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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 18:11

Faim-1-.jpg

 

Voici ce qui est récemment arrivé à mes voisins. Jeune couple avec un enfant, lui ouvrier allant de CDD  en CDD (horreur des abréviations, mais dès qu’on parle du monde moderne, c’est comme les chemtrails et les radars, comment les éviter ?), elle au chomedu, pour citer le Larousse.

 

Donc, bien qu’elle soit assez volumineuse à force d’ingestion de saloperies devant l’écran géant de la TV à crédit, ils n'ont pas le louque d'un couple de trédeurs.

 

Ça allait tant bien que mal, lui bricolant des bagnoles ou faisant du bois de chauffage pour boucler.

 

Il y a six mois environ, bing. Son patron à lui résoud ses difficultés conjugales et diverses en se tirant un coup de douze dans le buffet. Laissant une chienne Rotweiler, deux bambines, et deux salariés en rade.

 

Lui, par pitié a ramassé la chienne, qui est venue s’ajouter aux deux ou trois (je ne sais jamais combien il y en a) déjà là, le tout venant compléter la pitance chez les miens dès que possible, laissé les petites, puis est retourné à l’ANPE. Mais son contrat de travail n’étant pas dénoncé, que tchi. Va t’en voir chez les grecs s’ils ont du pognon en trop (ou adresse-toi à Goldmann Sachs).

 

Il a fallu 4 mois pour qu’un liquidateur règle le bazar, pendant lesquels ils se sont complètement enfoncés. Pour arriver à manger, ne serait-ce que ça, ils ont arrêté par force tous les paiements. Loyer bien sûr, et tout le reste.

 

Un beau jour, le trésor public a bloqué leur compte, pour un prélèvement non payé. L’assistante sociale a réussi à faire lever ça et, rebelote, idem le mois suivant.

 

Dès que le compte a été débloqué pour la seconde fois, une banque pleine de bon sens, si, ça existe, près de chez moi, a fait opposition sur le compte, car les deux blocages de la pieuvre publique l’avaient empêchée de prélever deux fois 70 € de crédit, pour un encours de 1 500 € qu’elle avait déjà généreusement accepté d’étaler. On n’est généreux qu’une fois, chez ces gens-là.

 

Généreux, c’est le mot. Ces gens-là sont généreux. Ils mettent généreusement la main à la poche en cas de besoin. Pas à la leur, non. Faut pas rêver, Monsieur, on est sur terre. Mes pauvres voisins voient leur compte déjà minable vidé de toutes parts par les agios, les frais d’intervention, et autres belles inventions dont l’humanité s’honore. Leur petite ration, si mince, passe directement dans la gueule goulue des rapaces.

 

Lui, globalement, il est gris, à force de ne rien bouffer. Alors tout le monde, le papa, la belle maman, les voisins, tout le monde y va de son obole, légumes, sardines, œufs, pour les maintenir à flots.

 

J’oubliais une chose : lui et son collègue avaient envisagé de racheter cette petite boîte qui avait du boulot, une clientèle qui les connaissait, prête à suivre, ont fait tous les bureaux imaginables, rempli des tonnes de paperasse, couru les aides publiques (oui, la hyène recrache quelques morceaux). Ça paraissait possible, mais…non, pas possible, a dit la banque. Pas d’apport personnel ?

 

Circulez, mes gaillards.

 

Voilà, une histoire simple. Il cherche une énième fois de quoi gratter 1000 ou 1200 € le mois, juste de quoi arriver un jour ou l’autre à la rubrique « décès » du journal local, de fatigue, de misère, ou de lassitude, laissant à son tour un gamin pour le remplacer.

 

Car il faut des pauvres, beaucoup de pauvres, afin que les banques pleines de bon sens puissent continuer à s’engraisser et à s’enorgueillir de leur merveilleuse intelligence.

 

Moi, ce qui me choque le plus, là-dedans – enfin, tout est révulsif, mais quelque chose me choque en particulier -, c’est qu’on se croirait dans ce test, qui a donné un film dont j’ai oublié le nom, ce test qui consistait à donner à des gens le droit d’envoyer des impulsions électriques à un quelconque quidam. Au moment d’envoyer la dose létale, ils y vont tous. A fond.

 

Ce que fait n’importe quel soldat du monde, sauf ceux qui renoncent, et sont fusillés dans l’instant. Ce que fait n’importe quel employé de banque, maintenant. On lui dit : vas-y, grille machin, et machin est mort. De faim, d’angoisse, de misère.

 

Le mec qui a appuyé sur le bouton, le soir, il dort sans problème apparent. Normal, c'est pas un mec, une famille, qui est là devant lui. C'est un écran, avec des lignes de comptes. Des numéros. Ça gueule jamais, un numéro. Comme le soldat américain qui balance des missiles depuis sa planque. C'est pas des humains, c'est des cibles. Pan. Des terroristes, des bougnoules.  

