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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 22:48

Dans un antique château princier des Bois Noirs, au dessus de Vichy, le XIXème siècle matérialiste, moderne, utilitaire, mécanique et hygiéniste installa un système aussi rudimentaire que novateur qui permit d’acheminer dans une citerne de plomb, sur les toits et au-dessus du dernier étage de l’eau chaude dans un réservoir qui desservait les salles de bains, splendides installations qui ébaubirent les hôtes peu coutumiers de ce genre d’ablutions, et qui d'ailleurs ne s’en lavèrent pas forcément plus.

 

On chauffait l’eau dans les caves, à grands brasiers, et c’étaient deux ou trois ânes qui donnaient l’élan moteur, attachés à une roue. Du jour où ils y pénétrèrent, jamais ces ânes ne virent plus le jour. On les détachait pour qu’ils boivent, se sustentent et dorment, toujours dans l’obscurité  avant de reprendre le harnais, et jamais ils ne sortirent vivants des caves.

 

Pour les adeptes d’Orphée, l’existence humaine n’est rien d’autre que la vie de ces ânes.

 

Au mépris des annonceurs de merveilles toujours repoussées qui fleurissent à satiété, résumons les voies qui de tous temps s’offrent à nous, humains, qui sommes dès l’arrivée, dès le seuil du sexe maternel relâché, vaincu et béant, dûment estampillés, torchonnés, vaccinés, bientôt pucés, tels du bétail, avant d’être paternellement déclarés, reconnus, prénommés, immatriculés, ainsi enregistrés sous toutes les coutures par notre propriétaire, légitime ou non, le prétendu mais efficace prince de ce monde. Lequel semble n’avoir que peu de soin de nous, pauvres d’entre les pauvres. Notre avenir terrestre semble se resserrer de jour en jour.

 

A moins que j’en oublie – mais ma science est mince – telles sont les voies :

 

-       Sous la pluie de coups de fouet, prendre le harnais, et tirer. Ne jamais sortir des caves. Y crever d’usure et désespoir, laissant l'obscure charge au pauvre fruit de nos entrailles.

-       Se révolter, ruer, et mordre. Essayez, et vous verrez que tout est connu depuis longtemps des techniques de soumission. Les crocs des chiens sont aiguisés.

-       Se laisser mourir. Les esclavagistes arabes savaient que certaines peuplades noires préféraient se laisser mourir que de vivre contraintes (les Peuls, peut-être, mais ma mémoire est imprécise), et ne les razziaient plus. Toutes les addictions sont une forme plus ou moins rapide de suicide.

-       Imaginer une solution pour prendre le contrôle du système, et devenir un tortionnaire à son tour. Beaucoup d’émulation, beaucoup d’appelés.

-       Partir dans le désert, ce qui s’apparente plus ou moins à la troisième voie, sous un aspect de dignité et de hauteur plus ou moins authentique.

-       Prendre le harnais, en se disant que c’est le seul choix qui permette de franchir cette putain de crevasse, sans jamais perdre sa liberté d’être, d’observer, de penser, et d’arriver ainsi intact et plus sage au bout de la course. La seule voie qui laisse la faculté de perdre son temps – sa vie – pour s’attarder auprès d’un plus pauvre tombé sur le bas côté, car, tous comptes faits, cette course n’est pas la nôtre, ni ses objectifs.

 

Chacun de nous, je crois, essaie un peu de chacune de ces voies, pas nécessairement exclusives.

 

Tous égaux devant l’épreuve, nous devrions être tous égaux devant la ligne de partage.

 

A moins que la pureté de l’intention, la compassion et l’abandon de la volonté propre, ou de sa propre importance n’aient un rôle à jouer.

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commentaires

D
<br /> :)))<br />
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M
<br /> Heu... pardon, mille excuses, Danielleg ! <br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> Hello MireilleG !<br /> <br /> <br /> Merci ! vivement que je devienne ou re devienne comme la fée Clochette !<br /> <br /> <br /> A+ Bye<br />
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D
<br /> Merci a vous aussi Jade, Mary chapin Carpenter un vrai Bonheur, toujours des gens pas très connu, mais alors quel talent!<br /> <br /> <br /> Bises!<br />
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D
<br /> Merci Marilou!:)))<br /> <br /> <br /> Et Merci a tous de partager, on ressent une Sincérité qui fait du Bien!<br /> <br /> <br /> Et RoRo, doucement!:)))<br /> <br /> <br />                                                Pleins D'<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />                      <br /> <br /> <br />                                                pour vous tous!<br />
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Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.