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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 20:38

gorges du Tarn mai 2009 367Ante scriptum : ce texte a été conçu pour être dit, parlé, et pourquoi pas vociféré, si vous ne craignez pas d'être enfermé,  plutôt que lu du bout des yeux. C'est un texte de chair.

Milliards de trilliards de mots versés à la hâte sans regarder, suintant par tous les blogs dégorgeant des issues de secours, coulant des émonctoires, ruisselants, je n’en pluie pus, les livres, qui des livrées de Dell ivres ne délivrent pas, pleuvent en tas sans dire grand-chose, rien, éphémère  barrage de vide. Comblance. Boucherie. Obstructation. Draguage, séductesse, hâppement, éructisme.

 

Lus mais pas vus, pas vus pas pris quoique ?

 

Les mots globines, toujours mots dits, les mots scions, et les mots doux, les mots très durs, qu'on n'en a même pas pour le dire, les mots ressauts, mots recelés, sous le calme trompeur des mots lits, faut il comme les horribles ouvriers du Malleus Maleficarum rechercher par tous moyens tout démantibuler désinstaller pour obtenir enfin la vraie substance des mots niaques ?

 

Les Précieuses en fats bliauds de soie dont riait Molière avaient senti que dans la truculence des fabliaux de corde, et de sac, des baiseries rabelaisiennes et villonesques vilenies irradiait l'esprit impur, qui n’a que le tort bien caché d’être le seul Pur, du grec Puros, le Feu, comme le purin et dont les adeptes puromanes, ou purotins, comme le redit plus tard Alfred Jarry n’avaient de cesse de bouter le Feu divin à ce monde de paille.

 

Mots sades ? Mots laids ? Larcins ? Clairs de bauge à mi-lune ? Torve détour, tortueux tourbillon, trublion troglodyte, je mâche vos sons comme sons de gloire, pris pour toujours à l'âme son, vous dont j'aime tant le poids son, pure jouissance à pleine gueule.

 

La vérité est-elle dans les mots propres : technicienne de surface, prestataire de services sexuels, gardien de la paix et force de sécurité ou dans la souille des mots obscurs charriant l’humeur profonde des vieux passés : souillon, fille de salle, de joie, lumière des hommes, porc, tripaille, soudard ? Ressources humaines, ou chair à canon, cher appâté ?

Dans l'ordure, il y a l'or, c'est connu, l'or durable caché sous la couche des siècles, alors que vos mots ne sont que des étiquettes de lettres accolées sans amour et sans destinataire.

 

Un mot rayé du vocabulaire précieux : concupiscent, con, cul pissant. Un autre : convergence, con verge anse, curieux cul rieur, tout est interdit. Mais c'est pourtant le con et la verge en  qui font l'engeance, l'engendrement, le fruit du mâle et de la femelle même si vous avez, savants gloseurs inventé ou déféqué peut-être de vos cervelles sèches le vocabulaire in vitro. 

 

Gens de la Terre : causez propre, avec des mots absous et redissous dans le bouillon des Halde bien pensantes. Quand vous causerez propre, vous penserez propre.

 

C’est ce que NOUS voulons. Du propre, bien astiqué par les techniciennes électroniques impavides de la surface des choses mortes et ensevelies. Que vos mots reluisent et sortent déjà morts en longue cohorte de vers nettoyeurs du cadavre apoétique de vos palais déserts où même vos dents s'ennuient.

 

NOUS voulons que vous votiez pour ce qui vient d’être astiqué.

 

NOUS avons inventé et autorisé donné l’imprimatur à la Cacadémie pour astiquer et jeter. Il vient d'y entrer une Simone Vieille et maintenant immortelle, paraît-il, ce qui doit faire s'esclaffer toute la cohorte des anges, tant déchus que fidèles, pour une fois réunis par force, et qui n'est pas Celle que tant aimions, mais celle-là permettra enfin l'avortement légal de tous les mots que NOUS n'aimons pas.

 

N’aimez pas les mots sales. Fuyez les mots glissants et poisseux. Gluants puceux et pustuleux, fistuleux, flatulents. Boyaux viscères et glands visqueux fuyez, pets vents remugles et corruption fécale, furoncles et turgescences priapiques, lèvres gonflées, levés de lièvres, boucs égarnis, Sodome Gomorrhe et logorrhée fuyez, gens de la Terre. Brûlez sorciers mal embouchés cramez les livres nourriciers boutez sorcières en souricières. Qu'à chaque commissure on appose des commissaires, chargés d'en réprimer la joie.

 

Fuyez le laid fuyez le sale. NOUS savons ce qui est beau.

Sur la plus haute pointe du laboratoire enfin incandescent de l’eau de javel  Lacroixetlabannière labellisée et irradiée surirradiée selon l’évangile de saint Howard Hughes, martyr aseptisé, je vous en conjure, lavez-vous la bouche trente fois et ne dites plus que des mots propres. Alors vous serez enfin parfaitement et irrémédiablement morts, another brick in the wall.




