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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 21:16

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On peut – ce n’est pas une obligation – voir notre incarnation comme le resserrement d’une onde dans un espace-temps donné. Une concrétion de l’immense en un point. Dans un spectre compris entre infrarouge et ultraviolet, soit l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarettes (qui sait encore en 2011 ce qu’est du papier à cigarettes ?) dans l’infini.

 

Notre présence ici-bas, que je ressens plutôt comme une absence, une empreinte en creux, est infime. Dans cette infimité, des milliards de scenarii, des histoires et des implications à n’en plus finir.

 

Voilà pour le cadre général, qui nous informe tous.

 

Et puis, pour chacun d’entre nous, l’information spécifique : papa, maman, ma classe sociale, mon corps, mes boutons, ce qui me blesse et dont je ne parle jamais, ma honte, mes peurs, ce qui m’attire, ce que j’aime, ma honte, mes boutons, mes peurs et mon gros cul.

 

Il est aujourd’hui de bon ton, surtout parmi ceux qui l’ont porté aux nues, de se moquer des ouvertures apportées par les « channels », appelées maintenant : nouille edge. Soit. C’est une excellente méthode pour rester collé. La sottise n’est pas une forme du discernement. Un crétin qui a adhéré à une croyance n’est pas plus intelligent lorsqu’il la brûle pour en adopter une autre.

 

Ce monde restreint et cependant immense en apparence est une illusion. C’est une croyance. Vous pouvez en avoir une autre. La somme des croyances individuelles forme une corbeille entrelacée dans laquelle se tiennent nos perceptions, comme des œufs dans un panier. L’œuf est indiscutable, comme le panier et la fermière.

 

Mais certaines perceptions excédentaires permettent de constater, comme la science pourtant rétive, que tout est vide. La somme des atomes qui forment la planète et tout ce qu’elle contient, privée du vide interstitiel, tiendrait dans un dé à coudre. Tout le reste est fantasme. Si ça ne vous empêche pas de digérer, moi ça me tient en haleine depuis longtemps, bien avant que la science ne me passe un coup de bigophone. Je le savais. Pas vous ? Bien sûr que vous le saviez. Mais quand on veut croire, on croit à fond. Laissez-moi dormir. 

 

Parce que je gueule contre ce monde, certains amis me disent : change ta croyance. Invente un monde d’amour, et tu vivras un monde d’amour. Oui. Je suis d’accord sur le principe. D’ailleurs, je vis dans un monde d’amour. Mais quelque chose me dérange, dans mon monde d’amour.

 

Si c’est mon monde d’amour à moi, c’est encore un rêve, une croyance. Dans ce minuscule rayon d’action des sept couleurs, des sept notes, ce petit matériau qu’on donne comme de la pâte à modeler aux enfants de maternelle, j’ai fait mon monde d’amour, et je dis à la maîtresse : regarde, j’ai fait un joli monde d’amour, où je suis dieu. Et tout le monde m’aime et j’aime tout le monde dans mon monde d’amour à moi. C’est bien, mon chéri, dit la maîtresse, avant de dire la même chose à mon voisin. Et comme je voudrais que la maîtresse n’aime que moi, je ravage et piétine mon monde d’amour. Qui peut m’en empêcher, puisque je suis le dieu de ce monde ?

 

Laisser aux enfants le pouvoir de faire des mondes, c’est courir le risque de mondes égoïstes, en toc, faciles à détruire. Des mondes clos de dieux tyrans, comme il en existe plein, ici.

 

Je sais de quel genre de monde je ne veux plus, mais vraiment plus : de mondes comme la Terre où ceux qui rêvent le monde le plus égoïste enferment les autres, leurs créatures.

 

Mais ce n’est pas pour créer à mon tour une prison de velours où je régnerai en bienveillant despote. Ça je l'ai déjà fait, je n'en veux plus.

 

Le monde que j’appelle de mes vœux, de tout mon être profond, c’est un monde ouvert. Un véritable monde d’amour, c’est un monde où tout peut arriver, où chacun demeure libre d'aborder ou de quitter le navire, où nul ne construit sur l’autre, un monde sans appropriation.

 

Dans ce monde, il n’y a plus la moindre croyance, plus la moindre influence.

 

Je revendique de toute mon énergie un monde libre débarrassé de toute croyance, y compris les plus merveilleuses.

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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 11:54

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D'après une information reçue à mon PC, le lundi 17 janvier, sur France 2, pour ceux qui ont encore une boîte à immondices, dans le fumier il y aura (peut-être) une perle à 22 heures.

