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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 18:49

vierge naturelle 032009 011

Nous avons tous en nous des restes de l’Homme Sauvage, homo sylvaticus, encore dit : l’Homme des bois. L’homme de la jungle, de la forêt profonde, l’homme qui vit en symbiose avec la Nature. Bien sûr, seules quelques peuplades reculées, décimées, sans cesse menacées par l’énorme appétit de la Pieuvre peuvent encore être considérées comme sauvages. Mais nous portons tous la mémoire de nos ancêtres sylvestres, qui n’étaient pas encore devenus bourgeois.

 

Ces hommes là vivaient en liberté. Liberté contrainte probablement par la concurrence des prédateurs les plus variés, de la bactérie aux loups et autres tigres, contrainte également par la sempiternelle hiérarchie du clan.

 

Pourtant, le désir de liberté était immense. Toute la vieille littérature ne parle que de cela : conserver, retrouver sa liberté, en tant qu’individu, en tant que peuple.

 

Avant que le vocable liberté ait été définitivement vidé de toute substance, puisque bientôt il ne s’appliquera plus qu’à la faculté que nous aurons de choisir entre des milliers de programmes télé, je voudrais faire une petite remarque sur deux façons de concevoir la liberté, et montrer que l’humanité a malheureusement fait le mauvais choix.

 

Le premier cavalier de l’apocalypse de Jean monte un cheval blanc, lequel désigne entre divers sens possibles la race blanche caucasienne qui ne cesse de bouleverser la planète et d’apporter partout le feu. Cette race parle de nombreuses langues, toutes provenant de l’indo-européen.

 

On trouve dans cette langue commune deux mots pour signifier la notion de liberté : Liberté, justement, et freedom.

 

L’adjectif latin liber a donné les mots leud, leod, leute, eleutheros, lid, lud, qui désignent les peuples libres, l’assemblée ; liber signifie également : vide, vacant, et rejoint par là le substantif liber qui est l’écorce, l’aubier de l’arbre, constitué de canaux, de vaisseaux qui véhiculent la sève, puis par assimilation le livre qu’on lit, et qui souvent nourrit et rend libre. La balance est libra, libre de vivre dans l’équilibre ou non, reliée par son centre. Libre comme l’air.

 

Le substantif libertas contient et provient de la racine lib, qui a donné libido, love, liebe, l’amour.

C’est en fait lib-virtus, la puissance de l’amour. L’amour rend libre.

 

Freedom, le fait d’être free, réfère au grec thèr, et au latin ferus, fera, qui sont les bêtes sauvages. La même racine a fourni fier et farouche, franc et franchise. La bête féroce rôde et cherche des proies et parcourt sans relâche son territoire, pourchassant les intrus, intruse elle-même dans son désir de puissance. Agrandir et soumettre.

 

On voit que le premier vocable désigne une sorte d’harmonie dans un groupe, basé sur des notions d’indépendance et d’affection, ce que voulaient probablement représenter les arbres de la liberté plantés lors de la révolution française.

 

Hélas, comme bien souvent, c’est la férocité et les comportements bestiaux qui l’ont emporté.

 

De nos jours, les peuples occidentaux, sous couvert d’apporter la liberté –  baptisée démocratie après avoir porté les prétendues couleurs du Christ – répandent la sauvagerie, le meurtre et la rapine sur tous les continents.

 

Lorsque je parle des peuples occidentaux, j’ai bien conscience qu’il vaudrait mieux dire : les dirigeants occidentaux, au moyen de leurs armées monstrueuses. Mais ce sont bien leurs peuples qui financent tout cela, dont vous et moi, hélas. Nous les serfs.

 

Et pourtant, ces peuples sont composés de gens qui en leur for intérieur, ne rêvent que de cela, de la Liberté, la vraie, la belle, celle dans laquelle tous les êtres s’acceptent et s’honorent, et où tous les peuples fraternisent. Même si ça sonne bizarrement, la Liberté et la Fraternité sont de grands fantômes qui nous hantent.

 

Il y a bien deux libertés, aux antipodes l’une de l’autre : liberté de vivre dans l’amour, le respect et la dignité, donc de considérer l’autre comme soi-même, et liberté de regarder l’autre comme une proie ou un esclave, et donc de le déchirer et de répandre le malheur, la haine et la terreur.

