Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 juillet 2012 3 18 /07 /juillet /2012 10:17

Dimanche 16 juillet. J'attends le retour de ma mie partie chinoiser en lisant sous la véranda. Allongé sur un canapé, je fais face à l'Ouest. Lorsqu'à une certaine heure le soleil m'aveugle, je change de sens. Un vrai tournesol, une héliotrope, vous dis-je.

 

Ce que je lis ? Un livre de Jean Prieur recommandé par Bouddhanar : "Les visiteurs de l'autre monde".

 

Un peu vieillot, un peu "vieille France", ce livre romancé expose les conclusions motivées de Jean Prieur, grand spécialiste des "messages de l'au-delà".

 

Pour me délasser et me secouer un peu, je rejoins l'ordi en veille. A mon texte "Se défiler", Chantalouette a mis un commentaire sur l'irréductible village des Pions, dont un lien qui mène à un extrait d'un livre de l'écrivain auvergnat Jean Anglade.

 

J'évite d'ordinaire les écrivains régionaux qui me bassinent un peu avec leurs histoires familiales ou villageoises. Mais je suis très agréablement surpris par l'humour de ces phrases, en dehors même de celui de l'histoire racontée. Anglade est un narrateur achevé : pour décrire en deux mots l'approximation culturelle de l'homme instruit de la communauté, le seul qui soit capable de déchiffrer peu ou prou l'écriture officielle, et pour dire qu'il sait un peu de latin, il emploie l'expression saecula saeculum.

 

Bien sûr, les latinistes et les anciens enfants de choeur le savent bien, cette expression tirée de la liturgie catholique est erronée; on doit dire (in) saecula saeculorum.

 

Généralement traduite par (dans) les siècles des siècles, ce qui ne veut rien dire, elle signifie exactement : dans les cycles de cycles, comme on dirait des milliards de milliards (et non des milliards des milliards). On voit que les notions maintenant galvaudées de l'emboitement des calendriers bien connues des Mayas l'étaient chez nous aussi, ainsi que le rapport entre microcosme et macrocosme.

 

Bref, notre savant linguiste avait oublié l'or en chemin. Or est ce qui manque à saeculum pour former saeculorum.

 

Un peu plus tard, je replonge dans Prieur. Soudain, page 133, je tombe sur cette expression : ..." je ne me vois pas habillée in saecula saeculorum...".

 

Quelle surprise ! J'ai vérifié plus tard, il n'y a que deux expressions latines dans le livre, a claritate claritatem, et celle-ci, que je n'ai certes pas entendue ni lue depuis de longues années.

 

La convergence est remarquable.

 

Mais à cet instant précis où je retrouve l'or manquant, le soleil souvent voilé de nuages, qui bascule continûment vers l'Ouest franchit alors la ligne fatidique de la baie vitrée et la barrière nuageuse et me ferme les yeux, m'aveuglant d'un coup. M'éblouit de son or, aor, la lumière. L'or qui manquait au paysan d'Anglade surgit, éblouissant, crevant l'écran au même moment, dans un livre et dans la nature. 

 

Quelle incroyable convergence ! J'en ris encore. 

 

Pierre Faure me faisait remarquer il y a quelques jours que ce qui distingue une coïncidence d'une synchronicité, c'est la conscience qui lui donne du sens.

 

Cette synchronicité-là est majeure. J'en vis souvent, et celle-là est balèze. Chapeau l'Artiste.

 

Je plains les esprits secs qui n'ont pas pris la mesure de l'Intelligence facétieuse et bienveillante qui nous entoure et ne demande qu'une seule chose : que nous ouvrions les yeux et la reconnaissions.

 

Pourtant, elle n'a de cesse de multiplier ses provocations : au courrier du vendredi 13 juillet, j'avais une seule lettre, une facture d'eau, d'un montant de 111.56 € (la somme de 5+6 donnant 11, ça donne une séquence de 11111), et le premier numéro d 'Abraxas (merci à toi, Helios), dans lequel figure un article de Joel LaBruyère qui rappelle que la somme des lettres Aleph, Lamed et Phé de l'Aleph développé (en plénitude) donne 1 + 30 + 80 = 111. 

 

Je ne vois vraiment pas comment on peut s'ennuyer sur cette Terre. 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

L
<br /> Bonsoir,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Merci Jade.<br /> <br /> <br /> Tu es un sensible. Un gros nounours sensible, hors du tourbillon de la vie imposée.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Hier, je suis allée m'informer sur le Mali. Richesse du Mali. OR.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bisous,<br />
Répondre
V
<br /> <br /> hors du tourbillon de la vie imposée ? Non, un mec comme les autres. Mais j'ai un pied de l'autre côté. Bises.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Hello !<br /> <br /> <br /> Pas mal ! le jeu "la chasse au trésor" revu et corrigé, pas de hasard, coincidences, synchronicités, mêmes sites, lectures...mais en prenant d'autres chemins ou jardins !  je refais le chemin à l'envers, j'ai lu trop rapidement quelques soulignés intéressants...<br /> <br /> <br /> Mais oui, "faut  attacher sa tuque par les temps qui courent", comme disent les Québécois !<br /> <br /> <br /> En bon français : "quand des visiteurs inconnus (surtout les invisbles) s'annoncent, faites votre ménage, des réserves, çà va bouger !"... <br /> <br /> <br /> Fait chaud dans le midi ! <br /> <br /> <br /> A+<br />
Répondre
V
<br /> <br /> Attachons la tuque :)<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.