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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 18:44
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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 08:09

 

Théatre du Centaure

   

 

Les ouvriers groupés autour du mât ont d'abord empoigné les cordes fixées à la bâche, et tous ont reculé, reculé, jusqu'à ce que la toile se tende et monte au long du mât, formant ainsi le volume céleste où l'on donne la représentation.

 

Ce faisant, ils se sont éloignés du centre, tous, chacun sur sa ligne, et se sont éloignés les uns des autres,dans un même mouvement, dressant ainsi le chapiteau.

 

S'ils pouvaient, groupés autour du mât, chuchoter, maintenant ils doivent crier pour se faire entendre. Au point qu'ils sont maintenant étrangers l'un à l'autre, et ne se reconnaissent plus, dans l'ombre. 

 

Mais la grande tente est maintenant en place, bien arrimée sur les poteaux, les badauds convoqués à grands coups de trompe et, dans la grande nuit étoilée de la caverne platonicienne le spectacle va commencer.

 

Piste aux étoiles. 

 

On y verra des bêtes, et des dompteurs, des fauves et des naïfs, des clowns et de pitoyables tyrans au nez rouge, des chevaux dressés et de jeunes écuyères, au son de la fanfare et des cymbales, le tambour grondera et le public frémira, criera, applaudira, tremblera de peur quand des hommes et des femmes immaculés se jetteront du ciel dans le vide, comme des anges tombés, car le public sait bien que c'est lui-même qu'on jette ainsi dans les airs, tête première, et que la précipitation ne vaut rien, qu'il est la bête qui souffre et le dompteur, qui peut-être souffre aussi sans qu'on le sache, qu'il est l'Auguste et l'éléphant, le jongleur pyromane, l'incroyable magicien et le clown triste aussi.

 

Parfois il y a des accidents, de vrais accidents. Un ange est là dans la poussière, et ne se relève plus. Nul ne respire plus, non plus. Le dompteur s'effondre sous les coups de griffes, et les coeurs se soulèvent d'horreur. L'écuyère a roulé sous les sabots de son cheval, et tous roulent au sol.

 

Le public s'indigne, trépigne, et bat des mains. Il voudrait que ça dure toujours, mais le spectacle finira, les lapins regagneront les chapeaux et les colombes les manches, Neil Armstrong se glissera dans le fût du canon et Méliès repliera tristement sa grande Lune de papier crépon. Tous partiront, l'un après l'autre, content pas content. Il restera quelques papiers froissés, de bonbons, des tickets. I was here.

 

Les bêtes et les costumes rentreront dans leurs boîtes, Enola Gay reviendra encore du ciel japonais, à Los Alamos les peupliers jauniront un peu et dompteurs, acrobates, jongleurs et magiciens soudain dégrisés déferont les cordes structurelles, qui glisseront dans les oeillets, peu à peu, toutes ensemble, jusqu'à ce que, la toile retombée au sol, tous se retrouvent autour du mât, pour un instant, ou une éternité de Silence. 

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 12:56
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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 21:02

Rêve (ou bribe de rêve) du 29 août : des gens passent au travers de grillages, debout, comme si ces clôtures n'existaient pas.

 

Essayez, vous verrez.

 

Pour réussir un coup comme ça, il faut être devenu rien. Nulla res. Impalpable, invisible.

 

Ça rappelle Ulysse sortant de la grotte de Polyphème le Cyclope, dans l'Odyssée. Qu'en penser ? Polyphème signifie : ce dont on parle beaucoup, ce qui fait beaucoup parler. Ce qui captive ainsi l'attention demeure au fond d'une grotte qui paraît proche de celle de Platon, à ceci près que dans celle du Cyclope (oeil rond, oeil unique) ce dernier, propriétaire et gardien de moutons les dévore à son gré.

 

Un oeil unique dont on ne fait que parler et qui exerce au fond d'une grotte un contrôle quasi total sur des moutons qu'il dévore, ça devrait vous rappeler quelque chose, non ? 

