Vierge noire
"Dans les écrits gnostiques, l'Esprit ou pneuma (c'est-à-dire "Souffle", principe même de vie) est féminin. Jésus y apparaît issu de cet Esprit divin qui est la Mère d'où tout procède.
Or si Dieu est Esprit, et si l'Esprit est féminin, le Dieu de Jésus est non le Père, mais la Mère. Jésus, en inversant les valences du divin, vient réintroduire la Mère divine, source de toute vie. Autrement dit, il vient renverser les bases de cet ordre patriarcal qui avait émergé vers 3000 avant J.C., dans Sumer finissant. Marie (de Magdala, Marie-Madeleine), sa compagne et disciple de prédilection, étant une émanation de cet esprit.
Enseignement que Pierre, rivé à la religion du Dieu-Père, ne pouvait comprendre."
Page 119 du très beau et indispensable livre de Françoise Gange : "Jésus et les femmes". Indispensable pour comprendre de quelle escroquerie nous, les femmes et les hommes, sommes victimes depuis 2000 ans.
Le problème n'est pas tant qu'il ne pouvait le comprendre, ce pauvre tordu qui haïssait les femmes et l'amour, mais que lui et ses successeurs ont écrasé dans le sang tout ce qui pouvait évoquer la femme et ses attributs : la tendresse, la générosité et la fantaisie.
Tout a été mis en oeuvre au cours des siècles pour vider le message et la personne du Christ de sa substance, pour en faire un instrument de conquête. Le christianisme tel qu'il a été administré par l'église de Pierre est responsable de fleuves de sang. Le monde moderne mercantile et asservi lui est entièrement redevable de sa sinistre splendeur. Mais que personne n'accuse le Christ.
L'image du dieu sacrifié, je l'ai déjà écrit, est un message pour les peuples vaincus, l'ancêtre de la publicité : voyez ce que nous savons faire à qui ne plie pas devant nous. On en a fait un objet d'adoration !
Chez les seuls cathares, la femme et l'homme étaient considérés comme égaux.
Je suis d'un monde où la femme et l'homme sont comme les deux mains. Aucune ne domine sur l'autre.
Et je rejette du plus profond de moi tout discours, toute religion, toute justification du contraire.
La réintégration passe nécessairement par le mariage du féminin - et donc la reconnaissance de son irremplaçable valeur - et du masculin.
Je dirais même plus, mon cher Dupont, on est allés tellement loin dans la folie et les valeurs machistes, qu'un bain prolongé dans les valeurs féminines me paraît indispensable.
La Source s'en charge, et le nettoyage est en cours.