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27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 17:17

eros-thanatos-1-.jpg

Gustav Adolph Mossa, 1906

 

Je reviens une énième fois sur le processus de purification du désir, car, à mon degré actuel d’évolution, c’est la clef qui ouvre la serrure secrète de notre existence.

 

Pour être très clair, car Mme VJ qui me lit parfois estime que je fais trop de raccourcis, comme si je me parlais à moi-même, l’existence, c’est le film que nous vivons à l’extérieur d’une sphère dont l’auteur habite à l’intérieur. Il est nous, comme nous sommes lui. Seulement, dans la plupart des cas, la communication passe mal. Alors nous, les acteurs, croyons dur comme fer que nous pouvons agir, quand nous ne sommes qu’agis.

 

Pour intervenir sur le scénario, il faut avoir rétabli la communication, et, en tant qu’acteur responsable informé du sens de la pièce, suggérer des modifications, voire imposer des situations nouvelles.

 

D’acteur, nous deviendrions alors co-auteur.

 

En dernier ressort, c’est un problème entre Nous et nous. Rétablir le lien, s’affranchir de la détermination.

 

Mais le film tourne toujours autour du même pivot : le désir.

 

Voici une nouvelle fois l’enjeu du scénario, comme l’ont exposé les Grecs : le désir connaît quatre phases, quatre états principaux :

 

-          Pornéia, qui décrit la relation entre le bébé et sa mère. Pour l’enfant, pas de différence entre sa mère et lui. L’expulsion lui a semblé une catastrophe, il ne rêve que de fusion, de plénitude. Il lui faut le lait, le sein, le chaud, l’humide, la voix, les caresses. Entre sa mère et lui, aucune distance. Dès qu’elle s’éloigne, il pleure et réclame son retour, amputé de lui-même. Pornéia a donné son nom à la pornographie, qui montre à l’infini des spectacles de comblement d’orifices. Satiété paradoxalement jamais satisfaite, comme le supplice de Tantale. I can get no satifaction...

 

-          Éros, qui a pris note de l’espace désormais béant entre la mère disparue, chair arrachée au bonheur qu’il faut dorénavant rejoindre par tous les moyens. Éros a un arc, et des flèches, qui symbolisent la distance. Le but d’Éros est de rétablir l’état de plénitude antérieur, serait-ce par la violence. Car, comme l’a noté Freud, Éros et Thanatos sont frères. La mort réunit les manquants et apaise le manque. La mort est toutefois un échec sur le chemin, car elle ne réunit que des êtres incomplets et béants.

 

-          Adelphos, ou Philia : le désir émoussé, qui par lassitude peut-être renonce à s’approprier la part disparue, et commence à voir dans l’autre un être séparé mais libre. Éros veut manger, combler sa faim. Philia s’assied et regarde l’autre vivre séparément de lui. Philia regarde l’autre tel qu’il est, et s’en réjouit. Philia ne veut plus jouir de l’autre comme de sa moitié manquante. Philia devient unique et reconnaît l’autre comme un autre, unique. Philia aime la distance qu’il trouve entre l’autre et lui. Tout ce que Philia découvre en l’autre, il le voit en lui. Un jour, il découvre que l’autre, c’est lui, et lui, l’autre.

 

-          Agapè, c’est l’extension de Philia à toutes les créatures, dans une fusion qui laisse à chacune son entière liberté. Agapè, c’est Pornéia transfigurée. D’une fusion indistincte où toute séparation est ressentie comme une atteinte, une menace, on est passé à une fusion volontaire d’êtres libres et conscients de leur identité propre, et de leur identité commune.

 

Pour parvenir à ce stade, il est certain que les acteurs doivent collaborer activement au scénario, car Agapè est un lieu dans lequel rien ne peut être contraint.

 

Cela signifie que seules les âmes prêtes à ce retournement y ont accès. Ce que tous les textes sacrés n’ont cessé d’affirmer.

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commentaires

N
<br /> Vous avez raison cette dame était tut simplement merveilleuse...comme la vie, comme la mort... c'est la phrase qu'elle a faite graver sur la tombe de son mari...<br /> <br /> Accepter la séparation au delà de toute distance... dans la vie terrestre ( avec des êtres bien vivants, et même bien proches) et au delà... on dépasse les chiffres et les mesures, aussi<br /> incroyables soient-ils... la réalité, les limites de la création, nous dépassent tellement! Aux limites de l'imaginable!!! Oups! Quelle émotion! On en perd la voix!<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Oui, les chiffres, pfft! On s'en fout. La science découvre ce qu'on sait depuis toujours. C'est son job.<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Entendu cette semaine, d'une femme de 86 ans, ...le plus court chemin entre deux coeurs passe par les étoiles... j'vous dit pas la distance de cette séparation!<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Merveilleux. La vitesse de la pensée, ou de l'information, d'après des expériences récents (me demande comment on peut obtenir de telles données ?) serait de 857 millions de km / seconde ( 3 000<br /> fois la vitesse de la lumière). Si c'est vrai, et personnellement je n'en doute pas car le plus incroyable est toujours vrai, cette dame a raison. <br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Jade,<br /> <br /> Bonne fin de semaine.Merci Jade.<br /> <br /> <br /> Gros bisous,Léa.<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> :)<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.