 

Platon fait souvent la fine bouche devant les mythes d'Homère, mais ce dernier dit les choses plus crûment que lui : le maître des troupeaux (ce qui, sous la forme de Pashupati, est un qualificatif de Shiva, maître des troupeaux, ou plus exactement : le Père de ceux qui ont une peau épaisse), le maître des troupeaux, qu'on peut sans doute assimiler au Prince de ce monde, dont parle le Christ, vit dans et règne sur  un système énergétique clos parfaitement naturel, dont il est le régulateur.

 

Cette simple remarque tend à éloigner toute âme quelque peu "spirituelle", ou pneumatique des sirènes de la symbiose écologique qu'on nous propose comme alternative au matérialisme technologique, via par exemple le film Avatar, et toutes les magnifiques projections de l'humanité dans une Terre verte et renouvelée par, comme dit Mr Mondialisation, par la Science (majuscule) et le Progrès (idem).

 

Ce qu'on nous propose, en images ourlées de perfection, c'est un paradis humain, basé, mais jamais ceci n'est évoqué, sur le meurtre de tout ce qui n'aura pas remporté l'épreuve.

 

Un monde naturel, donc. Le monde de Darwin. Et, à défaut, la Technologie Sacrée pourrait remédier aux carences inhérentes à un modèle somme toute primitif. 

 

Comme si l'Homme, frontière sanglante entre esprit et matière ne devait avoir pour seul choix que l'animal ou le robot.

 

Il existe une autre voie, le rêve le dit clairement : passer au travers des clôtures. Ce qui est le choix de ce qui n'a ni poids, ni matière. 

 

La méthode, je l'ignore. Le Christ, me semble-t-il, en a abondamment parlé : pour faire simple : se mettre au service des plus pauvres, plutôt que de vouloir les dominer.

 

Mais rien n'est vraiment simple, dans ce monde où chacun est séparé à la fois de sa propre Source et de chacun des autres. 

 

Mme VJ, cette personne unique qui a uni sa vie à la mienne, explore ardemment les anciennes voies du taoisme chinois, dans cet unique but : passer au travers.

 

Sa purification passe par cette traversée rétrograde des toiles d'araignées, et je n'ai pas à en juger. Seule sa foi, son travail, sa constance, et la pureté de sa quête comptent.

 

Moi, vagabond dans l'âme, je n'ai aucune méthode. Une certitude, un but : devenir rien, personne, comme Ulysse a pu sortir de la caverne cyclopéenne en y abandonnant son identité. 

 

Ce n'est ni simple, ni facile.

 

Aujourd'hui, à presque soixante ans, je m'aperçois avec un peu de terreur et un modeste bonheur que je n'existe presque plus que pour les autres, qui sont aussi un peu moi : mes filles, ma femme, qui souhaitent que je demeure, et ainsi m'insufflent leur désir. Peu à peu, le désir d'exister qui me maintient visible devient le leur, et remplace le mien propre.

 

Encore cette histoire de sac plastique empli par le vent, d'American Beauty, auquel je suis si sensible.

 

J'existe parce que mes clients souhaitent que j'existe, et les services que je leur rends leur sont ou leur paraissent précieux, parce que mes femmes ont besoin d'une image de patriarche qui les fédère, les enseigne et leur serve de pivot, parce que d'autres personnes ont besoin qu'une autorité extérieure non autoritaire atténue leurs divergences purement égotiques, et leur permette de vivre ensemble autrement que comme des bêtes. Autrement dit : que quelqu'un ("moi", en l'occurence, discerne et leur fasse voir l'humain qui perce en eux sous les griffes et la toison) 

 

Pour ces raisons, quelqu'un qui dit "je" et "moi" accepte de prendre toutes les formes rêvées, projetées, pour répondre à ces divers souhaits, jusqu'à ce que la lassitude le dissolve.

 

Mais déjà, ce "je" et ce "moi" n'ont plus vraiment de réalité, ou de substance.

 

C'est ainsi, me semble-t-il, qu'on devient "vieux" : lorsqu'on n'existe plus de par son propre désir, mais par celui des autres, de la nécessité, le besoin qu'ont les autres de conserver des béquilles, le temps d'apprendre à marcher. 