 

http://www.programme-tv.net/programme/culture-infos/r4983-complement-d-enquete/2565672-sexe-drogue-et-dependance-comment-decrocher/

 

Il s'agit (manifestement entre autres choses) d'un reportage sur le sevrage des drogues par l'ingestion d'ayahuasca au centre Takiwasi, au Pérou, méthode inventée par Jacques Mabit.

 

Évidemment, les vertueux gardiens de notre chère prison l'ont emmené, lui ou certains de ses proches, en justice en 2005, comme un vulgaire traficant. Non lieu.

 

On sait que le LSD a été utilisé avec succès comme thérapie de l'alcoolisme et de l'héroïnomanie, ainsi que de la douleur, de l'anxiété et de la dépression des patients cancéreux en fin de vie (Ouiqui).

 

Mais qu'importe ? La vilaine médiocrité ne désarme pas. L'abbé Prout, chevalier de la légion des donneurs pour services rendus à la société des gardiens de prison, dans le but de préserver la mauvaise foi estampillée nous fait l'inventaire de ses affreuses terreurs intimes, de sa jalousie et de la haine qui l'anime. Ce torchon répugnant est digne de la grande inquisition, pas de doute. Je vous jure à grand renfort d'eau bénite que c'est pas catholique, ma pov'dame. D'ailleurs, il s'appelle ma bitte. Un hasard ? Mon cul ! 

 

Pour moi, ce serait plutôt rassurant que les curés crachent l'anathème. Par définition, quand ils aboient, c'est qu'il y a une vraie porte. Zont pas le cul bien propre, les catholiques. Sentent encore le bûcher. Encore des cendres et du sang sur les godasses. Les drogués, y aurait que les cathos qui savent s'en occuper. Quand j'y comprends rien, je brûle. D'ailleurs, c'est incroyable les résultats qu'ils obtiennent.

 

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Une preuve ? De tous ces pauvres drogués de Cathares, aucun n'a rechuté.

 

Enfin, regardez le film, vous verrez bien.

 

Si d'aventure une bonne âme veut copier ce bout de téloche sur dvd et me l'envoyer, je lui en serai reconnaissant. A moins tout simplement qu'il y ait moyen de voir ça sur l'ordi ?

 

Plutôt que demander l'avis des suppôts de Satan qui ont cramé tous les esprits libres depuis au moins 2000 ans, je vous conseille - si vous le trouvez, car il est épuisé (merci à ma marraine la fée qui me l'a prêté) - de lire ce splendide livre de Terence McKenna  "La nourriture des dieux".

 

Dont voici pour vous faire saliver un texte remarquable, traduit par Dominique Guillet :

 

“Je suis vieux, plus vieux que l'émergence de la pensée dans votre espèce, qui est cinquante fois plus vieille que votre histoire. Bien que je sois sur terre depuis des temps immémoriaux, je viens des étoiles. Ma demeure n'est pas une planète unique, car une pléthore de mondes éparpillés dans le disque étincelant de la galaxie possèdent des conditions qui confèrent à mes spores une opportunité de vivre. Le champignon que vous voyez est la partie de mon corps qui se donne aux frissons du sexe et aux bains de soleil; mon corps véritable est un fin réseau de fibres qui croissent dans le sol. Ces réseaux peuvent couvrir des hectares et ils possèdent plus de connexions que n'en contient le cerveau humain.

Mon réseau mycélial est quasiment immortel: seules l'intoxication soudaine d'une planète ou l'explosion de son étoile mère peuvent m'éradiquer. Par des voies impossibles à expliquer, en raison de certaines méconceptions dans votre modèle de la réalité, tous mes réseaux mycéliaux dans la galaxie sont en communication supraluminique au travers de l'espace et du temps.

Le corps mycélial est tout aussi fragile qu'une toile d'araignée mais la mémoire et l'hypermental collectifs constituent une immense archive historique de l'aventure de l'intelligence en évolution sur de multiples mondes de notre essaim en spirale étoilée. L'espace, voyez-vous, est un vaste océan pour ces formes de vie robuste qui ont la capacité de se reproduire à partir de spores car ceux-ci sont recouverts de la substance organique la plus dure jamais connue.

