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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 12:03

Une petite histoire du temps où j'écrivais :

 

 

Le soleil se leva sur le jardin mouillé de rosée, dont les allées marquées de buis et de vieux arbres noueux faisaient une nappe à carreaux. Quelques lapins y finissaient leur petit déjeuner, et déguerpirent prestement lorsque nous ouvrîmes ce conte, toi, lecteur, et moi, qui chuchote.

 

L'une après l'autre, chacune des plantes frémit, se déroula lentement, défroissa les faux-plis de la nuit. Les gueules de loup baillèrent bas, les grands lys virginaux sortirent de l'amoureuse rêverie qu'ils entretenaient avec les longues courges violacées du coin Est, les dernières limaces se hâtèrent vers l'ombre trempée.

 

La lumière nouvelle commença à dessiner des ombres sur le buvard de la terre encore froide, et les premiers pépiements d'oiseaux chassèrent les ultimes lambeaux des brumes lunaires.

Un bruit courut chez les herbes folles, qui sont toujours les premières en tout : " Voici les petites carottes!".

 

Chacun se haussa, cherchant à apercevoir les nouvelles venues; elles avaient juste pointé durant la nuit une petite feuille d'un délicieux vert tendre, qui fit fondre le coeur des plus endurcis parmi les durs à cuire, les choux et les poireaux qui avaient survécu à l'hiver, vieux filandreux qui savaient tout sur tout, et le faisaient savoir en le temps qu'ils jugeaient opportun.

 

Ils devaient se croire immortels, ces ennuyeux vieux sages; mais chacun dans le jardin espérait secrètement qu'ils feraient partie du prochain panier. Seuls un très ancien poirier et un cognassier chenu savaient avec certitude que nul n'est éternel; mais leur radotage confus et leurs absences de mémoire en faisaient de peu fiables témoins.

 

Ces tristes barbus laissèrent couler une petite larme de rosée, puis le soleil monta, et chacun s'y abandonna, les petites carottes comme les autres.

 

Là, le temps s'arrête. Essaie voir de faire ça, toi, lecteur toujours pressé, de te poser là une heure, sans bouger, sans rien dire, sans bruit, sans autre musique que le flot de lumière chaude qui se déverse d'en haut comme un fleuve sans poids, essaie une minute, et tu sauras alors comme le temps est un maître implacable, comme son joug est pesant, et comme le silence profond est une fontaine placée à l'horizon, que l'on n'atteint jamais. Chaque être de la création a un secret à nous donner, et celui des légumes méprisés et des fleurs tranchées vives est l'art de l'immobilité parfaite, avec celui de la danse dans le vent.

 

Vers neuf heures, la porte de fer grinça, et l'homme entra.

Le merle s'envola, et le silence changea de couleur. Il était petit et chauve. Ses sourcils gris se rejoignaient au dessus de son nez. Son ventre bedonnait par dessus la ceinture tressée, mal mise.

 

Il portait un panier de fil de fer, avec un journal au fond, et se dirigea vers le carré des anciens, en sortant un canif à manche de bois de sa poche.

Après s'être gratté le nez, il trancha net un beau vieux chou aux feuilles bleuies, un vieux de la vieille, un ancêtre, un qui était intarissable sur le temps d'avant l'hiver, lorsque ses feuilles étaient tendres et charnues, et que toutes en pinçaient pour sa pomme. Sa tête roula dans le panier.

 

Plus un souffle. Les petits pois s'évanouirent.

 

Il alla chercher la bêche dans la cabane en bois, et revint encore arracher trois gros poireaux dont il coupa sans façons le col, ainsi que les dernières racines. Il prit encore quelques grosses carottes noueuses dont il fit tomber la terre, et deux raves.

 

Il mit le tout dans son panier, fit un tour du côté des fraises, en mangea une en grimaçant, inspecta le reste, haussa les épaules et s'en alla.

 

Ce ne furent que plaintes et gémissements:

Les derniers survivants de la vieille garde, décimés, pleuraient leurs frères disparus. C'était un jour de pot au feu. Il fallut rassurer les plus délicates des fraises, encore vertes de frayeur, et ranimer les petits pois, si tendres...

