Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 17:50

 

1 août 2010 049

Plant de potiron réjoui à l'assaut d'une vieille baraque. 

 

 

Peut-être vous demandez-vous parfois comment j'écris, comment me viennent ces idées, ces textes, ces phrases.

 

Je l'ai dit ailleurs : une partie de l'inspiration vient du dialogue que nous avons, Mme VJ et moi, à table, en voiture, la nuit.

 

D'autres fois, de mes observations ou méditations au fil des nuits et des jours.

 

Je suis un adepte de la méthode de Georges Perros,qui écrivit deux recueils de "Papiers collés" (L'Imaginaire, Gallimard), dont j'extrais cette phrase cueillie au vol, page 87 : "Ce sont les autres qui m'ont rendu intelligent".

 

Quand une idée me frappe, et les idées nous frappent comme des gifles, mais souvent nous n'aimons pas les gifles, je la griffonne sur un post-it, un papier collé.

 

Dans mon bordel personnel, croulant de dossiers et de toute sorte de paperasse, dont la plupart ne vaut pas du fumier, mais permet la survie de mon organisme, il y a aussi des morceaux de papier carrés, jaunes, mauves, souvent illisibles, qui servent de cercueil à une idée qui étouffe sous la poussière.

 

Car, lorsqu'elle a atteint son but de drone, qui est de me titiller les neurones, épuisée, venue de l'outr'espace-temps, l'idée s'effondre sur le papier où je la couche hâtivement. 

 

Et des dizaines de post-it gribouillés passent à la trappe faute de soins. Certains surnagent je ne sais comment. Le service aux naufragés se met en place lorsque retentit le signal d'alarme : ILN'YAPLUSD'ARTICLESPOURLEBOLGJEREPETEILN'YAPLUSD'ARTICLESSPOURLEBLOG

qui déclenche une panique où l'on met les canots à la mer on ouvre en vitesse l'une après l'autre les bouteilles de chardonnay , et où l'on recueille tout ce qu'on peut, et la discrimination bat son plein : t'es qui, toi ? Mais bordel, y'a quoi d'écrit ? Illisible, poubelle. Non, laisse-la, ça reviendra. Ça, non, pas mûr, je le sens pas. Comme au marché, faut que ça soit mûr. Pas trop, mais assez.

Si c'est mûr, lisible, et que ça plait, hop, on embarque. Ça, c'est la phase sauvetage.

 

Après, c'est la préparation du bébé. Faut le rendre présentable. Alors, croyez le ou non, il n'y a pas la moindre intention, par la moindre structure. Si le sujet est formé, il sort d'un coup. Les phrases s'alignent toutes seules, imperturbablement.

 

Maïeutique, disait Socrate, fils d'une sage-femme.

 

Voilà : pour résumer, je suis une espèce de sage-femme. Je passe entre les lits de mesdames les idées sur le point d'accoucher, et d'un air doctoral en palpant les fesses de mon adjointe, je dis : toi, t'es prête, tu sors. Toi, t'attendras.

 

Lorsqu'elles sortent, je les apprête, je les nettoie, je les attife, mais, comme ce ne sont pas des putes, mais des idées venues me et vous travailler, je ne les maquille pas, ou si peu...

 

Une photo, une musique, un petit mot d'encouragement, et elles s'en vont toquer à vos portes.

 

Recevez-les, laissez-les dehors, maintenant elles sont nées et feront leur tour du monde.

 

Recevez-les, et m'en donnez des nouvelles, ce sont des enfants de l'amour. Ce sont de belles filles, et fières. Elles sont venues pour féconder de beaux enfants à ce vieux monde moribond.

 

Nous en serons les grands-mères et les grands-pères.

 

Nous sommes les ancêtres mythiques du monde de demain. Ça me donne envie d'aller danser. Pas vous ?

 

Allez, pour vous donner envie de lire Perros, sa photo : 

buste-1-.jpg

 

Ça vaut toutes les machines du monde, une tête d'honnête homme, non ?

 

Écrit ce 20 novembre en écoutant les chansons du beau Serge, l'Italien, Reggiani.