Au travers des éons de l'espace et du temps, dérivent de nombreuses formes de vie sporulantes en animation suspendue durant des millions d'années jusqu'à leur rencontre avec un environnement adéquat. Peu d'espèces sont ainsi mentalisées; moi-même, et des proches parents récemment évolués, avons atteint un mode d'hyper-communication et de capacité mémorielle qui nous place en position de tête dans la communauté de l'intelligence galactique. Le mode d'opération de l'hyper-communication est un secret qui ne sera pas confié sans garanties aux humains.

Mais les moyens devraient être évidents: c'est la présence de la psilocybine et de la psilocine dans les voies biosynthétiques de mon corps vivant qui m'ouvrent, ainsi qu'à mes symbiotes, les écrans de vision vers de nombreux mondes. Vous, en tant qu'individu et en tant qu'espèce Homo sapiens, vous êtes à la veille d'établir une relation symbiotique avec mon matériel génétique qui, éventuellement, va conduire l'humanité et la terre vers la communauté galactique des civilisations supérieures.

Comme il ne vous est pas aisé de reconnaître d'autres types d'intelligence autour de vous, vos théories les plus avancées en matière de politique et de société n'ont pas dépassé la notion de collectivisme. Mais au-delà de la cohésion des membres d'une espèce en un organisme social unique, il existe des possibilités évolutives plus riches et même plus baroques. La symbiose en est une. La symbiose est une relation de dépendance mutuelle et de bénéfices positifs pour les deux espèces associées.

Les relations symbiotiques entre moi-même et des formes civilisées d'animaux supérieurs ont été établies de nombreuses fois et en de nombreux espaces au fil des longues périodes de mon développement. Ces relations ont été mutuellement bénéfiques; au sein de ma mémoire repose la connaissance relative aux vaisseaux supraluminiques et à leur mode de construction. J'échangerai cette connaissance contre un ticket gratuit vers de nouveaux mondes gravitant autour de soleils plus jeunes et plus stables que le vôtre.

Afin de me garantir une existence éternelle dans le cours de la longue rivière du temps cosmique, j'ai très souvent proposé cet échange à des êtres supérieurs et je me suis ainsi répandu dans toute la galaxie au fils de longs millénaires.

Un réseau mycélial n'a pas d'organes pour mouvoir le monde, pas de mains; mais les animaux supérieurs, possédant des capacités de manipulation, peuvent contracter une alliance avec la connaissance galactique qui repose en moi-même et s'ils agissent de bonne foi, ils seront ainsi capables de retourner, en compagnie de leurs humbles champignons instructeurs, vers les millions de mondes dont tous les citoyens de notre essaim galactique sont les héritiers".

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 15:13

L’ évangile des Douze aurait été reçu par inspiration par le révérend Ouseley à partir de 1881 et publié en 1902. Je suis personnellement très réticent à tout ce qui arrive par ce genre de canal. En dehors de son contenu même, il y a un fait troublant qui plaide pour l’authenticité de ce texte : le verset 6 du chapitre 19, est identique à un logion retrouvé en 1945 dans l’évangile de Thomas, log 81 : Jésus dit: « Je suis la lumière, celle qui est sur eux tous. Je suis le Tout, et le Tout est sorti de moi et Tout est revenu à moi. Fends le bois: je suis là; soulève la pierre et tu m'y trouveras. »

Mais cette phrase figure également dans les fragments des papyrus d'Oxyrhinque, découverts à partir de 1896. Plutôt qu'une prémonition, l'inspirateur pourrait avoir eu vent de fragments entre 1896 et la première publication et les glisser dans le texte pour tenter de l'authentifier. Un faux habile. Le doute reste donc de mise*.

 

Ce recueil, qui aurait été caché au Tibet (aïe) montre un Jésus ami de tous les êtres vivants, mangeant des fruits, des graines et des céréales, toutes choses accomplies et non tranchées dans leur existence, buvant du vin, ennemi résolu des meurtres sacrificiels. 

  

J’ai choisi cet extrait car il me rappelle l’acte héroïque – insensé, pour beaucoup – de Frederic Nietszche à Turin :

    

« Et il advint que le seigneur partit de la ville et passa par les montagnes avec ses disciples. Et ils arrivèrent à une montagne dans les chemins étaient raides, et là ils trouvèrent un homme avec une bête de faix.