 

Passe encore que ce monstre emporte les vieillards, mais s'attaquer à de jeunes êtres encore gorgés de vie, de jus, et de parfums? La première émotion passée, on s'indigna parmi les plus rogneux; les cornichons rogommes y allaient de leurs vésicules, les grands cardons promirent de le happer au passage, et le radis noir se mit à échafauder des rêves d'empoisonnement.

 

Quelques minutes plus tard, le silence retomba. Le soleil devint brûlant et l'on s'installa pour la sieste. Moi aussi.

  

3-sept-2010-030.jpg 

Les ombres se sont allongées, au point que le poirier qui glisse ses racines à gauche du puits à l'air de s'y être appuyé. De poires, nenni. Ce n'est pas la saison. C'est l'heure où les guêpes bourdonnent et où j'aime à boire une gentiane fraîche en croquant des pistaches salées.

 

La porte de fer vient de s'ouvrir doucement;  un frémissement d'attente court tout le jardin.

"C'est elle!".

  

La dame en sabots de bois dispose ses arrosoirs autour du robinet branlant et commence à les emplir.

Une heure durant, elle arrosa tout: les tomates au pied (elle en pinça bien deux ou trois, mais rien de grave), les melons et les citrouilles sous les feuilles, les fraises encore tièdes à la volée. On n'entendait que le bruissement de l'ondée et la succion de la terre désséchée (on disait "décheussée", dans ce pays, et "déchiffrer" pour défricher; les gens sont bizarres!).

 

Ce fut une action de grâces unanime. Quel être magnifique, cette Vierge nourricière. Un halo de lumière émanait d'elle, la Toute Radieuse, Principe d'amour et de grâce.

 

Le radis noir échangea comme chaque soir quelques propos avec ses voisins:

" Comment lui dire, ce qui se passe chaque matin, cette terreur, ce monstre ventru sans honte, qui dévaste nos rangs, cueille les meilleurs d'entre nous dans le fruit de l'âge? Ce noir démon assoiffé de vie végétale, ce faucheur de vie?

- Elle en aurait vite raison, notre indomptable bienfaitrice, notre Mère divine!" répondit le groseillier enthousiaste, qui voyait de temps en temps des films d'art martiaux par la fenêtre des voisins.

 

Sainte litanie des humbles créatures reconnaissantes.

 

La gracieuse dame, ayant fini sa tâche, rangea les instruments de l'onction, et s'en fut.

 

3-sept-2010-048-copie-1.jpg 

"Rien de meilleur qu'un bon pot au feu, comme disait mon père, dit le père, en s'essuyant la bouche.

Ca reste à peu près de quoi en faire encore deux...Pis on s'mettra à la salade, dit il en se grattant les dents avec la pointe de son Opinel. Ma foi, une bonne salade avec du lard et des patates...

- C'était ben sec, mon vieux, soupira la mère en débarrassant la table.

- Et y-z-annoncent pas d'eau avant une semaine! Bouah, faut ben du soleil. Mon vieux, les fraises sont sûr pas en avance, c't'année.

- T'as qu'à finir les pommes, en attendant. Dis donc, te pourrais ben acheter un tuyau, c'te fois, parce que les arrosoirs, moi, ça me casse les reins" dit la mère; "Te veux une tisane?".

- Oh, j'vas putôt boire un dernier canon", dit le vieux en redébouchant le litre."Ca m'rince la bouche" "et ça tue le ver".

 

 

 

27/11/1997

 

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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 11:02

Face au dégueulis permanent des radios dont la mission est de nous boucher les oreilles, afin qu'elles ne puissent plus entendre, il est salutaire d'exhumer ces gens, ces grandes personnes que les critiques ont méprisé, enfoui, dédaigné.

 

Des hommes, des vrais. Pas dans les biscottos, non.

  

 

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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 09:29

Nu

 
C'est en me promenant sur un très beau blog
à déguster longuement,
que je suis tombé sur la première video.
 
Il avait à peine deux mois d'avance sur moi, Allain Leprest.
 
Nu.
 
J'en remets une couche.
 