 

Vivre ici, ou plutôt conserver une image permanente afin de répondre à ces diverses demandes nécessite un effort constant, dont le prix, pour ce qui me concerne est heureusement payable en heures de sommeil, ce qui pour un natif du Lion ascendant Lion, ne pose pas trop de problèmes de conscience.

 

 

PS : je remercie toutes celles et ceux qui utilisent l'espace des commentaires pour communiquer (autrefois on disait "parler"); ils ont bien compris que tout ici demeure neuf et possible, et n'appartient qu'à eux.

 

Ce no man's land est justement un espace humain. 

 

  

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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 18:14

Hier, j’ai rencontré un homme qui est un spécialiste des ponts. Non pas qu’il en construise. Son métier est de vérifier l’état des nombreux ouvrages d’art existant dans un département d’Auvergne, plus de trois mille, dit-il. Dont beaucoup franchissent de minuscules cours d’eau pour desservir de rares maisons. Leur entretien est ruineux, dit-il, et leur état souvent inquiétant.

 

Mais, pour moi, c’est le rôle du service public, que d’assurer à chacun de parvenir jusqu’à sa tanière. 

 

Drôle de convergence, comme souvent : ce matin, à deux cent kilomètres de distance, mon passager m’avertit de ne pas prendre telle route car, dit-il, le pont s’est effondré.

 

Mon attention dès lors attirée sur les ponts, il faut bien que je parle des ponts.

 

Lu chez Paul cet article, d’où je déduis qu’encore une fois « l’ennemi » cherche à canaliser en un seul courant facile à contrôler les millions de ruisseaux qui échapperaient sinon à toute mainmise.

 

Je ne sais plus où je l’ai dit, un pont est étymologiquement un obstacle et le franchissement de l’obstacle : le Pont-Euxin, par exemple, est un bras de mer qui oblige à le contourner, sauf à y construire un pont.

 

Le français moderne n’a conservé que le deuxième sens. Et, par le latin, langue des maîtres de ce monde, en a hérité le pontife, de pontifex, celui qui construit ou jette des ponts.

 

A la tête de l’église catholique, grosse machine de guerre édifiée au IVème siècle, règne le souverain pontife, qui, comme son nom l’indique est un monarque dont la fonction est de servir de pont avec l’autre monde.

 

Infaillible, il est le seul interlocuteur patenté, agréé, et sous sa férule, tout doit marcher droit.

 

On sait qu’au cours de l’histoire, tous les ruisseaux déviants, et tous les ponts de fortune jetés ça et là ont été comblés, détruits, ramenés au bercail de la voix officielle.

 

Les papes ont simplement hérité des prérogatives des chamanes, qui avaient et ont encore le même rôle auprès de leurs tribus. Jack London a écrit d’excellentes histoires sur les chamanes du Yukon.

 

Et cela a servi à resserrer les multiples ruisseaux en un seul fleuve, canalisé entre d’épais murs.

 

Alors qu’on assiste à un jaillissement nouveau, une profusion d’énergies libres, la Bête multiplie les tentatives pour garder le contrôle et canaliser sous sa poigne chacun des esprits qui s’incarnent.

 

Elle a deux méthodes principales : leur faire croire que l’action ici-bas est inutile, et les laisser s’évaporer dans des songes creux de messies spatiaux ou de méditations de groupe, tel jour, à telle heure et pour des motifs nobles et généreux, d’une part, et d’autre part, toujours pour de nobles et gratifiantes raisons, de s’indigner et de dire : non ! aux monstres qu’elle-même suscite. Join us on fessebouc, dit le loup grossièrement déguisé en brebis.

 

L’intérêt, pour elle, est de garder le troupeau bien groupé, fût-ce en deux ou trois courants apparemment divergents. Sois libre, dit-elle.

 

Encore une fois, c’est elle qui indique l’itinéraire, maintient les réfractaires dans les clous, afin que chacun passe par les ponts qu’elle continue de créer.

