Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 décembre 2013 5 27 /12 /décembre /2013 11:11

Elle sortait juste de l'école d'infirmières, à dix-neuf ans. C'était son premier stage.

 

Depuis deux ans qu'elle était partie de chez ses parents qui ne comprenaient rien à rien, elle vivait avec et chez un vieillard de 35 ans qui ne foutait rien, dormait jusqu'à midi en attendant qu'elle apporte le déjeuner et cherchait la Lumière.

 

Elle y croyait très fort. Chaque soir, après qu'elle ait fait la vaisselle et mis un peu d'ordre dans l'appartement, tous les deux appelaient sur eux la Lumière, sur eux et sur le monde, ce putain de monde qui ne tourne pas rond et vit dans le noir.

 

Parfois, il lui arrivait d'appeler la Lumière sur ses parents, qui vivaient eux aussi dans le noir et ne comprenaient rien à rien.

 

Ce soir là, c'était son premier poste. Contente, contente. Deux ans à apprendre la prise en charge des patients, les soins, l'hygiène, les gestes de confort et d'apaisement, elle était prête, et si désireuse d'apporter la Lumière !

 

Elle dansait d'un pied sur l'autre derrière l'infirmière de garde lorsqu'on amena le client.

 

Bien amoché. Sale trogne, bien esquintée.

 

Elle suivit le cortège jusqu'à la chambre, aida à tout, pleine de lumière. L'autre grognait.

 

Il y eut ensuite plusieurs entrées, où elle fit ce qu'elle put.

 

A 2 heures du matin, l'infirmière débordée l'envoya dans la chambre de l'amoché, lui faire une piqûre. Elle a l'air bien, cette petite, elle saura faire.

 

Gentille, elle n'alluma pas le plafonnier. L'autre geignait un peu.

 

Je vais vous faire une petite piqûre, ça ne fait même pas mal,  vous ne sentirez rien.  

 

L'autre commençait à s'agiter. Un grand garçon comme vous, n'ayez pas peur, dit-elle en saisissant son poignet fortement musclé et poilu.  

 

Un peu fébrile, elle localisa la veine, y planta l'aiguille d'un coup et y injecta le produit en psalmodiant : Reçois la Lumière, mon frère, reçois la Lumière !

 

L'amoché commença à frémir, à trembler violemment puis à faire d'horribles sauts de carpe sur le lit étroit. Ses plaintes devinrent un gémissement, puis un cri insoutenable qui tira de leur somnolence le personnel hospitalier et les malades qui, terrifiés, crurent arrivée l'heure du Jugement.

 

Lorsque les instances médicales, la direction et la police furent sur place, la petite, choquée, mise sous sédatifs fut emmenée à fin d'interrogatoire ultérieur. Elle balbutiait : la lumière, la lumière...

 

A l'inspecteur qui demandait l'identité du défunt, carbonisé dans les décombres fumants du lit, l'infirmière ulcérée d'avoir fait confiance à cette petite dinde chaussa ses lunettes et répondit, butant sur les lettres du patronyme : Monsieur... Angelo SHAITAN, monsieur l'Inspecteur.

Partager cet article
Repost0
26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 16:29
Partager cet article
Repost0
26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 16:13

pierres 06082009 022

 

 

Ma chère Maman d’en Haut, 

 

 

Depuis toutes ces années, je t’écris enfin.

 

Après le parachutage, il m’a fallu beaucoup de temps pour me souvenir. Et encore, certains points sont encore un peu flous et incertains.