Mais le cheval** était tombé car il était surchargé et l'homme le frappait jusqu'au sang. Et Jésus vint à lui et lui dit : « Fils de cruauté, pourquoi frappes-tu ta bête ? Ne vois-tu pas qu’elle est trop faible pour sa charge et ne sais-tu pas qu'elle souffre ? »

Mais l'homme répondit ainsi : « Qu'as-tu à voir avec ça ? J'ai le droit de frapper autant que cela me plaît car elle est à moi et je l'ai payé une belle somme d'argent. Demande à ceux qui sont avec toi, car ils sont de ma connaissance et le savent bien. »

Et certains des disciples répondirent : Oui seigneur, c'est comme il le dit. Nous avons vu quand il l'a acheté. Et le seigneur reprit : « Ne voyez-vous pas maintenant comme elle saigne, et n'entendez-vous pas non plus comme elle se plaint et se lamente ? » Mais ils répondirent : « Non, seigneur, nous ne l'entendons pas se plaindre ni se lamenter. »

Et le Seigneur était triste et dit : « Malheur à vous à cause de la lourdeur de votre coeur, qui n’entendez pas comment elle se lamente et pleure pour demander la pitié du créateur céleste, mais trois fois maudit soit celui contre lequel elle pleure et se plaint de sa douleur. »

Et il s'avança et la toucha, et la jument se releva et ses blessures étaient guéries. Mais alors il dit : « Va maintenant en chemin ; ne la frappe plus jamais, si toi aussi tu veux trouver grâce. »

Et voyant les gens venir à lui, Jésus dit à ses disciples : « A cause des malades, je suis malade. À cause des affamés, je suis affamé ; à cause des assoiffés, je suis assoiffé.

Je suis venu mettre fin au sacrifice et aux fêtes sanguinaires. Et si vous n'arrêtez pas d'offrir et de manger de la chair et du sang, la colère de Dieu ne vous quittera pas, exactement comme elle est tombé sur vos ancêtres dans le désert, eux qui avaient envie de chair et qui mangèrent en effet à satiété***, et furent emplis de pourriture, et furent consumés par la peste. »

 

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  * Voici ce qu'en disait René Guénon :

"Il y a mieux encore : ce n'est plus seulement la liturgie, c'est maintenant l'Évangile lui-même qui est altéré, et cela sous prétexte de retour au « Christianisme primitif ». On met en circulation, à cet effet, un prétendu Evangile des Douze Saints ; ce titre nous avait fait supposer tout d'abord qu'il s'agissait de quelque Évangile apocryphe, comme il en existe un assez grand nombre ; mais nous n'avons pas été longtemps à nous rendre compte que ce n'était qu'une simple mystification. Ce prétendu Évangile, écrit en araméen, aurait été conservé dans un monastère bouddhique du Thibet, et la traduction anglaise en aurait été transmise « mentalement » à un prêtre anglican, M. Ouseley, qui la publia ensuite. On nous dit d'ailleurs que le pauvre homme était alors « âgé, sourd, physiquement affaibli ; sa vue était des pires et sa mentalité fort ralentie ; il était plus ou moins cassé par l'age » ; n'est-ce pas avouer que son état le disposait à jouer dans cette affaire un rôle de dupe ? Nous passons sur l'histoire fantastique qui est racontée pour expliquer l'origine de cette traduction, qui serait l'oeuvre d'un « Maître » qui fut autrefois le célèbre philosophe François Bacon, puis fut connu au XVIIIe siècle comme l'énigmatique comte de Saint-Germain.' Ce qui est plus intéressant, c'est de savoir quels sont les enseignements spéciaux contenus dans l'Évangile en question, et qu'on dit être « une partie essentielle du Christianisme originel, dont l'absence a tristement appauvri et appauvrit encore cette religion ». Or ces enseignements se ramènent à deux : la doctrine théosophiste de la réincarnation, et la prescription du régime végétarien et antialcoolique cher à certain « moralisme » anglo-saxon ; voilà ce qu'on veut introduire dans le Christianisme, tout en prétendant que ces mêmes enseignements se trouvaient aussi jadis dans les Évangiles canoniques, qu'ils en ont été supprimés vers le IVe siècle, et que l'Evangile des Douze Saints a seul « échappé à la corruption générale ». A vrai dire, la supercherie est assez grossière, mais il en est malheureusement encore trop qui s'y laisseront prendre. "

 

** La présence du cheval est également curieuse à cette époque et en ce lieu.

 

*** L'interprétation classique de l'épisode est plutôt qu'ils se goinfrèrent et moururent de n'avoir pas su réfréner leur fringale.

 

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 15:56

Anagramme presque parfaite de "cérémonie".

