Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 17:01

Tenture-champi-lutin_bis-1-.jpg

 

Un beau matin d'été, lors d'un jour ordinaire, à peu de choses près semblable à la veille et au lendemain, advint un événement peu banal, dont je n'avais jusque là parlé qu'à ma principale confidente, Kiei Toutoui*

 

 C'était il y a deux ou trois ans. Allant, comme c'est l'usage d'un point à un autre, dans un laps de temps donné, mais cependant parfaitement circonscrit et appréhendé par les parties méconnues de notre machinerie cérébrale, soudain - non, pas soudain, ça monte en pression, on y pense, on oublie, puis ça renvoie des signaux et, soudain, l'occasion attendue se présente - soudain, je m'arrêtai au bord d'une petite route de campagne afin d'y faire pleurer le colosse, selon l'expression entendue dans ma jeunesse.

 

Le dit colosse restant fort modeste au regard de certains quadrupèdes, également mieux montés au niveau des oreilles. Selon Cicéron (Caïus Tullius Cicero, ainsi nommé car il avait un bouton sur le nez), "naso cognoscitur verga", ce qui, tout le monde l'a compris, signifie que l'on peut comparer les mensurations de l'engin balistico-sentimentalo-pulsionnico-crétinifiant du mâle à celles de son pif.

 

Sans vouloir offenser une pareille autorité, je remarque cependant que pour avoir été surnommé "big nose" à l'adolescence, aucune de mes ex n'a téléphoné au Guinness pour signaler une rareté valant le détour.

 

Passons. Ledit engin servant statistiquement - et de plus en plus - à rendre à la nature dans un cycle immuable le délaissé des breuvages ingurgités - à telle enseigne que puis dire sans mentir que lorsque je bois du Crémant, je rends de l'ex-Crémant -, j'étais justement ce matin là, dans la judicieuse et ferme posture du mec qui va pisser le plus loin possible afin de ne pas s'en mettre en fin de parabole sur le bout des godasses, ferme mais détendu, pas pressé, le soleil, les oiseaux, lorsqu'un arbuste situé à deux mètres de moi se mit à s'agiter furieusement.

 

Tiens ? Qué pasa ? polyglotté-je. Pas un souffle de vent, un matin idéal de clarté. Un oiseau ? Niet. Achevant la tâche entreprise et, après avoir secoué, -comme indiqué au mode d'emploi-  et remis le bébé au berceau, je m'approchai de ce seul arbuste qui parmi d'autres demeurés placides, continuait à s'agiter, littéralement comme si une main invisible le secouait.

 

J'en inspectai le pied, au cas ou un ou plusieurs animaux s'y seraient débattus. Rien. Ça dura quelques secondes encore, peut-être une ou deux minutes en tout, puis ça s'arrêta d'un coup.

 

Un lutin ?

 

J'écris ce texte après que certaines lectrices aient échangé des propos au sujet des mondes invisibles. Personnellement, je suis un crédule sceptique (ou l'inverse). Je crois à ce que je perçois, mais me méfie de semblables récits lorsqu'ils sont racontés par autrui. Encore un allumé, pensé-je sans le dire.

 

Ce jour là, j'ai probablement assisté - car ce mouvement furieux, pas une molle ondulation avait nécessairement une cause, bien que non perceptible - à une collision entre deux mondes. Micro collision. Un coucou, une plaisanterie, un appel au secours ? Quelqu'un se faisait-il égorger dans un univers parallèle ? Ou alors j'ai pissé sur sa maison, comme Gulliver sur la maison de la reine de Lilliput ?

 

J'ai raconté ici ou là mes rencontres avec l'inconnu. Plutôt de l'ordre des signes, ou des bruits inexplicables - écroulements de vaisselle cassée, bruits de voix ou de pas, détonations sourdes -, parfois des manifestations - infestations d'animaux - ; je n'ai jamais parlé des disparitions ou des disparitions/réapparitions, parce que tout le monde en a vécu.

 

Parmi les rencontres avec les morts, ou présences compulsionnelles, si j'en ai connu plusieurs, je n'ai vu - vu, avec les yeux ou autre chose - qu'une seule fois la forme complète du fantôme.

 

Je ne peux pas affirmer avoir vu un lutin, ce matin là, car la seule chose que j'ai vraiment vue, c'est un mouvement incompréhensible et sans cause visible.

 

Ces intrusions d'un monde dans un autre n'ont pas le moindre sens "spirituel", mais sont précieuses pour qui y assiste. Car, après avoir douté de ses sens ou de sa raison, il est plus ou moins amené à admettre que notre frange de "réalité" est très mince, et qu'il y a des passages, une certaine porosité entre les mondes.

 

Si tout n'est pas fermé, il y a effectivement une ou des possibilités de communiquer, puis éventuellement de s'échapper de cette prison.

