Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 08:13

10 mars 2010 004
J’ai décidé de ne citer aucun texte dans ce petit libelle. Car si je commence, je n’en finirai pas, tant la liste est longue des interrogations, spéculations, et thèses de toute nature quant à un sujet des plus difficiles : Qui est qui, et qui fait quoi dans le cirque théologique ?

 

Le dieu de la bible, recueil de livres sémitiques relativement récent, compilation dont l’origine elle-même est extrêmement controversée, nous a confié la mission de donner des noms aux animaux. Mission à prendre avec recul, car elle ne concerne pas que la classification au niveau naturel des espèces vivantes et constatables par nos cinq sens, mais également le repérage et l’identification de nos populations intérieures, résumées par le fameux « Connais- toi toi-même » de Socrate, dont un certain NS a dit lors d’une entrevue avec Michel Onfray restée dans les mémoires qu’il n’avait « jamais rien entendu d’aussi absurde ».

 

Donc, l’un de nos herculéens travaux consisterait à définir ce que, ou qui nous sommes, au-delà de l’identification immédiate à l’ego.

 

Eternelle interrogation, restant généralement sans réponse.

 

Je lis ça et là sous la plume de gens douloureusement engagés dans la quête qu’il est difficile de percevoir la limite entre Lucifer et Satan, d’une part, et d’autre part que le Christ et Lucifer, tous les deux dénommés : Étoile du matin, Lucifer, Phosphoros, qui tous deux signifient « Celui qui apporte la lumière » sont souvent confondus.

 

Je me suis également longtemps posé ce genre de questions, sans jamais obtenir de réponse satisfaisante et bizarrement, sans savoir comment ça s’est fait, je suis en mesure de proposer une hypothèse qui m’aurait bien évidemment envoyé directement au bûcher il y a peu de siècles.

 

On sait que lors du pèlerinage à la Mecque, les fidèles musulmans lapident le diable, ce qui a parfois occasionné des morts par écrasement et piétinement dans l’excitation de l’exécration. C'est pathétique, mais ce n’est pourtant qu’une forme critique d’une attitude partout répandue : considérer que tout nous est extérieur.

 

Facile de lapider la femme adultère, le diable et tout ce qui nous dérange un tant soit peu.

 

Beaucoup plus difficile l’exercice auquel nous a convié le Christ dans cet épisode de la femme dite adultère, où il a répondu simplement à la horde meurtrière que celui qui n’avait jamais péché (qui ne s’était jamais trompé, n’avait jamais failli, si vous préférez évacuer la charge culpabilisante de ce mot) n’avait qu’à lancer la première pierre. Evidemment qu’une telle réponse a dispersé la foule.

 

Que ne leur demandait-il pas : s’observer soi-même !

 

Rien ne nous est étranger. Ni paille, ni poutre. Le théâtre fantomatique dans lequel nous nous ébattons joyeusement ou péniblement selon les moments est une projection intérieure, dont nous sommes, comme dans le rêve tous les personnages simultanément.

 

J’en viens à mon sujet : Lucifer, le Christ et Satan sont en nous, c’est évident. Toutes ces histoires ne nous concernent pas parce qu’elles se seraient déroulées dans un lointain et hypothétique passé, mais parce qu’elles vivent en nous à chaque instant.

 

Le Père, la Source, c’est notre esprit sans limite. Satan, le Tentateur, l’Adversaire, c’est le terme du voyage, sans cesse reculé, le noir profond que nous sommes venus éclairer. Le Christ, et Lucifer sont les deux visages de ce que nous sommes : des porteurs de lumière. Nous sommes des fragments, des étincelles issues du centre de tout, irradiées aux confins du monde créé, confins, force magnétique, trou noir, vortex que représente Satan, éternelle figure de la perdition, car plus nous sommes loin de la Source, et plus notre signal faiblit, et plus nous sommes séduits, aspirés, tentés par la perdition, l’égarement, c’est-à-dire le danger d’oublier totalement ce que nous sommes, d’adhérer à ses valeurs et de ne pas revenir.


En ce sens, l’allusion à l’Enfer éternel ou à la Huitième sphère est peut-être véridique.

 

Lucifer apporte la lumière frontale, celle de l’Émeraude qu’il perd en venant. Il représente la connaissance, notre infatigable et irréductible quête de sens. Sa couleur est le vert, en rapport au vair, du latin varius, qui signifie noir et blanc. De nature vibratoire, il clignote, comme un phare. Apparaît, disparaît. Lumière, il est tenté par la noirceur. Etre, par le néant.

Le Christ symbolise et diffuse Amour et Paix ; son attribut est un cœur embrasé, rouge comme la chaleur maternelle.

Le sens saute aux yeux : la pierre noire et blanche (oeuvre au noir, oeuvre au blanc) devenue Graal, précieux contenant, doit s’emplir d’Amour, du don total de Soi (oeuvre au rouge). Mais, et c’est ce que beaucoup oublient, l’Amour n’est rien s’il s’exerce sans discernement, sans Connaissance. L’Amour ne suffit pas, mais doit s'allier, voire même être précédé par la perte, puis le souvenir.