 

A défaut de pouvoir agir directement sur les événements mondiaux, on peut mettre ça en place pour soi-même, dans un cercle minuscule, certes, mais primordial.

 

La liberté, la fraternité d’une race humaine délivrée de la férocité…ça commence dans le cœur de chacun, à son travail, dans sa voiture, dans sa petite existence d’instant en instant.

 

Veiller à ne pas blesser, à donner ce que l’on a de mieux, à rester ouvert et disponible.

 

Maître Philippe de Lyon n’a cessé de recommander de ne pas médire. C’était pour lui la faute première. Médire, dire mal, c’est se comporter comme une bête féroce, enfoncer ses griffes dans le dos des absents. C’est augmenter et resserrer la trame de l’ombre.

 

Desserrer cette trame, c’est augmenter le flot de la lumière. Chaque photon gagné individuellement éclaire un peu plus loin, jusqu’à ce que le nombre requis de lumières illumine le monde. Jusqu’à ce que la créature la plus féroce se voie elle-même telle qu’elle est, en plein jour, et que cette soudaine connaissance la détruise ou la métamorphose.

 

 

 

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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 14:36

promenade 0806 (12)Pour désigner le grain, les grecs avaient deux mots. Sperma, et kokos. Le premier, qu’on sème, le deuxième qu’on mange.

C’est pourtant du même grain qu’il s’agit. L’usage seul diffère. Mais dans une société agricole, on sème le plus beau grain, afin d’assurer les belles récoltes de l’avenir. On mange ce qui reste. Et le grain cassé, on le donne aux poules. Il y a donc un tri qualitatif qui se fait à la récolte.

 

Dans les évangiles de nombreuses paraboles comparent la terre à un champ et l’humanité à une récolte de froment. Dans cette récolte, il y a également de l’ivraie, sorte de céréale toxique. Cette semence n’a pas été semée par le propriétaire du champ, mais par son ennemi. Il est extrêmement tentant de considérer l’ivraie comme l’image de ce que Jésus appelle quelque part les fils du diable, et qu’aujourd’hui on nomme les illuminati.

 

Lorsque les semeurs ont vu que de l’ivraie avait été semée parmi la bonne semence, ils en ont parlé à leur maître qui a dit de laisser pousser le tout, de peur de confondre les pousses et d’arracher par mégarde de bons plants.

 

L’évangile gnostique de Thomas dit (log 62) : « au jour de la moisson, les ivraies seront devenues reconnaissables : on les ôtera et on les brûlera ».

 

Depuis toujours, comme aujourd’hui où l’ensemble de l’humanité défaille sous le joug de plomb de la Pieuvre, les hommes se scandalisent du succès des méchants et s’interrogent sur la date du châtiment, de la fin de leur tourment, qui s’éternise. Le grec Plutarque écrivit dans son traité : « Des délais de la justice divine » :

 

« Dieu se sert quelquefois des méchants pour exécuter sur des coupables les arrêts de sa justice ; après quoi, il les brise à leur tour, comme il a fait de la plupart des tyrans. Le fiel de l'hyène et la présure du phoque, animaux d'ailleurs très dangereux, ont des propriétés éprouvées pour certaines maladies. Ainsi, quand les hommes ont besoin d'une forte punition qui les réveille, Dieu leur envoie un tyran cruel, un magistrat dur et sévère, et il ne leur ôte ce fléau vengeur que lorsque le mal est entièrement guéri. »

 

Un bon agriculteur sait précisément à quel instant couper sa récolte, afin d’avoir le meilleur poids, la meilleure qualité. Nous, les graines, qui subissons tous les orages, tous les coups de vent, nous nous demandons en tremblant : Quand, mais quand ?

 

A cette question lancinante, l’apocalypse de St Jean répond :

 

« Lorsqu'il ouvrit cinquième sceau, j'aperçus sous l'autel les âmes de ceux qui furent égorgés pour la Parole de Dieu et le témoignage qu'ils avaient rendu.

Ils se mirent à crier d'une voix puissante : "Jusques à quand Maître saint et vrai, tarderas-tu à faire justice, à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre?" Alors on leur donna à chacun une robe blanche en leur disant de patienter encore un peu le temps que fussent au complet leurs compagnons de service et leurs frères qui doivent être mis à mort comme eux.