 

Or, chacun de nous a ou devrait avoir la capacité d’entendre sans intermédiaire ce que lui dit le monde invisible. Sans intermédiaire ou presque. Bien sûr, il y a de grands précurseurs qu’il vaut mieux connaître, des cartes et des boussoles, et des guides, capables de nous emmener jusqu’où eux-mêmes sont allés, mais pour le reste, il n’est besoin de personne, d’aucun souverain, d’aucun fédérateur, d’aucun slogan ou mot d’ordre.

 

Il se fera dans les derniers jours, dit le Seigneur, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair. Alors vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions et vos vieillards des songes (Actes des Apôtres, 2-17).

 

Cela veut dire que nous sommes tous reliés au Centre, et que le rideau s’amenuise. Avez-vous besoin que la Bête vous tienne encore sous sa domination, et vous distribue le programme ?

 

Vivre ensemble est important, certes. Pour de multiples raisons, ne serait-ce que pour apprendre l’humanité.

 

Mais ces gens-là ne veulent que nous couler tous dans un même moule. La preuve en est dans la pyramide : elle n’est pas faite de pierres, mais de briques, toutes semblables et interchangeables.

 

Que faisaient les hébreux en Égypte ? Des briques. Avec l'argile dont sont constitués les humains, et dont l'Esprit est absent. 

 

Another brick in the wall.

 

C’est ce que vous voulez être ?

 

Ou plutôt la fontaine libre et jaillissante que vous êtes, dès lors que vous rejetez le contrôle ?

 

 

 

PS : les commentaires sont ouverts, mais je n'y répondrai probablement pas. Parce que je n'ai plus du tout envie de passer des heures derrière l'écran.

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15 août 2012 3 15 /08 /août /2012 12:12

 

 

Bien que le soleil brille et que le vent brûlant assèche la terre, je ne sais quel hiver se prépare. Je n'ai pas le goût à écrire, ni à rien faire, en somme.

 

Le travail obligé n'est qu'un simulacre d'action, sans consistance. Les relations sociales bien qu'espacées dévorent une énergie qui est à peine suffisante pour ce qui importe : dormir, rêver. 

 

Rien à dire. Retour à l'oeuvre au noir, sous le cône d'ombre. Dans l'obscurité se dissolvent les façades périmées.

 

Partout le pire se prépare, sous un masque de moins en moins radieux. Partout résonne le triomphe des pourris, leur mainmise sur le monde, partout éclate leur joie, comme d'immondes fleurs vénéneuses et purulentes pour un printemps de sang.

 

Lisons Anne Catherine Emmerich décrivant en 1820 l'église de l'Antéchrist :

 

« Tout y est foncièrement mauvais ; c'est la communion des profanes. Je ne puis dire combien tout ce qu'ils font est abominable, pernicieux et vain.

Ils veulent être un seul corps en quelque autre chose que le Seigneur.

Il s'est formé un corps, une communauté en dehors du corps de Jésus qui est l'Église : une fausse église sans rédempteur, dont le mystère est de n'avoir pas de mystère.


J'eus une vision où je vis les autres dans la fausse église, édifice carré, sans clocher, noir et sale, avec un comble élevé. Ils étaient en grande intimité avec l'esprit qui y règne. Cette église est pleine d'immondices, de vanités, de sottise et d'obscurité. Presque aucun d'eux ne connaît les ténèbres au milieu desquelles il travaille. Tout y est pur en apparence : ce n'est que du vide.

Elle est pleine d'orgueil et de présomption, et avec cela destructrice et conduisant au mal avec toute espèce de beaux dehors. Son danger est dans son innocence apparente.

 

(…) Ils font et veulent des choses différentes : en certains lieux leur action est inoffensive ; ailleurs ils travaillent à corrompre un petit nombre de gens savants, et ainsi tous viennent ensemble aboutir à un centre, à une chose mauvaise par son origine, à un travail et à une action en dehors de Jésus-Christ pour lequel seul toute vie est sanctifiée et hors duquel toute pensée et toute action restent l'empire de la mort et du démon ».

 

Jodorowsky dit quelque part que le foetus perçoit tout ce qui se passe dans le monde.

