Je vous l'avais dit, que mon premier jeûne aurait des répercussions sur le blog. On n'a pas fini avec ça. Je dirai très schématiquement qu'il y a eu des périodes très marquées, dans mon existence : avant et après les champignons, vous savez, ces petits champignons dont la cueillette, le transport et la consommation sont prohibés par l'ogre légal, car ceux qui n'en ont jamais pris les considèrent d'un air grave et compétent comme très dangereux, mais bon, je ne suis pas venu faire la promotion d'un truc qui s'est passé voici 30 ans, n'empêche, donc, je répète : avant et après les "petits qui poussent", une sorte de deuxième naissance, et puis, un avant et un après le jeûne.
Impossible de dire quelle expérience prime, impossible et inutile. Ce n'est pas un concours. Disons qu'à 30 ans, les "petits amis" m'ont pris à l'état de caillou, d'adolescent attardé et égotique, angoissé et minéralisé, et m'ont rendu tout nu à l'état d'homme naissant.
Le jeûne a pris un homme fatigué, émoussé par le train train et les habitudes, et l'a rendu à l'état d'homme renaissant.
Ce qui unit les deux : une prodigieuse sensation de jeunesse, de santé, de vie, d'amour, qui fait péter tous les méchants tuyaux gris qu'on nous branche en permanence en nous disant qu'il n'y a aucun autre moyen de survivre. Les deux nous mettent en présence de la seule chose qui vaille : notre part magique, notre vie divine, la Vie cachée, Peau d'Âne.
Les deux mènent de la survie à la Vie.
Ah, vous croyez, je fais la promotion de trucs interdits ? Non, j'expose juste mon expérience. Et j'ai en tête une phrase qui disait : "Ne vous inquiétez pas de ce que vous direz devant vos juges ...", et je ne m'inquiète pas. Que peuvent les morts, face aux Vivants ?
Quand je vois les pauvres humains dans leurs prisons, car c'est en prison qu'ils existent, prisons mentales, chimiques, psychiques, physiques, car la Terre n'est plus qu'un gigantesque camp de concentration dont l'étreinte se resserre de jour en jour, j'ai de la peine pour eux.
Un jour, nous nous sommes posés à la porte des Baux de Provence, un quart d'heure, pour attendre quelqu'un et nous avons regardé les touristes qui entraient et sortaient. De quoi prendre peur. Gris, suintants, oppressés, respirant à peine, flasques, boiteux, gonflés ou décharnés, le regard fuyant ou inquisiteur, la galerie des horreurs. A part quelques belles gens qui rayonnaient, mais si peu, quel cauchemar ... Nous, nous descendions de la montagne où nous avions marché des heures ...
Je piétinais dans la foule derrière deux grosses femmes, la mère, je suppose, et la fille. Celle-ci disait , avé l'assent : "Quand j'aurai retrouvé la ligne..." et je commençais à me dire tiens, elle a envie de réagir, quand elle continua "ah, passque tu sais, c'est souvent qu'ils nous la coupent, hein". Elle parlait du téléphone ou de la télé ...
Gavés, gavés à donf. De bouffe sale et morte, de sucre, de graisse, de cadavres, d'ondes létales, de messages toujours plus crades, stupides et avilissants, de rires en boîtes, de pseudo informations télévisées, j'adore ce mot, qui rend bien compte de la manière dont nous sommes visés, de loin, nous sommes la cible, mais personne n'entend ce qu'il dit vraiment, ce mot, tout le monde croit que ça permet de voir de loin, c'est vrai aussi, mais ça ne sert à rien, de voir ce qu'il y a au loin quand on ne voit rien de ce qui nous touche, nous concerne, alors que tout près, tout près de nous, à portée de la main, il y a tant de merveilles ignorées, de parfums, d'oiseaux, la caresse ou la gifle du vent, mais ça, non, c'est pas supportable. On aime le petit vent doux qui rafraichit, et encore, on aime mieux et de plus en plus la clim, passque le vent, y a du pollen, et chuis allergique, moi, au pollen. Pourtant j'ai vu dix médecins, mais aucun traitement ne me fait rien. Et le grand vent, on l'appelle "vent mauvais", comme la pluie est maintenant le "mauvais temps". Et l'hiver la "mauvaise saison".
Pauvres humains, mes frères, dit-on...
Qui n'avez plus ni respect ni amour, mais de la peur, oui, derrière vos casernes mentales, même si vous refusez de le reconnaître, de la peur, car vous n'êtes qu'écorce, et que le grand vent, justement, emporte la balle pour nettoyer le grain, et que vous n'êtes plus qu'écorce, et que votre écorce tremble d'être emportée par le vent "mauvais", et de l'arrogance, oh, quelle arrogance, maintenant que vous avez un avis sur tout, que rien n'échappe à votre regard de rapace.
Sur le jeûne, par exemple, dont vous ne savez rien, et pour cause, puisque manquer vous fait peur, et sur ces drôles de plantes que la main de Dieu, ou de mère Nature, à moins que ce ne soit celle du Diable, qui sait, a distribué à profusion sur notre si belle Terre, si belle quand on la regarde nue, parfaitement vivante, sous les oripeaux dont on l'a accoutrée, vous avez un avis.
Et que sauriez-vous du baiser intime du maître champignon qui vous connaît mille fois mieux que vous ne vous connaissez vous-même, puisque vous avez si peur de cela, la connaissance, que vous préférez juger, condamner, saisir et brûler comme de dangereux criminels ceux qui s'y aventurent, le regard clair et le coeur ardent ?