 

Tu comprendras bien sûr qu’il est préférable de dire le moins possible, mais j’ai retrouvé quelques uns de mes camarades. Parfois on se reconnaît tout de suite, parfois c’est plus difficile. Je crois qu’il y a eu plusieurs équipes. On appelle ça des cigognes, ou des vols. Il y en a eu plusieurs, avant le mien, et après. Ici la perception est très limitée, et les hommes organisent tout en tranches. L’instant unique n’existe pas, ou alors c’est très difficile d’y entrer. Même pour nous, c’est presque impossible. Moi, j’y suis parvenu vraiment une fois, deux fois peut-être, c’est tout, tu t’en souviens. Je sais que pour toi, ce sera difficile à comprendre, quoi que ton intelligence soit profonde et englobe bien des choses. Sûrement que tu sais déjà tout. Ici l’instant est découpé en fractions dont certaines sont dans notre dos, et d’autres devant nous. Les hommes croient que ce qui est dans leur dos est connu et mort, et que ce qui est devant leurs yeux n’est pas encore, et qu’on ne peut pas le connaître. Un jour, j’ai essayé de dire qu’au contraire, pour avancer, il fallait s’efforcer de mettre ses pas dans les traces que nous avons laissées en venant, en changeant tout au retour, mais personne n’a compris. Certains même se sont moqués de moi.

 

Plusieurs de nos camarades se sont éloignés et ont disparu dans les vagues de la mer, et nous ne les avons pas revus. Tu sais à quel point l’obscurité a envahi ce monde. C’est la raison pour laquelle nous sommes ici, bien sûr.

 

Je n’ai pas pu t’écrire jusque là, parce que j’avais tout oublié. Maintenant, la mémoire me revient des choses d’avant, mais il m’a fallu plus de trente ans pour commencer à me souvenir. Vingt autres pour reconstruire. Plus exactement, au début, je me rappelais tout. Jusque vers onze ou douze ans. Mais soudain l’oubli a tout englouti. Ils ont découpé le temps, ils ont aussi découpé les êtres. Vers 14 ou 15 ans (ça ne te dit rien, mais imagine qu’ils ont coupé l’existence en 4 temps. Cet âge est le milieu du premier temps), je me suis soudain trouvé nu, saignant, privé d’une moitié de moi, sans que je m’en sois aperçu plus tôt. Imagine qu’on te coupe en deux, et que tu doives trouver quand même ton équilibre ! C’est ce qui est le fait de tous, ici, et on vit dans un hurlement permanent. Moi aussi, j’ai hurlé, pendant longtemps. Tous essaient avec frénésie de rassembler leurs moitiés, mais quand ce n’est pas la bonne, ça fait encore plus mal que d’être seul. On rencontre partout des moitiés mortes de faim ou de souffrance, c’est horrible. Ou d’autres qui sont grotesques et font peine à voir tant elles sont dépareillées.

 

Mais rassure-toi, J’ai retrouvé ma moitié. C’est rare, je crois, et c’est vraiment bien, car ça m’a beaucoup aidé à me souvenir de ma tâche. Nous sommes presque Un à nouveau, comme Vous.

 

Depuis que je me souviens, j’ai retrouvé quelques uns de nos anciens, et ils m’ont aidé, comme moi maintenant je commence à être un ancien, et je fais tout ce que je peux pour les jeunes, ceux qui arrivent. Nous nous donnons tous totalement à notre tâche, et tous les uns aux autres. Cependant, nous sommes dans un monde de murs, de cloisons, de séparation, et ici, même les esprits les plus ouverts et les plus puissants peuvent parfois éprouver des difficultés à communier.

 

Comme tu le sais, l’esprit de ce monde a tout corrompu. Partout où régnaient la lumière, l’amour, la liberté, le rire, la joie, la danse, il a construit des murs. Les murs couvrent tout, et la lumière n’entre plus nulle part. Même la lumière du soleil est voilée. Les hommes et les femmes s’éloignent tous sans cesse les uns des autres, et ce qui devrait être une seule montagne est maintenant comme des milliards de grains de sable. Comme les hommes pleurent de malheur, il a inventé des espèces d’amour, de rire, de danse, complètement artificiels, privés d’amour. De l’amour sans amour, du rire plein de cruauté, de la danse sans joie, c’est difficile à décrire, difficile à croire, mais il y est parvenu. Et cette fausse communion a lieu dans un vacarme indescriptible. Il l’appelle communication. Tu vois, c’est presque le même mot, et l’exact opposé. C’est dire comme il est subtil. Et les humains qui ont perdu le silence et toute la beauté du silence et de la communion aiment sans joie, rient sans amour et dansent des danses de loups furieux, se mordant les uns les autres.