Partager cet article
Repost0

commentaires

S
<br /> NON, voyez, j'écrivais encore à l'instant... Pas de perles aux pourceaux, c'est "évident" aussi... J'écrivais, pour l'univers.... écrivain non fonctionnaire, je n'ai donc plus d'heure , amzer'zo !<br /> (qui a le temps a la vie)<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Pas d'heure pour les braves.<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Rassurez-vous, sitôt veut-on dire une parole de sage qu'on passe pour un fou !... Mais vous êtes tombé dans un tonneau de Calva d'os , dites-moi, avec toute cette fausse descendance !!.. De plus ,<br /> comme st thomas, vous ne m'avez pas tant cru, bien sûr qu'il y en avait 3 ! ..Un quatrième devait sortir, mais il "partit" avant... La journée fut bonne, qui est solitairement passée (mais<br /> sommes-nous vraiment seul, solo ? Je ne le pense pas...)<br /> Kenavo du site... maintenant plongé dans l'encre du soir.<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Jamais seul, c'est évident. Même dans la terrible  nuit obscure, Il est toujours là.<br /> <br /> <br /> Et le soir, vous jetez l'encre ? Pas aux porcs, j'espère.<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Tort et raison, réponse de normand, alors, mais à partir de quand la raison a-t-elle tort ?..<br /> Perros vous dit, par son PC 3, à travers moi :<br /> "après connaissance de la réponse, on dit souvent : c'est ça que je pensais. Penser, ce serait ça.."<br /> C'est donc toujours un retrait d'homme pour une avancée d'écrivain, puisque vous avez les cris-en-vous, puisque vous écrivez ; ah, avec une femme très Chi-Qonguisée, vous n'êtes pas plus "sage" ?<br /> D'ailleurs, vous vous parlez , la nuit, si j'ai bien compris...<br /> Perros / Poulot, Sète ici qu'il "dort" !.. Il aima tant Valéry qu'il en préfaça un livre "sur", que la fille du poète sétois refusa, ce qui fit dire à l'auteur des P.C :" sa fille a refusé - ma<br /> préface - pour insolence. Les héritiers sont toujours des emmerdeurs " (lettre à M. Caron).. Pour l'obscurité des écrits de Valéry, si vous avez son livre, reportez-vous au P.C 2 , pages 376/386<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Je vais vous expliquer pourquoi j'ai des réponses de normand (brièvement, rassurez-vous) :<br /> <br /> <br /> Voilà. La mémé de la mémé de l'arrière-mémé de mon arrière mémé avait fait manger à son homme (un vrai poilu, paraît-il), malgré l'interdiction du régisseur du château, un fruit absolument<br /> exotique pour l'époque : une pomme. Oui monsieur. Une pomme.<br /> <br /> <br /> Après pas mal d'avanies, et de nombreux pépins, il fallait s'y attendre, que je passe pour faire simple, mon arrière artrière grande mémé inventa la tarte, dont elle n'était pas avare. De son<br /> côté, l'arrière arrière grand pépé mettait au point dans son alambic le nectar divin que l'on baptisa hasardeusement Calvados, alors qu'on en est également friand par chez nous.<br /> <br /> <br /> Bref, je pris tant goût à la susdite liqueur que d'une part dans un acte judicieusement manqué ma femme perdit l'adresse du liquéfacteur - béni soit-il, mais comment le retrouver ? - et deuzio,<br /> je m'accoutumai à ne dire ni oui ni non, ce qui est souvent bien pratique, même si je n'en pense ni plus ni moins.<br /> <br /> <br /> Sage. Suis-je sage ? Si je le savais, soit je serais sage, soit je serais fou. Seul le fou croit qu'il est sage. Le sage, lui, sait qu'il est fou.<br /> <br /> <br /> Mais vous aviez - avez - raison : il y en a trois, je viens de le voir. Je n'ai que le Un (comme disait Attila Joseph)<br /> <br /> <br /> Merci à vous et bonne journée.<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> V. J : le chine-TOC du Vieux TAO qui chine ses billets peu chinois et ses chinoiseries ?<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Ma femme est une fervente adepte du Qi gong depuis bientôt 25 ans. Elle et ses copains, dans mon dialecte primitif, c'est les Chine toqués.<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> bonjour<br /> c'est rigolo que tu écrives ceci<br /> (je te prie de m'excuser pour ce tutoiement sans salamalecs<br /> -moi qui me prend pour la reine des salamalecs,là , raté)<br /> c'est rigolo que tu écrives ceci:<br /> <br /> "vieux poivrot plus ou moins taoïste"<br /> un commentaire que je n'ai pas écrit...<br /> mon fils, (13 ans et demi à l'époque)<br /> vieux Jade , ça lui inspire "vieux bourré"<br /> (à cause de la bière Jade ?)<br /> quand à moi je fais le lien avec le<br /> fait que le Jade est considéré comme précieux<br /> en Chine, et non en occident ....<br /> la Chine, le Tao..<br /> <br /> bonne journée....<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Vieux bourré ? :))))<br /> <br /> <br /> http://www.generation-tao.com/publications/articles/l-ivresse-en-chine,333<br /> <br /> <br />  A l’époque des Tang (6e - 9e siècle), Li Bai (aussi appelé Li Po), grand buveur et grand poète, le disait sans ambages et sans tourner autours du pichet : Si le ciel n’aimait pas le vin /<br /> Au firmament point d’« étoile du vin » / Si la Terre n’aimait pas le vin / Dans les profondeurs point de « source du vin ». / Puisque le Ciel-Terre aime le vin / Aimer le vin ne fait pas honte au<br /> Ciel. (…) / Trois coupes de vin et on entre en communication avec le Dao / Un tonneau entier et on est en harmonie avec la Nature. / Mais, vous qui saisissez vraiment le sens du vin / Ne le<br /> transmettez point aux personnes sobres.<br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.