Sur ces sujets graves dont tout vous échappe, vous avez un avis. L'avis officiel, l'avis des docteurs, l'avis de la peur. Généralement celui du journal que vous lisez, de la radio ou de la télé dont vous vous goinfrez, jusqu'à en crever, pourris de toutes les pourritures du corps et de l'âme.
Car en fait, vous qui êtes censés être mes frères humains, vous vous goinfrez comme des porcs à l'engrais.
Branchés de toutes parts, en une perfusion totale, qui a remplacé la communion à la nature, natura naturata (la nature créée), natura naturans (la part divine féminine), et le respect et l'Amour du Père, vous êtes pleins comme des outres. Mais cela cache un immense vide, car qui a perdu son centre n'est que ventre, balle, écorce, qui redoute le grand vent.
Mais comment êtes-vous si vide, quand vous vous emplissez autant ? C'est que quelqu'un vous suce. Un parasite. Prenez le ténia. Le ténia suce son hôte, qui se voit alors condamné à ingurgiter des quantités effrayantes de victuailles, à son seul profit.
Il existe un parasite unique reproductible et scissible à souhait, qui se fixe sur le psychisme humain, et qui, pour réussir son challenge, doit d'abord couper l'homme, son hôte, des dispositifs de sécurité qu'il a reçus à sa naissance. Ces dispositifs sont activés par l'éducation traditionnelle, véhiculée tant bien que mal, et de plus en plus mal, au fil de l'involution, jusqu'à tomber en lambeaux, aujourd'hui.
Nier l'involution, et faire la promotion de l'évolution est évidemment l'un des moyens de rendre inopérants les mécanismes de préservation du message divin qui fait de nous des hommes, et non des animaux.
Toute l'éducation laïque, dont la france jacobine et tous les petits vincentpeillon (terme générique pour ces êtres en caoutchouc gris)sont les fers de lance, toute cette éducation à rebours, qui nie la divinité de l'homme n'a qu'un but, et un seul : supprimer le message initial, primordial, éradiquer toutes les initiations, tous les Mystères, et jusqu'à leur souvenir, banaliser et égaliser par tous les moyens - et nous entrons ici dans la définition même du génocide, et j'accuse clairement les adorateurs de la bête, et les êtres de caoutchouc gris et de plastique noir, les hordes en kevlar, de génocide, car leur guerre est menée contre l'humanité entière - égaliser par tous les moyens, disais-je, l'humain, considéré comme un simple matériau reproductible et modifiable à souhait - clonage, manipulation génétique, anéantissement des sexes, oubli des origines, falsification de l'Histoire - une simple cellule d'une énorme Bête, et non plus l'Homme, fils unique de Dieu et de la Matière, sa mère.
Quelqu'un veut prendre l'affaire en mains, à son profit.
Un parasite, que j'héberge, que vous hébergez, que nous hébergeons, et dont le premier acte est de nous couper de notre Source et de Sa protection. Le meilleur moyen qu'il ait imaginé, c'est de nous faire croire qu'il n'existe pas, comme le disait (je crois) Baudelaire. Le deuxième, c'est que la Source n'existe pas. Que nous ne sommes pas les fils et des filles de Dieu, mais des produits du "hasard et de la nécessité".
Une fois cela acquis, profondément inscrit dans les esprits, marqué au fer rouge (car c'est ainsi que les choses se passent, comme le "petit qui pousse" me l'a un jour enseigné, qu'on nous implante des croyances comme on marque les troupeaux), les humains qui ont perdu toute foi, toute connaissance, puisque la véritable foi repose sur la véritable connaissance, et les deux vont ensemble, les humains ainsi défigurés, amputés, l'homme devenu écorce, bétail, n'est plus que vide, et n'a plus qu'un but : se remplir, pour combler cette horrible sensation de faim, de perte et de solitude.
Un immense vide, et donc une immense faim. A force de bâfrer, d'ingurgiter, les obèses déboulent de partout et envahissent le monde. Obèses physiques, mais combien d'obèses invisibles, bourrés de trilliards d'images, de rythmes et de phrases toutes faites, de clichés, d'implants, de formules ?
Le monde n'est plus un monde d'hommes, c'est le triomphe et la vitrine de la Bête, l'homme-animal collectif qui croit renverser les idoles alors qu'aveugle il n'idolâtre que cette monstrueuse image de son propre avilissement, et ses adeptes et ses troupeaux sont un immense troupeau de cochons goulus qui dévore tout sur son passage, dévore et souille, chie, dégueule, et remange et se trouve riche, et plein, et plein d'arrogance, moi, moi, moi, mais a toujours faim, une satanée faim qui ne respecte et n'aime rien, mais ne veut qu'une chose : dévorer encore plus, jusqu'à s'entredévorer. Les riches, les pauvres, les gros, les maigres, les beaux, les laids, ceux qui ont un prophète et ceux qui n'adorent qu'eux-mêmes, tous se déchirent, s'empoignent et se dévorent. En dessous, bien sûr, en ce qui leur reste d'humain, car tout n'est pas fini, jamais, et c'est en cela que ces femmes et ces hommes sont encore et toujours mes frères et mes soeurs, pour cette seule et imparable raison, en dessous, une âme qui souffre et se fait toute petite, et pleure, en espérant être entendue, une âme coincée sous un cochon géant assis sur elle, qui ne pense qu'à bouffer et bouffer encore, et un parasite assis sur lui qui le méprise et le vide à mesure.
On reconnaîtra l'arbre à ses fruits, dit un texte fondateur ?
Alors, quel arbre monstrueux a pu donner comme fruit des milliards de cochons voraces assis sur des âmes qui pleurent ?
Cet arbre doit-il encore prospérer ? Ou le vent doit-il l'emporter, le grand vent, le grand vent qui vient ?