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1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 13:22

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Comme tout le monde, ou presque, j’ai une notion floue de ce que l’alchimie symbolise par les différentes successions de couleurs, dans l’œuvre : au noir, au blanc, au rouge constituent les trois principales, hormis quelques variantes (citrin, queue de paon).

 

Je n’ai aucune compétence concernant la manipulation des métaux. Mais, comme tout un chacun moyennement cultivé du XXIème courant, j’ai un vernis culturel concernant le symbolisme de ces trois phases.

 

Et, étant sujet ou plutôt premièrement objet de l’œuvre (en fait, les deux simultanément), j’ai établi des parallèles et des passerelles entre les notions culturelles et mon parcours existentiel (objet) et essentiel (sujet).

 

Comme tous les humains en voie d’éveil, j’ai connu un passage prolongé, complexe et très angoissant par les affres du noir. Gurdjieff quelque part disait que deux sortes d’hommes ne souffrent pas : ceux qui ne savent pas qu’ils sont prisonniers, et ceux qui se sont enfin libérés. La souffrance est le lot de ceux qui sont en train de poser leurs chaînes, ou de prendre conscience de leur état de prisonnier.

 

Si vous souffrez, c'est la preuve que vous êtes en chemin.

 

J’ai une petite réserve à apporter, et à l’alchimie, et à Gurdjieff : il n’y a pas qu’une œuvre au noir, qui se situerait avant l’œuvre au blanc. Il n’y a pas qu’une série de chaînes. Non.

 

C’est plus complexe. D’abord, s’agissant de processus intimes et relatifs, rien n’est jamais sûr, acquis et parfait, sauf peut-être dans les niveaux ultimes qui président à la réalisation totale. Jusque là, gardons en tête que tout est relatif.

 

Donc, le blanc représente le stade atteint lorsque la personnalité est enfin parvenue à une cohésion suffisante pour absorber de manière positive les énergies intérieures auparavant incontrôlées, afin de ne plus se laisser désarçonner par elles. Ce qui en nous réagissait violemment aux reflets extérieurs est apaisé et réconcilié. Ce travail très difficile est le premier but de la vie : obtenir une paix relative, afin de pouvoir cultiver tranquillement ses choux et élever sereinement ses petits enfants.

 

Une partie des chaînes a été posée. On supporte maintenant et on finit par aimer notre nature, vue dans le miroir que représente la Lune.

 

Mais le monde est là. Après l’âpre combat avec le dragon du seuil personnel, on peut s’endormir benoîtement en prenant sa petite part, ou retourner au combat. Car l’œuvre de libération et de purification n’est pas complète. Le monde entier souffre, dans les douleurs de l'enfantement, comme disait Saint Paul. 

 

Une fois reposé des premières batailles, on peut se réveiller soudain bouleversé et meurtri par les cris qui viennent du monde, des autres. Ceux qui ne sont pas nous, croyions-nous jusqu'alors. Mais peut-on réellement s’isoler – être une île – de cet océan de souffrance ?

 

Je crois que non. La paix et l’équilibre que nous avons durement atteints ne l’ont pas été pour dormir, mais pour devenir de vrais guerriers, au service des autres, de leur libération, de la libération du monde. La conscience chèrement acquise ne doit pas rester notre petit trésor, sous peine de pourrir et de nous ramener à un stade pire que la mort.

 

Cette conscience doit produire du fruit, ensemencer, germer. C’est le stade alchimique de la multiplication.

 

Nous voici de retour dans l’œuvre au noir multiplié par toutes les souffrances du monde. Nous voici face au gardien du seuil planétaire.

 

Impossible de l’affronter si nous n’acceptons pas, comme le Christ, de nous charger de tous les péchés, c’est-à-dire en français moderne, les erreurs, les souffrances, des autres, c'est-à-dire de comprendre une fois pour toutes que l'autre, c'est encore nous, avec les terribles implications qui s'en dégagent. 

 

Ceux que n’ont pas touché au cœur les souffrances du monde n’ont aucune chance face à lui, car le secret du passage consiste à ne plus présenter la moindre parcelle de dureté, d’obscurité, d’inconscience.

 

Notre égoïsme doit avoir totalement cédé. Jusqu’au dernier atome. C'est un nouveau travail gigantesque, qui se fait par le glissement successif de minuscules petites strates minéralisées, l'attention constante, dirigée dans ce seul but, dans tous les instants et les situations qui surgissent. Dissoudre et coaguler. Encore.

 

Aller par delà le miroir, c'est franchir la sphère de la Lune pour s'exposer aux rayons dévastateurs du soleil qui brille sur tout le monde. De l'autre côté du miroir, c'est la lumière, certes, mais la lumière est cruelle, acide, impitoyable, insoutenable.

 

Le degré de pureté requis est extrême. Il faut avoir vaincu le monde, disait le Christ. Le vaincre n'est sûrement pas s'en détourner et lui cracher dessus. Le vaincre, c'est en voir la splendeur et en accepter jusqu'au fond de l'âme toutes les vicissitudes.

 

 

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 Voilà, c'est ma dernière livraison. Je vais dorénavant lâcher prise, m'éloigner de mon quotidien ordinaire (ou plutôt extraordinaire mais banalisé), dont ce blog, pour une vie double : à la fois prendre de la distance et aller au coeur. La vraie vie ?

