Tout le monde se souvient des récentes bulles, financières, boursières, immobilières, récurrentes, qui sont dues à une forme d'hypnose collective et réciproque, grossissant n'importe quel objet à l'extrême, jusqu'à son éclatement.
Jean de la Fontaine avait déjà abordé le sujet à propos des ego hyperdilatés qu'il rencontrait à son époque. Toutes les bulles sont gonflées à l'ego.
La folie guerrière de l'OTAN, l'avidité hallucinée des banquiers, la frénésie de pouvoir des polytocards, la volonté de souiller le monde des rapaces industriels et l'arrogance luciférienne de ceux qui drivent toute cette ordure dans l'ombre, tout cela n'est qu'une énorme bulle, la plus grosse que nous ayons vue jusque là.
Le mythe a enregistré déjà des précédents : l'Atlantide, et la tour de Babel. Dont la ruine est due, d'après Platon et la Bible, à l'orgueil, hyperdilation de l'ego.
Une bulle de pouvoir, et de mensonge, dont les participants s'encouragent l'un l'autre à donner encore plus de valeur à tout ce qui se consomme, tout ce qui brille, tout ce qui se vole, se dilapide, plus de valeur au pétrole, au gaz, à l'or, au fric, aux résidences, au sexe, à tout ce qui se monnaie.
N'oublions pas l'adrénaline. Les maîtres du monde se défoncent au pouvoir, sniffent du tabou, s'injectent les interdits qu'ils imposent au peuple. Fous à lier, et maîtres de ce minuscule pan du réel.
Le reste n'est rien, ne compte plus : l'eau, l'air, la vie humaine, la dignité, l'innocence, la virginité, la pureté, le respect, le silence, la paix, l'amour, le rire franc, le sourire, la caresse, le don, l'offrande, l'accueil, rien de tout cela ne pèse rien, n'est rien, invisible, inodore, sans saveur, pour ceux qui s'encouragent sans cesse à emplir un peu plus cette bulle de fureur.
Elle ira jusqu'au ciel, disent-ils. Aux étoiles, croient-ils. Notre puissance est sans limite, ricanent-ils en engouffrant un pays après l'autre, en écrasant de leurs sales pattes les humains véritables qui se dressent sur leur chemin de sang. Nous sommes les maîtres, s'encensent-ils. Rien ne nous est désormais impossible. Tout est à nous.
Et la bulle gonfle, gonfle, cette bulle pleine de larmes et de souffrance, de haine et de violence, de tortures et de cris, de sang et de poussière, elle gonfle démesurément, et les fous excités dansent autour en hurlant leur triomphe et leur joie démoniaques.
Tout autour, dans le calme, les esprits éternels attendent. Y a t-il une bulle qui n'ait éclaté ?
Apocalypse de Jean, 6 : (9) Lorsqu’il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui furent égorgés pour la Parole de Dieu et le témoignage qu’ils avaient rendu. (10) Ils crièrent d’une voix puissante : « Jusques à quand, Maître saint et vrai, tarderas-tu à faire justice, à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? » (11) Alors on leur donna à chacun une robe blanche en leur disant de patienter encore un peu, le temps que fussent au complet leurs compagnons de service et leurs frères qui doivent être mis à mort comme eux.