Et ma vision se poursuivit. »

 

Tous les hommes savent que le temps est subjectif. Nous pouvons raccourcir l’impression d’attente par un travail spécifique. Apprendre la patience. Peu à peu, nous deviendrons plus libres à cet égard. Dénouer cette chaîne nous appartient. D’inquiets, nous deviendrons quiets.

 

L’inquiétude est un état d’agitation intérieure qui provient d’un manque de confiance. Tout va mal ? En êtes-vous sûr ? Tout ? Dans la grosse mer où vous êtes tombé, n’y a-t-il rien, pas la moindre chose belle, émouvante, douce où prendre pied ? Où préférez-vous geindre et ne rien voir ?

 

L’inquiétude donne un grain ridé et un fruit aigre. Asseyez-vous, revenez à vous. Prenez goût à la pluie et au vent. Cessez de refuser, de maudire, de haïr. Cessez de vouloir ou de regretter. Soyez beaux.

 

La prophétie maya semble assigner un terme aux temps en cours, et plusieurs thèses s’affrontent. Chacun en pense ce qu’il veut. Pour ma part, je me souviens que le Christ, interrogé sur cette question déjà torturante, a répondu qu’il n’en savait rien, et que seul le Père connaissait le jour est l’heure. Il ajoutait : Veillez. Ce qui en français courant signifie : restez en éveil. Comme un chasseur, comme un guerrier. Restons vigilants dans l’instant. Épousons les courbes du temps. Ne nous laissons pas emporter par la colère ou l’impatience hors de notre centre, ou par le regret et l’amertume dans les boues du passé.

 

De nombreux signes et une forte sensation d’étouffement qui paraît généralement ressentie montrent qu’un événement majeur se prépare. Quand ?

 

Si nous ne pouvons pas prévoir la date de la récolte, une chose est sûre : nous serons tous fauchés. Ca ne dépend pas de nous. Nous avons vocation à l’être.

 

Ce qui dépend de nous, c’est la qualité de notre grain. Qui détermine notre destin. La qualité d’un grain ou d’un raisin se fait jusqu’à l’instant de la cueillette.

 

En tant que grain, de blé ou de raisin, nous sommes le lieu de rencontre de la Terre et du Ciel. Acceptons les influences des deux, sans réticence, afin que cette rencontre soit un mariage d’amour. C’est entre nos mains.

 

 

 

 

 

 

 

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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 14:22

pierres 06082009 022Ma chère Maman d’en Haut,

 

Depuis toutes ces années, je t’écris enfin.

Après le parachutage, il m’a fallu beaucoup de temps pour me souvenir. Et encore, certains points sont encore un peu flous et incertains.

Tu comprendras bien sûr qu’il est préférable de dire le moins possible, mais j’ai retrouvé quelques uns de mes camarades. Parfois on se reconnaît tout de suite, parfois c’est plus difficile. Je crois qu’il y a eu plusieurs équipes. On appelle ça des cigognes, ou des vols. Il y en a eu plusieurs, avant le mien, et après. Ici la perception est très limitée, et les hommes organisent tout en tranches. L’instant unique n’existe pas, ou alors c’est très difficile d’y entrer. Même pour nous, c’est presque impossible. Moi, j’y suis parvenu vraiment une fois, deux fois peut-être, c’est tout, tu t’en souviens. Je sais que pour toi, ce sera difficile à comprendre, quoi que ton intelligence soit profonde et englobe bien des choses. Sûrement que tu sais déjà tout. Ici l’instant est découpé en fractions dont certaines sont dans notre dos, et d’autres devant nous. Les hommes croient que ce qui est dans leur dos est connu et mort, et que ce qui est devant leurs yeux n’est pas encore, et qu’on ne peut pas le connaître. Un jour, j’ai essayé de dire qu’au contraire, pour avancer, il fallait s’efforcer de mettre ses pas dans les traces que nous avons laissées en venant, en changeant tout au retour, mais personne n’a compris. Certains même se sont moqués de moi.

 

Plusieurs de nos camarades se sont éloignés et ont disparu dans les vagues de la mer, et nous ne les avons pas revus. Tu sais à quel point l’obscurité a envahi ce monde. C’est la raison pour laquelle nous sommes ici, bien sûr.