 
 
 
Un blog à explorer par un dimanche pluvieux.
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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 11:22

 

 

Le cannibalisme défraie les chroniques.

 

C'est vrai que c'est pénible à imaginer, un mec qui en bouffe un autre. Ayant depuis longtemps renoncé au voyeurisme gratuit, je n'ai pas visionné ce que le ouèbe se complaît  à montrer partout, un mec qui dévore la tronche d'un autre, encore vivant.

 

Je ne peux donc que supposer, et en fait, je laisse tomber. J'ai déjà vu des clebs et des lions se goinfrer leur bidoche. Quant à moi, et je le regrette, je suis encore un peu carnivore. 

 

Je reviendrai un jour ou l'autre sur l'utilisation sordide qui est faite de ce fait divers pour amalgamer les comportements régressifs aux "drogues", et criminaliser ainsi toute tentative de s'échapper du "réel".

 

Parce que l'esprit de domination utilise tout pour servir sa méchante cause. 

 

Pour l'instant, je ne veux dire qu'une chose : cette mise en évidence du cannibalisme est un signe des temps. Il ne faudrait pas croire, en s'arrêtant aux apparences, qu'il y aurait une quelconque recrudescence de cette horreur qu'est le cannibalisme.

 

Outre le cannibalisme rituel ou magique (appropriation de l'énergie vitale), et les pathologies pas si rares, les périodes de disette, que ce soit en Europe ou ailleurs ("révolution culturelle" en Chine) et les accidents (avion en montagne, etc.) ont favorisé ce comportement, qui n'est donc pas exceptionnel.  

 

Je n'ai pour illustrer ce point de vue, recours à aucune statistique. La statistique, comme le sondage, est une forme du mensonge, et je n'ai aucunement envie ni besoin de recourir aux moyens de l'Ennemi pour dire les choses simples que j'ai à dire :

 

Le monde où nous existons, vous et moi, et dans lequel existaient avant nous nos ancêtres, est un monde cannibale, mais il est malséant, voire interdit de le dire.

 

La vérité officielle, est que l'homme évolue constamment vers le bien, le point Omega, qu'on fait toujours mieux, "tous ensemble", et qu'il faut donc "prendre le mal en patience". 

 

Aussi loin que remontent les archives, et, au delà, les traces archéologiques, on trouve des signes, de la documentation, des preuves que l'homme a toujours contraint l'homme.

 

Certaines sociétés dans leur âge d'or, sous toutes les latitudes, y ont parfois échappé, mais, tôt ou tard, elles ont succombé sous les invasions, les cataclysmes et dieu sait quelles trahisons internes.

 

A ces exceptions provisoires près, l'histoire n'est faite que de guerres, de triomphes sauvages et grotesques, de servitude, de meurtres, de génocides, et l'âge moderne n'y fait pas exception. L'ère industrielle est l'une des plus cruelle qui soit, presqu'uniquement comparable aux diverses colonisations.

 

Mme Taubira, actuellement fort contestée, l'est justement dans la mesure où elle a cherché, pour d'obscures raisons, à exonérer les Arabes de leur responsabilité historique - et actuelle - dans l'esclavage des africains. Il suffit pourtant de relire Yambo Ouologuem et Ridder Haggard pour voir comme musulmans et roumis se sont donné la main dans ces atrocités, fort complaisamment mise en oeuvre par les noirs eux-mêmes, pour des raisons de prééminence, de concurrence et de conflits tribaux.

 

La sauvagerie que je viens d'évoquer n'enlève rien à l'horreur qu'ont établi en relai, et pour des raisons mercantiles ou d'orgueil racial sur le continent africain les allemands, les portugais, les anglais, Leopold, roi des belges, ou les français, tous plus "chrétiens" les uns que les autres. Le baptême à coup de mitrailleuses. 

 

Pas plus que les japonais en Chine n'ont à rendre aux européens en Amérique, aux turcs en Arménie, aux aztèques, aux jivaros, et ainsi de suite. On pourrait continuer longtemps, ad nauseam.