 

Cela dit, et c'est ma conviction intime : la sortie ne passe pas par des mondes adjacents, qui sont autant de pièges et de cachots, mais par la purification du désir, qui seule permet l'élévation par les mailles du filet.

 

Je conclurai simplement : si au delà de nos paysages coutumiers, s'ouvrent de nouvelles contrées, il est à craindre que leur visite ne soit que du tourisme, une perte de temps, un détour.

 

La sortie est toujours à l'intérieur. 

 

 

 

* (Mei neng pençpa moing, du nom de sa famille mandchoue, vous allez tout savoir, des Mandchous Allakrem).

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

N
<br /> Ha Merci Léa! Merci Vieux Jade!<br /> <br /> Je m'occupe de trucs perso et je reviens très bientôt! A croire que je n'avance qu'à coups de chocs et de coups de pieds dans le cul! Pas simple! Très compliquée même! Mais là ce soir, en rentrant<br /> du boulot, je me dis que non, je ne peux pas lâcher, même si ça me pèse...j'peux pas lâcher! Allez j'm'accroche encore à ce projet...date limite demain matin: on verra bien! Je ne fais que ce que<br /> je peux! Et ce n'est que du matériel! Merci pour vos encouragements!!! Portez-vous bien ! A bientôt!<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Narf,<br /> <br /> <br /> Comment? Oserais tu me laisser sans ta science? Quel égoïsme!<br /> <br /> Non, Narf, je plaisante, c'est moi qui suis égoïste en désirant vouloir te retenir!<br /> <br /> Va Narf, va! Fait comme tu le sens! Que dire de plus!<br /> <br /> Narf, si ton projet de maison n'a pas abouti, c'est qu'il devait en être ainsi! Ce n'était que du "matériel", donc pas important! Que ce petit échec ne t'empêche pas d'avancer, et qu'il te donne<br /> une impulsion nouvelle! Celle que tu ressens au plus profond de toi!<br /> <br /> <br /> Je t'embrasse très fort, prend bien soin de toi, Léa.<br /> <br /> <br />
Répondre
N
<br /> Vous êtes en retard?<br /> <br /> Chez moi ce n'est pas un beau matin d'été, aujourd'hui c'est un beau matin gris de novembre.<br /> <br /> Je n'ai pas vu de buisson trembler mystérieusement mais ce week-end il s'est fait un drôle de tremblement dans ma vie personelle (réelle). Mes projets de maison tombent à l'eau et ça me remet en<br /> question sérieusement. Gros décapage! Je sature! Et je crois que je fais une overdose d'internet. Je crois que je vais me retirer un peu.<br /> Ce week-end m'a fait prendre un gros tournant dans ma vie personnelle. Je dois changer de vie, radicalement.<br /> Néanmoins, je cntinuerai à vous lire et j'assurerai les copies et vous les enverrai en janvier, comme promis.<br /> A bientôt!<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Il y a parfois des chocs salutaires. En fait tous le sont. Bon courage et bonne chance.<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Wouaaah.....<br /> <br /> La photo est magnifique ! Quel beaux champignons ! Les couleurs sont fabuleuses !<br /> <br /> Sérieux .<br /> <br /> L'arbuste frémissant était vraisemblablement du a l'élaboration d'un nouveau tunnel fait par Mademoiselle Taupe .<br /> <br /> Ce n'est pas parce que nous ne voyons pas , que cela n'existe pas !<br /> <br /> Jade n'a pas vu la taupe , la taupe n'y voit rien , mais les tunnels sont innombrables !<br /> <br /> <br /> Bisous , Léa .<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> J'avais pas pensé à la taupe. Mais quand même, faudrait que ce soit Supertaupe, parce que ça remuait beaucoup. Elle avait peut-être bouffé du Viagra ?<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Tout à fait d'accord avec vous: "La psychose serait plutôt de nier ce que mes yeux ont vu."<br /> Oui, on ne peut pas tout compendre! Vous avez vous-même cité Cocteau et, "se laisser couler dans l'énigme..."<br /> <br /> Votre article sur le nombre 153 m'a épatée. Comme tant d'autres de vos articles qui révèlent la réalité qu'on a sous les yeux sans la voir.<br /> <br /> Je ne dis pas qu'il n'existe que ce que moi je ressens et conçois moi-même! Je dis seulement que moi j'ai du mal à imaginer des "lutins" là où je ne comprends pas. Les lutins existent peut-être,<br /> mais moi, je ne les perçois pas. C'est tout!<br /> <br /> Je découvre Lovecraft grâce à cet article. Merci!<br /> <br /> J'aime les artistes parce qu'ils sont des voyants. Besoin vital! Mais sûr à vouloir trop comprendre, on peut se perdre!<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> :) chuis en retard...<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.