 

Je n’ai pas pu t’écrire jusque là, parce que j’avais tout oublié. Maintenant, la mémoire me revient des choses d’avant, mais il m’a fallu plus de trente ans pour commencer à me souvenir. Vingt autres pour reconstruire. Plus exactement, au début, je me rappelais tout. Jusque vers onze ou douze ans. Mais soudain l’oubli a tout englouti. Ils ont découpé le temps, ils ont aussi découpé les êtres. Vers 14 ou 15 ans (ça ne te dit rien, mais imagine qu’ils ont coupé l’existence en 4 temps. Cet âge est le milieu du premier temps), je me suis soudain trouvé nu, saignant, privé d’une moitié de moi, sans que je m’en sois aperçu plus tôt. Imagine qu’on te coupe en deux, et que tu doives trouver quand même ton équilibre ! C’est ce qui est le fait de tous, ici, et on vit dans un hurlement permanent. Moi aussi, j’ai hurlé, pendant longtemps. Tous essaient avec frénésie de rassembler leurs moitiés, mais quand ce n’est pas la bonne, ça fait encore plus mal que d’être seul. On rencontre partout des moitiés mortes de faim ou de souffrance, c’est horrible. Ou d’autres qui sont grotesques et font peine à voir tant elles sont dépareillées.

 

Mais rassure-toi, J’ai retrouvé ma moitié. C’est rare, je crois, et c’est vraiment bien, car ça m’a beaucoup aidé à me souvenir de ma tâche. Nous sommes presque Un à nouveau, comme Vous.

 

Depuis que je me souviens, j’ai retrouvé quelques uns de nos anciens, et ils m’ont aidé, comme moi maintenant je commence à être un ancien, et je fais tout ce que je peux pour les jeunes, ceux qui arrivent. Nous nous donnons tous totalement à notre tâche, et tous les uns aux autres. Cependant, nous sommes dans un monde de murs, de cloisons, de séparation, et ici, même les esprits les plus ouverts et les plus puissants peuvent parfois éprouver des difficultés à communier.

 

Comme tu le sais, l’esprit de ce monde a tout corrompu. Partout où régnaient la lumière, l’amour, la liberté, le rire, la joie, la danse, il a construit des murs. Les murs couvrent tout, et la lumière n’entre plus nulle part. Même la lumière du soleil est voilée. Les hommes et les femmes s’éloignent tous sans cesse les uns des autres, et ce qui devrait être une seule montagne est maintenant comme des milliards de grains de sable. Comme les hommes pleurent de malheur, il a inventé des espèces d’amour, de rire, de danse, complètement artificiels, privés d’amour. De l’amour sans amour, du rire plein de cruauté, de la danse sans joie, c’est difficile à décrire, difficile à croire, mais il y est parvenu. Et cette fausse communion a lieu dans un vacarme indescriptible. Il l’appelle communication. Tu vois, c’est presque le même mot, et l’exact opposé. C’est dire comme il est subtil. Et les humains qui ont perdu le silence et toute la beauté su silence et de la communion aiment sans joie, rient sans amour et dansent des danses de loups furieux, se mordant les uns les autres.

 

 Alors, comme maintenant j’ai repris connaissance et retrouvé mon programme, je creuse, je renverse, je défonce les murs, et j’appelle à la guerre, la guerre de la lumière, de l’amour, et de la joie. Je n’ai jamais été aussi heureux dans ce monde que depuis que je peux enfin faire ce pour quoi j’ai été envoyé : ouvrir des portes et des fenêtres, redonner du sens, rapprocher, relier. C’était la première partie du programme. Si tu as eu des nouvelles de moi par d’autres qui sont remontés, tu sais que j’ai eu très peur, au début. Rassure-toi, c’est fini. Et depuis que je n’ai plus peur, je fais du super boulot. Ca ne plaît pas à tout le monde, et beaucoup de ceux qui dorment peuvent être dangereux, car souvent leur plus cher désir est de rester là, dans ce monde sans feu. Parfois, le découragement me prend, et je me demande si on pourra ramener tout le monde. C’est pourquoi on a vraiment besoin de vous, et de plus en plus. Bien sûr, on peut être pris n’importe quand, et si ça m’arrivait, j’espère que mon programme tiendra. Mais j’ai bon espoir. Mieux, si j’ai pu avoir des doutes, je n’en ai plus : on ira au bout. La guerre est dure, comme toutes les guerres, et cette fois ci l’ennemi se bat pour sa survie, même s’il se donne les apparences du vainqueur. Il a un système de propagande, d’endormissement et d’effacement des mémoires stupéfiant, mais peu à peu, chaque jour, les nôtres s’éveillent, se souviennent et se lèvent. Et plus il y en a qui ouvrent les yeux, plus la joie circule et plus nos cœurs deviennent vaillants. Nous sommes minuscules, mais Vous Êtes immenses, et c’est Vous qui vivez en nous.

