Image empruntée dans ce qui m'a l'air d'être un beau blog, pas trop parcouru faute de ce maudit temps imparti.
Moi n’est pas un ennemi.
Moi m’a aidé à grandir.
Moi n’est pas méprisable. Juste un peu collant et omniprésent,
comme une mère qui ne se résoudrait pas à laisser partir son fils.
Dans le conte du Graal, après avoir aperçu un groupe de
chevaliers et cru qu’ils étaient des anges, le jeune Perceval quitte sa mère et son château. La mère perd connaissance. Elle n’a plus le contrôle de son fils, devant l’ardent désir mimétique qui
désormais l’anime : devenir un chevalier (comme Papa).
Moi est une mère encombrante. Mais tuer sa mère ne ferait que compliquer et retarder le dénouement de la situation presque inextricable dont nous héritons tous dès notre naissance. Parfois il faut user de violence pour l’éloigner, la tenir à distance suffisante, car son plus cher désir est généralement d’empêcher notre naissance, tant elle nous aime inclus en elle, sous sa sainte garde.
Le fils – la fille – doit quitter père et mère, rompre, scier la branche.
Moi est le tuteur qui nous a donné la verticalité, et très souvent son associé maléfique : la rigidité.
L’enfant est souple et fluide, et le tuteur l’empêche de danser
et de courir le monde à sa guise.
Lorsque le tour du monde est fait, qu’on a dansé jusqu’à en
perdre la tête, l’urgence est de revenir serrer ses parents entre ses bras. Car sans eux, jamais nous n’aurions pu danser.
Larves nous serions restés.