 

Chacun d'eux appuie sur le bouton. Dans le bon sens. Dieu habite près de chez nous.

 

Jusqu’au jour où un autre appuiera sur son bouton à lui, parce qu’il sera trop vieux, par exemple. Là, il se souviendra, peut-être, avant d'être happé. Ou qu’une machine fera trois fois ce qu’il fait pour trois fois moins. Puis un autre, et encore un autre appuieront sur le bouton qui ne représente que des lignes, des numéros, des terroristes...

 

Les pions des échecs. Qui s’entretuent depuis des millénaires et, si rien n’arrête ce cercle, le feront jusqu’à la résorption du souffle de Brahma.

 

C’est la raison pour laquelle il est impératif de trouver une porte en soi. Ceux qui renoncent à saler leur prochain et se laissent saler à sa place l’ont certainement trouvée. C’est du moins que prétendait un certain Jésus il y a deux mille ans.

 

Au fait, sur combien de boutons ai-je appuyé, moi ?

 

PS : je suis très occupé, ce soir, je répondrai aux commentaires demain. Bonne soirée à vous toutes et tous, et merci de l'intérêt que vous prenez à ce blog.

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commentaires

M
<br /> Au-dessus de nous, dans les sphères éternelles d’où émanent la Lumière et la Vie, règne le mystère, insondable et splendide, de l’Absolu.<br /> <br /> L’Absolu enserre notre être comme un involucrum, et borne le cercle étroit de nos concepts précis ; en toutes choses il a imprimé sa commonéfaction.<br /> <br /> Ténèbres, Inconnu pour ceux qui n’ont pas la Science, il n’est qu’un voile qui recouvre la Cause Première, et qui se lève devant les Initiés.<br /> <br /> Heureux celui qui l’aura su déchirer avant l’heure ! car la Lumière qu’il connaîtra déjà ne l’éblouira pas par sa vision inattendue.<br /> <br /> Mais que ceux qui se seront complu dans l’inexistant craignent que, pour eux, le gardien du seuil ne soit obligé de l’écarter lui-même !<br /> <br /> Alors, à la vue de ce qu’ils n’avaient jamais soupçonné, de ce qu’ils avaient contemné peut-être, ils tomberont anéantis dans les profondeurs du chasme, où, n’ayant plus conscience d’eux-mêmes, ils<br /> perdront leur entité et ne se retrouveront plus !<br /> <br /> O la paucité et la parvité des doctes, en cet instant décisif ! Que de regrets d’actes non accomplis, de projets non exécutés ! Combien, ne pouvant réparer les omissions et les erreurs, devront,<br /> imparfaits, incomplets, impurs, accepter leur réalisation définitive !<br /> <br /> ...<br /> <br /> «Tu es la matière même du Grand-Oeuvre»<br /> <br /> Grillot de Givry (XII méditations sur la voie ésotérique de l'Absolu)<br /> <br /> il y a bien une porte à ouvrir en nous, la porte du lab-oratoire, VJ...<br /> tu ne le sais que trop bien et tu le dis bien. Merci encore et encore.<br /> <br /> Certe nous ne savons quasiment rien, mais peu importe car nous sommes déjà travaillés, nous, les enfants de la sous-France...<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Grillot de Givry ! Il faut être latiniste pour en goûter le suc.<br /> <br /> <br /> Travaillés comme de la pâte à pain.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Je viens de comprendre: l'article de mon blog que tu as mis en lien (merci au passage) sur ta liste de liens, je l'ai renommé donc le lien est devenu obsolète! Si tu peux renseigner l'adresse de<br /> mon blog avec celle que j'ai mise ci-dessus et qui est l'adresse d'accueil, merci d'avance ;-)<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> C'est fait.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Pourquoi mon blog aurait-il disparu ?<br /> Faut pas me faire de ces frayeurs, j'ai le coeur fragile...<br /> <br /> http://marie-madeleine.over-blog.net/<br /> <br /> (remarquez au passage l'auréole crucifère de Marie-Madeleine, sur l'article "Le secret"...)<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> Il est bon de rappeler que l"enfer ce n'est pas forcément les autres;<br /> Profiter des jours fériés pour aller faire ses courses,<br /> privilegier les caisses automatiques parce que c'est plus pratique,tout accepter parce que on a pas le choix?<br /> Pardonner parce que ils ne savent pas ,je suis d'accord ,mais par contre j'oublie jamais de rappeler que nous sommes responsable de nos actes .<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Mais oui, ils ont accumulé aussi les conneries de leur côté. Ce ne sont pas seulement de pauvres victimes. Mais le système est impitoyable, et composé de tueurs, du plus petit pion au plus gros<br /> directeur.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Le choix n'est pas à faire entre le bien et le mal,<br /> mais entre la vérité et le mensonge...<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Votre blog a disparu ? Je voulais voir les femmes à barbe...<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.