J'ai eu un éclairage particulier ce matin sur un sujet d'une grande banalité : l'égoïsme. Très simple, mais comment résister aux images ou aux idées lorsqu'elles s'impriment avec force ?
"Je suis également allé à l’atelier des idées toutes faites.
Il y a une forge, dans laquelle sont fabriquées des sortes de marques, comme celles qui servent à identifier le bétail en Amérique du Sud, au bout de longs manches.
Et ça sert à imprimer des idées reçues, des banalités, des lieux communs dans l’esprit des humains", écrivais-je là.
C'est tellement simple et évident que j'ai l'impression d'énoncer le dernier des lieux-communs. Quelqu'un qui me lirait pour la première fois pourrait s'esclaffer : Quelle pacotille ! Et pourtant, je dois le dire, tant je l'ai compris en un éclair : il n'y a qu'une seule façon de quitter ce monde, c'est de lâcher prise. De desserrer les griffes, de ne plus rien retenir. Lâcher le monde.
Imparable constat. Mais combien de nous sont capables de le faire ? De considérer que rien n'a d'importance. Que celle qu'on lui donne.
Plus tard, discutant avec ma femme, elle me dit : nous sommes en pleine mutation, ça se fait en nous, ce qui pèse s'enfonce, ce qui est léger s'envole, et ça se fait de même dans le monde extérieur.
Je suis du même avis, c'est ce que je ressens. Le processus de séparation est enclenché, définitivement. L'humanité a un choix à faire. Ou plutôt, les humains ont à choisir, et très vite, entre deux modes de comportement : rester collés, ou s'envoler.
Pour rester collé, rien à faire de spécial. S'accrocher à ses privilèges, ses acquis, son : moi, Monsieur, je dis que, moi, moi, moi, mon indignation, ma vertu qui servent de masque à tout ce que je planque. Rester collé, c'est facile. Il suffit de demeurer centré sur soi et de tout ramener à soi. Je ne sais plus quels indiens appelaient la Terre : la planète des égoïstes.
L'égoïste est un idiot qui croit que s'attribuer de l'importance est son devoir, qu'on n'a pas le choix.
J'ai l'impression qu'un voile impénétrable est tombé sur les yeux de ceux qui ont choisi de rester là.
Quelqu'un m'a envoyé un mail exposant la toile tissée par les quatre frères Sarkozy. Bien sûr, c'est immonde. Eux veulent contrôler et dévorer le monde. Mais ils n'en ont que les cendres, raison pour laquelle ils ont et auront toujours faim.
Je n'ai plus aucun rapport avec ça, ces comportements mafieux, ces désirs incessants, cette pourriture. C'est fini. En moi le choix est fait.
N'étant pas DE ce monde, je m'en vais. Peu importe comment. La pourriture reste collée, l'Esprit s'en va.
Certains qui n'ont pas encore choisi se débattent, et le temps leur est compté.
Pour décoller, le mot même l'indique clairement : se défaire de tout ce qui colle, englue, attache, retient. Comme la bonne conscience, l'indignation est encore une puissante attache.
Mme VJ me dit : c'est la séparation du bon grain et de l'ivraie, le Jugement.
C'est aussi ce que je ressens.
C'est maintenant.