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1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 13:22

20--juin-2010-012.jpg

 

Comme tout le monde, ou presque, j’ai une notion floue de ce que l’alchimie symbolise par les différentes successions de couleurs, dans l’œuvre : au noir, au blanc, au rouge constituent les trois principales, hormis quelques variantes (citrin, queue de paon).

 

Je n’ai aucune compétence concernant la manipulation des métaux. Mais, comme tout un chacun moyennement cultivé du XXIème courant, j’ai un vernis culturel concernant le symbolisme de ces trois phases.

 

Et, étant sujet ou plutôt premièrement objet de l’œuvre (en fait, les deux simultanément), j’ai établi des parallèles et des passerelles entre les notions culturelles et mon parcours existentiel (objet) et essentiel (sujet).

 

Comme tous les humains en voie d’éveil, j’ai connu un passage prolongé, complexe et très angoissant par les affres du noir. Gurdjieff quelque part disait que deux sortes d’hommes ne souffrent pas : ceux qui ne savent pas qu’ils sont prisonniers, et ceux qui se sont enfin libérés. La souffrance est le lot de ceux qui sont en train de poser leurs chaînes, ou de prendre conscience de leur état de prisonnier.

 

Si vous souffrez, c'est la preuve que vous êtes en chemin.

 

J’ai une petite réserve à apporter, et à l’alchimie, et à Gurdjieff : il n’y a pas qu’une œuvre au noir, qui se situerait avant l’œuvre au blanc. Il n’y a pas qu’une série de chaînes. Non.

 

C’est plus complexe. D’abord, s’agissant de processus intimes et relatifs, rien n’est jamais sûr, acquis et parfait, sauf peut-être dans les niveaux ultimes qui président à la réalisation totale. Jusque là, gardons en tête que tout est relatif.

 

Donc, le blanc représente le stade atteint lorsque la personnalité est enfin parvenue à une cohésion suffisante pour absorber de manière positive les énergies intérieures auparavant incontrôlées, afin de ne plus se laisser désarçonner par elles. Ce qui en nous réagissait violemment aux reflets extérieurs est apaisé et réconcilié. Ce travail très difficile est le premier but de la vie : obtenir une paix relative, afin de pouvoir cultiver tranquillement ses choux et élever sereinement ses petits enfants.

 

Une partie des chaînes a été posée. On supporte maintenant et on finit par aimer notre nature, vue dans le miroir que représente la Lune.

 

Mais le monde est là. Après l’âpre combat avec le dragon du seuil personnel, on peut s’endormir benoîtement en prenant sa petite part, ou retourner au combat. Car l’œuvre de libération et de purification n’est pas complète. Le monde entier souffre, dans les douleurs de l'enfantement, comme disait Saint Paul. 

 

Une fois reposé des premières batailles, on peut se réveiller soudain bouleversé et meurtri par les cris qui viennent du monde, des autres. Ceux qui ne sont pas nous, croyions-nous jusqu'alors. Mais peut-on réellement s’isoler – être une île – de cet océan de souffrance ?

 

Je crois que non. La paix et l’équilibre que nous avons durement atteints ne l’ont pas été pour dormir, mais pour devenir de vrais guerriers, au service des autres, de leur libération, de la libération du monde. La conscience chèrement acquise ne doit pas rester notre petit trésor, sous peine de pourrir et de nous ramener à un stade pire que la mort.

 

Cette conscience doit produire du fruit, ensemencer, germer. C’est le stade alchimique de la multiplication.

 

Nous voici de retour dans l’œuvre au noir multiplié par toutes les souffrances du monde. Nous voici face au gardien du seuil planétaire.

 

Impossible de l’affronter si nous n’acceptons pas, comme le Christ, de nous charger de tous les péchés, c’est-à-dire en français moderne, les erreurs, les souffrances, des autres, c'est-à-dire de comprendre une fois pour toutes que l'autre, c'est encore nous, avec les terribles implications qui s'en dégagent. 

 

Ceux que n’ont pas touché au cœur les souffrances du monde n’ont aucune chance face à lui, car le secret du passage consiste à ne plus présenter la moindre parcelle de dureté, d’obscurité, d’inconscience.

 

Notre égoïsme doit avoir totalement cédé. Jusqu’au dernier atome. C'est un nouveau travail gigantesque, qui se fait par le glissement successif de minuscules petites strates minéralisées, l'attention constante, dirigée dans ce seul but, dans tous les instants et les situations qui surgissent. Dissoudre et coaguler. Encore.