 

 Alors, comme maintenant j’ai repris connaissance et retrouvé mon programme, je creuse, je renverse, je défonce les murs, et j’appelle à la guerre, la guerre de la lumière, de l’amour, et de la joie. Je n’ai jamais été aussi heureux dans ce monde que depuis que je peux enfin faire ce pour quoi j’ai été envoyé : ouvrir des portes et des fenêtres, redonner du sens, rapprocher, relier. C’était la première partie du programme. Si tu as eu des nouvelles de moi par d’autres qui sont remontés, tu sais que j’ai eu très peur, au début. Rassure-toi, c’est fini. Et depuis que je n’ai plus peur, je fais du super boulot. Ca ne plaît pas à tout le monde, et beaucoup de ceux qui dorment peuvent être dangereux, car souvent leur plus cher désir est de rester là, dans ce monde sans feu. Parfois, le découragement me prend, et je me demande si on pourra ramener tout le monde. C’est pourquoi on a vraiment besoin de vous, et de plus en plus. Bien sûr, on peut être pris n’importe quand, et si ça m’arrivait, j’espère que mon programme tiendra. Mais j’ai bon espoir. Mieux, si j’ai pu avoir des doutes, je n’en ai plus : on ira au bout. La guerre est dure, comme toutes les guerres, et cette fois ci l’ennemi se bat pour sa survie, même s’il se donne les apparences du vainqueur. Il a un système de propagande, d’endormissement et d’effacement des mémoires stupéfiant, mais peu à peu, chaque jour, les nôtres s’éveillent, se souviennent et se lèvent. Et plus il y en a qui ouvrent les yeux, plus la joie circule et plus nos cœurs deviennent vaillants. Nous sommes minuscules, mais Vous Êtes immenses, et c’est Vous qui vivez en nous.

 

Toi qui ignores ce qu’est le doute, sache qu’ici, nous ne sommes jamais assurés de rien. Et c’est très difficile. Même Ta présence parfois m’a été presque perdue, effacée, et je ne savais plus si vraiment, j’étais de toi, et même si tu Etais vraiment, et si je ne rêvais pas, comme tant d’autres. Tu vois comme c’est dur, parfois. Chacun de nous fait ce qu’il peut pour rassurer et porter ceux qui trébuchent, comme les anciens l’ont fait pour nous. Et c’est cette aide qui jaillit de notre cœur qui nous permet le plus souvent de nous souvenir de notre tâche. Garder Votre lumière sur la terre des hommes, jusqu’à Votre retour. Garder l’Amour même dans les flammes, être le Don, comme Vous Êtes le Don. Nous sommes la base.

 

Je ne sais pas combien de cigognes sont passées, ni s’il en passe encore, et ça vaut mieux. De ce point de vue, moins on en sait, et mieux c’est. Si mes petits frères et mes petites sœurs sont descendus aussi, on se reconnaîtra. Tu seras heureuse de savoir que même si je n’en parle à personne, j’ai retrouvé aussi la mémoire de mon deuxième programme.

 

Envoyez nous tout l’amour que vous pouvez,  encore et encore. Bien sûr, c’est ce que vous faites sans cesse, sinon, nul ne nous n’aurait pu s’éveiller, mais je vous en prie du fond de mon cœur, comme nous l’avons appris, versez sur nous et sur ce monde des tonnes et des tonnes d’amour, car sans vous, nous ne sommes rien, ici.

 

Je suis fier d’être là, je suis fier du travail qu’on fait, et je sais que vous aussi, êtes fier et heureux de ce qui se passe. Je suis heureux d’être là.

 

J’essaierai de te ramener à mon retour les plus belles images de précieux diamant que j’aurai trouvées.

 

J’espère tenir jusqu’au bout, parce que je voudrais vraiment voir le retour de la lumière de Dieu sur cette terre. Je te serre sur mon cœur. Aidez-nous.

 

 

Ton fils qui t’aime.