 

Je n'ai presque pas écrit ces derniers temps, et mes petites réserves de cacahuètes ont fondu. Plus grand chose dans la besace. Je reviendrai quand ce sera de nouveau mûr, le sac plein.

 

Symboliquement ? Hier j'ai trouvé cette belle clef à gorge dans une maison en démolition. La clef des champs ? Du Labyrinthe ? Du mystère, de l'énigme, de la prison ?

 

Comme d'habitude, il manque quelque chose : la serrure. En attendant, vivez votre vie comme elle vient.

 

 

 

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25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 13:02

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Le kama sutra présente un certain nombre de façons de pratiquer le coït. Ça change un peu de l’indigente, lorsqu’elle est unique,  « position du missionnaire » rendue célèbre par la version cléricale de nos illustres civilisateurs en Afrique. Au temps de Jack l’Eventreur, les misérables prostituées anglaises qui se vendaient dans les petites rues de Whitechapel le faisaient debout, prises par derrière, ce qui favorisait l’égorgement. Mais elles étaient souvent ivres et ça leur permettait de s’appuyer contre un mur et de ne pas incommoder le chalant de leur haleine pourrie.

 

Pour ma part, en réaction à la position du missionnaire, j’ai inventé celle du démissionnaire. Qu’en réaction à ce que l’armée française qui eût le bonheur de m’héberger un an appelle « position du tireur couché », j’ai également baptisé : position du tireur couché sur le dos.

 

Avouez, messieurs, qu’en dehors de l’économie d’énergie, cette pratique ouvre bien des horizons et laisse les mains libres. Pour téléphoner, faire ses comptes, etc.

 

Bien. Le quart d’heure érotique est terminé. Place aux choses sérieuses.

 

Cette nuit, j’ai rêvé de ma femme. Et, curieusement, elle avait la voix de la fille dont j’étais éperdument amoureux à 18 ans.

 

Ce rêve m’a rappelé ce que j’ai dit un jour à une de mes fiancées (comme l’ami Maupassant né sous les mêmes planètes, j’ai un peu voyagé) : pour moi, la femme idéale, c’est celle qui sera l’essence de toutes les femmes que j’aurai aimées durant ma vie.

 

Ça n’était pas vraiment de son goût. Mais ça demeure vrai.

 

Étant toutes et tous des éclats de l’Un, l’amour véritable ne peut se rencontrer que dans la fusion ultime du retour de tous les éclats.

 

Il n’en demeure pas moins que provisoirement, nous avons tous un ou une partenaire privilégié(e), ou, à défaut, en rêvons.

 

La position cachée du Kama Sutra, la 65 ème (= 11) c’est l’immense partouze qui réunit tous les êtres dans un seul amour.

 

Et bien que notre moi actuel (celui qui agit, sans référence au temps chronologique qui ne s’exerce que dans des franges très limitées, dont la nôtre) ne le sache pas et cherche partout son complément, nous vivons parallèlement dans d’autres mondes, sphères, dimensions, peu importe le nom, c’est le concept qui compte, nous vivons aussi dans le monde immuable de l’Unité, qui précède, clôt et inclut le fragment qu’en est le nôtre.

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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 09:09

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J’espère avoir convaincu que dessinateur Hergé a crypté son oeuvre. De très nombreux artistes ont crypté la leur, car la véritable création, celle qui est inspirée et non fabriquée met en œuvre plusieurs niveaux de conscience qui s’entrelacent.

Plus une œuvre recèle de niveaux de lecture, et plus elle sollicite et retient notre attention, car autant de niveaux en nous peuvent y répondre.

On parle de la hauteur de vue d’un intellectuel, et de la profondeur d’un artiste.

Lorsque hauteur, profondeur et immédiateté sont simultanément présents, l’œuvre est parfaite.

 

De tous temps, de l’abbé Trithème  à Alan Turing, de brillants esprits se sont attachés à inventer des langages abscons et impénétrables sans leur clef, et d’autres à rebours, comme Champollion, ont cherché à forger les clefs manquantes.

 

Mais avant d’en arriver à ces stades professionnels ou pathologiques, il faut voir que nous sommes tous plus ou moins capables de crypter nos propos.

 

Pour reprendre le propos de Molière, nous faisons tous du cryptage sans le savoir, lorsque nous plaisantons.

 

Un mot d’esprit, une boutade, est un propos qui peut être lu au premier degré, ou à des degrés divers. Deux niveaux étant le minimum requis pour être recevable.

 

Quelques exemples de niveaux de cryptage : d’une expression banale « un peu, mon neveu », on passe spontanément à « un peu, ma nièce », histoire de changer, juste pour redonner un peu de vigueur à une phrase lourde et ressassée. De là, on se laisse glisser à « un peu, Agnès », qui pour finir (mais on peut aller loin) donnera « beaucoup, Agnès ».  Certes l’intérêt est médiocre. Mais on voit la gradation successive. Allons un peu plus loin, pour le fun : « Too much, Agnès » qui deviendra « Trop moche, Agnès ». Bien que ça n’ait aucun sens en soi, le dernier pourrait faire carrière, sans que personne ne sache d’où il sort. Parce que ce genre d’expression obscure et imbécile séduit les foules.

