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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 09:09

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J’espère avoir convaincu que dessinateur Hergé a crypté son oeuvre. De très nombreux artistes ont crypté la leur, car la véritable création, celle qui est inspirée et non fabriquée met en œuvre plusieurs niveaux de conscience qui s’entrelacent.

Plus une œuvre recèle de niveaux de lecture, et plus elle sollicite et retient notre attention, car autant de niveaux en nous peuvent y répondre.

On parle de la hauteur de vue d’un intellectuel, et de la profondeur d’un artiste.

Lorsque hauteur, profondeur et immédiateté sont simultanément présents, l’œuvre est parfaite.

 

De tous temps, de l’abbé Trithème  à Alan Turing, de brillants esprits se sont attachés à inventer des langages abscons et impénétrables sans leur clef, et d’autres à rebours, comme Champollion, ont cherché à forger les clefs manquantes.

 

Mais avant d’en arriver à ces stades professionnels ou pathologiques, il faut voir que nous sommes tous plus ou moins capables de crypter nos propos.

 

Pour reprendre le propos de Molière, nous faisons tous du cryptage sans le savoir, lorsque nous plaisantons.

 

Un mot d’esprit, une boutade, est un propos qui peut être lu au premier degré, ou à des degrés divers. Deux niveaux étant le minimum requis pour être recevable.

 

Quelques exemples de niveaux de cryptage : d’une expression banale « un peu, mon neveu », on passe spontanément à « un peu, ma nièce », histoire de changer, juste pour redonner un peu de vigueur à une phrase lourde et ressassée. De là, on se laisse glisser à « un peu, Agnès », qui pour finir (mais on peut aller loin) donnera « beaucoup, Agnès ».  Certes l’intérêt est médiocre. Mais on voit la gradation successive. Allons un peu plus loin, pour le fun : « Too much, Agnès » qui deviendra « Trop moche, Agnès ». Bien que ça n’ait aucun sens en soi, le dernier pourrait faire carrière, sans que personne ne sache d’où il sort. Parce que ce genre d’expression obscure et imbécile séduit les foules.

 

« Tout va bien » est déjà couramment exprimé par « Toto va bene », lequel peut être envisagé sous le sens de « Toto va benner », soit « Toto va vider sa benne », qui pourrait être exploité à son tour. Il devient facilement « Bonnot va têter », « Bonnot (ou Bono pour les zamateurs d’U2) va boire ». Et pourquoi pas, en dernier ressort « Jean (Bono) va boire ». Jean va boire devient la manière cryptée d’exprimer que tout va bien.

 

C’est exactement le processus vivant de l’argot, qui requiert un esprit vif et inventif, capable de s’adapter à la présence d’oreilles indiscrètes. Deux chenapans habiles au jeu sont capables, avec un peu d’habitude et beaucoup d’intuition – ça nécessite aussi d’avoir les esgourdes mentales très déliées – d’étourdir et d’embrouiller toutes les polices.

 

Le succès de Vidocq est du au fait qu’il était un parfait chenapan, très au fait de ces pratiques, puisqu’ élevé dans le sérail et qu’il décodait sans difficultés toutes les ruses proposées.

 

C’est également le travail du psychanalyste, comme Freud l’a mis en évidence.

 

Ça pourrait être le nôtre, c’est un exercice non physique indispensable pour saisir la moelle de nos rêves, en particulier, et le symbolisme (c’est-à-dire d’autres niveaux de lecture) de la réalité qui nous entoure et nous pénètre, en général.

 

Et puis - qui peut le plus peut le moins - cette aptitude pourrait redevenir indispensable dans un monde informatique truffé d'espions.

 

Cette voie particulière de la poésie, car à n'en pas douter, c'est une forme de poésie, (du grec poeïen, créer) redeviendrait donc dans ce cas un moyen de subversion, intelligible aux seuls inspirés.

 

Au début, était le Verbe ? Il est toujours là, et nous en sommes en partie détenteurs.

 

 

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commentaires

N
<br /> Trouvé ce commentaire sur Not en réponse à l'article "Les clopes et la coke de Ramsès II"...<br /> <br /> écrit par Un chouka:<br /> <br /> "J’aime cet article sympat .le coup de "Laterreplate" le grand ,est un machin monté par les "Tousensembleleskons"premier afin de garder pour Louis le sacert de "Son’ORabondant " et<br /> de"Toutlerèste"ki vat avek."Agenoux" et "kiprix "en se la battant ,sont les plus "Pourrix ",mais y sont pas Léseuls a prendre les bèstios pour du bétail a bouffer poil au nez .<br /> <br /> <br />
Répondre
N
<br /> Merci ( encore!) Vieux Jade pour cet article.<br /> "En partie détenteurs du verbe", c'est pas une mince affaire! Quelle perspective! Merci du rappel!<br /> A un tournant de ma vie, que je n'ai pas cherché ,qui est arrivé pour moi par hasard (s'il existe, je ne sais pas), j'en observe tous les signes. (Et dire que je n'y croyais pas, aux signes!) La<br /> vie est-elle un grand poème? .<br /> Ce soir j'ai apprécié me plonger dans la vie des autres ( Trithème, Paracelse, Turring, Champollion...wouah! quels destins!)en rentrant du boulot, chez moi, face à ce moi que j'ai crû connaître et<br /> qui m'échappe complètement (dans quel étagère?). Et ensuite je vais aller "décrypter" au cinéma le film "Bébés" qui passe ce soir au cinéma. Quatre bébés filmés depuis leur "arrivée"...comment ces<br /> jeunes âmes décryptent-elles le monde qu'elles découvrent. Quatre vies. Quatre mondes. Pour mieux décrypter la mienne?<br /> Décrypter la vie pour en saisir toute l'essence... (le sens? a-t-elle un sens?)Pour lui donner toute sa magie? Jouer pour ne pas être simplement un jouet? Retrouver le verbe? Moi, insignifiante, je<br /> vous dis un merci non crypté!<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Existe-t-il quelque chose ou quelqu'un d'insignifiant dans cette réalité entièrement symbolique ? Pourquoi se juger soi-même ? Avec les yeux de qui ? Les opinions et les paroles et la rancune de<br /> qui ? A qui appartiennent ces paroles ?<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> hey, how are you yau d'poële ?<br /> (d'un jeune collègue anglais en arrivant un matin au bureau ...)<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> And you le à matelas ?<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.