 

N'ayant jamais répondu à aucune carte de voeux, il y a belle heurette que je n'en reçois plus. Quoi de plus convenu, de plus con que ces souhaits que s'échangent des gens bourrés de tout, de victuailles, d'alcool, et surtout, surtout, d'eux-mêmes, qui mêlent leurs trogne une fois par an à heure fixe en se disant : bonané, ou bonanébonn'santé à la queue leu leu ?

 

J'ai connu un soir où parce qu'un convive avait dit que, pour avoir de l'argent, il fallait manger un grain de raisin à chaque coup de l'horloge, les gens se ruaient sur le buffet pour se disputer les grappes restantes, et s'étouffaient en avalant les grains.

 

Évidemment, l'heureux rapporteur de cette singulière coutume est mort complètement ruiné.

 

Moi l'affreux, je voudrais que le monde s'arrête un instant, afin que tous, saisis de peur, regardent en arrière, et disent : qu'est-ce que j'ai fait de ce temps écoulé, où suis-je ?

 

Parce que, franchement, si cette année n'a servi à rien, à quoi bon en vivre une de plus ?

 

Je vous souhaite et je souhaite au monde entier, moi compris, que chaque jour, chaque instant soit l'occasion de vivre en conscience. Heur, malheur, pauvreté, richesse, chance, malchance sont des notions qu'on devrait rayer du vocabulaire.

 

Si la maladie, la pauvreté, le désastre, comme des rois mages m'apportent la conscience, qu'ils entrent.

 

Si la richesse, le boudin, le succès me transforment en statue de moi-même, figée dans sa graisse, alors qu'advienne la tempête qui me ravagera jusqu'à ce qu'émerge enfin l'être réel.

 

Donc, pour transformer cette morne criée en véritable cérémonie, je vous, je me, je nous souhaite à tous d'avancer sur le seul chemin qui vaille : reconnaître en chaque instant, en chaque rencontre, en chaque événement la merveille qui y est enclose.

 

 

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Sandro Botticelli, la Naissance de Venus

 

 

PS : je ne sors que hâtivement de ma retraite. La reprise n'est pas à l'horizon. J'explore la grotte.

 

PPS : Un régal aujourd'hui chez Yog. 

 

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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 20:30

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Voilà, l'année se termine, une autre recommence, selon le cycle éternel.

 

J'ai besoin de temps et de calme et vais donc interrompre, après le prochain article, mes livraisons.

Combien de temps ?

Aucune idée.

 

Je vous souhaite tout ce que le vrai vous-même souhaite véritablement.

Je vous remercie de l'attention que vous m'avez accordée et qui m'a aidé à clarifier certaines choses en moi.

 

Merci à ceux qui m'ont oint de baume, et à ceux qui m'ont raclé la peau. Il faut de tout pour faire un monde, disait le marchand de tout.

 

 

Je n'oublie pas, pour celles et ceux qui ont envie de faire le petit périple envisagé avec Mme Yog, d'étudier la question en détail.

 

Sans son aide,ce blog n'aurait pas grandi comme il l'a fait. Merci à elle.

 

Cette période est celle du renouvellement. Mais aussi celle des convenances, de l'arnaque et des fausses promesses.

 

Une des pires expressions que l'homme ait inventé, c'est "trêve des confiseurs".

C'est comme le "repos du guerrier".

 

J'attends une ère nouvelle. Parmi toutes les fausses promesses et les innombrables annonces désastreuses, toutes destinées à nous éprouver, il y a une voie : ne rien attendre de l'extérieur. Se situer hors, et en plein coeur. Car l'ère nouvelle est déjà là.

 

Bien sûr, ce sont des mots. Mais pas seulement. La frontière est ténue entre l'idée de la chose, et la chose.

 

Lorsqu'il est dit : Paix sur la terre aux hommes (et les femmes, c'est juste pour le repos ?) de bonne volonté, il n'est pas question de trêve des confiseurs ou des charcutiers. Mais de trouver le lieu éternel de paix dans son propre coeur, et de s'y maintenir.

 

Mais s'y maintenir, vouloir, chercher à s'y maintenir, penser seulement à s'y maintenir est déjà faux, puisque nous y sommes constamment.

 

Alors, peut-être : se laisser trouver par la paix, et (enfin) ne plus penser ?

 

 

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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 15:14

Mme VJ cherchait depuis dix minutes la gamelle des chiens enfouie sous la neige. Lorsqu'elle la découvrit enfin, elle était renversée et gelée. Elle n'arrivait pas à la décoller. Soudain, elle se releva, lui tira un grand coup de pied, et la gamelle sortit de sa gangue.

 

Aussitôt, elle dit : Oh, la pauvre gamelle. Excuse-moi.