 

Mais il n'est point besoin d'aller si loin. La triste "saint Barthélemy" est une fête sanglante, comme la chasse aux camisards, les bûchers cathares, les pogroms, la Terreur, les camps de concentration, les usines, les filatures, les cimenteries, la STO, les enfants qui ramènent les émeraudes du fond de la terre, ceux qui sucent les touristes dans les hôtels spécialisés, cherchent l'or ou les diamants, dévalisent les passants ou fouillent les décharges sauvages et délétères.

 

De nombreux et excellents   auteurs ont fait des percées hallucinantes dans l'enfer des hommes, pour nous en jeter les ordures sous les yeux. Personne ne peut plus prétendre aujourd'hui ignorer l'invraisemblable misère humaine, et cette sorte d' envoûtement qui nous jette les uns sur les autres.

 

Nous sommes tous cannibales. Anthropophages. Mangeurs d'hommes. 

 

La fameuse pyramide des "illuminatis" et tout l'ordre social ne procèdent que du cannibalisme. L'entrepreneur lambda organise un microcosme dont il exploite la sueur en échange de la plus basse rémunération qui se puisse. L'état là-dessus le pêle autant qu'il le peut, comme un fermier trait ses vaches ou tond ses moutons. Plus haut, la banque récolte et amasse autant de graisse qu'elle peut, en parfait vampire, en prenant garde - sauf lorsque devenue sourde et aveugle elle perd toute mesure - de ne pas scier la belle branche où elle s'est mise hors d'atteinte.

 

Et, le plus souvent, les clergés parasites s'incrustent dans les interstices pour dispenser la soumission à coup de promesses et de menaces différées. 

 

Tout cela n'est que cannibalisme. Bien présenté, dans un bel écrin, bien sûr, ça s'appelle autrement. Valeur du travail, ressources humaines, contribution sociale, entraide, redistribution, socialisme, justice et paix sociale. Les beaux mots ne manquent jamais.

 

D'ailleurs, si d'aventure la crise m'amenait à étrangler puis bouffer mon voisin (que des nerfs et des os, mais bon), je pense qu'avant d'inviter ma famille à le déguster, j'amènerais chacun à faire une petite prière préliminaire du genre "Mon dieu, bénis ce repas, niania..." , tout en songeant : "Quel sera le prochain, et comment éviter que ce soit moi ?"

 

A ce stade, on peut légitimement s'interroger : Vous-même, et moi, qui exploitons-nous, qui égorgeons-nous patiemment, légalement, de qui tirons-nous tranquillement profit, sous une forme acceptable, l'air de rien ?

 

Je prétends ici que le cannibalisme répugnant, invraisemblable, choquant, inconcevable que les medias nous jettent à la figure dans l'intention double de faire du blé (profit) et nous déstabiliser (ordo ab chao), je prétends que cette espèce de série noire n'est portée à notre connaissance en dernier ressort que par l'Esprit qui agit les mondes afin que ceux qui le peuvent comprennent qu'ici bas tout est de l'ordre du cannibalisme, et s'en extirpent.

 

Ici-bas, tout est de l'ordre de la Nature, et tout fonctionne par dévoration, y compris ce qui, bien maquillé, ressemble à de l'amour.

 

De cela, les récents faits divers nous avertissent tels des klaxons italiens, ou les trompettes de l'Apocalypse, qui hurlent : Éveillez-vous, ouvrez les yeux, reprenez-vous, et voyez ce que vous êtes en train de faire : vous dévorer les uns les autres.

 

Or, ce qui a été dit, c'est : Aimez-vous, les uns les autres.    

   

Peut-être même faudra-t-il, comme l'a indiqué le Christ, accepté d'être celui qui sera mangé. Cela vaut certainement mieux que de continuer à bouffer les autres vivants.

 

C'est, très exactement, ce que les premiers chrétiens qui préféraient se donner aux bêtes que d'obéir aux fauves humains appelaient d'un mot grec : le martyre, dont la traduction est : le témoignage. Ce genre de témoignage intégral ne trompe pas. Pour le souiller et exciter la haine contre les gens intègres, le mensonge moderne a inventé un nouveau mot : l'intégrisme.