 

« Tout va bien » est déjà couramment exprimé par « Toto va bene », lequel peut être envisagé sous le sens de « Toto va benner », soit « Toto va vider sa benne », qui pourrait être exploité à son tour. Il devient facilement « Bonnot va têter », « Bonnot (ou Bono pour les zamateurs d’U2) va boire ». Et pourquoi pas, en dernier ressort « Jean (Bono) va boire ». Jean va boire devient la manière cryptée d’exprimer que tout va bien.

 

C’est exactement le processus vivant de l’argot, qui requiert un esprit vif et inventif, capable de s’adapter à la présence d’oreilles indiscrètes. Deux chenapans habiles au jeu sont capables, avec un peu d’habitude et beaucoup d’intuition – ça nécessite aussi d’avoir les esgourdes mentales très déliées – d’étourdir et d’embrouiller toutes les polices.

 

Le succès de Vidocq est du au fait qu’il était un parfait chenapan, très au fait de ces pratiques, puisqu’ élevé dans le sérail et qu’il décodait sans difficultés toutes les ruses proposées.

 

C’est également le travail du psychanalyste, comme Freud l’a mis en évidence.

 

Ça pourrait être le nôtre, c’est un exercice non physique indispensable pour saisir la moelle de nos rêves, en particulier, et le symbolisme (c’est-à-dire d’autres niveaux de lecture) de la réalité qui nous entoure et nous pénètre, en général.

 

Et puis - qui peut le plus peut le moins - cette aptitude pourrait redevenir indispensable dans un monde informatique truffé d'espions.

 

Cette voie particulière de la poésie, car à n'en pas douter, c'est une forme de poésie, (du grec poeïen, créer) redeviendrait donc dans ce cas un moyen de subversion, intelligible aux seuls inspirés.

 

Au début, était le Verbe ? Il est toujours là, et nous en sommes en partie détenteurs.

 

 

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20 juin 2010 7 20 /06 /juin /2010 07:45

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Zut. Je me suis trompé de route. J’étais sur mon nuage, où ? Je ne sais plus. Et puis j’ai pris à gauche au lieu de droite. Je vais perdre 10 minutes. Bof, je m’en fous, je suis en avance, il fait beau. Qu’est-ce que j’avais à voir sur cette route, ou à éviter sur l’autre, puisque je connais bien ces petites routes, et que machinalement j’aurais dû prendre à droite ? Mon zeppelin, celui qui voit les choses de bien plus haut a volontairement tourné le volant à gauche.

 

Puisque c’est son souhait, sa volonté, pourquoi récriminer ?

 

Me revient cette histoire que j’avais lue petit : un car de touristes roule sur une route de montagne. Un monsieur (il n’y avait pas de toilettes dans les cars à cette époque) demande au chauffeur d’arrêter, il a terriblement envie de pisser. Une fois l’affaire faite, il remonte et le car redémarre. Quelques kilomètres plus loin, la route est barrée par des rochers qui viennent de tomber, manifestement. Un voyageur dit au pisseur : « Si vous aviez pris vos précautions, on n’aurait pas été bloqués ». Et un autre répond : « Qui sait ? Il nous a peut-être évité d’être écrasés par les rochers. »

 

Qui sait ce que nous évitons sans cesse. Tout ce qui aurait pu nous écraser, et auquel nous avons échappé parce que nous n’avons pas refusé le suivre le guide, le zeppelin qui vole très haut dans les nuages et voit la route de loin.

 

Moi, je l'appelle comme ça car un jour en rêve, je l'ai vu comme ça. Et on me disait clairement : t'inquiète, on s'occupe de tout.

 

Je présume que je ne suis pas plus avantagé qu'un autre, et qu'on a tous ce vaisseau-mère (Mother ship, de Led Zeppelin) qui nous guide. Mais combien acceptent d'être guidés ?

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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 07:42

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Il y a deux manières, grosso modo, d’appréhender le monde : croire d’une part que tout est ouvert, et que nous pouvons agir sans limites, c’est la thèse du libre-arbitre. A l’inverse, certains pensent que notre destinée est écrite, prédéterminée.

 

Rien de nouveau sous le soleil, ces deux thèses forment les bornes entre lesquelles tous les mixtes, croyances, adaptations sont possibles.

 

Boris Mouravieff écrit en substance que nous vivons un film, dont nous sommes le personnage principal. Mais nous pouvons y apporter notre touche personnelle, et, par des ajustements successifs, découvrir le scénario ultime, qui après d’éternels recommencements, nous permet de mettre pour toujours le mot « Fin ».

 

C’est une adaptation qui reste dans les bornes mentionnées.

 

Le film qui se déroule à l’intérieur et à l’extérieur de nous en 2010 est un film catastrophe. A travers le scénario, auquel nous avons probablement collaboré, avant de perdre la mémoire, avant que l’Ange ne marque notre lèvre supérieure d’une dépression, là où il a mis l’index, en murmurant : chut !, ou chute, je ne sais plus, à travers ce scénario de temps de guerre, c’est notre désir de pureté qui parle, et qui a voulu mettre à nu les ressorts de la possession, de l’égoïsme.

