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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 08:56

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Tu ne jugeras pas, dit le Christ, parlant de cette mauvaise tendance que nous avons à charger l’autre de nos petitesses et de nos propres vilenies.

 

Mais le jugement, c’est comme la gravité sur une planète. De par leur nature, une chose tombe, une autre s’élève. Les excréments descendent, la vapeur s’envole.

 

Il peut être dommageable aussi de porter un jugement sur soi. Ça revient à vouloir être autre que nous ne sommes.

 

Cependant, il faut bien apprendre à discerner ce qui nous mène vers le bas, et ce qui nous permet de franchir la barrière de notre geôle.

 

Si nous sommes dans le temps du Jugement – nous y sommes en permanence, la digestion n’est qu’un jugement – ou plutôt, celui du Dévoilement, sens exact du mot grec Apocalypse, alors peu à peu émerge devant nos yeux incrédules (l’incrédulité, comme la crédulité est une erreur) le monstre total.

 

Le monstre hétérogène de tous les crimes et de toutes les lâchetés qui souillent et enveniment le monde depuis l’origine.

 

C’est assez gros, et ça peut faire peur.

 

Depuis longtemps, les avertissements se succèdent. Il est maintenant difficile de ne pas distinguer l’énorme structure de ce phénomène composite, mais véritablement cannibale. Le petit rat roi des français, dans l’habitacle de son Godzilla administratif et policier n’en est qu’un rouage. Tout cela s’ancre dans un passé et un inconscient incomparablement plus énorme et inconnaissable.

 

Comme une fosse septique à l’échelle planétaire.

 

L’homme, soudain, après avoir dansé toute la nuit, se réveille face à la Bête. Tout ce qu'il vomit, il le reconnait. Tout ce qu'il a avalé défile sous ses yeux, tranche après tranche. Tout ce qui nous menait vers le bas a repris vie. Un incommensurable tas de merde autonome qui veut maintenant prendre le pouvoir.

 

C’est vrai, c’est constatable, pertinent, c’est le discours des réalistes.

Les croyants, eux, disent que Dieu balaiera tout cela dans une énorme chasse d’eau. Et punira les méchants, ajoutent ceux qui se croient différents.

 

Moi, qui oscille entre réalisme et espérance, je pose juste ce schéma : si l’horreur accumulée par l’humanité soudain s’anime et s’incarne, elle a déjà et nécessairement un adversaire de taille : la somme de tout l’amour, de toute l’abnégation, de toute la beauté, de toute l’aspiration vers le haut, de tous les minuscules efforts accomplis par des dizaines de milliards d’êtres, parmi tous leurs abandons, toutes leurs défaites, tout le malheur qui les a abattus. 

 

Tout ce qui a demandé de chacun de nous dans le cours de ces milliers de vies* un prodigieux labeur, ou une dignité soudaine et fervente devant l'adversité, tout cela forme un réservoir immense, un potentiel qui retombe chaque jour en pluie sur nous, et féconde le meilleur que nous puissions donner.

 

Il est impossible que cela compte pour rien, si la bassesse et la cruauté apparaissent en évidence.

 

C’est une forme de réalisme accru, supérieur au réalisme matérialiste. Je ne vous demande pas de croire. Juste de saisir que tout a son contraire, et que tout est là, présent, à chaque instant.

 

Y compris le pire.

 

C'est pourquoi le désespoir et le découragement sont des tromperies dont il faut sortir, mais également l'optimisme béat et la crédulité.

 

 

* qu'elles soient "antérieures" stricto sensu, ou vécues par nos millions d'ancêtres toujours présents en nous.

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commentaires

D
<br /> perso, je trouve qu' on ne fait jamais assez confiance.<br /> Tampis si on est décu.<br /> En ne faisant pas confiance on manque l' opportunitée d'être ravi!<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Trop confiance en ses capacités, en soi, en l'aide. Au risque de s'assoupir, c'est ce que je voulais dire.<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> Un jugement sur soi, on peut dire aussi observation de soi,il faut bien s' oberver si l 'on veut progresser...<br /> déraciner les mauvaises habitudes,'de pensées,de jugements,etc...<br /> Comme dit le dalai-lama,le vrai désarmement est intérieur.<br /> bonne fin de journée.<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Mais l'adversaire est aussi notre allié. Et un allié peut se révéler notre pire ennemi, trop de confiance.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Pourquoi le miroir serait-il l'adversaire ?<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Il n'est pas l'adversaire, il n'est que notre reflet, bien sûr. Mais c'est bien comme cela que nous le voyons, tant que tout n'est pas réuni.<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Prendre conscience de son bonheur, peut être aussi effroyable que d'aller se pencher vers son malheur, de simplement se désespérer par ennui ou lassitude.<br /> Le temps oeuvre à nous tenir à cette limite, à nous en rapprocher, à la conscientiser de plus en plus précisément, dans toute sa force et sa fragilité. Le temps, dans toute sa relativité. On a une<br /> impression de rappel et pourtant, on avance, inexorablement.<br /> <br /> Merci Vieux Jade pour vos paroles: il n'est pas inutile de rappeler, d'entretenir, encore et encore.Ca aide à se détacher, se déprendre, encore et encore. Repartir tout neuf, tout nouveau, tout<br /> beau!<br /> <br /> <br />
Répondre

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.