 

Je n'aurai ni le temps ni l'énergie de dresser la liste des mots menteurs qu'utilise l'Hypnotiseur des masses. Mais chacun peut se pencher sur les mots modernes, et leur véritable signification. C'est très simple : dès lors qu'un mot revient comme des coups de matraque, il faut se demander quel est son but.

 

Il n'est plus ici question de sens, de signification, mais de but, d'intention. Un mot galvaudé, qui revient dans toutes les phrases n'est plus un mot, mais le véhicule d'une magie. Et, le plus souvent, il prend la forme d'une des structures sous-jacentes à l'homme pour la détruire.

 

De l'amour, il a fait la pornographie. De la confiance, il a fait les contrats notariés et la panoplie des codes. De l'amitié, il a fait la complicité et les secrets inavouables. Du mariage des âmes, il a fait la fiscalité des couples. Du don, de la charité, il a fait un commerce. De la santé un marché de dupes. De l'entraide, il a fait l'assurance. Il change tout en son contraire, et l'or en plomb. Les Anciens l'appelaient : le singe de Dieu.  

 

En ce sens, ces horreurs dont on nous régale participent vraiment à l'Apocalypse, au dévoilement ésotérique, car elles disent à nouveau la vérité. La vérité est insoutenable. Et les souteneurs, les proxénètes, les soi-disant maîtres de ce monde n'en ont pas saisi la portée, dans leur aveuglement. Ils se croient les maîtres, et publient ces infos pour le fric qu'elles rapportent, et le désarroi qu'elles suscitent, dont ils attendent le succès de leurs magouilles, mais ils apportent ici la preuve qu'ils ne voient rien des événements réels :

 

Car, si les apparences arrachent des émotions collectives, ce qui est de l'ordre exotérique, ça diffuse aussi jusqu'au centre intime individuel, pour une véritable prise de conscience.

 

Et c'est ici que s'effectue le clivage des âmes, et des destinées. 

   

Seuls ceux qui renonceront définitivement - en leur âme et conscience, disaient les anciens - à dévorer l'autre, quel qu'il soit, et de quelque manière que ce soit pourront passer la porte.

 

Et, je ne sais pourquoi, j'ai l'impression que la porte est proche.

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 18:02

 

IMGP1669-copie-1.JPG

 

 

La maison s'appelait : "Bellevue".

 

C'était une maison bourgeoise, dans un parc, qui dominait la vallée. Depuis la grille, on n'arrivait à la maison qu'après quelques virages en lacets. C'est à peine si on la voyait de la route, et de là-haut, on ne voyait rien de la vallée.

 

Vinrent Lothar et Martin, ainsi furent dénommés les grands vents de la fin 99.

 

Ils ravagèrent le parc. Les grands cèdres, le févier d'Amérique et les séquoias à l'écorce spongieuse dans lesquels, petit, je donnais des coups de poings, tous gisaient enchevêtrés. Pour parvenir à la maison, privée d'électricité et de téléphone, il fallut des hommes et des tronçonneuses, et de gros engins de débardage.

 

Aujourd'hui, de la terrasse, on aperçoit les boucles de la rivière et les toits du village. La maison a enfin retrouvé la raison, la raison de son nom : "Bellevue".

 

Bien sûr, l'arrière grand-père qui l'a fait construire voulait meubler le parc, qui n'était alors qu'une prairie pentue. Il planta donc des arbres un peu partout, qui furent vite trop serrés et rendirent aveugle la maison.

 

Comme lui, nous ne cessons de meubler nos vies d'objets décoratifs ou culturels, d'occupations mineures qui poussent et envahissent l'espace, jusqu'à ce que nous perdions ou risquions de perdre l'essentiel.

 

J'ai 45 m de bibliothèque et des tonnes de poussière dans la tête, le coeur, les veines.

 

Fasse le Ciel que le vent les emporte.

 

 

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 19:44

Je ne devrais même pas m'abaisser, et vous abaisser à parler de choses aussi vulgaires, mais je demeure étonné par l'incohérence des hommes.

