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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 10:10

Un jour, j'ai pesé le mot "honte", et il m'est apparu d'un coup comme un raccourci d'"humanitas, hominitas", le caractère de ce qui fait d'un être un humain.

 

Hélas, l' étymologie refuse de se plier à ma fantaisie.

 

Je persiste pourtant, car l'intuition m'a toujours semblé primer sur la reconstitution laborieuse.

 

L'étymologie officielle ressemble souvent à l'égyptologie tant elle marche les yeux bandés.

 

Certaines utilisations du mot me semblent tellement l'antiphrase du sens ordinaire qu'il doit bien y avoir un lien avec cette impression : la honte est un sentiment d'exclusion de l'humanité, d'insuffisance.  

 

Il est vrai que prendre ses désirs pour la réalité finit souvent dans le fossé. Mais suivre son intuition est un art que chacun peut développer à sa manière, avec des résultats qui dépendent de divers facteurs, dont la sincérité ne suffit pas à pallier l'absence de discernement, et d'ascèse des imaginations égocentrées.

 

Se laisser guider par l'intuition comme Ulysse par Athéna, c'est un art. Art de confiance, et de prudence. De courage et de moindre résistance, alchimie à cuisiner selon l'arrivage, sans théorie stricte ni idée préconçue.

 

D'où venons nous ?

 

D'un monde qui n'est pas celui-ci, c'est tout ce que j'en sais.

 

Nous venons ici munis d'un viatique, ou feuille de route. Cela, je le sais aussi, non parce que je l'ai lu ou entendu, mais parce que je l'ai découvert en moi. 

Dépendants de nos déterminations génétiques, et du continuum familial dans toutes ses composantes : tares physiques et mentales, fortune, libido mal torchée, religion, niveau social, intellectuel, affectif et autres.

 

Mais en dehors de ces contingences nous avons aussi une source secrète qui coule en nous, un chemin particulier et unique à parcourir, qui consiste justement à accomplir ce tour de force : s'extirper du continuum, semblable à une gangue de boue durcie et sclérosante, capable de nous priver de tout libre mouvement, pour mettre au monde celui que nous sommes vraiment, laisser l'eau aller librement vers sa pente.

 

Le poids de cette gangue peut nous condamner à ne jamais savoir danser, pire, à devenir des empêcheurs de danser en rond.

 

Déjeunant seul dans un restaurant, me vint au travers du brouhaha ce propos : "Alors j'y dis : vous devriez avoir honte".

 

Traduit : vous n'êtes pas digne d'être un homme.

 

Ça interroge. Combien de fois, depuis l'enfance, l'avons nous entendu ? Tu devrais avoir honte. Moi, à ta place, j'aurais honte. Etc.

 

Mais toi, tu n'es pas à ma place. Moi, oui. Même si je cherche désespérémebnt à me défaire de ce que l'on m'a inculqué et qui n'est pas moi, c'est ici ma place. Ta réaction peut me montrer que la manière dont j'ai agi, ou dont j'ai été agi n'est pas en accord avec ta perception de ce que doivent être les choses. Mais qui me dit que, parce que tu es né avant moi, parce que tu es mon père ou ma mère ou n'importe qui d'autre, n'importe quel accusateur, juge, procureur, le simple fait que tu sois le détenteur d'un message plus ou moins consensuel doive s'imposer à moi ?

 

Sinon la culpabilité insidieuse que toi et les autres cherchez à m'implanter, comme la chaîne qui me rivera sur la litière commune ?

 

C'est tout le poids de la société, de ses acquis relatifs qui visent à me modifier à son gré.

 

Mais, avant d'être un être social, un membre d'une collectivité, d'abord et avant tout, je suis moi. Ce n'est qu'en tant que moi différencié que j'ai le choix d'adhérer ou non à votre délire collectif.

 

C'est exactement semblable au baptême du nouveau-né, contrat abusif s'il en est, fondé sur la peur, la menace d'être excommunié, ou jeté en enfer, alors que le baptême originel se fonde sur le choix délibéré d'un adulte conscient.

 

J'ai choisi de ne pas marcher au pas. De ne pas asseoir ma sécurité sur des milices, sur des remparts, ni ma richesse sur le vol. Et pourtant le monde me poursuit. Ma boîte aux lettres est pleine d'appels aux dons. On me matraque de téléthon, d'abbé Pierre, d'orphelins en détresse, de toutes les images de la misère, quant les véritables responsables de l'horreur restent tapis dans leur toile infecte, dans leurs grotesques palais à se gorger de sang et de puissance sordide.