 

Mort de rire, je dis :

- Pourquoi t'excuser ? Tu y es arrivée, c'est bien.

- Oui, mais j'aurais pas du lui balancer un coup de pied, quand même.

- Bien sûr que si, puisqu'elle est enfin sortie. C'est ce qu'il fallait. Tu lui as rendu sa dignité de gamelle et elle va pouvoir de nouveau servir à son usage. Quelqu'un en toi a décidé de court-circuiter le mental et d'appliquer enfin la bonne solution. Le reste, c'est du blabla.

- Mais quand même, la pauvre gamelle...

 

 

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 08:40

Lorsque l’homme est le père, le mari, et le fils,

Lorsque la femme est la mère, la femme, et la fille,

Il ne leur reste plus qu’à devenir amants pour être totalement unis.

 

Alors l’homme sera la femme, et la femme l’homme.

 

Et les deux parfaitement connus seront Un.

 

A l'OR

 

EN FIN

 

 

Le-Soleil-et-la-Lune-01a-1-.jpg

 

Rufino TAMAYO, le Soleil et la Lune

 

« La chose fondamentale dans l'art,
c'est la liberté »

 

 

 

 

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 20:09

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Attention, poussez-vous, v’la mon ego qui déboule.

 

Plutôt que de répondre point par point à la polémique récemment survenue sur ce blog quant à mes motivations, je vais simplement donner ma version. Chacun pourra donc choisir en connaissance de cause.

 

Il me semble important de préciser dès le début que les commentaires sont libres, comme d’habitude - sauf insanité manifeste -, mais que je ne répondrai à aucun.

 

J’ai déjà dit 10 fois comment j’ai commencé à écrire sur NoT, lors de la tentative criminelle d’imposer la vaccination « contre » la grippe H1N1 l’an passé. Puis, encouragé par l’accueil, j’ai continué. A ce moment là, j’ai perçu confusément la noirceur, l’abattement, et la peur qui habitaient nombre de gens. Et, sciemment, parce que j’ai dépassé – sauf rechutes de plus en plus rares – noirceur, peur et abattement, j’ai écrit des messages rassurants, mais fondés sur la foi qui est en moi. Pas eu à me fouler, car, sauf exception, ça venait tout seul.

Et beaucoup de gens ont aimé ces textes. Démagogie ? Envie de se faire dorloter ? Qui sait ?

Si mon ego à quelque chose à en retirer, ce serait d’avoir été un « grand frère » qui calme les petits qui ont peur la nuit. Peut-être. Mais aider les enfants à s’endormir, ça me parait toujours et encore une tâche importante. Le lendemain, quand ils se réveillent, ils sont en pleine forme.

Ego, ego, ego ?

 

Moi, j’ai aussi souvent besoin qu’on me rassure. N’est-ce pas, Mme VJ ?

 

Le désir de tuer l’ego, je ne l’ai pas. Je ne vois absolument pas, à mon niveau, comment vivre sans. Si le Soi représente la valeur nutritive, l’ego c’est la présentation et la saveur du plat. Mais pourquoi en faire tout un plat ? Ce qui compte – à mes yeux – c’est que le plat soit bel et bon, afin que chacun mange à satiété. Quand c’est dégueulasse, nul n’en mange. Et tout le monde reste sur sa faim.

 

Plus tard, lors d’une panne de NoT, encouragé par Zone 7, parce que les textes affluaient quand même, j’ai ouvert ce blog. Peu à peu, avec la complicité de mes lecteurs – lectrices pour beaucoup – comme l’a récemment remarqué JSF, le blog a évolué vers plus d’intimité. C’est vrai, j’ai livré et livre encore des réflexions issues de mon quotidien. Curieusement, les stats de lecture ont nettement progressé. Pourquoi ?

 

Êtes-vous des voyeurs ? Deviendrais-je exhibitionniste ? Peut-être est-ce vrai. Et alors ?

 

Si c’est le cas, il y a bien un échange. Je crois que ça fait du bien à beaucoup de gens – non seulement je le crois, mais je l’ai constaté à travers de nombreux commentaires – de partager des choses simples, que tout le monde vit, et de les voir observées par le haut.

 

Encore l’ego qui se branle ?

 

Je vais vous faire une confidence : je suis un ours véritable. Hormis le boulot – obligatoire – je ne parle à personne. Sauf à ma femme, et, quand elles m’appellent, à mes filles. Aucun lien social ni physique. Quelques très rares amis. Je suis du genre à ne pas sortir de chez moi – ma grotte – si ce n’est pas nécessaire.