 

Toi qui ignores ce qu’est le doute, sache qu’ici, nous ne sommes jamais assurés de rien. Et c’est très difficile. Même Ta présence parfois m’a été presque perdue, effacée, et je ne savais plus si vraiment, j’étais de toi, et même si tu Etais vraiment, et si je ne rêvais pas, comme tant d’autres. Tu vois comme c’est dur, parfois. Chacun de nous fait ce qu’il peut pour rassurer et porter ceux qui trébuchent, comme les anciens l’ont fait pour nous. Et c’est cette aide qui jaillit de notre cœur qui nous permet le plus souvent de nous souvenir de notre tâche. Garder Votre lumière sur la terre des hommes, jusqu’à Votre retour. Garder l’Amour même dans les flammes, être le Don, comme Vous Êtes le Don. Nous sommes la base.

 

Je ne sais pas combien de cigognes sont passées, ni s’il en passe encore, et ça vaut mieux. De ce point de vue, moins on en sait, et mieux c’est. Si mes petits frères et mes petites sœurs sont descendus aussi, on se reconnaîtra. Tu seras heureuse de savoir que même si je n’en parle à personne, j’ai retrouvé aussi la mémoire de mon deuxième programme.

 

Envoyez nous tout l’amour que vous pouvez,  encore et encore. Bien sûr, c’est ce que vous faites sans cesse, sinon, nul ne nous n’aurait pu s’éveiller, mais je vous en prie du fond de mon cœur, comme nous l’avons appris, versez sur nous et sur ce monde des tonnes et des tonnes d’amour, car sans vous, nous ne sommes rien, ici.

 

Je suis fier d’être là, je suis fier du travail qu’on fait, et je sais que vous aussi, êtes fier et heureux de ce qui se passe. Je suis heureux d’être là.

J’essaierai de te ramener à mon retour les plus belles images de précieux diamant que j’aurai trouvées. J’espère tenir jusqu’au bout, parce que je voudrais vraiment voir le retour de la lumière de Dieu sur cette terre. Je te serre sur mon cœur. Aidez-nous.

 

 

Ton fils qui t’aime.

 

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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 13:51

chine 2009 020
L’anneau, l’anneau Unique, Seigneur des anneaux, l’anneau maître est le 20 ème : 3 pour les elfes immortels et lumineux, 7 pour les nains qui représentent la diffraction de la lumière dans la matière, 9 pour les hommes en qui la lumière peut renaître, et un pour les dominer tous. 2 à l’échelle des dizaines, placé avant 21 c’est un peu l’équivalent de 666 qui empêche l’accès au 7 en majesté.

C’est l’obstacle, la tentation majeure placée sur le chemin du retour. Comme 666, il forme un cercle fermé.

 

D’après le site Rosa Mystica, le 20 :

 

Représente "la différenciation fondamentale qui crée dans le monde deux pôles relativement antagonistes, et particulièrement l'opposition: esprit‑matière", selon R. Allendy.

×    J. Boehme appelle ce nombre "le Diable", c'est-à-dire le monde matériel opposé au monde spirituel.

×    Le nombre 20 est considéré comme néfaste pour Saint Jérome parce qu'il indique la lutte universelle, mais il représente également la source de toute l'énergie du monde.

×    Ce nombre est représenté en hébreu par la lettre caph, k, en forme de main ouverte, pour saisir et tenir. La onzième arcane du Tarot, qui correspond à cette lettre, et par conséquent à ce nombre, est "la Force" qui exprime l'énergie, l'activité, le travail, selon R. Allendy.

 

 

L’anneau a au moins deux pouvoirs : rendre fou en rongeant l’âme, rendre invisible. Aux yeux de qui ? Dans les deux cas, il provoque l’exclusion. Sméagol se met au ban de l’humanité, car il a échangé l’amitié des hommes ou des hobbits contre la fascination pour la solitude. Dans cette solitude, d’ailleurs, il se dédouble. La perte de l’anneau et la rencontre des hobbits provoque en lui une ambivalence remarquable, que le mépris des hommes et l’avidité retrouvée effaceront de nouveau.

