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1 mai 2010 6 01 /05 /mai /2010 06:47

24 mars 2010 018

 

Quand on regarde juste sous son nez, on voit des choses floues qui bougent.

Lorsqu’on recule, on s’aperçoit que toutes ces parties en mouvement ont une harmonie, et bougent ensemble.

Reculons encore d’un ou deux pas : le tableau s’inscrit dans un paysage, où nait une perspective. A l’horizon, un pays nouveau, des collines ou des montagnes bleues qui s’étagent et appellent au voyage.

 

C’est facile à faire avec un appareil photo, au zoom. L’appareil photo a pris la place du miroir, c’en est une extension. Narcisse est tombé amoureux de son reflet dans l’eau, penché sur lui, captivé, il est tombé dans un sommeil mortel (narkos). S’il avait un peu reculé, il aurait su que ce reflet, c’était l’image inversée de lui-même.

 

Un conte universellement répandu raconte l’histoire du miroir qui passe de main en main et où chacun découvre avec des réactions diverses son propre reflet, attrayant ou repoussant. La photographie, étymologiquement « empreinte de la lumière » a permis à l’humanité entière – à l’exception notable des plus pauvres -  et non plus seulement aux plus riches qui pouvaient jusqu’alors se faire peindre, de s’objectiver, de s’étudier soi-même. De l’extérieur, certes, mais c’est un début. Ce que l’ésotérisme recherchait par l’étude de l’intérieur de soi, la science par le biais de la photo, entre autres, permet de le saisir, ou de tenter de le saisir, par l’extérieur. Découvrir avec ses propres yeux la surface mais aussi le profond mystère que nous sommes. La science et la technique profanes donnent également les moyens d’ouvrir des portes sur la connaissance de soi.

 

Mieux, depuis la généralisation des caméras, on peut se voir en mouvement, s’étudier intégralement. Je crois que ça constitue un pas majeur dans l’objectivation de soi qui est un prélude à l’étude de soi. C’est à double tranchant, puisque ça peut servir dans un premier temps à l’auto-adulation narcissique, mais pour ceux qui feront un pas en arrière, c’est une rampe de lancement dans la découverte d’eux-mêmes.

 

Si l’on applique ce principe du recul aux événements mondiaux, on se rend compte rapidement que réagir à chaque mouvement, prendre parti comme nous y encourage la pesanteur ambiante épuise notre vitalité, érode notre jugement, et comme Narcisse, nous mène à la mort.

 

Reculer, c’est voir qu’il existe un mouvement d’ensemble qui unit les opposés. Et souvent, ce qui nous faisait hurler finit par apparaître comme le moyen nécessaire de gagner un plan supérieur.

 

Reculer encore un peu, c’est apercevoir au loin ce que l’Éternel appelait « la Terre promise » ; pour la gagner, il faut marcher en regardant à la fois les cailloux du chemin et l’horizon lointain. Ceux qui restent fascinés par les reflets de la surface de la flaque d’eau qu’ils prennent pour le réel sont morts.

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commentaires

E
<br /> un comm' qq part dans le vent dont je n'ai eu vent.<br /> Merci VJ.<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Toujours mystérieux. Comme les liens qui fonctionnent avec telle personne, mais pas pour une autre ?<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> Salut Vieux Jade, L(l)éa et vous autres.<br /> <br /> Je relève un écho à Narcisse, Echo la nymphe était d'ailleurs bien triste....du regard absent de Narcisse, elle en est morte.<br /> <br /> Narcisse lui, était aveuglé.<br /> <br /> Tu termines ton billet par "Ceux qui restent fascinés par les reflets de la surface de la flaque d’eau qu’ils prennent pour le réel sont morts"<br /> <br /> Je ne sais pas VJ, je pense plutôt qu'ils sont aveugles (moi aussi sûrement encore car), il reste toujours du chemin, tant que nous ne sommes pas arrivés au bout.<br /> <br /> Je pense aussi que ceux qui sont morts sont ceux qui sont conscients de ce qu'ils font en éloignant sciemment d'autres personnes de la sortie.<br /> <br /> Elles seront délivrées à contrario des démons et malfaisants. Car quand on est aveuglé on ne voit plus le chemin, mais cela n'empêche qu'il existe toujours, et qu'on reste tourné vers la sortie<br /> (même sans le savoir)<br /> <br /> En revanche quand on voit clairement la sortie et qu'on retourne avec force partout ailleurs mais pas par là, on n'est pas prêt de sortir.<br /> <br /> Je pense que ceux qui sont aveuglés regardent ce (ceux) qui les à séduit, mais reste dans le bon sens de la marche, même s'il s'arrêtent.<br /> <br /> Et je pense que ceux (ce) qui détourne(nt) en revanche ont clairement fait leur choix.<br /> <br /> Bises et bonnes pensées.<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Peut-être vais un peu vite. Mais le sommeil est une absence, comme la mort. Qui a ultimement fait son choix ? Il faudrait être parvenu au bout du bout, à la parfaite connaissance. Tout le monde<br /> dort. Certains plus, certains moins. Quand je dis "éveillé", ça veut dire: un peu moins endormi. Bises.<br /> <br /> <br /> PS: un jour, j'ai laissé un comm sur ton blog, et je crois qu'il n'est pas apparu. Mais je crois que c'est pareil ici.<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Bonsoir,<br /> <br /> Jade,c'est de la triche,tu devais te trouver ici:<br /> <br /> http://roy.closedistant.com/blog/wp-content/uploads/2009/02/hospice-de-beaune.jpg<br /> <br /> Muguet.Jade,quoi qu'il en soit,n'oublie pas de mettre ton joli nez dans les clochettes,en compagnie de ta fée.<br /> <br /> Grosses bises,Léa.:)<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> J'étais pas dans ce coin là de la Bourgogne, même si j'aime beaucoup Beaune. Chuis un abeauné. Hier, c'était voyage mystique. Tu sais, ce fameux processus mort/renaissance dont y causent<br /> dans les revues de psicause toujours. Ben hier, j'étais d'la r'vue.<br /> <br /> <br /> Puis y ont un p'tit vin, là bas, j'te dis pas. Pour fêter ça. On n'a pas aperçus de monstres intergalactiques, en tous cas. Y'avait que des gendarmes sur le bord des routes. Le gendarme, ça sent<br /> nettement moins bon que le muguet, c'est pour ça, on n'en a pas ramassé, du gendarme. Mais on a acheté du muguet à une jeune fille.<br /> <br /> <br /> La suite sur le blog. Bises.<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.