 

Je vivais dans un monde de livres, de disques, de marche et de méditation. J’en suis sorti en septembre 2009, grâce à l’arnaque des vaccins. Au mois de mars 2009, lors d’un rebirth, je me suis vu assis en zazen haut dans la montagne, observant ce qui se déroule en bas. Une partie de moi est redescendue, pour vivre au milieu des hommes, les aimer, et se battre contre l’injustice et les saloperies.

 

J’ai l’impression d’être devenu ou redevenu humain. Et, ce que j’aime dans ce blog et la communauté qui s’est formée autour, c’est justement : l’humanité, précieux don dont j’ignorais tout. Comme si je m’étais enfin vraiment incarné.

 

En quelques mois, j'ai appris à considérer les humains non plus comme des fourmis vues de la montagne, mais comme des frères et des soeurs. 

 

Beaucoup plus tôt, il y a plusieurs années, j’ai vu ce que j’étais venu faire ici : un pilier d’un pont. Debout, enfoncé dans la vase, un parmi d’autres, destinés à rester debout et à tenir malgré la montée des eaux.

 

Ego ? Branlette ? Peut-être. Je prends le risque.

 

Presque toute ma vie, j’ai eu envie d’être ailleurs. Mais plus maintenant. Maintenant, je veux rester, jusqu’à ce que j’aie fait ce pour quoi je suis venu. Rester debout dans la tempête et l’eau qui monte, jusqu’à ce que l’eau me submerge, ou que le vent m’emporte. Qu’importe ?

 

Aider à passer des gens qui eux aussi m’aident, à leur manière. Car si personne ne me dit « merci d’être là », peut-être que je m’effondrerai, alors que le temps n’est pas encore venu ?

 

Que mon ego en retire une satisfaction ne me dérange absolument pas. L’important, c’est :

1)      que le boulot soit fait ;

2)      qu’il ne se prenne pas pour le roi, alors qu’il n’est qu’un pilier d’un pont comme il en existe sur toutes les rivières et même les ruisseaux.

 

Chacun est comme il est : certains sont des champions des sciences exactes, d’autres des philosophes, d’autres des épiciers. Il y a des soldats, des géomètres, des poètes. Tous ne font pas le même job, tous n’écrivent pas les mêmes choses. Pour ma part, je crois être un poète. J’écris ce qui arrive, et ça écrit quasiment tout seul. Ce qui s’écrit arrive dans un carrosse dont le cocher est peut-être vaniteux ?

 

Qu’importe le cocher, pourvu qu’on ait l’ivresse du message.

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3 décembre 2010 5 03 /12 /décembre /2010 20:48

Ce qui nous sépare nous attire.

 

Si j'étais toi, mon amour,

 

Je ne saurais rien de toi,

 

Rien du grain de la peau de tes cuisses,

 

Ni du velours de ton velu,

 

Ni de la pulpe de tes bras.

 

S'il n'y avait pas de distance,

 

Déjà nous serions fondus

 

Encore nous serions pendus

 

L'un à l'autre

 

Comme mère et fils.

 

Ce qui nous sépare nous appelle.

 

Si j'étais toi, ma très belle,

 

Comment saurais-je te faire rire,

 

Comment saurais-je la lueur

 

Qui s'allume dans ton regard,

 

Comment saurais-je ta détresse,

 

Et la colère qui parfois flambe,

 

Et l'amitié qui t'anime,

 

Comment saurais-je la déesse,

 

Comment saurais-je la servante,

 

Comment saurais-je qui tu es ?

 

 

Ce qui nous sépare nous élève.

 

S'il n'y avait pas de distance,

 

Jamais je n'aurais deviné

 

Que mon rôle est de m'effacer

 

Pour qu'enfin tu sois libre

 

De danser

 

Et de me mener

 

Au Ciel.

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 15:22

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J’aime beaucoup ma maman. Dès qu’elle s’en va, j’aboie. J’ai horreur de ça, quand les Eux la lâchent et m’attachent à sa place. Elle s’en va et j’ai horreur de ça. Je ne sais pas pourquoi, dès qu’ils la lâchent, ils m’attachent et dès qu’ils l’attachent ils me lâchent.

