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12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 09:11

sablier-1-.jpg

 

Chacun le sait, il existe trois formes principales du passé :

-         le passé simple, qui est passé si simplement qu’on ne s’en est pas du tout aperçu ;

-          le passé composé, c'est-à-dire les événements qui nous ont heurté mais avec lesquels on a réussi à composer ;

-          le passé décomposé. Là, c’est ce qui est entré si profond que ça a laissé une marque indélébile, en déchirant tellement de trucs que ça suppure toujours, quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, et quelle que soit l’apparence qu’on se donne.

Voilà, c’est simple. C’est le passé.

 

Le futur aussi c’est simple. Je pourrais m’amuser à raconter des fariboles : Fut – Ur, ce serait Ur, la lumière, du passé, fut. Je fus, tu fus, il fut. Mais c’est juste une pirouette.

 

Comme l’écureuil dans sa cage. Il tourne, tourne, et repasse sans cesse par le même chemin, nuit et jour. Son futur n’est jamais que son passé. Éternellement, jusqu’à la mort.

 

J’ai entendu une terrible histoire aujourd’hui. Dans un grand château d’Auvergne, un très grand, et très vieux, il y avait d’énormes citernes de plomb dans les greniers, qui recueillaient l’eau de pluie. Cette eau descendait dans les caves, où elle était chauffée, sur un brasier permanent. Puis elle repartait, par des conduites de plomb, dans les étages, par le moyen d’un système de roues crantées, dont la première était tout en bas. Cette roue était mue par un âne. C’était un jeune âne, qu’on amenait un jour dans les caves pour remplacer l’ancien, et il n’en ressortait que mort. Il passait sa vie à tourner en rond, sur le même éternel chemin, tous les jours. Sortait-il ? Revoyait-il la lumière du jour, ou passait-il sa vie entière dans le noir, je l’ignore.

 

Nous sommes tous des ânes. Combien voient la lumière ?

 

Qu’est-ce que le futur ? Peut-être que le passé revenu sous nos pas, toujours le même. Sous la poussée de nos pas, disparaît derrière nous, s’enroule au dessus de nos têtes ou sous nos pieds et réapparaît soudain, nouveau. Comme un rouleau de tissu, un escalator qui vous largue sur la scène et redescend dans les enfers.

 

Ce matin est comme chaque matin, avec ses rituels. Manger, chier, partir bosser. Le décor change - pluie neige soleil - mais le rituel est immuable. Et le futur soudain devenu passé simple. Volatilisé. Un rêve.

 

Quelqu'un a retourné le sablier et le même sable éternellement foulé s'écoule une fois de plus.

 

Et plutôt que de vouloir que ça s'arrête d'être mécanique, on espère que ça ne va pas se transformer en composé, les emmerdes, et surtout en décomposé : la catastrophe.

 

Et pourtant, c'est à travers la décomposition qu'on a une chance de sortir de cette mortelle mécanique. 

 

Et le présent, alors ? Ce présent qui nous est constamment offert, présenté, or, encens et myrrhe, qu’en faisons nous ?

 

Qui est capable de vivre dans le présent, d’accepter le présent, de le reconnaître comme un présent, un don, plus de quelques instants, avant de retourner à sa roue ?

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commentaires

M
<br /> "Pas ça qui lui donnait ce vibrato ?"<br /> <br /> On voit le spécialiste ;-)<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> J'y peux quoi, moi, si 90% des blues singers ou des chanteurs-teuses d'opéra sont XXL ?<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Non , Narf, ce serait suivre le chemin de Shakespeare...<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> Ben oui, mais Colette Magny ne chantait pas avec sa graisse, tout de même.<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Pas ça qui lui donnait ce vibrato ?<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Saint-Songe, vous voudriez dire que "être ou ne pas être, là est la question?" :)<br /> <br /> Ne touchez pas aux play-listes Vieux Jade!!! Par pitié!!!!<br /> <br /> C'est vrai que depuis que je les écoute, je délaisse un peu mes cd, mais ça me change de roue là encore. Mes cd dorment, attendent patiemment le moment où je viendrai les réveiller. Comme un enfant<br /> qui s'étire le matin, ils me feront un grand sourire... comme mes livres qui patientent sagement eux-aussi, placides, sans dire un mot, je les aime.<br /> <br /> Le moyen de ne pas tourner en rond, c'est bien de rencontrer l'Autre: ha! il nous en sort toujours des vertes et des pas mûres, auquel on ne s'attendait pas, et nous fait dérailler, sortir des<br /> rails, sans cesse! Moins reposant que des livres, des disques, bien sagement rangés, alignés, à notre entière disposition ou convenance.<br /> <br /> Bonne journée à tou(te)s!<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Non, pas touche aux PL, rassurez-vous.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Pourquoi écris-tu "La grande (et grosse) Colette" ?<br /> Tu es complexé, Vieux Jade ?<br /> <br /> :-)))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))<br /> <br /> Dis, au passage, comment veux-tu qu'on lise et écrive avec tout ce tintamarre ? Et je ne te raconte pas quand ça se superpose à ce que j'ai déjà dans les oreilles quand j'arrive chez toi...<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Complexé, je ne sais pas, mais Colette était vraiment une "forte" femme.<br /> <br /> <br /> Pour la musique, il suffit de l'enlever. C'est tout.<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.