 

Aller par delà le miroir, c'est franchir la sphère de la Lune pour s'exposer aux rayons dévastateurs du soleil qui brille sur tout le monde. De l'autre côté du miroir, c'est la lumière, certes, mais la lumière est cruelle, acide, impitoyable, insoutenable.

 

Le degré de pureté requis est extrême. Il faut avoir vaincu le monde, disait le Christ. Le vaincre n'est sûrement pas s'en détourner et lui cracher dessus. Le vaincre, c'est en voir la splendeur et en accepter jusqu'au fond de l'âme toutes les vicissitudes.

 

 

clef-30062010-005.jpg

 

 Voilà, c'est ma dernière livraison. Je vais dorénavant lâcher prise, m'éloigner de mon quotidien ordinaire (ou plutôt extraordinaire mais banalisé), dont ce blog, pour une vie double : à la fois prendre de la distance et aller au coeur. La vraie vie ?

 

Je n'ai presque pas écrit ces derniers temps, et mes petites réserves de cacahuètes ont fondu. Plus grand chose dans la besace. Je reviendrai quand ce sera de nouveau mûr, le sac plein.

 

Symboliquement ? Hier j'ai trouvé cette belle clef à gorge dans une maison en démolition. La clef des champs ? Du Labyrinthe ? Du mystère, de l'énigme, de la prison ?

 

Comme d'habitude, il manque quelque chose : la serrure. En attendant, vivez votre vie comme elle vient.

 

 

 

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commentaires

L
<br /> Hello,<br /> <br /> Aha....tu aimerais bien savoir!Et toi,Jade?:)<br /> <br /> <br /> Bisous,léa.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Hello,<br /> <br /> <br /> C'est vrai qu'elle sont belles ses petites phrases.<br /> De qui sont elles?<br /> Mystère?<br /> <br /> Lao Yu....Jade Ancien.<br /> <br /> <br /> Bises de votre luminosa lumaccia.<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Limace lumineuse, c'est très beau. Merci. Es-tu vraiment prête à un tel dépouillement ?<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Hola! Les vacances étaient épuisantes on dirait!<br /> Bon repos Vieux jade! Contente de vous savoir de retour!<br /> <br /> Dormez, dormez! C'est les vacances, et je ne vais pas avoir trop de temps pour rechercher où j'ai bien pu trouver ces belles phrases...les hasards du net...<br /> <br /> Aujourd'hui, pour la première fois, les cinq petites hirondelles, qui ont grandi à une vitesse incroyable ( nourries seulement d'insectes! Ha la nature!)ont quitté le nid pour se poser prudemment<br /> sur le fil du téléphone qui traverse la terrasse à deux mètres du nid....elles préparent lentement et sûrement leur départ futur, leur chemin, leur destinée...<br /> "ça va, ça vient!..."<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Dédicace à Léa pour rompre l'ennui, remplir le vide. J'ai trouvé ça pas loin. J'aime bien....<br /> Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.<br /> <br /> <br /> <br /> Circuler, pour mieux s'ôter.<br /> <br /> <br /> <br /> Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.<br /> <br /> Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.<br /> <br /> Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Les oiseaux sont les poissons du ciel,<br /> <br /> nous en sommes les crabes<br /> <br /> <br /> <br /> Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!<br /> <br /> <br /> L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.<br /> <br /> Un vrai sosie, c’est invraisemblable.<br /> <br /> <br /> <br /> Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.<br /> <br /> <br /> <br /> Le temps, c’est de l’urgent.<br /> <br /> <br /> Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.<br /> <br /> <br /> <br /> Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.<br /> <br /> <br /> <br /> Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.<br /> <br /> <br /> <br /> Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.<br /> <br /> <br /> <br /> Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.<br /> <br /> <br /> <br /> Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.<br /> <br /> <br /> <br /> Peut-on dire de quelqu’un<br /> dont la vie dépend des autres pour tout qu’il est riche ?<br /> La bouche est elle riche ?<br /> <br /> Peut-on dire de quelqu’un<br /> qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?<br /> Les mains sont elles pauvres ?<br /> <br /> <br /> <br /> Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.<br /> <br /> <br /> <br /> On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.<br /> <br /> <br /> <br /> Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.<br /> <br /> <br /> <br /> Au matin, la nuit tombe de sommeil.<br /> <br /> Rebise.<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> CHA CH'EST PAS MAL, CH'EST DE KI ?<br /> <br /> <br /> Bon je retourne dormir.<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Hey Léa!!! Ce n'est pas vide ici! Il y a de superbes musiques et une sacrée présence! Ecoute!<br /> "Prends la vie comme elle vient". Pleins de bons moments à toi! Bises! Narf<br /> <br /> <br />
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Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.