 

Nous sommes d'ignorants foetus. Il nous faut à nous, tel un nouveau cordon, le poids des mots et le choc des photos, sans cesse martelés, même et surtout les plus mensongers pour nous maintenir en dépendance totale de ce monde bidon, où les pires crimes sont déclarés légaux, et les comportements les plus sains et naturels interdits.

 

Ce monde, cette pyramide écrasante à base carrée et au comble surélevé qui veut tout de nous, réclame un culte sans mystère : un seul corps, comme les termites, les fourmis, les abeilles forment un seul corps.

 

Comme un Beith séparé d'Aleph, qui voudrait que ses membres le reconnaissent pour le seul créateur, lui qui n'a rien créé, lui qui veut tout connaître de ses sujets par recensements, sondages, puçage et caméras, parce que, sans Amour, et malgré sa science psychologique, il n'en sait rien du tout. Rien du Tout, devrais-je dire.

 

Mais au fond de nous, un Enfant dort et reste en phase, lui, avec le Vrai. Cet Enfant qui dort est en lien, le lien véritable avec l'Aleph. C'est l'Axe Unique, comme la tige du lotus qui perce jusqu'à la Lumière à travers les eaux boueuses.  

   

C'est pourquoi rien de tout cela, qui m'affecte pourtant au point que je suis parfois comme atomisé, rien de ces hurlements de loups, ou de chiens enragés, rien de la terreur des peuples ruinés et écrasés, de la rumeur de guerres ni du fracas des bombes, rien n'est vrai. C'est le film, et rien ne semble plus réel, car nous sommes ici maintenus la tête sous l'eau, pour nous empêcher de percer la surface si proche.

 

Ce monde est une hallucination, un phantasme, une construction permanente et totale, qui affecte nos cinq sens, mais ne peut rien contre la détermination du germe qui retourne à sa source : la Lumière. 

 

J'ai décidé de ne plus regarder les images, et de me retirer sur la pointe des pieds. S'il est facile de s'extirper de la télé, de la radio et des torchons imprimés, couper le cordon du net est beaucoup plus difficile.

 

Il reste bien sûr encore les gens, les clients, les voisins, les flics, les automobilistes, les proches, même, autant d'agents Smith aux yeux fermés sur les ombres de la caverne.

 

Et moi qui suis tellement l'agent Smith de moi-même que les autres disparaîtraient, je suffirais encore à me garder là. 

 

Et cependant, il doit être encore possible d'opérer le retournement, de se laisser toucher.

 

 

 


     
 

 

C'est à cela que le pire prépare et peut amener.

 

Ressorti les grands : Dostoïevski, London, Hugo, Buzzati, pour me plonger avec eux dans les méandres et les profondeurs de l'âme, pour y retrouver trace de l' Étoile de Bethléem qui annonce toujours et en tous lieux la naissance du Christ intérieur.

 

Je vous souhaite de ne pas perdre pied, comme ce serait facile de le faire, et de traverser le déluge de haine et de violence qui s'abat. Parce que nous sommes tous reliés, et autant de dormeurs encordés que d’humains véritables, contre lesquels la meute s’excite.

 

Quand l'un s'éveille, tous frémissent. Quand l'un se noie, tous gémissent.

 

 

 

 

 

 

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 09:08

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Un matin, au saut du lit, j’ai en premier lieu nourri le poisson, nommé « Pascal », ce qui vous l’avez bien compris maintenant que vous me connaissez un peu mieux, est une corruption de « poiscaille ».

Pour information, l’âne, lui s’appelle Justin de son prénom parce qu'il appartient à la grande tribu des Ptibizou.

 

Mais ce n’est pas de cela que je voulais vous entretenir. Bien plutôt, afin d’enrichir le patrimoine culturel commun, de revenir sur cette interrogation qui a fait pâlir des générations d’écoliers à sec devant la terrible page blanche examinatoire et comminatoire : « Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? », d'un certain Alphonse. Vous savez bin, l'Alphonse de la Martine. 

 

Donc, ledit matin, après en avoir fini avec Pascal, je me sers le petit déjeuner qui tend à devenir usuel : un verre d’eau dynamisée.

 

J’en profite pour faire un coup de pub à un système qu’on utilise depuis quelque temps sur de l’eau du robinet préalablement filtrée en carafe Brita.

