre comme des monstres sans pitié, des tortionnaires sans cœur ?  

 

Les piques se lèvent. En réaction, dois-je lever mon bouclier, chercher à excuser l’horreur qui a franchi mes lèvres, ou laisser ?

 

Ne serais-je pas un portail organique, un reptile à sang froid ?

 

Le film est plein de méchants souvent décrits comme dépourvus d’émotions, mais c’est faux, et fait pour tromper. Les monstres inhumains qu’on nous présente comme repoussoirs au cinéma ne sont pas vides d’émotions, bien au contraire : ils sont pleins jusqu’à la jouissance d’émotions perverses. Leur visage de marbre et de glace est un leurre. Leur sang noir charrie des torrents de feu.

 

La purification des émotions est le préalable nécessaire à l'ouverture de la cage. Ce qu’il faut nettoyer : le regret du passé, et le regret – l’implant de la culpabilité – de l’image qu’on a gardé de ce moi illusoire, et tout ce qui concerne l’espérance. Passé et avenir sont des projections.

 

Pourquoi tant de souvenirs, de mémorials, de musées, de livres d’histoire, de cartes postales, de photos, de psychanalystes, de confesseurs, pourquoi tant de devins, d’astrologues, de numérologues, de mediums, de channels, pourquoi tant de cet opium, si ce n’est pour nous détourner de la route ?

 

Ulysse sur son rafiot a franchi le cap de Charybde et Scylla, un gouffre et un écueil, où tant de navires ont sombré. L’un engloutit, l’autre fracasse. Pourtant, il faut passer.

 

Oublier les sirènes des lendemains qui chantent, spécialité du New Age de la CIA, après l'internationale soCIAliste, jeter le passé à la mer, sans regret. Il y a toujours une raison d'espérer, dit-on. Un nouveau pape. Un nouveau gouvernement. Une nouvelle usine qui va créer des emplois. Un nouveau médicament. Toujours une raison de se défoncer à l'espoir. Toxicomanie. 

 

C’est maintenant qui compte. Main tenant, c’est ce qui tient dans ma main. Hier n’y est pas, demain non plus. Qu’y a-t-il dans ma main ?

 

Ouvrez la main. Qu'y a-t-il dans cette main ? Rien. Toute la Réalité.

 

Chaque fois que mon mental m’attire vers hier ou demain – chaque fois que je m’en aperçois, plutôt – j’ouvre la main pour lâcher les encombrants fardeaux dont on m'a lesté pour que je ne parvienne pas à m'envoler.

 

Lâcher prise, c’est lâcher hier et demain. Car aujourd’hui n’a pas besoin d’être tenu.

 

Libres d’hier et de demain, c’est être libre, tout simplement.

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 20:15

Je ne sais pas comment mettre ce film sur le blog. C'est ma fille Claire qui m'a poussé à le voir. 54 minutes à retracer la descente aux enfers de parkinsoniens soignés avec un médicament de GSK,  le Requit, qui les poussait à des comportements compulsifs.

 

L'un d'eux, imaginez le combat d'un malade, d'une famille brisée, ruinée, un jour a décidé de se battre contre le laboratoire géant aux moyens faramineux.

 

Et David, aidée par des avocats chevaleresques a terrassé Goliath, et son armée de menteurs professionnels.

 

Parce que la preuve que Goliath savait avant même la commercialisation de sa merde, que 15% des patients devenaient dingues, et l'a tranquillement tu puis nié, achetant au passage les experts (ou prétendus tels) est tombée du ciel. Du ciel, forcément, pas d'ailleurs, puisqu'elle figurait sur une pièce confidentielle transmise par erreur par le labo lui-même. L'est pas belle, la vie ?

 

 

C'est ici. Et ça, c'est de la vraie télé, de vrais humains.

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Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.