Dimanche
Il pleut des pétales
Du cerisier et des pommiers d'amour
L'air est tiède
Les chiens ont mangé et sont calmes
Le chat se roule dans la poussière
Les oiseaux font comme chez eux
Et se racontent toutes sortes d'histoires
Trois canards rayent le ciel
Puis éclaboussent la rivière
De leurs cols verts
Dimanche
Des hommes s'affairent
Dans les bunkers
S'activent des hommes de fer
Qui préparent le prochain déluge
C'est décidé c'est pour demain
Pour notre bien
C'est presque fait
Mais aujourd'hui mon coeur est calme
Comme le monde
Tout ce qui palpite
Tout ce qui chante
Tout ce qui passe
J' étais dans mon jardin, le jardin de terre, pas celui que je trace sur la flaque de mon écran, les canards qui vivent sur la rivière se sont bagarrés - c'est très bagarreur, le colvert - trois d'entre eux se sont envolés, puis sont passé deux ou trois fois au dessus de moi, avant de se poser dans un grand fracas d'éclaboussures. Pendant ce temps, les canes couvent.
Pendant ce temps les hommes aussi - certains hommes - couvent d'horribles choses noires.
Tel est le monde.
Au plus noir du monde, la lumière et la paix éternelles demeurent, comme la flaque de mon écran et toutes les flaques d'eau du monde demeurent vierges lorsque retombe le grand vent qui les ride et les soulève.
J'étais dans ce jardin, le temps de prendre deux canards par le bout de leur image, puis de lire sur le blog de Sevim que rien n'arrive jamais par hasard, que tout est lié, signe, vrai, et songe dans le même temps.
Que le monde est magique et nous aime.
Merci.