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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 06:29

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Un jour, quelqu'un - on ne sait toujours pas qui - inventa les machines de fer. En quelques siècles, elles broyèrent tout entre leurs puissantes machoires. Leur sang était visqueux et noir, et suintait en rigoles, flaques, et mers de goudron où s'irrisaient de pâles arcs-en ciel vénéneux.

 

Leur haleine de soufre noir gagna les régions du ciel, et souilla les sources de la pluie.

 

D'abord fixes et trépidantes, les machines peu à peu, voyant que nul ne songeait à leur résister, s'enhardirent et se répandirent partout. On en vit soudain s'élancer, dévorant les hommes sous le prétexte de les transporter.

 

Mais aucune machine ne transporte. C'est ici, qu'elles nous veulent, rivés à leurs chaînes. 

 

Elles laissaient derrière elles un épais flot de bitume qui séchait comme de la bave d'escargot et durcissait. Et ces traînées grises s'élancèrent au loin, ficelant en quelques années la Terre dans un réseau qui la découpait cruellement, l'enserrait comme un bas résille trop étroit. Et les machines les recouvrirent, comme autant d'insectes acharnés.

 

Les arbres chassés des forêts par d'autres machines qui coulaient puis chiaient à la chaîne des lingots de fer dont naissaient sans cesse de nouvelles machines, les arbres se sauvèrent et vinrent s'aligner au bord de ces serpents de pierre où roulaient les machines qui mangeaient les hommes, au prétexte de les transporter.

 

Là, ils eurent un répit.

 

Mais les machines qui chient du papier, de l'encre et des mensonges s'indignèrent un jour que de puissantes machines à roues, aux flancs lisses et fiers, aux moteurs grondants, fleurons de la race mécanique, parfois se voyaient brisées, les tuyaux disloqués par de misérables arbres.

 

Lorsqu'il ne s'agissait que d'obscures machines, valetaille et sous-fifres, qui ne dévoraient que des humains tout à fait ordinaires et remplaçables à merci, le bruit ne fut pas grand.

 

Mais lorsque les machines étaient altières et prestigieuses, coûteuses et gourmandes, et dévoraient la vie de gens notoires, qui alimentaient la Suprême Grosse Machine,  - Marcel Camus et Michel Gallimard, par exemple - la machine à chier de la copie s'emballait.

 

Elle réclama des têtes.

 

L'effervescence et la furie mécanique vinrent à bout des frêles humains qui enlaçaient les arbres en pleurant : laissez-les, ils sont vivants.

 

- Et nous ? Ne sommes-nous pas vivants ? rugirent les moteurs et les milliards de chevaux-vapeur indignés, en postillons pétroleux et mortifères.

 

La machine judiciaire encore une fois accouplée à la machine à chier des mensonges, dite encore machine politique convoquèrent l'assemblée des tronçonneuses et des pelles mécaniques, et dans le tumulte, envoyèrent ces tâcherons à la curée, comme dans la Vendée de 93 ou comme dans toute guerre moderne : hâchez-nous ça menu!

 

Et les fiers arbres ensauvés des précédents massacres périrent alors en file au long des routes, faisant autant de papier pour y imprimer l'encre noire du mensonge, afin de faire de la place aux panneaux et autres machines publicitaires, dans lesquels s'encastrent de temps à autres des machines à roues.

 

Mais quand le fer épouse le fer, c'est beaucoup moins grave.

 

L'important, c'est de liquider tout ce qui était là avant, le rêve de notre Mère. 

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commentaires

Y
<br /> Lorsque la folie furieuse mène le monde, les fous sont rois dans leur royaume d'iniquités. En ce qui me concerne, je ne vois pas pourquoi cette "persécution" à votre encontre,je vous lis et ne<br /> trouve sous votre plume que de l'humour, de l'intelligence et du savoir, sans oublier de la tendresse. Quelques coups de gueule, oui, mais cela fait moins de mal que l'obsession morbide.<br /> je me souviens de formules d'un autre royaume, IL EST INTERDIT D'INTERDIRE - SOUS LES PAVES LA PLAGE - FAISONS L'AMOUR PAS LA GUERRE, la vraie vie est là, pas dans la violence.<br /> <br /> je pense que le Nouveau Testament est venu adoucir la barbarie, mais beaucoup ne l'ont point lu et parlent haut et fort. Je leur dirais ce qu"un certain Jésus a dit : "avant de regarder la<br /> poussière dans l'oeil de ton voisin, commence par regarder la poutre qui obstrue ton oeil". Mais surtout ouvre ton coeur à la liberté, à l'amour et à la joie. Basta les faux privilèges, basta la<br /> peur, les vieilles notions qui empoissonnent l'histoire d'hier, d'aujourd'hui et de demain. La mort pue et se décompose Laissons les vieilleries à leur place. Aimons, dansons, rions, chantons (pas<br /> des chants de guerre qui rappellent les souvenirs que vous voulez oublier) des chants de joie qui comblent l'Eternel, le grand, le magnificient, le Dieu d'amour, celui qui aime sa création et se<br /> rejouit de chants d'amour et de voir les hommes magnanimes les uns envers les autres. Les hommes sont égaux en droit disent les laics, non disent les religieux, je suis plus égal que toi...<br /> Foutaises et foutaises. Cessons de prendre ses frères humains pour des imbéciles. Si dieu existe, il n'y en a qu'un et nous sommes tous égaux, le mécréant comme l'illuminé qui se prosterne mais tue<br /> son prochain.Aimons-nous les uns les autres a dit un certain Jésus. Tout est dit et c'est suffisant, avec cette application, nous devenons tous frères et notre terre un Paradis, ICI ET MAINTENANT.<br /> Réfléchissez un peu et tant pis pour les marchands de canons qui s'enrichissent de la connerie.<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Mais c'est vrai, il m'arrive de me foutre en colère. Ce n'est pas une bonne conseillère. Je devrais réfléchir et relire, mais basta ! Ça part tout seul.<br /> <br /> <br /> Merci. :)<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> "Welcome to the machine" !..<br /> Dire en plus que l'homme travaille comme une machine sur des machines à en devenir machinal (pareil aux Temps Modernes)...<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> tic tac tic tac<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.