 

Ces brutes qui cherchent à écraser le monde sous leur domination sont la projection sur l’écran de nos tendances possessives et égotiques. Leurs armes et leurs armées qui hachent les gens sont notre violence contre tout ce qui existe, et dont nous ne voulons pas.

 

Car nous refusons presque tout. Nous voulons commander, choisir, décider. Alors que nous avons co-écrit le scénario, nous n'en voulons pas.

 

Si le but de la vie n’est pas de se laisser rouler par les vagues, il n’est pas non plus de décider de la météo.

 

Pas la peine de se voiler la face devant l’horreur du scénario, c’est LE scénario. Tout s’effondre, tout est maintenant visible, en pleine lumière.

 

Les sinistres pitres qui s’agitent sur la scène politique ne font plus illusion, sauf aux plus hébétés. Chacun voit que ce sont des marionnettes aux mains de mafias d’une insondable noirceur.

 

Mais ce sont les données du film. Tout le monde voit maintenant que le mal, c’est-à-dire l’avidité, l’orgueil, la luxure, bref, la personnification de tous les démons qui vivent en notre cœur depuis toujours, ce mal mène l’intrigue à sa fin.

 

Le scénario est sans ambiguïté : nous serons tous foulés aux pieds.

 

C’est là, que nous pouvons agir. Quand les peuples convenablement excités par les insultes et les privations se jetteront les uns sur les autres, lorsque chacun mourant de faim voudra prendre l’autre à la gorge, que ferons-nous ?  

 

Nous laisserons nous emporter par la vague de haine et de désespoir, ou choisirons-nous une autre voie ?

 

Car il y a une autre voie, plus étroite en apparence.

 

 

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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 12:21

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Quand les gens parlent des opposés, ce sont presque toujours les mêmes paires qui reviennent, comme si c’était un disque qu’on a en nous qui se déclenche : Bien, mal. Noir, blanc. Presque toujours. Puis, viennent chaud, froid, sec, humide, de l’ordre de la sensation. Mais ceux là ne viennent qu’après, car il en existe des mixtes : tiède, presque sec. L’esprit humain conçoit et exprime le mouvement, la transition.

 

Avec noir/ blanc, ça joue : gris. D’ailleurs Lucifer est appelé Monsieur Legris, comme le signale Fulcanelli. Gris, ou vair, du latin varius, qui a donné le mot vairon, pour désigner un homme ou un animal qui a les yeux de couleur différente. De vair à vert, il n’y a qu’un pas facile à franchir.

 

Le vert est la couleur de la végétation, comme le rouge, gueules en blason est celle de la faune.

 

Le vert a conservé l’aspect du vair, des opposés, dans le simple mouvement qui l’agite constamment, comme une mère, heu, une mer, pardon. Exposer ce genre de notions expose au glissement sémantique. Attention au risque de surexposition, se dit l’auteur, comme la nature d’ailleurs, justement animée de ce système de flux et de reflux quasi maritime.

 

Au lieu que le pavement mosaïque des loges maçonniques est constitué de carrés noirs et blancs juxtaposés, pour désigner la manière tranchée dont nous classons les choses et les événements au début de notre voyage, la nature est souple et réactive, vivante et enveloppante, jamais figée.

 

Tout au long du cycle des heures, des jours, des nuits et des saisons, le végétal s’enroule et se déroule alternativement, nous invitant à faire de même.

 

Saint Bernard de Clairvaux conseillait à ses moines d’observer la nature. Une plante orgueilleuse toujours tendue vers la lumière ou le succès, ça n’existe pas. Une plante toujours fermée sur elle-même va mourir.

 

Nous vivons bien sûr de la même manière, mais bien souvent avons oublié que la respiration est inspir, puis expir. Nul ne peut inspirer ou expirer uniquement. Or, combien de maladies psychiques ou physiques sont dues au fait qu’on accumule sans jamais vouloir rendre, avarice, constipation, paresse, ou qu’on se vide de sa substance : excès de travail, de souci, souci de qui est toujours déroulé, tendu, à se briser ?

 

Moi qui vous écris, j’ai eu un instant le besoin de m’enrouler, un ou deux jours, de revenir sur mon ventre, mon centre.

 

Certaines drogues donnent l’illusion de pouvoir franchir ces limites. C’est illusoire, et ça coûte la santé.

 

On voit bien comment le vert est vair, en vairité. Mais toujours souple et animé.

 

Les chênes européens sont constitués de deux grandes familles : les sessiles, et les pédonculés, en fonction de la présence ou non d’un petit pied (le pédoncule) à la base du gland. Outre ce détail, ils ont d’autres caractéristiques différentes. Voilà ce que dit le dictionnaire. Or, j’ai rencontré il y a quelques années un spécialiste français du chêne, qui m’a dit qu’en fait, il n’existe aucun arbre qui soit purement l’un ou l’autre, mais partie d’une chaîne ininterrompue d’arbres mixtes, dont certains bien sûr, cumulent tant de caractéristiques de l’une ou l’autre modèle théorique qu’on les classe facilement. Mais cependant, comme dans les deux parties du Tai-ji-tu, on peut déceler chez eux des caractères opposés.

 

En clair, ça signifie que nul n’est parfaitement bon, ou méchant, beau ou laid, noir ou blanc. Nous sommes tous vairs. Et tous, avons besoin d’aller et venir dans un mouvement permanent du centre à la périphérie, et retour.

