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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 22:31

SVP, pardonnez mon indigence actuelle. En quelques mois, à force de ne pas écrire, j'ai quitté le statut de blogueur (relativement) reconnu pour celui de SDF.

 

A force d'extraire le charbon et le diamant de ma mine, j'en étais devenu l'esclave et le proxénète, ce bijoutier qui gagne de l'or dans ses salons feutrés à exposer la sueur et le sang de ceux qui descendent au fond.

 

Je n'écris presque plus.

 

Mais je ne cesse de lire, et des meilleurs. De ceux dont le fouet ne laisse pas un instant de repos : Hugo, London (oh, London, quelle merveille, cet homme/femme, cette tendresse), Dick, Dostoïevski, etc.

 

Mme VJ et moi parlons sans cesse, et chaque seconde de nos conversations pourrait faire naître un texte, un bijou brut, remonté de la mine, taillé afin de jeter mille feux, mais rien n'en sort.

 

Ce pourrait être une forme de malédiction, de sécheresse. Rien de tel. Seule compte l'extraction.

 

Je ne sais rien des temps que nous vivons, que nous partageons, vous et moi, ni ce qu'ils signifient. Je sais seulement qu'une énergie intense sert en ce moment, jour et nuit, à mettre à l'air libre des choses enfouies, dissimulées depuis l'éternité.

 

J'ai, par exemple, rêvé - est-ce un rêve ? - que j'avouais tranquillement tous les meurtres que j'avais commis, exhumant les restes de mes victimes, avouant que j'aimais ces gens que j'avais assassinés, mais que je l'avais fait pour être peinard, parce qu'ils me gênaient, et que c'était plus simple, bien que je les aime, de les supprimer. Si j'étais tranquille, dans l'aveu, c'est parce que bien sûr, je les aimais tendrement, mes victimes, mais que je ne pouvais plus supporter de devoir passer mes meurtres sous silence.

 

Dans l'hypothèse - non certaine - où chacun vivrait de semblables révélations, alors nous serions vraiment dans l'Apocalypse, la Levée du Voile de l'Oubli.

 

 Depuis Septembre, je travaille énormément, pour gagner ma croûte, mais aussi pour le service rendu en compensation, ce qui est largement aussi nécessaire. Reste peu de temps pour les épanchements. Comme si je faisais la guerre. Nous vivons un temps de guerre, je crois. Peu de temps pour les fioritures, les épanchements.

 

Mme VJ et moi, lors des pauses, parlons de nous. Avançons, nous l'espérons, dans la connaissance et l'approfondissement de nous-mêmes. De cette invraisemblable complexité que nous sommes, elle, vous, et moi. Tous.

 

Ce soir, si j'avais été PKD (Philip K. Dick), à la suite des interrogations de ma femme, qui ne cesse d'enseigner et de guérir, mais s'estime toujours insuffisante, et voudrait encore et toujours apprendre, se perfectionner, j'aurais écrit une nouvelle, mettant en scène un robot, un de ces robots qu'on nous montre, toujours plus élaboré - dont on nous menace serait plus juste - un robot chargé de soigner et d'enseigner, nourri de toutes les informations disponibles sur les personnes à enseigner et à soigner, et qui ferait un fiasco complet.

 

Parce qu'aucune information ne rendra jamais compte de la complexité d'un être humain. Jamais. Vous êtes vous jamais retrouvé dans le système des cases à cocher ?

 

Où est l'intuition, là-dedans ? Où est l'amour ? L'humour ? Où sont la connivence, la complicité, la tendresse ? 

 

De ma vie, je ne me suis jamais retrouvé dans aucune des catégories proposées par les organismes de sondage.

 

L'essentiel échappe aux catégories, et leur échappera toujours, de la même manière qu'aucune technique ne mettra l'horizon réel en paramètres.

 

Jamais la machine qu'on nous promet, dont on nous menace, qui serait notre avenir sataniquement nécessaire et obligatoire ne pourra nous vaincre. Les aspects mécaniques de notre scaphandre ne suffisent, et de loin, pas à rendre compte de notre étrangeté.

 

La preuve ? Quelle machine pourrait comprendre une telle phrase :

 

Lorsqu'elle macérait dans ses bras, ça sentait un peu la transpiration ?

 

 

 

 

 

 

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commentaires

L
<br /> :)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> C'est lui qu'est bon! :)))<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Bonne soirée,<br />
Répondre
R
<br /> pour LLEA<br /> <br /> <br /> bisous,c'est agréable de vous savoir attentive .<br />
Répondre
L
<br /> Bonsoir,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Merci Jade. Heureux vous deux. Vous toutes et tous. Je me permet de vous macèrer fort, très ...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bises, grosses, ;)<br />
Répondre
R
<br /> voici<br /> <br /> <br /> Oui, mais pas que. PAS QUE/PÂQUES/PASSAGE. Sortie. Evasion. Envol.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> PAS SAGE couac que ?s'hortie Eva, Zion en vol ?<br />
Répondre
N
<br /> La dernière phrase de ton courrier est SUPERBE et tellement représentative de ce qui est notre société du jour !<br /> <br /> <br /> Bon week-end  ou plutot Bon maintenant Merci à vous deux .<br />
Répondre
V
<br /> <br /> Merci. J'aime bien manipuler les mots :<br /> <br /> <br /> Il n'avait Dieu que pour elle<br /> <br /> <br /> Aie deux toits, le ciel, tes draps<br /> <br /> <br /> Etc. peutique.<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.