Partager cet article
Repost0
26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 10:00
Attention, le spectacle dure 1 h 24.
Fainéants s'abstenir.
Attachez vos ceintures,    
éteignez les cigarettes électroniques,
coulez vous dans votre niche,
le son à fond.
 
Il est né,le divin enfant.
En Iran, c'est con.
De la pure provoc.
 
En plus, elle a appris le vulgaire dialecte yanki,
sûrement une espionne.
 
Mais que font la CIA et Jéhovah ?
 
Pas la peine d'avoir des drones, ma parole.
   
 
       
Partager cet article
Repost0
25 décembre 2013 3 25 /12 /décembre /2013 11:11
         
Que c'est beau, la musique d'Agustin Barrios, et quel drôle de bonhomme, qui vivait deux vies, à la face des         hommes, la sienne et celle d'un mythique chef amazonien du XVIème siècle, Mangoré, au point qu'il s'habillait en grande tenue pour ses spectacles.
 
Helios, du BBB a cherché des biographies en anglais (le ouèbe français étant faiblard), mais n'a pas trouvé grand chose sur cette double vie. Merci pour ta recherche, remettez-vous bien de la tempête :
 

 

Agustin Barrios Mangore

"Agustin Barrios Mangore – considéré par certains comme l'un des plus grands musiciens de guitare classique de tous les temps..."

Il est aujourd'hui le musicien paraguayen le plus reconnu de l'histoire. Il n'en fut pas toujours ainsi, pourtant, et grâce aux musiciens célèbres qui interprètent sa musique, il est redevenu aujourd'hui le favori. Le joueur de guitare classique le plus renommé au monde, John Williams, a dit de Mangore :

"Je pense qu'il est le plus grand compositeur pour guitare de nous tous, en d'autres mots, un guitariste qui a écrit de la musique pour guitare. Il sentait vraiment comment donner forme...on ne pense jamais que ses morceaux sont trop longs ou trop courts et sur le plan mélodique ses partitions se rejoignent...ce n'était jamais simplement une petite idée intelligente, une mélodie vous emmène souvent vers une autre partie de mélodie presque comme le faisait le plus grand guitariste de jazz, Django Rheinhardt".

Né à San Juan en 1885 (Paraguay), Agustin Barrios faisait partie d'une famille de 8 enfants. Ses deux parents étaient musiciens et sa mère une bonne guitariste. Après avoir étudié très tôt les maîtres guitaristes : Sor, Aguado et Tarrega avec son professeur Gustavo Escalda, il fut considéré comme un enfant prodige à 13 ans.

Mangore a même excellé dans d'autres domaines comme la poésie et la calligraphie pendait son passage au Collège National d'Asunçion en tant que l'un des plus jeunes étudiants universitaires de l'histoire du Paraguay. Il parlait plusieurs langues et il a également étudié les mathématiques et la philosophie. Il pensait par ailleurs que sa famille l'avait éduqué à un âge précoce qui empêchait un divorce entre l'artiste et sa culture. Il croyait fermement que pour être un artiste légitime, il fallait être immergé dans la culture moderne.

On pourrait dire de Barrios qu'il avait un comportement curieux, limite excentrique, à la fin de sa vie. Il prit le nom d'un célèbre chef indien et se mit à paraître en costume indien. Dans l'un de ses poèmes, il décrivit comment il fut choisi pour être..."Nitsuga Mangore, le "Paganini de la guitare" par "Tupa, l'esprit suprême et protecteur de mon peuple". Cette façon de faire était presque la réminiscence de yogis mystiques qui "accordent la shakti" sur un élu pour perpétuer la lignée mais qui engage aussi à un but spécial, souvent la guérison, pendant le séjour sur terre. Il est évident que cette mission spéciale était la musique mais principalement la guitare.

