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28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 14:58

 

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Mardi, 13 h 30, soleil généreux. Petite halte sur le transat. Atmosphère tendue depuis deux jours.

Des gens qui refusent de tenir leurs engagements, dans des domaines divers. Malgré l’évidence de ce qu’ils ont accepté et signé.

J’ai lâché la pression ce week-end, sur un avertissement : que les choses soient réglées avant lundi soir.

Rien. Aucun contact. Ils ont donc décidé de renier leurs engagements, ce qui entraîne des difficultés financières, toute sorte de problèmes en vue.

Nuit de lundi : je décide de ne pas me laisser envahir par la colère – et pourtant, je leur ai ouvert de nombreuses portes, des possibilités de négocier – la colère de constater qu’ils m’acculent au conflit. Non, pas de colère. Demain, je lancerai la machine, mais pour cette nuit, dors.

Facile à dire, difficile à faire. Pas cette fois-ci. Cette fois-ci, j’ai réussi. Bien dormi, reposé, beau soleil, calme, belle journée.

Une belle journée pour commencer la guerre.

J’appelle les hommes de loi compétents, et à leur demande je rédige un résumé de la situation, qui doit leur être remis dans la soirée.

Il est parfaitement clair dans mon esprit que si je dois mener la guerre, c’est d’une part pour la gagner, et d’autre part sans haine, sans rancune, sans ressentiment. Gagner ce n’est pas écraser l’autre, ni crier vengeance. C’est revenir à ce qui est juste.

12 h 30, le téléphone sonne. Que s’est-il passé ? OK, ils sont d’accord, ils changent de position, et acceptent de faire ce qui a été prévu, intégralement.

On annule tout.

Le ciel fait bien les choses, dirait-on, et juste au dernier moment.

 

13 h 30, donc, je grille au soleil, pensif, en écoutant radio Oiseaux. Dring. Merde. Je me lève, vais vers le téléphone. M.Vieux Jade, ici c’est Machine de chez Trance mobile Felecom, pour une proposition commerciale.

Combien de fois par semaine, par jour, cette chasse ouverte à la paix et à la tranquillité ? Parfois, j’ai hurlé, avant de le regretter. Ces nanas qui vous harcèlent font ce boulot de dingue pour gagner de quoi survivre, le gros nuage noir de la colère des gens dérangés au dessus de leur tête. Elles vont avoir mal au dos, au ventre, partout, vieillir comme des souris grises dans des bureaux sans âme, grillées par les ondes électro-magnétiques. Pas la peine d’en rajouter.

Merci, Madame -  l' interrompre tout de suite -, je n’ai besoin de rien, au revoir. Clic.

Merde, ma sieste !

Non, pas de colère.

Pas de haine, pas de colère, pas de rancœur, de ressentiment.

 

A chaque instant, nous sommes attaqués par des stimuli, drôle, dégueulasse, inquiétant, préoccupant, chiant, pas normal, énervant, intolérable, indifférent, délicieux, incroyable, douloureux, affligeant, terrible, ou alors magnifique, super, ouais, avant de s'effacer, j'y crois pas, tout nous tourne autour et nous décoche des coups, comme un entraîneur. Au début, on se croit vraiment agressé, et on répond avec hargne et colère. Parfois, à force de ne pas savoir rendre les coups, et les arrêter, on se laisse couler dans l’apathie. Ca m’fait même pu mal. J'm'en fous. Je voudrais crever.

 

Mais quand on rend les coups avec l’intention de blesser, on se transperce soi-même. Chaque coup porté est un coup en retour.

 

Notre coach est bien meilleur que nous. Il sait frapper là où on a mal, alors que nous frappons dans le vide, jetons nos bombes dans la foule, notre hargne à notre famille, notre colère à nos voisins. Et il est là à tourner encore et encore, comme un moustique insaisissable et pan, dans le foie, pan, l’arcade, doucement, pour montrer qu’il fait de nous ce qu’il veut, ou plus fort, pan, l’estomac, merde, ça m’a plié en deux. Vie de merde. Je hais la vie et le monde entier.

 

Et puis, à force de s’énerver, on se fatigue. On prend le temps de réfléchir. Les coups s’espacent, ça fait moins mal. On ne les rend plus. On se doute bien qu’un tel adversaire pourrait nous tuer en un instant. A quoi joue-t-il, alors ?

 

Jouer ? Peut-être qu’il joue. Observons.

 

On dirait qu'il veut quelque chose de nous. Qu'on comprenne, qu'on apprenne. Plus on le devine, plus on comprend ce qu'il veut nous faire comprendre, apprendre, moins on souffre, et moins il nous embête. Il se met à nous faire des blagues, des signes, des surprises. L'ennemi s'est transformé en ami. Le meilleur ami.

 

Des caresses, des tendresses, des amitiés. Et de temps en temps, pour être sûr, ou pour purger un vieux truc pas encore complètement vidé, il appuie quelque part, et ça fait encore mal, il nous pond une embrouille, un test, comment vais-je sortir de ça, sans tout casser, sans retomber dans mes vieux schémas, esquiver, rendre du bon pour ce qui au fond n'est pas du mal ?

 

Nous avons les meilleurs coachs du monde, qui cherchent à nous hisser à leur niveau, et au-delà.

 

Merci à eux. 

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commentaires

L
<br /> Coucou,<br /> <br /> Mr et Mme Jade,<br /> <br /> http://static.letsbuyit.com/filer/images/fr/products/original/80/59/boule-et-bill-t12-sieste-sur-ordonnance-8059608.jpeg<br /> <br /> ou,<br /> <br /> http://2.bp.blogspot.com/_CL6eiMQ51F0/SmB-Z7S8JOI/AAAAAAAADNg/qm6JzPzkvkk/s400/gaston-lagaffe-sieste1.jpg<br /> <br /> Bises,Léa.:))<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Hoho, la 2ème me va bien. Avec des boules quiès. Mais il était très bon, le Gaston. Un grand professionnel. Moi chuis qu'un modeste amateur.Un apprenti siesteur. Mais attends que je prenne la<br /> retraite, alors là je m'entraîne comme une bête.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Pareil pour moi, mais il nous donne de mauvaises habitudes parce que là on attend...<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Je note, je note. Dorénavant, régime sec. 1 texte/semaine.<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> P'tête que ça fatigue un VJ au bout d'un moment?<br /> C'est bien cool d'avoir une petite publication journalière et je trouve cette productivité "énorme"(enfin pour moi car j'en serais bien incapable).<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Même pas fatigué, mais je ne biloque pas encore. Je ne suis pas comme le poivrot qu'on voit dans tous les bistrots, j'ai pas le don d'ubicuité.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Moi non plus, j'aurais pas osé, mais comme VJ a choisi "Vieux" dans son pseudo...<br /> Et d'abord, où est-il, on a rien eu aujourd'hui !!!<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Faire sécher les plantes, pas arroser trop souvent...<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Je l'avais déjà annoncé que c'est un sage, mais vieux... j'aurais pas osé.:))<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Quand j'étais petit, je n'étais pas grand<br /> <br /> <br /> Je faisais la nique à tous les passants...<br /> <br /> <br /> Mais en cachette, héhé, et tout le monde disait (déjà): oh, comme il est sage, ce petit !<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.