 

On - nous, le spectateur endoctriné - apprend que le nouveau gouvernement refuse de payer 400 000 € de satisfecit à un naze qui a continué de ruiner en en profitant largement l'entreprise Air France, et ça a quand même un côté propre qui séduit même l'affreux sceptique que je suis,

 

mais , la nausée me saisit : les foutreballeux bleublancrouge, qui ne servent strictement à rien, si ce n'est à endormir les foules, et à maintenir actif l'esprit revanchard à point pour la prochaine guerre toucheraient chacun - chacun ! - 320 000  € de primes (juste la prime, ou 15 ans de SMIC) pour je ne sais quel match.

 

Que le foutriquet aéronautique aille se faire voir chez les Grecs (avec Mme Lagarde,je serais curieux de voir quel accueil il lui feraient), j'applaudis.

 

Pour les autres, le bon peuple vautré devant l'écran terminal et nourricier n'y trouvera sans doute rien à redire.

 

On descend encore et encore.

 

L'important est d'éviter la contamination.

 

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 12:37

 

Belle photo prise ici

 

 

Ce dimanche-là, Mme VJ était partie converser avec Lao Tseu (Vieil enfant, comme Lao Yu, c'est vieux jade, lao voulant dire vieux en chinois).

 

En ce jour unique - tous le sont, mais rien de plus facile à oublier - j'ai sur le feu vers onze heures des pois cassés, et dans l'estomac à jeun de la veille deux verres de Crozes Hermitage blanc, qui tendent une sorte de voile léger dans l'intérieur de ma tête.

 

Assis dans le fauteuil de la véranda, j'observe la nature.

 

Comme une flèche, un merle se pose sur une branche du cerisier. Ce merle est veuf. J'ai trouvé les restes de la merlette, que les chats du voisin, toujours affamés car jamais nourris, ont dû bouffer.

 

C'est une longue histoire, et je m'étonne que les medias n'en aient pas fait leurs gros titres : la merlette du merle du jardin de M. VJ dévorée par les chats affamés du voisin chômeur. Pourtant, il y a matière, surtout si on se penche sur les causes profondes, mais, pour des raisons qui m'échappent, les medias ne se déplacent pas. Une fois, j'ai écrit à un journal régional pour leur signaler un fait que je jugeais majeur, ou au moins digne d'être rapporté pour l'enseignement de tous : jamais eu de réponse.

 

Il faut dire que les media ont du boulot avec toutes ces guerres : l'affreux président syrien qui assassine des enfants de sang froid, et la pauvre otan qui par mégarde tue une famille de huit personnes dont six enfants. 

 

Alors, la merlette de VJ, franchement...

 

Bref, le merle est dans le cerisier, les cerises sont vertes, VJ est un peu bourré. Il a un beau bec jaune (le merle, pas VJ), qui explique l'un de ses noms : le béjaune.

 

Vas, merle, inspecte à ta guise. Prends toutes les cerises que tu veux. Toi, tu en auras plus besoin que moi.

 

Tais-toi, disait quelqu'un en moi. Tais-toi. Toujours du bruit, de la parlotte.

 

Être ne serait-ce qu'un instant : rien, est-ce possible ?

 

Le merle est resté quelques minutes, et pfft, s'est envolé. Que faisais-tu là, le merle, m'observais-tu ? Te reposais-tu ? Te fondais-tu dans l'harmonie universelle ? Pourquoi as-tu filé, soudain ? Une urgence ? 

 

Plus tard, je coupais alors une gousse d'ail dans mon assiette, il est revenu. Et reparti.

 

Quel est l'agenda du merle ?

 

Aujourd'hui est un jour unique, fait d'instants uniques, comme quand le merle est arrivé, comme celui où je frappe ces lettres sur ce clavier, comme celui où vous lisez ces mots.

 

L'une des occurences les plus fréquentes du mot "agenda" (ce qui doit être fait), c'est : l'agenda des illuminati.

 

Des gens qui tirent les ficelles du monde nous enjoindraient par la menace et la séduction, d'obéir tel un troupeau à leur calendrier. Seuls ces crétins de conspirationnistes croiraient une chose pareille.

 

Je suis l'un d'eux. Je crois qu'un projet cherche à s'imposer pour déterminer notre destinée. Pour ce qui me concerne, j'espère qu'il capotera, et dans ma minuscule mesure, je ne fais que verser du sable dans ses rouages. 