 

J’ai donc toujours une bouteille de verre pleine d’eau à portée de main.

 

Ce matin là, je m'en sers un grand verre, puis repose la bouteille à l’emplacement exact où elle se trouvait, là où son poids a marqué un rond sur la toile cirée.

 

A cet instant, j’ai perçu la souffrance de la toile cirée. Cet endroit avait supporté le poids de la bouteille, un kilo environ, toute la nuit. Lorsque j’ai soulevé la bouteille, l’endroit meurtri a enfin pu se relâcher, reprendre son souffle, dirais-je pour anthropomorphiser. Et, sans la moindre conscience de cela, j’ai visé la marque comme j’aurais visé une cible, et lui ai infligé de nouveau le poids de la bouteille.

 

Et c’est le cri de la nappe qui m’a alerté. J’ai aussitôt repris la bouteille, et l’ai éloigné de la zone écrasée.

 

L’alternative est simple : soit je suis mûr pour de très très longues vacances chez les gentils messieurs en blouse blanche, soit je commence réellement à percevoir l’être réel des objets.

 

En vérité, je n’ai pas d’inquiétude à ce sujet, car Mme Vieux Jade aussi a ressenti récemment plusieurs objets, et, quelque part, le docteur Len dit s’être entretenu avec un fauteuil.

 

Je comprends que vous puissiez être sceptique : est-il fou, nous mène-t-il en bateau ?

 

Mais pensez-vous que ce cher Alphonse de Lamartine se soit risqué à écrire une telle phrase s’il n’avait pas connu cette sorte de communication ?

 

Bien sûr, on pense que ça peut arriver avec des objets chargés de souvenirs, photos, lettres, bijoux, antiquités, mais la vie de la simple toile cirée nous échappe.

 

Et pourtant, tout ce qui nous entoure ressent. J’en suis maintenant convaincu. Merci de son aide à cette gentille toile cirée, et regardez la bien. Vous voyez bien, qu'elle est vivante. 

 

 

PS: en dépit de ce dernier canular, dont voici un autre exemple, l'histoire est authentique.

 

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Texte sorti le 25/04/2010

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 09:04

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Nous dînons dans la cuisine. Je lève les yeux et un éclair orangé traverse le fond bleu et jaune. Ah oui, c’est le poisson dans son bocal.

 

Existait-il avant que mes yeux ne captent le reflet de la lumière sur ses écailles ? Etait-il là ? Oui, sûrement, vue la faim qu’il manifeste le matin. A moins que tout ça, le poisson, le bocal, les carreaux bleus et jaunes ne sortent du néant qu’à l’instant où quelque chose les active, mon regard, mon souvenir ?

 

Ce matin, j’ai vu que la plante de la chambre avait soif. Je suis parti chercher de l’eau, puis j’ai eu autre chose à faire, je l’ai oubliée. Soudain, dans l’après-midi, je dis : merde, la plante. Et je reviens l’arroser.

 

Comment ai-je su qu’elle avait soif ? Ses feuilles commençaient à se recroqueviller. L’être de la plante recroqueville-t-il ses feuilles pour économiser de l’humidité ou pour me montrer qu’il a besoin de l’eau que lui-même ne peut pas aller chercher ?

 

Qui s’est souvenu de la tâche oubliée ? Un de mes moi les plus vigilants, ou a-t-elle envoyé un message ? N’est-ce pas la même chose ? Un de mes moi les plus vigilants qui fait office de radio et reçoit les messages ?

 

Lorsque je ne vois pas le poisson, lorsque j’oublie la plante, ont-ils disparu, ou existent-ils encore à l’état de données dans le registre qui organise la face visible du monde, à la demande ?

 

Et s'ils demeurent présents, existent-ils séparément, ou sommes nous plutôt des extensions réciproques ? Est-ce le poisson qui m'a inventé, ou la plante(Tchouang Tseu) ? Qui m'ont donné une compagne, car "il n'est pas bon que l'homme soit seul" ? Merci, en ce cas.

