Il existe un lien évident entre la "cible" et la Qibla de l'Islam.
D'où qu'elle vienne, la culture qui nous baigne et nous informe nous donne des buts. Que ces derniers soient religieux, sociétaux, personnels, chacun est sans cesse sommé d'avoir un projet.
Lorsque deux projets s'opposent, c'est la guerre.
La culture chrétienne encore en cours nous a sommé et nous somme encore d'avoir le but qu'elle nous assigne et que je renonce à analyser.
On nous somme toujours de planter la flèche de notre désir dans le coeur du cercle, qui est bien sûr idéalement notre propre coeur, qui est le point commun, l'orient, l'origine.
A ceci près que ce n'est jamais ce qui nous est réellement indiqué. C'est toujours ou presque une mauvaise direction.
Mais y at-il réellement une bonne direction ? Pour viser l'intérieur, il faut se mettre à l'extérieur.
A la différence du propos des gnostiques pour lesquels tout est ici, maintenant, présent, offert. Pour lesquels nous sommes déjà à l'inrtérieur. Dès lors, pourquoi viser, comment viser, et qui viser ? Puisque nous sommes le tireur, la flèche, et la cible ? Que la flèche n'a jamais quitté le Centre, et que le tireur n'est qu'un rêve ?
Mais pour le connaître, le goûter, l'expérimenter, il faut devenir sans cible, sans direction, sans quête, sans but, se dépouiller de l'unique obstacle : vouloir.
Curieux monde dans lequel nous existons, dans lequel le but de la quête est d'être sans but ni quête, et où l'on n'est enfin sensible que lorsque l'on est sans cible.