En hommage à Philip Kindred Dick, l'un des premiers - peut-être le premier - a avoir popularisé l'idée qu'il pouvait exister autant d'univers que de cerveaux capables de concevoir l'univers.
Introduction à froid (4 ans d'exercice en tant que blogueur ayant, il me semble, servi de préliminaires suffisants) :
Je songeais, où, peut-être, venaient à moi des images et des concepts, sans que "je" y soit pour grand chose.
Depuis Hawkins, Howard Bloom et l'hypothèse des mèmes, la frontière est floue.
Le western américain qui a culturellement subjugué nos cervelles d'enfants diffusait largement, dans les années 60 le mythe des bons blancs (avec quelques inévitables mauvais pour contourner l'écueil du manichéisme pur et dur, toujours indigeste à l'esprit humain), d'un côté, à la droite du Père, les blancs, donc, et de l'autre, les sauvages sauvages, au coeur noir, avide et cruel, sauf quelques uns, rousseauistes on ne sait pourquoi, pour la même raison d'éviter les schémas simplistes, ivres de sang blanc, rouge, noir, friands de blondes idéalement vaginales et spécialement de Katharine Hepburn, au grand dam de John Wayne, psychologiquement infantile, physiquement monolithique, et que les infaillibles carabines blanches, preuve technologique imparable que le Bien était bien de ce côté, étendaient artistiquement pour le compte, sans que jamais soit question de leur propre droit, et le droit de ceux qu'ils aimaient à l'existence, au respect, à l'intégrité et au bonheur.
"Un bon indien est un indien mort", phrase attribuée à Custer, ayant été prononcée par Sheridan, peu importe l'égout, l'important demeurant ce qui est réellement dit par le fond obscur.
C'est dire qu'avant Bush, tellement inexistant qu'on pourrait l'appeler Bush trou, on en a soupé, de l'axe du bien, et de celui du mal.
Cependant, on (je, moi, sinon vous, excusez-moi, je ne voudrais pas vous embarquer sans votre accord dans une galère qui n'est pas la vôtre), je, ce fantastique et fantomatique JE, donc, garde de grosses traces de ce fonctionnement dualiste, valable dans le monde sublunaire, comme disaient les anciens.
Parce que si la dualité régit certains contextes, dont notre monde, rien ne dit qu'il en va de même partout. Or, nous existons (ex-stare, être en dehors) dans un monde sublunaire (circonscrit par le rythme du temps) et subsolaire, subséquemment. Or, sous ce fameux soleil : rien de nouveau.
Rien de neuf, conséquemment, dans ma cervelle ruinée par le Bourgogne et autres végétaux spiritualisés par l'inhalation, la fumigation, la mastication, la fermentation ou la digestion. Qu'un schema (mot hébreu, sans accent) dualiste, un toutipeu (mot familial) personnalisé, que voici, en exclusivité, et première mondiale (si si, c'est pas des couenneries, mon avocat s'occupe de tout, les drouadoteurs et tout le reste) :
La cosmologie sommaire de VJ :
Au milieu, au début, à la base, partout, un vivier indifférencié, un grouillement d'où tout provient : les nains (sur le conseil de mon avocat, qui d'ailleurs mesure 1.35 m, ce qui me permet d'avoir physiquement toujours le dernier mot (sauf quand il appelle sa famille), d'autant que lui ne s'entraîne pas : il n'est pas question ici des gens de petite taille physique, mais d'un niveau de potentialité).
Avis à la population : selon moi (et moi seul, rien de plus subjectif), nous sommes tous des nains. Nés nains. Nains au sens psychique. Dépendants, conformistes par nature, copiés-collés, soucieux de ne pas être différents, de ne pas choquer.
Ça dure un temps. Puis l'attraction céleste faisant son oeuvre, ça commence à s'agiter. Voici ce qui se passe, en gros (sur le conseil de mon avocat, qui d'ailleurs pèse 98 kg pour 1.35 m, ce qui parfois m'ennuie, surtout quand on aborde la question de ses honoraires, d'autant qu'il a onze frères et soeurs : il n'est pas question ici des gens au physique replet, mais désigne une généralité).