 

Nous devons libérer Lucifer, lui permettre de faire ce qu’il a à faire, éclairer le vide, instruire, découvrir. C’est la vraie quête du Graal, au cours de laquelle Perceval a échoué justement parce que, fidèle aux conseils du monde profane il n’avait pas posé de question à son sujet, ni au sujet de la blessure du roi.


En clair, ça veut dire détacher notre intelligence, la délivrer des liens de la peur de déplaire à tous les juges, internes, externes, qui ne sont qu'un, au fond, du conformisme, des acquis, des directives, des identifications et des appartenances. Libérer notre pensée.
 

Lucifer éclaire par l’intelligence, le Christ par l’amour : ce sont les deux attributs du soleil, lumière blanche et chaleur rouge. L’un rayonne par le front, l’autre par le cœur, et sans activer et unir les deux, nous restons boiteux, à tourner en rond.

 

A l’instant des noces, Lucifer et son jumeau, le Christ sont à nouveau réunis. L’Amour et la Connaissance ne sont qu’un, et à cet instant le Ciel descend sur la Terre.

 

Nous sommes le Ciel, la Terre, le Christ et Lucifer.

 

La dissociation est facile : le Christ est le bien et nous rattache à l’Origine, Satan le mal, et Lucifer, qui représente notre flirt poussé avec la noirceur, l’égoïsme, l’orgueil, l’ambition, la ruse, face noire du Christ nous fait peur, sans que nous sachions bien Qui il est : nous, aux prises avec les limites.

 

Bien sûr, tant que nous haïssons ce que nous croyons nous être étranger, tant que nous ne nous connaissons pas, tant que nous ne nous aimons pas nous-mêmes, nous sommes perdus dans les Ténèbres extérieures, morts, rêvant que nous existons comme des êtres entiers dans un monde cruel et incompréhensible.

Il y a encore un pas à franchir, pour lequel je ne suis pas prêt, c'est plus qu'un pas, c'est un gouffre : et si le but, c'était d'intégrer en conscience le néant, d'établir un pont, c'était d'accueillir et de découvrir que nous sommes aussi l'autre face, maudite de tout temps ? Existe-t-il d'autres limites que notre propre refus ? En d'autres termes, y a t-il un Mal absolu, irrémédiable ? Sommes-nous aussi Satan ?

Partager cet article
Repost0

commentaires

S
<br /> Merci pour ce texte...Envie de partager avec vous la réflexion qui en résulte:<br /> D'abord, curieux, vous parlez de la 8 ème sphère, et c'est la troisième fois que je tombe, plus ou moins volontairement, sur cette sphère...ça m'intrigue...J'aimerais vous demander: que connaissez<br /> vous d'elle? Sur un blog, malheureusement plus mis à jour, en lien avec Steiner, il était fait un lien entre cette sphère, un monde noir, déchu, perdu, à l'Etoile Noire de Star Wars (puisque<br /> d'après l'auteur du blog, Lucas serait un grand amateur d'anthroposophie). Sur News of tomorrow, un texte en parle- vous y avez laissé un commentaire d'ailleurs je crois.<br /> D'autre part, j'ai envie de répondre à votre question finale: bien sûr! Si Christ et Lucifer sont les 2 faces d'une mm médaille, alors le Bien et le Mal aussi! Il est d'ailleurs assez souvent<br /> question en ce moment de l'idée que "Dieu" Yahvé Allah etc..n'est que l'autre face de Satan, une entité "archonte" qui serait un imposteur, s'étant - satan, "inséré" entre lui et nous, courbé<br /> l'espace temps, fermé à tout lien ou presque avec la Source...<br /> Si il est bien question, comme je le crois, de la Fin de la Dualité, alors c'est à tout les étages de la maison...<br /> Voilà mon humble réflexion...<br /> bien à vous,<br /> Stéphane<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> Bonjour,<br /> <br /> Concernant la 8ème sphère, je n'en sais que le peu que Jsf a traduit de Mark Hedsel sur NoT. Mais on peut en avoir une petite idée dans tous les films d'Hollywood dont les décors sont des enfers<br /> minéraux, durs, glacés, embrasés, inhumains, d'où est bannie la vie organique naturelle. C'est une réalité (je le ressens comme cela).<br /> <br /> Pour le reste, merci d'accompagner cette réflexion, et je crois bien qu'il faut toujours aller au bout des choses. Seulement, il faut y aller vraiment. Si pour l'instant je perçois le rapport entre<br /> Christ et Lucifer, j'arrive à le faire fonctionner en moi au dela de la simple notion intellectuelle. Par contre, au delà, même si je pense que ça doit être pareil, je ne suis pas prêt à franchir<br /> cette limite. Voilà. Il faut du temps, de la maturité pour faitre chaque nouveau pas. Si on veut arriver entier au bout du voyage.<br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.