Etre invisible permet de fuir le monde des hommes, mais ouvre la porte aux monstres de l’intérieur, de l’au-delà.

L’anneau (dans le film, tout au moins, je n’ai pas le souvenir de ça dans le livre) se porte à l’index. Etre mis à l’index, c’est être montré du doigt, désigné pour être retranché de la communauté. Exclu.

L’anneau donne le pouvoir, donne la clef de la puissance pyramidale, mais retranche son possesseur du monde des vivants. Les tyrans s’enferment dans des tours. Ils ne connaissent rien de l’amour. Leur existence est masturbatoire et dépressive.

Le créateur de l’anneau règne alors par la terreur sur des esclaves toujours prêts à s’entre-déchirer, dont le seul ressort est la soif de la destruction de ce qui incarne la fragilité et la beauté. La cohésion des troupes de Sauron ne tient qu’à l’extrême rigueur qu’il exerce sur elles. A chaque instant le goût de la rivalité en met le vilain ordre en péril.

Il s’agit d’une autre forme de fragilité, à l’opposé de celle des fleurs : ce qui vit sous la contrainte et la compression est toujours prêt à se fissurer, à éclater.

 

Sur l’autre rive, celle des elfes, des hobbits, des hommes et des nains, on retrouve cette tendance à la compétition, à la désorganisation due à l’effet de l’anneau : les elfes et les nains se méprisent, les hommes traitent les hobbits avec condescendance. On a ici la même disparité que dans les troupes de Sauron ou de Saroumane : orques, trolls, uruk-haï, qui sont le fruit de manipulations génétiques à peu près équivalentes à celles que nous préparent les sorciers de Baxter, gobelins, etc, mais ici nulle contrainte. La Communauté est faite de volontaires, qui comme le leur dit l’elfe Elrond sont libres à chaque instant d’arrêter leur voyage.

Le monde des hommes est également divisé : Minas Tirit et Edoras sont alliées, certes, mais de loin, et chacun nourrit des rancoeurs. Les morts de la montagne, eux, ont trahi. Depuis, ils n’ont pas trouvé le repos. L’intendant Denethor, révolté à l’idée qu’un Roi puisse revenir s’isole dans son orgueil et son amertume, comme ses ennemis noirs.

 

Au cœur de chacun : la division. La séparation. Telle est l’influence de l’anneau. C’est patent chez Frodon, bien sûr. Mais Tolkien est subtil : si Frodon écarte Sam, il a une sorte de tendresse pour Gollum, victime consentante du même sortilège. Frodon forme le lien entre le monde de l’amitié et celui de la solitude. C’est un personnage à la fois complet et divisé, car il est l’image du cœur.

 

Si les guerriers racontent l’histoire extérieure et visible du dernier combat que livre la création toute entière, Frodon, Sam et Gollum représentent le combat invisible qui a lieu dans l’intime de chacun de nous. Les troupes livreront leur dernier combat devant les portes noires, à l’extérieur. Frodon et les deux irréconciliables adversaires traversent, eux, le royaume du Mordor et remontent à l’origine, à la source. Ce n’est pas la source claire de la vie, c’est le volcan bouillonnant des passions, dans le feu duquel a été forgé l’anneau. Ils escaladent une pyramide qui n’est plus celle du pouvoir, mais celle de la dépossession, de la perte de soi. Et jusqu’au dernier instant, rien n’est joué. Il faut que Gollum, qui est l’esclave intégral de ses passions disparaisse pour toujours.

 

Tolkien prétendait avoir écrit un livre « profondément chrétien ».  Son ami et rival Clive Stapelton Lewis, lui-même auteur de la puissante trilogie dite « cosmique » et des Chroniques de Narnia, décrit à la fin de sa trilogie, dans le roman traduit sous le nom de « Cette hideuse puissance » une scène de banquet unique dans toute la littérature, qui signe la fin du « mal » par l’accomplissement de son principe : la division.

 

Pour citer Marc, 3.24 : « Si un royaume est divisé contre lui-même, il ne peut subsister ».

 

L’anneau tentera tous ceux qui l’approchent, elfes, hommes, hobbits, Gandalf lui-même. La tentation du pouvoir et de l’orgueilleuse solitude nous habite tous. La guerre est âpre et cruelle, à l’extérieur comme à l’intérieur.