 

Lorsque je parle, je me déroule. Lorsque j’écoute, j’enroule vos paroles.

 

Combien écoutent ? Combien (moi compris) ont encore besoin d’apprendre à écouter ? Mais combien, également, ne parlent jamais. Oh, moi, je n’ai rien à dire. Ce qui n’est jamais aéré sent vite le renfermé.   

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 10:28

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Partout la guerre fait rage. Partout la nature ploie sous le fardeau de l’avidité et de la pire sauvagerie qui soit : celle des hommes. Partout mort et désolation.

 

Mais partout des germes de vie, des pousses qu’on croyait mortes et qui montrent de nouveau de petites pointes vertes qui partout s’immiscent dans le couvre-feu et la noirceur bestiale.

 

Deux exemples : les abeilles disparaissent des campagnes ; ça trouble peu nos zélites qui en sont à mettre au point des abeilles mécaniques. Charmant. En les truffant de caméras et de capteurs, on fera coup double.

 

Mais les vaillantes petites abeilles n’ont pas jeté l’éponge, non. Elles colonisent les villes, les terrains vagues, là où la folie dévastatrice de l’agriculture dite moderne ne pose pas ses sales pattes. C’est leur arche de Noé.

 

J’ai rencontré quelqu’un qui vit de temps en temps à New York, qui me disait que dans certains quartiers, on trouve des marchés qui vendent de la nourriture qui pousse là, dans les terrains vagues, les immeubles dévastés. Il existerait de nombreuses petites fermes de bric et de broc en pleine ville, loin des beaux quartiers, bien sûr.

 

Quand on rapproche ces deux nouvelles du rire joyeux de la marrante amarante qui fout une pâtée aux sbires de Monsanto, quand on voit que partout des voix courageuses s’élèvent contre la turpitude et le mensonge, malgré la terreur, les assassinats, les combines et la fripouillerie, on ne peut qu’espérer.

 

Car tout un vaste courant d’ordures coule en permanence des medias, y compris internet, dont l’unique objectif est guerrier : nous démoraliser, nous faire croire que nous n’avons aucun poids, aucun choix, aucune prise sur notre destinée collective.

 

C’est faux. C’est un mensonge, une manœuvre, une violence de plus. Il faut sans cesse se souvenir que nous sommes grands, car nous avons hérité d’une tâche à accomplir : relier le Ciel à la Terre. Et seuls des hommes libres peuvent le faire.

 

Ceux qui veulent nous courber devant eux veulent prendre possession d’un trésor qu’ils ont volé, et dont nous sommes les vrais maîtres.

 

Comme les abeilles rescapées, comme les pauvres de New York, faisons de nouvelles colonies, gagnons d’autres espaces, où les griffes de la Bête n’iront pas. Elle n'a pas de pouvoir sur le Réel, mais uniquement sur le monde illusoire. La vaincre, c'est parvenir à voir au delà des apparences, du film, de l'hallucination qu'elle organise. 

 

Pour cela, rien à faire, si ce n’est laver encore, laver et quitter les vieilles peaux pour qu’en nous coule librement l’onde céleste, le souffle divin.

 

Laissons nous porter par l’inspiration, elle passe largement au-delà du mental vicié des pseudo-maîtres de la Terre.

 

Que dansent nos esprits libérés des chaînes de la peur.

 

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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 19:05

 

H0012[1]

 

Deux animaux dont j‘ai déjà causé : le baptême, et la cigogne.

 

Une digression au passage : la touche « J » de mon clavier s’est désolidarisée de ses compagnes il y a quelques mois. Il reste un petit téton  en caoutchouc ou en pétrole imitation caoutchouc. Et lorsque mon majeur (je tape avec un doigt, mais il est majeur) frappe « J », le plus souvent, ça fait un loupé. Il faut que j'y revienne.

 

La question de la digression : ai-je enfin réussi à shunter l’ego, ce que symboliserait la perte du « J », ci-gît le « J », le « moi-je moi-je », ou au contraire est-ce l’usage trop répété de ce fameux « je » qui a provoqué une usure prématurée de son initiale ?

 

Je reviens à ma cigogne.

 

La matière est composée de particules en mouvement suivant des trajectoires qui ressemblent à des ondes, c’est ça ? D’où l’on comprend mieux les notions indiennes de « maya » et de « mayim » hébreu, les ondes.

 

Le baptême, le vrai, pas la parodie qui a cours aujourd’hui, pouvait aller jusqu’à l’asphyxie voire la mort du candidat, maintenu sous l’eau jusqu’à l’extrême limite de sa résistance, afin que lorsqu’il sortirait, il sache à quel point le besoin d’air est vital.

 

Alors, dans ma cervelle qui fait des ponts, pas une cervelle analytique, pas du tout, mais synthétique et intuitive, ce soir, je me suis souvenu des effrayantes orgies que j’ai vécues dans ma jeunesse, et dont je ne raconterai pas le détail. Il suffira de savoir que j’ai mené durant quelques années une vraie vie de « perdition » comme disaient et disent peut-être encore les moralistes, et ceux qui voudraient que tout soit rose. Je suis descendu très profond dans l'abject, peut-être, vu de l'extérieur, mais dans la connaissance, me semble-t-il.

