Bing bang et la chaudière expira doucement. Pffff.
J'attends le savant monsieur aux doigts de fée et à l'onctueuse cervelle capable de démêler les angoisses métaphysiques de l'onéreuse et complexe bestiole qui a l'honneur et l'avantage de réchauffer, lorsque ça lui sied, qu'elle est d'humeur et que j'ai payé mes factures précédentes, ma chaumière.
C'est arrivé hier au soir. Cependant, alors que Mme VJ travaillait, j'avais bien chaud dans mes couettes et couvertures, tout nu. Pour avoir chaud dans un lit, il faut dormir tout nu. Idem dans un sac de couchage. L'accumulation de pulls et chaussettes fait l'effet inverse. J'ignore pourquoi, il faut demander aux gens qui ont un QI potable, ceux qui savent réparer les choses et pourquoi les choses sont comme ça et pas autrement, mais - pour moi tout au moins - c'est ainsi.
Et puis, dans la nuit, j'ai pensé à Mme VJ la frileuse qui allait rentrer. Ce matin, il fait 14 °. Si ça continue, ça baissera : 13.5, 13, 12, brrr, 11... Et puis d'affreuses choses tournaient sous ma voûte crânienne : si la chaudière est foutue, c'est l'occasion (mais faudra trouver les sous) d'envisager un autre mode de chauffage, moins cher, moins dépendant, moins en réseau. Et crac : le réseau, salopard, c'est ça le hic. La Pieuvre... c'est décidé, je passe au bois. Oui mais la maison est trop grande et le bois trop loin et et et... et pendant que j'y suis j'échange ma grande baraque contre une plus petite. Trois pièces, un poêle, et c'est bon. Mais : 666 va bientôt nous pondre une loi pour empêcher les poêles, c'est couru, après l'interdiction du purin d'ortie et toutes autres merveilleuses lois au nom de la protection de l'environnement, pour ramener les récalcitrants dans son giron. Donc ?
Donc, reste le Toumo. Je continue à dérouler le fil des pensées nocturnes. Le Toumo. Voilà. Le toumo, t'es pas emmerdé. Qu'il fasse - 30° ou + 5°, c'est pareil. L'idéal, me disais-je, c'est une maison sans chauffage. A l'ancienne. Se débarrasser de ces oripeaux technologiques et retrouver le pouvoir qui est en moi (sonnez fanfares). J'étais déjà fermement décidé à ne pas faire réparer ce vieux tas de ferraille, à jeter aux orties les radiateurs et leurs cordons ombilicaux, quand soudain un doute surgit : et les autres ? Ta femme, elle va aller vivre ailleurs ? Tes enfants ne viendront plus te voir que l'été ? Et encore, si tu continues à te laver, hein, parce qu'après le chauffage, il reste l'eau courante et l'électricité.
Bon, il fait quoi ce réparateur ?