 

Car ce projet est inhumain, qui a pour but de changer les hommes en esclaves mécaniques, et non pas de les rendre libres à leur destinée unique.

 

L'une des voies de la résistance, c'est de ne jamais perdre de vue notre humanité. Qu'est-ce que cela, l'humanité ? Le fait d'être ici, dans ce bocal, dans un corps, mais relié à un autre monde par un fil ténu.

 

Le projet des affreux est de nous couper de cet autre monde, d'anéantir notre mémoire. Il est donc absolument (du mot : absolu) nécessaire de garder toujours ouvert le canal d'en haut, ou de l'intérieur.

 

Quel que soit l'agenda extérieur - ces centaines ou milliers de voitures qui bouchonnent aux heures de pointe, pleines de gens vides ou vidés qui se rongent les ongles, qui se rongent les sangs -, quel qu'il soit, même si nous sommes dans l'une de ces voitures, cet agenda ne peut pas entièrement s'imposer à nous, à moins que nous en soyons d'accord.

 

Dans cette voiture, dans ce bouchon, dans cette presse, je suis - si je le veux - encore un être humain. J'ai encore le choix de détendre les muscles constricteurs, d'ouvrir mes poumons, d'affermir mon assise, de fixer mon attention, de lâcher l'urgence, le drame, la scène ambiante, de m'isoler avec ce moi autre que moi, ailleurs que moi, et si intime.

 

Tel est mon agenda, que nul ne peut m'enlever.

 

L'agenda du merle, qui surgit et s'en va, à sa guise, sans avoir de comptes à rendre à quiconque. 

 

 

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29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 18:54

André Vésale, 1555

 

 

Monsieur mon estomac, mesdames et messieurs les viscères en général, vous savez bien que si je n'entre pas dans les détails de votre identité, comme on le faisait dans les anciens salons, où un greffier annonçait : Madame la Rate, Messieurs les Rognons, ce n'est pas par inconvenance, mais par ignorance.

 

De peur d'oublier quelque glande, quelque os, quelque ganglion, je fais l'appel en gros. 

 

J'ai toujours était stupéfait par la connaissance qu'ont certains de mes congénères - hormis les médecins, ça va de soi - de l'anatomie humaine, et de toutes ses vicissitudes. Où que j'aille, que je fréquente des rupins ou des fauchés, des culturés ou des sous-développés, j'en trouve toujours un ou plusieurs pour m'expliquer dans le détail de quoi souffre la mémé et tous les traitements ruineux dont ma bourse, entre autres, les régale.

 

Pas totalement ignare, je sais qu'on a des membres, des extrémités, des organes qui palpitent, battent, grouillent et parfois déclarent forfait, mais à peu près comme je sais que ma voiture a des pneus, des freins et un moteur et peut toujours tomber en panne.

 

Je suis d'ailleurs étonné par les gens qui savent tout des bagnoles - sauf les garagistes, évidemment.  

 

Mesdames et messieurs les microtrucs qui composent mon corps et ensemble servez à me propulser chaque jour du matin jusqu'au soir : Merci. 

 

Aussi loin que je remonte dans mes souvenirs, je ne me suis jamais préoccupé de vous abriter des divers dangers qui pouvaient guetter votre enveloppe, venus de l'extérieur : horions, cheveux tirés, divers trous, foulures, écrasements, élongations, traumas, pas plus que de ce qui pouvait endommager vos délicats rouages : alcools, excitants, nourritures à peine mâchées, dans des quantités parfois excessives. No limits, était ma devise. 

 

Lisant un jour Gurdjieff, je vis avec satisfaction qu'un des personnages décrits dans les "Rencontres avec des hommes remarquables" disait que mâcher, c'est bon pour les vieillards. Au contraire, l'homme jeune doit avaler tout rond pour tirer son estomac de sa paresse naturelle.

 

C'est en pensant à cela, Monsieur mon estomac, que je vous ai adressé au premier chef cette missive.