 

Le Roi apparent n’est couronné et marié que lorsque Frodon, le héros intérieur a été vaincu par Gollum, qui a enfin révélé sa totale aliénation. Dans le feu de la Crevasse du Destin, Sam, l’ami fidèle est vaincu lui aussi. Gollum triomphe en coupant l’index de Frodon, le doigt qui isole car il désigne l’extérieur, les objets, commande. Privé de son index, Frodon est privé de l’anneau. Il revient à lui. On saisit mieux pourquoi l’anneau rend invisible : l’index écarte le regard de Soi. L’intérieur nous devient invisible, lorsque par un geste nous séparons le monde en deux : l’autre, et Nous. Nous devenons Autre, l’Autre, étranger à nous-même. Tellement étranger que seule la possession d’un cercle indéfiniment masturbatoire reste notre seul moteur, jusqu’à la folie sanguinaire. Tellement étranger que Gollum préfère le néant à toute vie. Les ténèbres extérieures.

 

Tolkien était un ami des hommes et de la joie, érudit buveur de pintes à l’enseigne de l’Eagle and Child. Il remuait dans son cœur ce que nous remuons tous ; il a vécu un temps de guerres et de folie, comme nous allons le faire, sans doute. Il apporte la preuve que rien n’est simple, mais que dans l’inextricable, demeure un chemin, réservé à ceux qui veillent. Il nous dit que rien n’est gagné, certes, mais que rien n’est jamais perdu.

 

La question essentielle, c’est : qu’allons-nous faire du temps qui nous est imparti ?

 

Puisse ce texte puissant et profond, et le film remarquable qu’en a tiré Peter Jackson nous aider et nous inspirer en ces temps difficiles.

 

 

 

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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 13:48

Certains mots ont une étymologie douteuse qui tient plus de la rumeur que du bon sens.

Un exemple flagrant en est le mot con, l’un des plus usités de la langue française.

Une rapide recherche sur Wikimachin nous ressert les vieux plats réchauffés depuis le déluge : le con est un con par assimilation au sexe féminin.

 

Exemple : « Con » est un mot français vulgaire qui désigne à l’origine le sexe de la femme.

 

Quelle connerie. Quel bel exemple de misogynie, laquelle n’est que l’une des innombrables variantes de la connerie. 

 

Brassens qui en connaissait un rayon parle d’homonymie. Même nom ne signifie pas même origine.

 

«Ce con a pris tout ce qu’il y avait. La male peste soit de cette homonymie. C’est injuste Madame et c’est désobligeant. Que ce morceau de roi de votre anatomie porte le même nom qu’une foule de gens.» (Georges Brassens, Le Blason)

 

Bien sûr, tous les cons, vous et moi, tous, naissons du sexe de notre mère, le cunnus. Mais le sexe féminin n’a rien de commun avec l’insulte quotidienne. Cet organe caché et velu a donné son nom au lapin, animal doux et timide, au nez humide dont l’élevage est la cuniculture, puis au chat, devenu la chatte en argot, laquelle aime la caresse.

 

Certaines villes de France portent le nom de « Cosne ». Ce toponyme décrit le con-fluent de rivières sur lequel elles ont été fondées. C’est ce fil qu’il faut dérouler pour découvrir ce qu'est réellement un con.

 

La préposition latine {cum} signifie {avec} et véhicule la notion d’appartenance.

 

De très nombreux mots français en sont com-posés. Le plus approprié à cette petite étude est le mot : com-mun.

 

A l’origine, ce qui est commun appartient à tous (l’air, par exemple, après la spoliation de l'eau et de la terre, et jusqu'à la taxe carbone est le dernier bien commun) ; par glissement et appauvrissement, ce qui est commun est devenu ce qui est banal, sans intérêt. Un homme du commun, des gens communs. On perçoit également dans commun la notion de troupeau.

 

Un com-, que j’écrirai dorénavant con, c’est quelqu’un qui, contrairement à moi, moi qui suis distingué et unique, un con c’est quelqu’un d’indifférencié, un membre du troupeau des autres, du vulgaire. Un vulgaire con, c’est un pléonasme, une redondance. Dire : une bande de cons, une foule de cons, revient à souligner l’aspect grégaire de la connerie. Vous êtes tous des cons ! entend-on parfois.

 

La connerie, c’est le fait de ne pas penser par soi-même. Dire une connerie, c’est émettre une opinion irréfléchie, banale, imposée par la pensée commune.

