Zut. Je me suis trompé de route. J’étais sur mon nuage, où ? Je ne sais plus. Et puis j’ai pris à gauche au lieu de droite. Je vais perdre 10 minutes. Bof, je m’en fous, je suis en avance, il fait beau. Qu’est-ce que j’avais à voir sur cette route, ou à éviter sur l’autre, puisque je connais bien ces petites routes, et que machinalement j’aurais dû prendre à droite ? Mon zeppelin, celui qui voit les choses de bien plus haut a volontairement tourné le volant à gauche.
Puisque c’est son souhait, sa volonté, pourquoi récriminer ?
Me revient cette histoire que j’avais lue petit : un car de touristes roule sur une route de montagne. Un monsieur (il n’y avait pas de toilettes dans les cars à cette époque) demande au chauffeur d’arrêter, il a terriblement envie de pisser. Une fois l’affaire faite, il remonte et le car redémarre. Quelques kilomètres plus loin, la route est barrée par des rochers qui viennent de tomber, manifestement. Un voyageur dit au pisseur : « Si vous aviez pris vos précautions, on n’aurait pas été bloqués ». Et un autre répond : « Qui sait ? Il nous a peut-être évité d’être écrasés par les rochers. »
Qui sait ce que nous évitons sans cesse. Tout ce qui aurait pu nous écraser, et auquel nous avons échappé parce que nous n’avons pas refusé le suivre le guide, le zeppelin qui vole très haut dans les nuages et voit la route de loin.
Moi, je l'appelle comme ça car un jour en rêve, je l'ai vu comme ça. Et on me disait clairement : t'inquiète, on s'occupe de tout.
Je présume que je ne suis pas plus avantagé qu'un autre, et qu'on a tous ce vaisseau-mère (Mother ship, de Led Zeppelin) qui nous guide. Mais combien acceptent d'être guidés ?