 

Je vous ai tous, largement ignorés, sauf lorsque d'aventure, l'un de vous se rappelait à ma conscience. Je n'ai jamais soigné que les dommages avérés et douloureux. La médecine préventive me semble être un souci de vieillard, comme mâcher.

 

L'opinion des médecins - le consensus - devrais-je dire, sur les dangers de l'alcool me fait rire. Peut-être l'alcool me tuera-t-il, mais ma prédilection pour le vin, qui est une sorte d'histoire d'amour, passe largement avant les bondieuseries pédantesques des Diafoiri de tous lieux.

 

Mieux vaut mourir content que frustré.

 

Adoncques, cher corps, et tes composants, je vous remercie. C'est d'abord te remercier, que je voulais. Te dire que je me suis bien plu, bien amusé en ta compagnie. On a tout fait, on en a vu des vertes et des vraiment pas mûres, mais je garde un vrai bon souvenir de tes bons offices. Tu m'as rarement manqué, et quand tu l'as fait, c'est que quelque chose n'allait pas, dans mon comportement.

 

En ce sens, tu m'as aidé à demeurer dans mon axe, malgré le vent.

 

Te remercier, c'était mon intention première.

 

Ensuite, je voulais te dire que je vois bien que tu fatigues, maintenant. Peut-être est-ce toi, qui t'use, ou ne fais-tu que traduire ma lassitude de ce monde, dont je découvre chaque jour un peu plus la sottise ? J'ai l'impression d'être perdu dans une cour d'école pleine de petits monstres irrémédiablement stupides. Méchants. C'est lourd, et tu deviens lourd, toi-même.

 

Je ne sais pas, je ne sais plus si c'est moi (et qui est moi, cette pensée qui écrit par ton entremise?), ou toi qui es devenu si pesant.

 

Simplement ce poids qui s'installe, dans le dos, les tripes, les jambes, les épaules, les hanches (tu vois, je connais quand même ces mots là), et dans le simple fait d'ouvrir les yeux le matin, et d'en refaire une, jusqu'au soir.

 

C'est si lourd, que maintenant, je fais attention à ce que je t'envoie. Maintenant, je veille sur toi. Tu te rends compte ? Il y a peu de temps, quelques semaines, tout au plus, et je n'en reviens pas. Comme si toi et moi on marchait depuis toujours, sans que jamais je ne t'aie prêté attention. Et soudain, tu traînes, tu t'assieds, tu te reposes, tu as besoin de reprendre ton souffle, et alors je m'arrête aussi, et je me rends enfin compte de tout ce chemin parcouru, sans que jamais tu ne te poses !

 

Et alors je te vois, comme tu es, et j'ai de la peine pour toi. Je te dis : oh, mon cher corps, excuse-moi, de t'avoir malmené, ignoré jusque-là. Assieds-toi, repose-toi, prends ton temps. Je vais annuler des rendez-vous, ce n'est rien. Je travaillerai moins.

 

Non pas que je veuille durer longtemps. Qu'importe? Au contraire, j'ai toujours eu hâte de finir ce boulot, d'arriver sur l'autre rive. Mais toi, je ne peux pas t'infliger de souffrance. Tu n'as pas mérité ça. Que je me moque de toi, que je te maltraite. Encore une fois, c'est toi qui m'as appelé, et qui m'as dit : je n'en peux plus. Encore toi qui m'as ouvert les yeux. Tant je regarde au loin, que je ne voyais même pas ce qui se passait là, en toi, juste dans ma maison.

 

Tu sais, pour bien me connaître, que ce n'est qu'un répit, parce que dès que tu seras de nouveau sur pied, je recommencerai mes fredaines.

 

Mais, cette fois, je sais que tu existes, et que je te dois aide et assistance, comme à un excellent serviteur et ami.

 

Voilà, Monsieur mon corps, ce que j'avais à te dire. 

 

 

 

 

 

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28 mai 2012 1 28 /05 /mai /2012 15:39
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27 mai 2012 7 27 /05 /mai /2012 12:01

"You must not lose faith in humanity. Humanity is an ocean; if a few drops of the ocean are dirty, the ocean does not become dirty."

(Mahatma Gandhi)

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Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.