 

Moi-même, lorsque je m’oublie, presqu’à chaque instant, où suis-je ? Ai-je une existence réelle, et qui va me tirer de l’oubli presque permanent ? N'ai-je pas inventé Dieu*, ou un être supérieur éternel que pour me donner l'illusion d'une permanence ? S'il me regarde en permanence, alors je ne meurs pas, j'existe bel et bien. Merci, là aussi.

 

Être, ne pas être, c’est bien la question. Comme la lumière du phare, comme la barre verticale qui suit la dernière lettre posée sur l’écran où j’écris ces mots, nous clignotons à la surface, entre être et non être.

 

Quel fil nous rattache à nous-mêmes de part et d’autre de cette invisible paroi, quels fils nous rattachent les uns aux autres, sous la surface de la mer ?

 

Nous vivons souvent comme des icebergs, et les parties de nous que nous ignorons sont les plus dangereuses, car nous les ignorons. Nous vivons ainsi, et les pointes acérées et les lourdes masses que nous cachons sans le savoir éventrent et éloignent ceux qui passent à portée de voix ; alors nous vivons seuls et dispersés, sans le savoir et en maudissant la vie et le monde.

 

C'est pourquoi nous devons toujours tendre vers plus de conscience, plus de lumière. Pour nous fondre dans le monde, raccorder les fils, redevenir ce que Nous sommes, Un.

 

 

 

 

* http://lungtazen.wordpress.com/2010/03/25/beati-pauperes-spiritu-quia-ipsorum-est-regnum-coelorum-mt-53/

"Je suis cause de moi-même selon mon essence, qui est éternelle, et non selon mon devenir qui est temporel. C’est pourquoi je suis non-né et par là je suis au-delà de la mort. Selon mon être non-né, j’ai été éternellement, je suis maintenant et demeurerai éternellement. Ce que je suis selon ma naissance mourra et s’anéantira de par son aspect temporel. Mais dans ma naissance éternelle, toutes les choses naissent et je suis cause de moi-même et de toutes choses. Si je l’avais voulu, ni moi-même ni aucune chose ne serait, et si je n’étais pas, Dieu ne serait pas non plus. Que Dieu soit Dieu, je suis la cause; si je n’étais pas, Dieu ne serait pas. Mais il n’est pas nécessaire de comprendre cela."  (Maître Eckhart)

 

 

PS : ce texte a une suite, qui sera donnée demain, "L'homme qui parlait à l'oreille de la toile cirée". Bon soleil ou pluie, les deux vont ensemble, à toutes et tous.

 

 

Texte publié d'abord le 24/04/2010 

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9 août 2012 4 09 /08 /août /2012 08:25

yonne042009 083
Excusez-moi

Si je ne m’arrête pas

Je n’ai pas le temps

Je ne veux pas vous froisser

Vous êtes si bien repassé

 

Congrégations

Députations

Grand messes

Festins de fesses

Courtois discours

Château Giscours

 

Je ne peux pas m’y rendre

J’ai rendez-vous

 

Les défilés

Les dévouements

Je m’en défie

Je me défile

Et me dévoie

Et je m’enfile

Les défilés

Les gouffres seuls

Où je m’engouffre

 

J’ai rendez-vous

Avec l’ovule

Qui m’attend

Sur le parvis

Et moi qui suis

Sur les rotules

 

Combien sommes-nous ?

Tant de milliards ?

Rien ne m’arrête.

Oh, les feux rouges ? Peut-être,

Mais la prison,

Je m’en abstrais

D’un trait

Je me soustrais

A la somme

Que nous sommes

J’ai rendez-vous

 

Je désagrège

Les conventions

J’abrège

Garden parties

Je n’y vais pas

Chômage

Technique

Panique

Niquer ne pas niquer

Là n’est pas la question

On s’aime d’amour

On sème l'amour 

 

J’ai rendez-vous

Avec l’ovule

Qui m’attend

Depuis l’aube

Des temps

 

Détendez-vous

Je ne prends rien

Je passe vite

Je vous laisse la suite

Je n’ai pas le temps

De m’asseoir

Non, merci.