A gauche (sur le conseil de mon avocat, qui d'ailleurs est droitier mais prudent, ce qui vaut mieux, vu le montant de ses honoraires : il n'est pas question ici des gens qui écrivent principalement de la main gauche, mais évoque la gauche au sens certes discriminatoire et culpabilisant, lui et moi le regrettons, de la tradition européenne chrétienne, dont, évidemment nous nous désolidarisons), à la gauche du vivier, après décantation, certains se distinguent de ce bourbier fécond et primordial : les Puants.
Qui n'acceptent pas et trouvent révoltant d'être inconsidérés spécifiquement (individuellement, pour eux-mêmes), alors que leur rage leur fait douloureusement sentir qu'ils sont autre chose que ce magma. Ceux-là méprisent leur contexte originel et luttent contre, engagent toute leur énergie, souvent considérable, car la rage et le refus, mouvements réactifs primaires (soufre puant, d'après les alchimistes) se nourrissent de l'immense et primordial objet rejeté. Autre immense source d'énergie : le désir de plaire, en général, et en particulier à l'idole qu'ils se sont donnée comme modèle.
Mais ils puent affreusement, les pauvres, sans le savoir. Car la seconde phase de leur sulfureuse guerre personnelle les amène à vouloir paraître lisses, présentables, séduisants.
C'est qu'ils veulent absolument convaincre, vaincre, gagner, se distinguer, et régner, dominer, grimper, baiser, sodomiser, compisser, comme les chiens, laisser leur nom, leur statue, leur monument, conchier, marquer de leur empreinte furieusement égotique, montrer leur force, leur puissance, et complaire à l'idole, le maître qu'ils se sont donnés.
Comme un véhicule 4X4 roues motrices sort d'un mouvant en accrochant le câble de son treuil à l'arbre, même mort, qui est à sa portée.
Et quoi qu'ils fassent, à peine sortis de l'insupportable indifférenciation, ils exsudent la vulgarité dont ils se défendent ardemment.
L'un des plus récents et plus beaux (mot discutable) exemples de cela est monsieur valls, qui, quels que soient la propreté initiale de ses chemises et son désir de sembler juste et héroïque, devient en quelques instants torchonné, haineux, vindicatif, ruisselle, postillonne et se vide sous lui.
Puant, et vilain, parmi les Puants. Régis par la réaction, viscéralement la Peur.
A droite, de l'autre côté, les Vivants. Extraits des nains, eux aussi, comme vous et moi, et comme les pauvres Puants.
Les Vivants, devenus peu à peu conscients de la misère commune, ont cherché à en échapper. Peut-être, sans doute même, qu'ils ont été Puants, dans un premier temps, ou qu'ils le redeviennent par épisodes de plus en plus rares.
Les Vivants s'individualisent, sans chercher à prendre le pouvoir sur les nains, ou après y avoir renoncé. Ils ne cherchent pas à se dégager de cette masse chaotique, car ils ont compris deux choses : c'est elle leur Mère, et chaque nain, même le plus laid, est leur petit frère, à considérer.
Viscéralement, l'Amour.
Eux-mêmes sont encore des nains, autant que l'Arbre s'ancre sur ses racines, et la vraie Vie consiste à vivre et sublimer ce que l'on est, non pas à le rejeter, pour ensuite chercher à le chevaucher à son seul profit comme le font les Puants.
D'eux, je ne citerai pas d'exemple, non que je n'en sache pas, au contraire, mais la publicité les importune.
De part et d'autre de ces deux directions, à gauche : les monstres, les malades, les fous de guerre, Puants presque définitifs qui se servent des Puants débutants comme d'instruments de pouvoir, capables, si l'Esprit Immatériel n'y veillait, de réduire cette dimension à néant, et à droite : les Géants, les Saints, qui, devenus les gardiens de l'Équilibre dimensionnel en sont la contrepartie.
Conclusion provisoire :
Et, comme tout cela, au fond, au fond du fond, est inévitablement un jeu, presque incompréhensible pour nous, les nains, je peux concevoir que les plus grands Saints tiennent en leur main droite la main gauche des fous, afin d'éviter qu'ils ne se perdent, eux et le Monde, en leur délire.
PS : si quelqu'un connaît un avocat rompu au pilpoul, de petite taille, essouflé, orphelin, fils unique, sans relations, merci par avance de m'en indiquer l'adresse.