 

Mais c'est à moi, à vous, qu'on cherche à imposer la honte, ce défaut d'humanité. Nous qu'on rackette, qu'on intimide.

 

Or, l'humanité nous est échue dès la naissance. C'est un joyau qui est en nous, qui perce le coeur des adultes lorsqu'ils voient un bébé, non encore corrompu.

 

Redevenons comme des enfants. Rejetons les menaces du monde, défaisons-nous de cette vilaine honte qu'on nous enfile comme uniforme. 

 

Je suis né moi. Fils de X ou Y, peut-être, mais le fait d'être sorti de ces entrailles là ne me donne aucun devoir d'obéissance à leur égard.

 

Pour ma part, je (je, lecteur, c'est bien sûr toi comme moi) récuse tout devoir d'obéissance. Je récuse d'une manière absolue tout ce que les sociétés coercitives attendent de moi, pour leur seul profit. Je ne suis pas un objet, mais un sujet. Je refuse toute tentative de direction, de prise en main de ma destinée.

 

Je suis ici en tant qu'être libre et unique, avec une feuille de route qui n'a pas à recevoir l'assentiment de qui que ce soit, et je ne reconnais nulle autorité en dehors de celle de ma conscience, que j'appelle aussi bien "feuille de route", "destinée" ou "maître intérieur".

 

En dehors de cela, je ne dois nulle allégeance à quiconque, sauf le respect que n'importe quelle âme saine doit à tout ce qui existe et cherche à assumer sa propre destinée, en toute véritable fraternité.

 

Je n'ai de compte à rendre qu'à CELUI QUE JE SUIS, et non à ce vampire qui au nom de l'humanité, prodigue de fausse égalité, de fausse liberté, de fausse fraternité, et d'amour bidon et rapace cherche à me culpabiliser, à me faire honte au nom d'une prétendue appartenance à une humanité factice, dont le vrai nom est : bestialité, mensonge et détournement.

     

Cela dit, si je ne sais pas encore où je vais, ni qui je suis, je sais au moins que je viens d'un monde où j'étais entier, pas castré, pas partagé, pas rançonné et que je tiens à le rester jusqu'à ce que s'ouvre la porte du retour.

 

Amen.

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commentaires

C
<br /> heu,nous faisons TOUS partie d'un paysage sans plaisir et sans l'émotion de l'Univers qui s'en fout,alor des Dieux ,hahah.<br />
Répondre
C
<br /> Vous faites partie du paysage et on ne demande jamais "compte au paysage"hola lalal comme  choisir est en faire partie ?<br /> <br /> <br /> Bisous vieux renard.<br />
Répondre
V
<br /> <br /> Tiens, j'ai des commentaires. Bizarre, ils ne s'affichent plus sur ma boite mèle. Chaos informatique ?<br /> <br /> <br /> Lisez donc "les Pantins cosmiques" de P.K. Dick, à propos de paysage.<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Malgré la similarité phonétique, le mot « génie » n'est pas à la base une francisation du mot « djinn ». Le<br /> terme génie provient du latin « genius » issu du grec γεννάν », gennán, « générer, former ». Le terme genius en latin a une signification précise. Il<br /> représente la capacité d'action d'un état ou d'une personne. Le mot permet de désigner une personne dotée d'une habileté remarquable. Le mot « genius » est également à la racine de<br /> nombre de termes en français (ingénieur, géniteur, gène, etc.) comme dans les autres langues latines plus éloignées phonétiquement de la<br /> prononciation arabe. Il est possible que des écarts de traductions aient amené des confusions entre deux entités bien distinctes : le genius et le djinn, d'où une version édulcorée<br /> du génie oriental.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Génie est une marque de lessive appartenant à Colgate-Palmolive. Cé pé toé!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Génie, personne qui se démarque de façon exceptionnelle par un ou plusieurs talents. Cé toé!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> :)))<br />
Répondre
S
<br /> <br /> Boh, j'ai pas le sentiment d'être un génie. Mais il m'arrive encore de bouillir :)<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> :)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bonsoir,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Tu te souviens, tout au début de notre rencontre sur le net, j'avais osé dire que tu sortais d'une lampe?<br /> <br /> <br /> Je reste sur ma première position. Tu sors bien d'une lampe.  ;) Madame Jade a bien fait de la frotter fort!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Grosses bises, beau samedi dimanche a toutes et tous.<br />
Répondre
V
<br /> <br /> http://www.archipress.org/batin/gaid/djinn.htm<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.