 

La cigogne ne nous dépose pas précautionneusement dans le berceau, non, elle nous lâche de haut. Dans les ondes de la matière, et de la psyché qui est une forme atténuée de la matière.

 

En fonction de notre poids et de la hauteur du lâcher, on descend plus ou moins profond dans ce qu’on peut comparer à de l’eau.

 

Et plus on descend profond, plus le besoin d’air se fait ressentir douloureusement.

 

C’est cela, je crois, que symbolise le baptême.

 

La descente, et la remontée, puis l’accession à l’air libre, et à la lumière qui constituent la deuxième naissance.

 

Certains ne connaissent pas cette seconde naissance, soit qu’ils aient toujours flotté sur la surface des choses, soit qu’ils soient descendus si profond qu’ils se seront noyés avant de retrouver la sortie, pris dans les algues ou mangés par les requins.

 

Mais ils reprendront le voyage à nouveau. Le Christ est tombé trois fois sur le chemin du calvaire ; il a dit de pardonner sept fois septante fois, ce qui fait quatre cent nonante. On est dans une école, pas dans un abattoir. Le but, c’est que tout le monde arrive au bout. D’ailleurs, but et bout, c’est le même mot. Sauf que dans bout, on a un O qui constitue la cible : le Tout.

 

 

 

 

PJ : Un texte qui m'a plu, ce soir.

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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 19:04

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Il pleut. Mauvais temps, dit la météo officielle.

 

Beau temps dit l'escargot, qui n'est pas que beau (je sais, elle n'est pas nouvelle) mais montre ainsi qu'il est beaucoup plus intelligent que notre société de carton.

 

Le "sauvage", homo sylvaticus, qui vit encore puissamment en nous, a envie de sortir et goûter la pluie. Pieds nus.

 

Je sais, si vous habitez dans une tour d'HLM ou dans ce que certains de mes voisins appellent un "HLM horizontal" : un lotissement, ou dans les "beaux quartiers", ça demande de prendre sur soi. Un vrai combat vis à vis du regard d'autrui.

 

Arrivant à Moissac, sur le chemin de St Jacques, je n'avais plus un poil de sec. Trempé de chez trempé, pour reprendre une expression moderne très juteuse. J'ai posé et exposé le buvard gluant qui constituait mon bagage au camping municipal, puis je suis parti pieds nus en ville, sous une pluie torrentielle. Les bords de trottoirs étaient des ruisseaux torrentueux, tièdes. Quelle extase, marcher dans un ruisseau d'orage, pieds nus.

 

Jusqu'au moment où j'ai rencontré un bout de verre qui m'a ouvert sur un ou deux centimètres et fait la salutaire saignée chère au docteur Diafoirus.

 

Sur cette avanie, je suis rentré dare dare au camping me faire un pansement maison : papier Q, salive. Papier Q, urine, ça marche aussi. Papier Q, ou toile d'araignée et cendres de bois, très bon aussi. Urine, salive, et terre, chiffon, quand il n'y a rien d'autre.

 

J'espère que l'on ne va pas me poursuivre pour exercice illégal de la médecine. Mais mon chien Smarties, qui avait fait une très mauvaise réaction aux vaccins (vers 1990, déjà!), plaie purulente, grande comme une soucoupe, après éclatement, je lui ai collé une toile d'araignée grand format pour retenir les sanies sanglantes, largement saupoudrée de cendre de bois, un gros bandage pour qu'il n'y touche pas, et hop, quinze jours, plus rien, alors que les prescriptions vétérinaires (permaganate, antibiotiques, le tout au prix du Roquefort) avaient échoué.

 

Recentrage pour ceux qui ont déjà oublié le début :

 

Où veux-je en venir, se demanderait le quidam moyen ? Vous lecteurs endurcis des vicissitudes veillesjadesques ne serez pas surpris, et Yog encore moins :  à la pluie, qui est l'une des formes du beau temps. Ce que d'ailleurs annonçait le titre (pour ceux qui suivent).

 

La pluie est une bénédiction du Ciel, et même sans majuscule : du ciel. Les medias n'encensent que le BEAU temps, et nous formatent ainsi à croire que seul un ciel bleu sans nuages (les chemtrails sont admis, cependant) est beau. Le reste n'est pas beau. La pluie, c'est moche, c'est nul. Le brouillard, un temps de chien. La tempête, une catastrophe. Bref, de la merde. C'est comme les zumains: si t'es pas top, t'es moche , ringard. Sous-homme. Vous voyez comme TOUT, absolument tout est falsifié ? Comme on doit détacher l'un après l'autre tous les minuscules et bientôt nanoprogrammes qui alimentent et à la fois pompent notre existence ? 

 

Il faudra devenir nonovigilants, c'est tout. Ne pas paniquer. (ce qui , lu correctement, ne pas pas, deux négations égalant une affirmation, équivaut à : niquer). Ne pas paniquer, c'est niquer. Est-ce clair ? Dépasser sans peur l'obstacle, c'est niquer l'obstacle. Dans l'élégance et l'amour. 