 

Par prudence, je ne dirai rien des communistes. Quoi qu’ils ne sont pas nécessairement plus cons que ceux du troupeau d’en face, ou des cheptels d’à côté, religieux, sectaires, sportifs, tous gavés de lieux-communs. Plasmatiques. Uniformes. Veaux. Seule change la couleur du poil.

 

Le con ne pense pas, il est fier et heureux d’exprimer la voix de la masse bien pensante. Plus il est con, plus il est décoré par la majorité.

 

La sagesse populaire dit que l’on est toujours le con de quelqu’un d’autre. Bien sûr, car chacun de nous se perçoit comme distingué et unique ; les autres sont donc forcément et par simple opposition des cons, gens du commun, gens communs incapables de saisir notre distinction, notre unicité.

 

Il se trouvera toujours des cons pour nous traiter de cons, même lorsque nous serons parvenus à penser par nous-mêmes, lorsque notre être sera débarrassé de toutes les scories de l’hérédité et de l’éducation. C’est inévitable. Car ces cons, dans leur irréductible connerie sont incapables de distinguer le diamant du charbon.

 

Le véritable problème des cons, c’est qu’ils ne savent pas qu’ils le sont, et à quel point.

 

Il serait donc charitable de les en avertir.

 

Hein, quoi ? J’ai dit une connerie ?

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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 13:45

pierres 06082009 028

Pour être franc, je ne m’attendais pas à l’espèce de raz de marée qu’a soulevé mon texte intitulé : « Noël 2009 : appel à la guerre ». Evidemment, ce n’est pas un événement planétaire, mais c’est un texte qui a eu un certain retentissement et j’ai le sentiment d’avoir à préciser certains points qui ont peut-être été exprimés un peu vite.

 

J’ai parlé de guerre, et c’est un gros mot. Je ne renie pas ce mot. La guerre est un état d’activité intense. La guerre est toujours extérieure : l’ennemi, c’est l’autre ; et intérieure : je me bats contre ma fatigue, mon dégoût, le découragement. Le héros n’est pas celui qui emporte le match, c’est celui qui a surmonté toutes les difficultés. Dans la guerre de Troie, Hector est un héros vaincu, mais un véritable héros. Vaincre n’est rien, si nous ne nous sommes pas vaincus nous-mêmes. Un boxeur professionnel qui écrase un adolescent n’est pas un héros, mais un lâche.

 

L’exemple le plus immédiat qui me vienne de la double guerre est celle qui oppose toutes les femmes, tous les enfants, tous les hommes, au visage frénétique et souriant du marketing (le terme franglais reflète bien l’horreur cachée sous le maquillage).

 

L’ennemi, qui est-ce ? Le monstre dégueulant ses milliards de produits de ses millions de bouches, fascinant tentateur protéiforme, ou est-ce moi, estomac béant, jamais repu ?

 

C’est moi, bien sûr. La pieuvre ne fait que refléter la faim insatiable qui me hante. Je ne pourrai jamais la vaincre si je n’ai pas résolu en moi ce qui me pousse sans relâche à dévorer le monde.

 

Cependant, c’est l’horreur que finit par m’inspirer toute la vilenie qui suinte de la bête qui me révèle ce qui en moi la suscite et l’attire.

 

J’ai donc besoin de Voir le vrai visage de la Bête, qui n’est en fait que mon reflet, le reflet de mon avidité, de mon angoisse, de mon désespoir dans le miroir que me tend le Rêve.

 

Alors, bien sûr, la guerre passe par plusieurs étapes, plusieurs découvertes : découvrir l’ennemi extérieur, le haïr suffisamment pour lancer ma guerre, échouer suffisamment de fois pour comprendre que là n’est pas le véritable ennemi ni le véritable champ de bataille. Plus tard, voir que l’ennemi n’est en fait que l’aide qui nous est donnée pour découvrir ce qui nous blesse. Enfin, guérir et réparer cette blessure.

 

Jusqu’à un certain stade, la vigilance porte sur le front extérieur, puis s’inverse. Mais prendre connaissance de toutes les caractéristiques haineuses et effrayantes de l’extérieur est un chemin obligé vers notre propre mystère. Et dans l’ascension de la montagne, tous ne marchent pas à la même hauteur, ni à la même vitesse.

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Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.