 

 

 

Première publication le 28/02/2010

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8 août 2012 3 08 /08 /août /2012 06:22

16 mars 2010 105

 

Au début, la terre était informe et vide.

 

Tout était mêlé dans un monde de boue. Puis les terres séchèrent et l’eau se retira au coeur des rochers avant d’en jaillir en sources de toutes parts et de ruisseler à la surface, striant le monde de millions de traits qui serpentèrent et donnèrent la vie aux plantes. L’eau libre coulait à sa guise, rapide ou lente selon la pente et le relief.

 

Un vieil arbre tomba dans le courant, puis un autre dont les racines emportèrent un peu de la berge, puis vinrent des branches, des feuilles roulées par le courant, qui s’amassèrent et retinrent toujours plus de nouvelles brindilles, jusqu’à former le premier barrage, sorte de prodigieux treillis par lequel l’eau s’écoulait quand même. Mais le mince ruisseau formait maintenant une énorme flaque, où s’établirent de petits animaux, et où poussèrent de nouvelles plantes.

 

Vu du ciel, ça faisait comme un œil, un miroir dans lequel le ciel aimait à se mirer, roulant ses nuages et ses soleils aveuglants.

 

Plus tard, des effondrements de rochers formèrent d’immenses lacs où se reflétait le ciel entier, sa lune et ses milliards d’étoiles, à l’infini. Et dans ces eaux roulèrent d’énormes bêtes.

 

Le premier homme qui vint vit que les digues de terre, de rocs et de troncs emmêlés formaient un mur, comme son sexe quand il se dresse, et que l’eau amassée s’allongeait comme la femme s’allonge pour le recevoir, et qu’elle ne s’amassait que dans les creux, les baisses de terrain. Il vit que ces murailles qui enfermaient l’eau étaient comme ses bras de pierre lorsqu’ils enlèvent la femme à ses frères et à ses parents, dans la guerre. Alors il fit de l'eau comme il faisait des femmes, il la retint captive, pour qu'elle le serve.

 

Mais il ignorait encore que l’eau rompt toutes les digues, et ronge la pierre la plus dure, instant après instant, car sa langue est dure et n’arrête jamais d’aller et venir, jusqu’à ce qu’elle ait percé la plus dure paroi.

 

Plus tard, il dressa des barrages pour y enfermer cette énorme puissance qu’est l’eau libre, elle y fût prise, et il lui laissa juste assez de bride pour qu’elle se jette avec force dans le vide de toute sa hauteur, de tout son poids, et qu’en s’écrasant dans les pales de ses turbines de fer, elle lui donne le merveilleux pouvoir de mouvoir les machines d’acier, et d’enfermer la lumière dans des boîtes. De ses épaisses mains velues, il a saisi le feu, l'air, et les a enfermés à leur tour dans des boîtes, serrés derrière des murs, comprimés, comme il sait si bien le faire. C'est le maître des murs et des barrages, des portes et des barrières, celui qui règne sur les prisons. 

 

L'homme est maintenant le maître de l'eau, le maître du feu, le maître de la terre, et le maître de l'air. Tout ce qui était autrefois libre lui appartient, pour qu'il le souille et le ravage, comme un insecte aveugle.

 

C'est tout au moins ce qu'aveugle et sourd, endurci par ses succès de tortionnaire, il croit, à l'abri de ses forteresses dans lesquelles il s'est enfermé, prisonnier de lui-même. Parfois, sans qu'il le veuille les éléments reprennent leur liberté. Il appelle ça un accident, un drame, une catastrophe.   

 

Ce qu’il oublie, c’est que, comme le feu, comme l'air et comme la terre, comme l'éther dont elle est la fille, et dont, ne la voyant pas il ignore la présence, l'eau est libre et reste libre malgré toutes les contraintes. Et qu’avec les autres éléments elle médite l’heure de sa rébellion, lorsqu’en une immense vague elle ruinera et libèrera ce monde en un instant, et que ce jour vient aussi sûrement  que le printemps renaît toujours des cendres froides de l'hiver.

 

Alors, de nouveau la terre sera informe et vide.

 

 

 

Première publication le 24 avril 2010

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  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
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Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.