PS: De la vraie Simone Weil : « À quatorze ans je suis tombée dans un de ces désespoirs sans fond de l'adolescence, et j'ai sérieusement pensé à mourir, à cause de la médiocrité de mes facultés naturelles. (…) Je ne regrettais pas les succès extérieurs, mais de ne pouvoir espérer aucun accès à ce royaume transcendant où les hommes authentiquement grands sont seuls à entrer et où habite la vérité. J'aimais mieux mourir que de vivre sans elle. Après des mois de ténèbres intérieures j'ai eu soudain et pour toujours la certitude que n'importe quel être humain, même si ses facultés naturelles sont presque nulles, pénètre dans ce royaume de la vérité réservée au génie, si seulement il désire la vérité et fait perpétuellement un effort d'attention pour l'atteindre. (…) Plus tard, quand les maux de tête ont fait peser sur le peu de facultés que je possède une paralysie que très vite j'ai supposée probablement définitive, cette même certitude m'a fait persévérer pendant dix ans dans des efforts d'attention que ne soutenait presque aucun espoir de résultats. » « Attente de Dieu, pp. 38-39 ; Œuvres, pp. 768-769 »

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commentaires

A
<br /> Vous avez raison vieux Jade de dire "les sottises, tant qu'elles restent dans le tiroir ça va, mais une fois lâchées on ne les rattrappe plus", c'est pour ça que je ne m'autorise plus à écrire<br /> comme avant, mais j'ai bon espoir que la muse efface au fur et à mesure mes sottises et je reste persuadée que les beaux et grands esprits ne se laissent pas si facilement choquer! J'aime à croire<br /> qu'ils aiment l'irrévérence, sinon ...<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> La seule révérence due s'impose d'elle-même. L'irrévérence fait valser la poussière. Vive l'irrévérence. Attention quand même : ne pas être trop irrévérencieux avec le révérend VJ. Quand même.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> On n'invoque pas impunément Maurice Leblanc, lui ou sa bande de joyeux drilles et depuis ils ne me lachent plus la grappe ou plus exactement les zigomatics. Alors je les ai menacés et leur ai dit<br /> que je connaissais un certain vieux jade et que si ils m'embetaient il leur enverrait le texte "prière aux morts pour qu'ils nous lachent la grappe enfin", pardon "pour qu'ils nous libèrent enfin"<br /> et qu'ils allaient voir ce qu'il allait leur en couter!!!, une certaine Weil y'avait déjà laissé ses dents!<br /> <br /> Tu parles, ils se marraient comme des clés à molette et je crois que c'était ça leur but, discuter avec vous.<br /> <br /> Alors là, moi, toute chafouine, je me suis dit qu'on ne m'y reprendrais plus!!!<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Ah, le grand Maurice, toute ma jeunesse, toutes les vacances d'été. Et Gaston Leroux itou. Avec Jules Vernes et Hergé pour finir. J'ai dans ma cave 3 petits articles sur Môssieur Hergé, mais<br /> j'attends l'imprimatur du docte docteur Bertrand Portevin "Le monde inconnu d'Hergé" et "Le démon inconnu d'Hergé" qui m'a promis de me relire mais hum il m'a demandé un peu de temps,<br /> mais je préfère attendre quand même que de raconter des sottises - vous savez les sottises, tant qu'elles restent dans le tiroir ça va, mais une fois lâchées on ne les rattrappe plus - donc dès<br /> que ce bon docteur m'a donné le feu vert (ou indiqué les bêtises à gommer) je vous les livre.<br /> <br /> <br /> Si j'avais du temps, j'aimerais bien écrire sur l'Audi C, un vieux modèle de la marque OMER, ce vieil Omer d'alors, comme disait mon papa, mais le temps, pfff...<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> je croyais que c'était Simone qui essayait de mordre vieux Jade, car dans "Alix au pays de la mère Weil" il l'a accusé d'être au pays des vermeils, alors la pov' vieille elle s'est énervée du coup!<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Ah, encore de la télépathie, car j'ai prévu une petite amusette qui met en scène l'accordéonichte du faubourg, Jean d'Ormechon et chette chère Chimone au pays des immortels vêtus de vert, donc au<br /> pays de la carte vermeille. Ca vous arrive de passer derrière le miroir ?<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Bonsoir,<br /> <br /> GRRR!<br /> <br /> C'est qui qui mord?<br /> <br /> Amitiés Léa.<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> C'est kiki qui. Moi, ça m'arrive aussi. De moins en moins souvent. Et puis les dents ne sont plus si bonnes...ma pov'dame, avec l'âge, c'est tout qui baisse. Hé oui. M'en causez pas. C'est pus<br /> c'que c'était. Hé non. Enfin, tant qu'on a la santé.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> diablement réjouissant, quelle niaque!!!<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> GRRR!<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.