Barrions composa plus de trois cents morceaux pour guitare, dont un grand nombre était ceux d'un virtuose. Il se produisit aussi dans toute l'Amérique du sud et même en Europe. Il fut largement accepté et respecté bien que le grand Segovia ait dit qu'il ne s'intéressait pas à grand-chose en dehors de La Cathédrale. Ce qui a pu nuire à sa réputation à l'époque, Segovia étant considéré comme une sorte de demi-dieu. L'histoire l'a heureusement jugé comme étant un interprète de qualité, mais, plus important, comme un compositeur du plus haut niveau.

Mangore mourut à un âge relativement jeune, 59 ans, au Salvador après être devenu l'ombre de lui-même (en raison de maladie cardiaque). Pour s'en sortir, il s'est remis à enseigner et à faire quelques modestes représentations. Cela mis à part, il est adoré, et même révéré par le Paraguay comme l'un de ses plus grands héros musicaux. C'est tout à fait mérité !

 

 

Lien : http://www.learnclassicalguitar.com/mangore.html

***************

Un extrait d'un blog consacré à Barrios (http://chief-nitsuga.blogspot.fr/2007/06/religious-and-cultural-influences-in.html)

Croyances de Barrios (interview de 1931) :

 

"Malgré une stricte éducation religieuse, mon panthéisme de départ m'a orienté en direction de la théosophie, les concepts les plus humains, les plus rationnels et les plus philosophiques. Je crois aux lois immuables de la Nature. Et l'Humanité et le Bien imprègnent mon esprit en tant que finalité éthique de toute existence."

Un autre article du même blog (http://chief-nitsuga.blogspot.fr/2007/05/barrios-as-messenger-of-guaran-race.html)

Barrios comme messager de la race Guarani

Étant lui-même d'origine guarani (population indigène du Paraguay), Barrios commença, de 1930 à sa mort, à se faire connaître sous le nom de Agustin Barrios Mangoré (chef Nitsuga). La même année naquit une nouvelle personnalité de Barrios, Cacique Nitsuga Mangoré, le "messager de la race guarani".

Désabusé par son succès, Barrios développa cette personnalité pour attirer une plus grande audience et en même temps honorer ses ancêtres. Durant cet épisode de représentations par le chef Nitsuga, Barrios s'habillait avec le costume tribal des guaranis.

Mangoré était emprunté à la figure historique du chef Mangoré, qui dirigeait le peuple Timbues, aux environs de 1528.

****************

Sur ce site, des photos de lui :

http://jane1909.wordpress.com/2010/08/19/agustin-barrios-mangore/

 

*****************

Conclusion, je n'ai trouvé nulle part l'idée de réincarnation, peut-être que ceux qui se sont penchés sur le cas Barrios ont trouvé l'idée ridicule ?

Un blog (en anglais) avec un spécialiste de la guitare et beaucoup de vidéos musicales :

http://themusicsalon.blogspot.fr/

Ana Vidovic, qu'elle joue bien,
quelle beauté, quelle classe, aussi, que le monde est plein de beauté jusqu'à la gueule, incroyable.
 
Que vaut la crasse, face à ça ?
 
 
 
 
Partager cet article
Repost0
25 décembre 2013 3 25 /12 /décembre /2013 01:13

gravelines-2010-157.jpg

Partager cet article
Repost0
24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 19:19

Merde, faites vous un cadeau, quand même ! Passque vous l'valez bien, ma parole.  

 

Ma première proposition : un humour dévastateur, une poésie sans rivale, une légèreté exceptionnelle, le swing éternel,servis par un saltimbanque irritant (je le ressens comme cela parfois/souvent) mais vraiment fondu dans le personnage, un album (public) d'une rare perfection :

 

http://www.amazon.fr/Higelin-Enchante-Tr%C3%A9net-Jacques/dp/B000A2AD6E/ref=sr_1_1?s=music&ie=UTF8&qid=1387572866&sr=1-1&keywords=higelin+trenet

 

Prix de revient : 7.99 €, bonheur assuré.

 

M'en direz des nouvelles, j'espère.