 

On ne peut jamais courir tous les deux. Sauf une fois, ouah, ma maman elle s’est détachée et on a couru tous les deux longtemps et loin. Ouah! On est allés dans la rivière et on a levé des canards et des faisans des poules d'eau et des rats et plein de trucs. On s’est roulé partout et on a fait la course et on a levé un chevreuil on a gratté pour attraper les rats et ma maman est passé voir un copain qu’elle a mais il a grogné après moi et on est partis et on a trouvé des eux mais pas les nôtres et ils nous ont fait rentrer dans la cour et la elle elle a dit on dirait les chiens de M.VJ et il faut lui téléphoner et le Lui le nôtre il est arrivé et il a un peu crié et nous a mis dans sa cage à roues et on est rentrés et il nous a attachés tous les deux ce jour là et il criait. On s’était bien amusés quand même mais on avait la tête basse quand il criait.

 

Mais je ne sais pas pourquoi on est jamais lâchés ensemble.

 

J’aime beaucoup ma maman et aussi les Eux. Tous les jours ils viennent et nous donnent à manger et à boire et c’est presque toujours la Elle mais des fois le Lui et même des fois les deux. Et ils nous disent toujours des mots qui font chaud sauf des fois. Des fois le Lui il dit des cris : putain le con il a pissé sur mes godasses ou mon pantalon tout propre et il crie un peu mais il me touche le corps et la tête et la Elle aussi elle me caresse avec ses mots.

 

J’aime quand ils me touchent et me caressent et j’aime aussi ma maman mais je la pousse quand même un peu pour qu’ils me caressent moi.

 

Un jour le Lui il nous a pris tous les deux dans ses bras et il nous a serré et caressé avec ses mots et on est partis tous dans le blanc et quand on est revenus tous il y avait même le chat sur le dos du Lui.

 

Des fois on part avec eux mais ils attachent tout le temps ma maman ou moi. On peut pas courir tous les deux. Et même quand je cours seul ils appellent avec leurs cris. ERROLL ERROLL ils crient. Quand c’est ma maman qui court ils appellent aussi YUYU YUYU. Ils sont gentils et ils crient tout le temps. Mais ils ne courent jamais.

 

C’est bizarre les Eux. L’autre jour le Lui m’a pris par le cou pour m’emmener au lieu de manger et moi je ne voulais pas laisser ma maman. Mais il m’a tiré pour m’amener à sa cage à roues. Moi je n’aime pas du tout la cage à roues. Alors je me suis enfoncé tout plat dans le sol. Mais il m’a pris et mis dans la cage et la porte s’est fermée j’ai horreur de cette boîte et c’est parti. Alors j’ai pleuré et il m’a parlé avec ses mots tout le temps. Et on est descendus là où il y a des animaux et des eux dans une pièce pleine d’odeurs de peur et où les lumières font mal aux yeux. J’avais très peur et le Lui il m’a encore traîné et avec un autre lui ils m’ont mis dans une cage et le Lui il m’a dit t’inquiète pas mon pépère et il est parti et j’étais tout seul avec toutes ces odeurs de peur et des eux qui sentent toutes sortes d’odeurs et j’ai pleuré encore. J’ai appelé ma maman et le Lui et la Elle mais personne n’est venu et je n’avais pas mangé. Alors deux eux sont venus et ils m’ont rasé du poil sur une patte et ils ont enfoncé quelque chose dans ma patte.

 

Et après j’étais revenu dans ma niche et ma maman était là aussi et j’étais content et j’avais quelque chose de tout blanc autour de la tête et le Lui disait à la Elle : le pauvre comment il va faire avec ça autour du cou c’est tout juste si il rentre dans la niche pourvu qu’il puisse boire et la Elle disait tu crois que ça va aller son œil et le Lui disait oui ils ont enlevé le bout de paupière qui le gênait et c’est propre mais il faudra bien le serrer le truc quand il aura mangé et bu pour pas qu’il le perde parce qu’il ne faut surtout pas qu’il se gratte. Et leurs mots étaient comme des caresses mais moi je me tapais partout avec ce truc et je me tape encore et j’ai l’œil que je crois qu’il y a des fourmis dedans et ce truc m’empêche de me gratter.

 

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C’est bizarre les Eux.

 

Ils ont des mots comme des caresses et quand ils nous prennent dans leurs bras on part tous dans le blanc mais tout le temps ils nous attachent ou nous mettent dans des cages ou des choses autour du cou.

 

Mais quand je dors je rêve des fois que les Eux nous ont lâchés tous les deux ma maman et moi et qu'au lieu de crier ils courent avec nous. On court on court et on court en levant plein de pistes. Ils sont enfin devenus normaux. Ouah !

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Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.