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29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 19:42
A qui a veillé sur moi voici un an exactement.
 
Relu "les Misérables". A minima. J'ai sauté à pieds joints sur le tiers de l'oeuvre qui sert d'exposition aux idées et aux visions de Hugo, pour me limiter au récit.
 
Le livre posé, j'ai visionné avec Mme VJ la version qu'en a donnée Robert Hossein en 1982 avec l'indispensable Lino Ventura. L'essentiel du livre a été tronçonné par Alain Decaux. On pourrait regretter des coupures, des manques, des sutures hâtives, des personnages disparus, mais vouloir rendre chaque composante de cet océan aurait sans doute rendu l'oeuvre indigeste.
 
Mettons qu'il s'agit d'un Reader's Digest à l'attention de ceux qui ne savent plus lire. Il faut faire justice à Decaux et Hossein qu'ils ont eu aussi des trouvailles, comme cette fin inventée, où, par delà l'instant de la mort de Valjean, un Javert déjà mort lui annonce dans une reprise des premières séquences du film qu'il est cette fois-ci "vraiment" libre.
 
Il en existe de nombreuses autres versions, dont une avec l'inévitable Depardieu, que je vous propose sans l'avoir vue.
 
Dans un premier temps, Jean Valjean s'appelait Jean Tréjean, ce qui indique que, symboliquement, l'oeuvre décrit la traversée (tré/trans) de l'âme humaine d'un Jean à l'autre : du solstice d'hiver au solstice d'été, la marche ascendante du Soleil représentant le "seul oeil", la conscience.
 
Le roman d'Hugo, évidemment codé comme toute son oeuvre est fondé sur la transformation de la brute égoïste et inconsciente en être sensible, protecteur, se donnant en sacrifice à plus grand que lui.
 
L'homme Hugo était-il à la hauteur de son oeuvre est une question négligeable. Qui est à la hauteur de lui-même ? Qu'aurait dû être Hugo pour être à la hauteur d'une telle oeuvre ?
 
Cosette est une autre représentation de cette traversée de l'abjection jusqu'à la splendeur. Née d'un père minable, elle tombe par un enchaînement de circonstances sous l'abjecte domination des Thénardier, d'où Valjean la retirera.
 
Curieuse famille que celle-là, puisque on y trouve aussi bien le père et la mère, des plus affreux qui se puissent concevoir, qu'Éponine, Gavroche et Azelma, figures  ambiguës et attachantes.
 
Quand Valjean, qui portera plus tard sur ses épaules l'homme qu'il hait le plus, car l'amant de Cosette, dans les égouts de Paris, quand Valjean rencontre Cosette, il lui offre un cadeau que nul à Monfermeil, son triste lieu de villégiature (mont fermé, fortifié, retranché, l'exact pendant du bagne de Toulon) ne pouvait acheter : une extraordinaire poupée.
 
Il est invraisemblable qu'une pareille merveille soit exposée dans une modeste boutique d'une banlieue reculée et misérable.
 
C'est un mystère facile à éclaircir : la poupée se nomme Catherine.
 
C'est l'image de Kether,le monde perdu, inaccessible, dont nous sommes issus, dormant aux yeux de tous dans la pénombre de la province reculée de nos existences boutiquières.
 
L'exact reflet de ce qu'est réellement notre nature profonde, lavée des souillures de ce monde.
 
Valjean, image de la conscience humaine, veille nuit et jour sur cette pauvre petite chose, chosette, cosette, dont le véritable nom de baptême est Euphrasie : joie, gaieté, jusqu'à ce qu'elle sorte au grand jour, resplendissante, comme le soleil sort de la nuit.
 
Cette lumière cachée comme Cendrillon dans ses habits souillés, battue, esclave, abandonnée, il la porte comme Christophe, le passeur à tête de chien, de nature animale, porte l'enfant d'une rive à l'autre du fleuve, d'un Jean à l'autre, du Jean qui pleure au Jean qui rit, comme il porte Marius dans les ordures, comme nous-mêmes, pauvres héros de nos petites journées, portons toujours un peu plus loin cette pureté qui ne nous quitte jamais, même au fond du pire, cette image merveilleuse que nul ne pourrait s'attendre à voir dans d'aussi piètres boutiques que celles de nos châteaux fermés : ces Catherine qui sont aussi katarina, ou sophia des Cathares, inaccessible lumière qui jamais n'abandonne ses fidèles d'amour dans ce cloaque qui s'auto-proclame "meilleur des mondes", ou "unique réalité".
 
Comme tout grand texte, le roman d'Hugo peut être lu à divers niveaux, de plus en plus profonds : Jean Valjean, émondeur de son état est jeté au bagne parce qu'il a volé un pain pour nourrir les sept enfants de sa soeur.
 
Derrière l'anecdote, on peut deviner par exemple que la conscience humaine, venue ici pour se purifier (l'émondage est une sorte de circoncision dont on retrouve la trace, par exemple, dans les troncs de l'arcane XII du Tarot de Marseille, le Pendu), est la proie, dans son aspect matériel (la soeur), des sept variantes principales du désir, toujours affamées. Il vole un pain, cherche à s'emparer de la nature terrestre, à s'approprier le pan, comme d'autres ont croqué la pomme, ce qui le condamne aux fers, dans le bagne où il purgera sa peine (au double sens de pensum, un poids suspendu, et de souffrance, qui débouche sur pense homme, de l'inconscience à la conscience). Le bagne, comme le savent les alchimistes, et autres bagnards, c'est une sorte de récipient qui permet de mener les métaux à résipiscence.
 
 
Une version que je n'ai pas vue, dont je vous laisse juges, des Misérables :
    
 
 
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commentaires

L
<br /> ;)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Fox news<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Trouvé sur le mur d' Aurélien Vernet sur facebook: ""les mots ne sont rien, seul les acts comptent"<br /> Victor Hugo, sur son lit de mort!<br /> <br /> <br />  <br />
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V
<br /> <br /> Marche ta parole !<br /> <br /> <br /> Je remercie et salue tou(te)s mes lecteurs et amis. J'embrasse tous ceux qui le souhaitent. Que cette nuit, toutes les nuits et tous les jours qui les joignent vous soient fastes.<br /> <br /> <br /> Merci pour vos commentaires. Je ne réponds pas toujours, pas souvent, mais le coeur y est quand même. <br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> Pour Léa!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> Bonjour,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> MERCI a vous.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Oui Danielle, douceur ... et légèreté. :)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage<br /> <br /> <br /> Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,<br /> <br /> <br /> Qui suivent, indolents compagnons de voyage,<br /> <br /> <br /> Le navire glissant sur les gouffres amers.<br /> <br /> <br /> <br /> À peine les ont-ils déposés sur les planches,<br /> <br /> <br /> Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,<br /> <br /> <br /> Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches<br /> <br /> <br /> Comme des avirons traîner à côté d'eux.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !<br /> <br /> <br /> Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !<br /> <br /> <br /> L'un agace son bec avec un brûle-gueule,<br /> <br /> <br /> L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !<br /> <br /> <br /> <br /> Le Poète est semblable au prince des nuées<br /> <br /> <br /> Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;<br /> <br /> <br /> Exilé sur le sol au milieu des huées,<br /> <br /> <br /> Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.<br /> <br /> <br /> <br /> Baudelaire.<br /> <br /> <br /> ;)  Grosses bises et agréable soirée.<br />
Répondre
D
<br /> Pleins de douceur dans vos vie a tous! :)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.