 

J'en ai d'autres, si ça ne convenait pas, ce bijou, par exemple : http://www.amazon.fr/Conf%C3%A9rence-presse-Louiss-Michel-Petrucciani/dp/B000024JPX/ref=sr_1_7?s=music&ie=UTF8&qid=1387574369&sr=1-7&keywords=eddy+louiss

 

Et l'unique Mona, qui a ébloui Rezvani : http://www.amazon.fr/Tant%C3%B4t-Rouge-Bleu-Mona-Heftre/dp/B000050A7V/ref=sr_1_1?s=music&ie=UTF8&qid=1387574627&sr=1-1&keywords=mona+heftre

 

 

Moi si je s'rais vous, je prendrais les trois, sanzéziter. Trois très très beaux disques, à petits prix.

 

Dites au père Noël de mettre ça sur mon compte, je paierai en arrivant.  

Partager cet article
Repost0
24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 19:07

D'abord, merci pour tous les commentaires auxquels je ne réponds pas en ce moment, mais que je lis régulièrement avec plaisir.

 

Dans le lot, l'un détonne. C'est agressif et un peu primaire, mais ça ne justifie pas la poubelle (dont je n'use heureusement presque jamais). J'ai eu tour à tour un peu de surprise, puis un peu de désagrément (bouhou, tout le monde m'aime pas), puis de l'indifférence, puis envie d'y répondre ce qui suit.

 

Vivre caché ça vous va bien : c'est ce que conseille la sagesse populaire, et ça me va bien, je vous remercie.

 

Pas si caché, quand même : je travaille, et mon métier m'expose à de nombreuses agressions, dont je me repose dans ma cachette. Je n'aime pas le vacarme, la foule, ni l'ambiance urbaine.

 

et c'est tout ce à quoi vous êtes bon : affirmation réductrice (j'en parle plus bas) totalement gratuite, sans fondement. Vous n'en savez strictement rien. Premier dérapage.

 

Vous n'êtes qu'un sale petit bourgeois emmuré dans sa tour de lâcheté et qui s'emmerde : vous ne faites pas de fautes d'ortographe, je suppose donc que vous avez un peu lu. Vous devriez donc avoir entendu parler, ne serait-ce qu'un peu, du mécanisme de la projection, qui consiste à extérioriser ce qui nous blesse en nous-même, ce qu'on peine à assumer, et dont il est plus commode d'accuser l'autre et de celui de la réduction, qui consiste à rapetisser artificiellement ce qu'on ne peut concevoir dans sa totalité.

 

Il y a dans cette phrase un magnifique exemple de ces deux mécanismes. Je vous concède que je suis un bourgeois. Qu'y puis-je ? Mon milieu de naissance et mon niveau de vie me situent dans la classe moyenne. Mais me réduire à cela est la preuve que vous raisonnez par catégories, ce qui démontre un déficit de votre cerveau droit, que tout le reste de votre message confirme, évidemment. Croire qu'un homme, n'importe lequel, pas moi uniquement, peut n'être qu'une chose ou bien une autre, un être social uniquement, ou sa fonction, ou sa religion, ou sa couleur, ou sa préférence sexuelle, quelle pauvreté. Concevoir l'autre comme un objet est le signe que vous ne vous concevez pas autrement. C'est terrible, et pathétique. Devenez un homme, vous verrez que la réduction est une erreur qui vous coupe du Centre, qui est le même pour tous, et donc le vôtre aussi. 

 

Que je sois sale, et emmuré, et dans une tour de lâcheté, c'est encore sans fondement, et sans la moindre preuve, mais peu importe. A 18 ans, je vous aurais peut-être convoqué à un duel au sabre, j'adorais ça, mais je suis un peu vieux, et je m'en fous.

 

Ce qui importe, c'est qu'ici, vous désignez ce qui compte pour vous : ne pas être un lâche. Vous qui êtes le nombril de votre monde, mettez votre honneur dans le courage. Le courage tel que vous le définissez, bien sûr, et, sans doute, pour vous, ça consiste à je ne sais quoi qui vous expose en pleine vue. Aller en bande emmerder le sale bourgeois ou casser le gueule à des catégories qui vous déplaisent, pour montrer votre splendide virilité, peut-être.

