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25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 11:11

Toi, tu m’as attrapé en 1984.

Ou peut-être bien avant. Mais c’est en 84 que tu me l’as fait savoir, et que tu m’as donné cette vision que j’ai dessinée avec mes pauvres moyens, aux crayons de couleur. Comme les gamins – mais comme Jean-Luc Leguay, aussi – j’ai sorti ou peut-être même acheté pour l’occasion, une occasion toute neuve, un compas. J’ai fait un beau cercle, en sortant le bout de ma langue, comme à chaque fois que je m’applique, et j’ai dû esquisser le mouvement de l’eau, et des personnages, avant de les déterminer puis de les colorier. Oh, rien de compliqué : le pêcheur, Toi, debout sur une plage ensoleillée, et sous l’eau, le poisson. Moi. Le moi que j’appelle moi, encore aujourd’hui, même si je sais que moi ce n’est pas que moi, et toutes sortes de blabla sans importance, puisque je reste quand même moi, dans l’aquarium, en attendant de rejoindre Ta céleste poêle.


24 mars 2010 011

Toi tu es petit, pour montrer comme tu es loin (j'ai retenu les leçons sur la perspective), bien qu'en réalité tu es encore "plus près que la veine jugulaire", et moi, je suis en gros pour montrer tout l'espace que j'occupe et comme je suis beau.

Tu m’as envoyé la vision, et tu m’as aussi donné ce message simple, que j’ai bien noté, sois-en sûr : « Laisse-toi tirer, tu n’as rien d’autre à faire. Rien à faire. Sauf ouvrir les yeux, et éviter de te faire prendre dans les algues. Sois attentif »

 

Rien de compliqué.

 

Sauf que ce n’est pas si facile, bien sûr. Cent fois j’ai essayé d’aller ailleurs, cent fois tu as ramené le fil, et ça m’esquinte le palais. Ca fait mal.

 

Les algues ? J’en ai connu d’agréables, de belles algues se laissant aller dans le courant, alanguies, et souples comme des anguilles, et douces comme au détour d’une ruelle de Buenos-Aires, en fourreau de satin.

 

Tu me tirais, mais à l’inverse je débouchais Pommard et Lanson rosé, ivre de drogues et de musique, riant de tout, de rien alors que je savais bien que le lendemain je me traînerais à genoux pour sortir du piège.

 

Mais si là-haut la plage est nue et le soleil brille, ici c’est différent. C’est le monde de l’oubli, et je T’oublie aussi souvent que je me souviens. Je te perds, Tu me retrouves. Mais le fil n’est pas rompu.

 

Tu es un pêcheur aguerri. Tu sais bien que si tu me remontes trop tôt, je serai encore sec et dur, et sans attrait. Alors tu me promènes, afin que je profite pour ton souper. Moi, je voudrais que Tu me manges tout de suite, mais c'est Toi le pêcheur, alors j'attends. 

 

Une confidence pour dire le degré de ma sottise : il m’a fallu exactement sept ans avant de voir que j’avais dessiné un Aleph.

 

La barre sinueuse, c’est la surface de l’eau, même si je l’ai un peu mouvementée pour faire joli. Tu es le yod d’en haut, et moi le yod d’en bas, comme dans la fameuse Table d’Émeraude. Le fil n'est pas droit, mais c'était pour montrer la diffraction de la lumière dans l'eau, le décalage. Hé, faut pas me prendre pour un benêt. J'étais nul dans toutes les sciences, mais pas complètement bouché quand même. 

 

Tu m’as donné le bonheur de Te connaître, et de Te savoir présent, malgré toutes les vicissitudes et toutes les difficultés d’une vie d’homme, et de cela, je Te remercie sans cesse, même lorsque je crois T’avoir oublié.

 

Et je forme le souhait qu’ainsi Tu te manifestes à tous ceux qui peuplent la Terre, car ici il y en a très peu qui se souviennent.

 

Amen.

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commentaires

N
<br /> La présence!!!! voilà! C'est le mot!!!! ( j'ai fini la suite de la phrase après le lien!)<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> C'est ce mot là, oui.<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> La vérité des dessins de jeunesse quand nous les retrouvons...c'est incroyable comment elle est puissante, forte, essentielle...<br /> Vivre l'instant présent oui...mais certaines retrouvailles avec le passé, lointain, enfoui, quasi oublié, ont une force de vie, (comment exprimer cela?!?), une lumière puissante! Une force de<br /> verticalisation?<br /> <br /> <br />
Répondre

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.