 

Ecoutons un instant la pub:

 

La nature est nulle, dit la pub officielle, c'est vraiment un truc merdique de nazes rien que bon à nous emmerder, nous les zumains qui voulons profiter un max de nos ouikindes. Ouf que la science vat enfin te foutre ça en l'air, cte putain de nature de merde qui fait chier.

 

- Mais ça va pas ? Et le votécolo, merde ? 

- Oups, esscusez moi, MMMssieu l'  DDDirecteur, (avec 3 majuscules), j'ai pas fait essprès, la fourche m'a langué, pitié, pitié, ne me virez pas, j'ai 3 enfants et douze emprunts. Je dénoncerai qui vous voudrez Mais pas moi, pitié !

 

Après cette séquence hypernéopopuloréaliste, (j'aurais dû écrire dans Poubellelavie, moi, je serais un peu plus rupin, j'pourrais me balader en short panthère et sandales en cobra sous la pluie), je finis après maintes circonvolutions (mais c'est ainsi que coule l'eau, dans la vraie nature) par ce qui constituait ma cible lorsque j'ai bandé mon arc :

 

Retour au su jet :

 

La pluie est un remède, un don du ciel. Oubliez vos mises en plis, vos pauvres ou précieux vêtements, sortez en survêtement si vous voulez, short et ticheurtes, à poil si vous pouvez, mettez des nupieds pour éviter la saignée fatale, en laissant d'abord s'écouler toute la merde sur nous projetée.

Laissez donc tomber en la contemplant la première pluie qui concentre toute la merde atmosphérique, puis, c'est l'occasion, car il pleut beaucoup  : allez-vous laver enfin de toute la possession qui est sur vous, engrammée dans vos champs énergétiques, aller vous laver sous cette pluie qui est un sourire du ciel.

 

De nombreuses traditions anciennes attribuaient à la pluie la valeur d'un exorcisme. L'eau bénite, venue du ciel. Dans certains endroits, danser nu sous la pluie, en priant pour être lavé était un sacrement. La "pudeur" qui a fait des parties génitales des "pudenda", les parties "honteuses" nous a coupés de ce bienfait. Mais avec le minimum de vêtements on peut avoir le même bénéfice.

 

 

Oubliez les parapluies, qui sont ce que les préservatifs sont à l'amour, en plus du fait qu'ils peuvent crever les yeux des passants.

 

Marchez lentement sous la pluie, si elle n'est pas trop froide, et laissez vous laver. Elle lave jusqu'au tréfonds, emporte tous les blocages et toutes les peines.

 

Si ça vous dit, buvez trois grogs bien tassés, en disant à votre mauvaise conscience, s'il en reste : mets ça sur le compte à VJ.

 

Vivez la pluie comme ce qu'elle est vraiment : un Don du Ciel. Aimez la. Comme vous même.

 

Vivez la vie pour ce qu'elle est : une histoire d'amour.

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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 08:08

5 mars 2010 007

 

Le monde est inimaginablement beau. Je clique sur un blog qui passe « Courir pour Tom » et je vois que des gens d’une petite commune rurale ont organisé une course pour réunir des fonds afin de secourir un enfant atteint d’une maladie rare, la maladie de Pompe.

 

Les hommes sont incroyablement beaux. La nature ruisselle de splendeur, fustige et cajole, dans son incessant ballet de mort et de vie. Tout cela est en nous, en même temps qu’extérieur. Il existe des ponts ténus entre le dedans et le dehors, par où circulent des messagers, les anges.

 

Nous pouvons tout, lorsque nous ne sommes plus rien que Celui qui Est, malgré tout.

 

Le monde est une merveille qui nous vit et nous accueille.

 

Et cependant, la ruine et la rouille rongent tout, les enfants, les femmes et les hommes meurent sous les bombes ou la misère partout à l’entour.

 

Pourquoi ?

 

Le livre de l’Exode donne une piste :

 

Exode - Chapitre 16

 

