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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 17:36

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Dès la première heure de notre incarnation, et même avant, tout nous traverse. Le pire – l’abandon, le froid, la perte, l’accident, le malheur, la faim, l’injustice et le mensonge, l’attente, l’absence, le cri, la solitude, l’éloignement, la peur, la mauvaiseté, l’ignorance, le bêtise, la malignité, la haine, la détresse de l'autre à laquelle on ne sait comment porter secours, ni que dire, le désir ardent de la vengeance, le froid brûlant de l’arrogance – et le meilleur.

 

Tout nous traverse comme les milliers de pointes rougies au feu d’une herse infernale sur laquelle nous sommes empalés, crucifiés, tout petits.

 

Cette invraisemblable et incompréhensible torture verse en même temps son corollaire, la paix.

 

C’est presque inadmissible pour l’esprit révolté : l’orgasme serait un supplice si des substances apaisantes ne se répandaient dans notre corps entier. La plus parfaite jouissance n’est séparée de la pire souffrance que par le voile de quelques infimes molécules chimiques.

 

Notre corps sait le faire, et le fait.

 

S’il est capable d’une telle magie, pourquoi nous laisse-t-il subir toutes les souffrances psychiques ?

 

Cela aussi, il sait le faire. Mais ce n’est pas, contrairement à l’orgasme, un acte automatique. C’est laissé à notre libre-arbitre, à notre intelligence.

 

Comme si nous étions des singes ou des rats de laboratoire. Certains trouvent le bouton qui évite la douleur, d’autres pas.

 

Par un raffinement spécial du concepteur de la cage, ceux qui ne trouvent pas haïssent encore plus ceux qui trouvent, et ne savent pas leur montrer le bouton, car ils ne veulent ou ne peuvent pas le voir, et le cherchent partout où il n'est pas.

 

Par ce simple fait, la température augmente sans cesse, et toujours arrivent par le même tuyau le pire, toujours pire, et l’antidote.

 

L'antidote est tellement simple qu' inacceptable pour beaucoup : ce qui fait mal est un soin. Ce qui sépare nettoie. Ce qui blesse guérit. A la seule condition de l'accepter.

 

Et bien sûr, en corollaire : la porte, le seuil de la vie, c'est la mort. 

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commentaires

D
<br /> J'aime bien votre terme "Concepteur de la cage"!<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Je crois vraiment qu'on vit dans une cage. Probablement (mais pas sûr) qu'on y est venu en connaissance de cause et dans un but précis. Et pfuit! tout s'envole à notre arrivée. On a tout oublié.<br /> Sinon l'expérience serait faussée.<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Merci<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Je ne sais rien mais je m'autorise à parler...confiance, confiance, jeu gratuit. Même pas peur!<br /> <br /> Vous savez Vieux Jade, quand je suis tombée enceinte...quelle joie d'abord et quelle épouvante aussi! Joie de sentir la vie en moi! ça coulait de source...la nature, la vie, me rattrapaient, me<br /> refondaient...cela m'a transportée, transformée, et c'est pas peu de le dire.<br /> Au début de ma grossesse, cependant, je ne pouvais m'imaginer, concevoir, moi accouchant...moi? mon vagin?mon corps? Impossible!!!!<br /> La grossesse dure 9 mois...c'est pas pour rien...cette métamorphose prend du temps...à 9 mois, effectivement, j'étais prête, j'étais là, j'étais mère. Ce qui m'avait fait peur, qui m'avait fait<br /> "halluciner" 9 mois auparavant, entrait dans l'ordre des choses naturelles. Et ce n'était qu'un petit début! Je n'avais vraiment aucune idée de la suite des évènements! J'ai pas fini dailleurs,<br /> loin de là!!<br /> Moi, je suis, j'existe entre mon mental et mon corps...l'un en se transformant a changé l'autre. A première vue, je devrais plutôt faire confiance à mon corps qu'à mon mental, en apparence, mais<br /> moi, je me méfie des apparences et de la facilité. Lequel est le plus rassurant, plus fort,plus sage des deux Je ne sais pas. Heureusement je ne peux me passer ni de l'un, ni de l'autre!<br /> C'est comme d'avoir 50 ans! Pourquoi les "vieux" n'avouent-ils pas aux "jeunes" que c'est super de vieillir, malgré les apparences auxquelles bien sûr il ne faut pas se fier.<br /> Me suis jamais sentie si légère, si libre, si jeune! (Heu, c'est pas toujours comme ça!) J'en ai tellement vu! Et malgré la souffrance et les doutes, les nausées, les coups, les chocs...j'ai<br /> survécu, je suis toujours là, toute neuve et fraîche, prête à jouir de la vie, et en connaissance de cause! Franchement à choisir, je retournerais pas en arrière!<br /> Croire qu'on peut vivre sans souffrance? Dans un "Nirvana"...sans connaître la brûlure du froid, de la peur, de la fatigue, du dur, du piquant, du noir..le nauséabond, la nausée, l'épouvante,<br /> l'envie de mourir, d'en finir...etc, etc... et apprécier quand bien même, la vie à sa juste valeur? Que Nenni! C'est comme vouloir sentir sans ressentir!<br /> Si la porte de la mort s'ouvre, j'imagine (je ne sais vraiment rien de rien) que je la franchirai comme on saute à l'élastique en poussant un énorme (ou serein) cri de jouissance ( comme dans<br /> l'orgasme? la petite mort? Ce moment, où on lâche tout, on abandonne tout...on se perd totalement pour mieux se trouver?) Ha, la vie! Quel paradoxe! On a rien sans rien! Bien sûr que le mal est un<br /> soin! Mais la vie c'est pas non plus être fatalement malade! Le mal fait partie de la vie et entraîne un mouvement, une transformation, une métamorphose, un changement, évolution. La vie est un<br /> élan, un mouvement. Pas une statue de pierre froide. Ne pas rester à la surface polie des choses. Ecouter la musique, qui elle, vous avez remarqué, ne ricoche pas, comme un reflet, une image. La<br /> musique, elle, nous traverse et nous fait vibrer! Elle, elle nous traverse!<br /> <br /> Pourquoi avoir ouvert ce blog aux commentaires Vieux Jade?<br /> J'avais pas peur, en commençant mon com. Mais à la longue, je m'étale, platement! Ouf! La musique me remet en forme! Heureusement qu'il y a la musique, qui adoucit les moeurs!<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Pourquoi avoir ouvert le blog aux commentaires ? Je me suis posé la question. Vous allez rire : par politesse et parce que je trouvais un peu prétentieux d'assener des choses sans qu'elles<br /> puissent être discutées.<br /> <br /> <br /> Ca oblige à répondre aux commentaires, ce que je fais généralement et souvent rapidement (le sablier se vide). Mais si je répondais exhaustivement à tout ce que vous proposez - il y a plusieurs<br /> sujets dans ce message, par exemple - je ne ferais plus que ça.<br /> <br /> <br /> Mais je lis ce qui est dit, et parfois ça se recoupe avec un sujet en cours ou terminé, et il me sert de réponse.<br /> <br /> <br /> Ça me permet de voir qu'il y a une dialectique en cours. Et ça vous donne (et à d'autres) un espace de parole. <br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.