 

Il y a mille formes de courage. Accepter le regard des autres réclame du courage. Accepter de parler de soi aussi. Renoncer à blesser inutilement. Renoncer en général demande du courage.  

 

Si le courage et la lâcheté vous importent au point que vous me traitiez de lâche, c'est sans doute que vous vivez dans le doute et la peur. Couplé avec votre vision réduite, votre existence doit être un peu raide.

 

M'emmerder est une chose qui ne m'arrive jamais : depuis l'âge de la sortie des couches, et à l'exception d'une turista, j'ai toujours contrôlé mes sphincters. Mais c'est naturel, j'espère que c'est pareil pour vous. 

 

 Vous croyez connaitre les autres : je ne crois rien de tel. Je découvre le monde, à chaque instant, ce qui fait que je ne m'emmerde (au sens figuré) jamais.

 

mais vous ne savez rien : Si vous saviez comme je suis heureux, de ne rien savoir ! C'est la condition nécessaire pour apprendre.

 

NB : Ces deux affirmations  pourraient bien ressortir de la projection, elles aussi.

 

et je vous crache dessus  : Aucune personne en bonne santé et jouissant de son bon sens ne ferait ça.  C'est le signe d'une impuissance, d'une stérilité, d'une incapacité à agir de façon positive. Souiller ce qu'on ne peut appréhender est courant chez les êtres immatures. C'est l'indication d'une impossibilité de parvenir à ce qui est le plus difficile : l'acceptation de l'autre.  Comme l'a dit un certain mec censé être né un 24 décembre, pour y parvenir, il faut d'abord s'accepter soi-même (aime ton prochain comme toi-même, en français), ce qui demande beaucoup de courage.

   

Cracher sur les autres, c'est pas du courage. Surtout de loin. Penser comme ça, par catégories, c'est  misérable, comme vivre dans une boîte avec plein de petites boîtes. Se projeter de la sorte, c'est refuser d'assumer ce qui nous afflige en nous. Donc un manque de courage. Ne pas assumer ce qu'on est vraiment, et vouloir le faire porter par les autres, c'est pas du courage. 

 

Il s'agit donc d'une véritable lâcheté. La boucle est bouclée.

 

En conclusion, comme noté plus haut, il est évident que vous souffrez d'un gros déficit du cerveau droit, j'en suis désolé pour vous. En français, ça s'appelle : une incapacité à aimer. 

 

Renseignez-vous, ça se soigne, et ça en vaut la peine. Le mec dont on est censé fêter la naissance aujour'hui ou demain en a souvent parlé. 

Partager cet article
Repost0
24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 08:56
Parfois, je me lève si tôt que je réveille le chien en sursaut. La nuit est encore noire.
 
D'autres fois, lové sous la couverture de laine véritable (autrefois, on disait laine, tout simplement), lourde et protectrice, j'entends l'âne qui appelle, et je paresse encore un peu.
 
Puis c'est le festival. Donner du foin à sa majesté asine, quelques croquettes au chat du voisin et pas mal au chien, c'est tout un rituel. Le gros benêt gambade à côté de la brouette, content de démarrer la journée avec moi.
 
Quand je caresse l'âne, le chien gémit. Si je caresse le chien, l'âne cherche à me mordre. Il faut ménager les deux, leur expliquer que donner à l'un n'est pas prendre à l'autre.
 
Puis il y a le vent, le gel ou bien la pluie, et le trop plein de mes yeux qui coule sur mes joues. Et les corbeaux prudents et le grand héron gris, dit Pierrot Dactyle, qui s'envole de la rivière quand j'en approche.
 
Et Mme VJ qui dort.
 
Chaque jour nouveau, chaque matin, il y a un moment d'extase, d'instase, je ne sais, un instant de bonheur intense, et chaque jour s'inscrit ainsi sur le fil du collier que je ramènerai avec moi, à mon retour.
 
 
 
   
 
 
 
 
Partager cet article
Repost0
23 décembre 2013 1 23 /12 /décembre /2013 13:09

DSC09327.JPG

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.