1 Ils partirent d'Elim, et toute la communauté des fils d'Israël arriva au désert de Sîn, entre Elim et le Sinaï, le quinzième jour du deuxième mois après leur sortie du pays d'Egypte. 2 Dans le désert, toute la communauté des fils d'Israël murmura contre Moïse et Aaron. 3 Les fils d'Israël leur dirent : " Ah ! si nous étions morts de la main du SEIGNEUR au pays d'Egypte, quand nous étions assis près du chaudron de viande, quand nous mangions du pain à satiété ! Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour laisser mourir de faim toute cette assemblée ! " 4 Le SEIGNEUR dit à Moïse : " Du haut du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous. Le peuple sortira pour recueillir chaque jour la ration quotidienne, afin que je le mette à l'épreuve: marchera-t-il ou non selon ma loi ? 5 Le sixième jour, quand ils prépareront ce qu'ils auront rapporté, ils en auront deux fois plus que la récolte de chaque jour. " 6 Moïse et Aaron dirent à tous les fils d'Israël : " Ce soir, vous connaîtrez que c'est le SEIGNEUR qui vous a fait sortir du pays d'Egypte ; 7 le matin, vous verrez la gloire du SEIGNEUR, parce qu'il a entendu vos murmures contre le SEIGNEUR. Nous, que sommes-nous, que vous murmuriez contre nous ? " - 8 Moïse voulait dire : " Vous la verrez quand le SEIGNEUR vous donnera le soir de la viande à manger, le matin du pain à satiété, parce que le SEIGNEUR a entendu les murmures que vous murmurez contre lui. Nous, que sommes-nous ? Ce n'est pas contre nous que vous murmurez, mais bien contre le SEIGNEUR. " 9 Moïse dit à Aaron : " Dis à toute la communauté des fils d'Israël : Approchez-vous du SEIGNEUR, car il a entendu vos murmures. " 10 Et comme Aaron parlait à toute la communauté des fils d'Israël, ils se tournèrent vers le désert : alors, la gloire du SEIGNEUR apparut dans la nuée. 11 Le SEIGNEUR adressa la parole à Moïse : 12 " J'ai entendu les murmures des fils d'Israël. Parle-leur ainsi : Au crépuscule, vous mangerez de la viande ; le matin, vous vous rassasierez de pain et vous connaîtrez que c'est moi le SEIGNEUR, votre Dieu. " 13 Le soir même, les cailles montèrent et elles recouvrirent le camp ; et le matin, une couche de rosée entourait le camp. 14 La couche de rosée se leva. Alors, sur la surface du désert, il y avait quelque chose de fin, de crissant, quelque chose de fin tel du givre, sur la terre. 15 Les fils d'Israël regardèrent et se dirent l'un à l'autre : " Mân hou ? " (Qu'est-ce que c'est ?), car ils ne savaient pas ce que c'était. Moïse leur dit : " C'est le pain que le SEIGNEUR vous donne à manger. 16 Voici ce que le SEIGNEUR a ordonné : Recueillez-en autant que chacun peut manger. Vous en prendrez un omer par tête, d'après le nombre de vos gens, chacun pour ceux de sa tente. " 17 Les fils d'Israël firent ainsi ; ils en recueillirent, qui plus, qui moins. 18 Ils mesurèrent à l'omer: rien de trop à qui avait plus et qui avait moins n'avait pas trop peu. Chacun avait recueilli autant qu'il pouvait en manger. 19 Moïse leur dit : " Que personne n'en garde jusqu'au matin ! " 20 Certains n'écoutèrent pas Moïse et en gardèrent jusqu'au matin ; mais cela fut infesté de vers et devint puant. Alors Moïse s'irrita contre eux.

 

La réponse est éclatante : certains hommes sans la moindre foi, ignorant que tout est toujours donné gratuitement cherchent à accumuler ce qui est libéralement donné. La peur de manquer les gouverne.

 

Facile de deviner la suite : prendre plus que sa part, prendre la part de l’autre, thésauriser, accumuler. La vermine grouille et la mauvaise odeur de l’injustice et de la violence apparaît. Bien sûr qu'en dématérialisant la nourriture, en la convertissant en cauris, en or, puis en devises virtuelles les stocks ne puent plus, mais c'est l'âme et toute la sphère humaine qui puent horriblement. Et plus les riches s'enorgueillissent de leur puissance, plus les pauvres meurent de détresse comme des chiens, dans la rue, au vu de tous, et plus la puanteur de ce monde devient intolérable.

 

D’où vient cette peur, alors que :

 

Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent.

C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ?

Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent rien dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ?

Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ?

Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement ? Considérez comment croissent les lis des champs: ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux.

Si Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui existe aujourd'hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi ?

Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas: Que mangerons-nous? Que boirons-nous?  De quoi serons-nous vêtus ?

Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin.

Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus.

Ne vous inquiétez donc pas du lendemain ; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. (Mathieu, VI, 25-34)

 

Une autre, en Luc, XI -11 :

 

Quel est parmi vous le père qui donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain? Ou, s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d'un poisson ?

 

Qui est content, satisfait de sa part ? Qui ne lorgne pas sur l’assiette du voisin ?

 

Le monde est beau, et donne à chacun ce qui lui est nécessaire. L’ordre des hommes, qu’on appelle « la Loi », et qui n’est de plus en plus souvent que la loi des aveugles et des brutes est un chaos permanent, une demeure de bandits et de voleurs, de menteurs, parjures et criminels.

 

Se sauver de ce piège consiste à suivre l’enseignement du Christ : Chercher le Royaume et la Justice de Dieu. Ne pas s’inquiéter du lendemain.

 

Chaque jour est une vie entière dont chaque instant peut être vécu en totalité, et non plus entassé comme des traites ou des billets de banque pour un lendemain qui n’a pas la moindre consistance.

 

Chaque jour est l’Unique Merveille, chaque instant est le seul véritable Présent, de don de Dieu, donum  Dei. Acceptons le.

 

Si merci est un mot magique, ce n'est que le deuxième. Le vrai mot vraiment magique qui ouvre toutes les portes, la vraie clef, la seule attitude, le seul état qui dissolve tous les obstacles, c'est : OUI.

 

Et le fait que mille voix plus autorisées l'aient répété sous mille formes n'aient apparemment pas réussi à le faire savoir ne change rien à ce fait brut : l'unique clef est le OUI.

 

C'est le mantra le plus simple.

 

Oui, c'est une adhésion invraisemblable. Tant que moi-même, je n'y consens pas encore, que du bout des lèvres, au baiser intégral. Oui, c'est avaler tout ce qui est relatif. Bien, mal.

 

Êtes-vous prêts ?  

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Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.