Edvard Munch, le Vampire
Les rêves de cette période, comme toujours, donnent des indications précises sur l’accomplissement de l’œuvre.
Voici trois rêves récents dont les deux premiers m’ont été donnés, le troisième à Mme VJ :
- Sous l’entrée d’une boutique – du grec apothéké – qui désigne en français moderne l’apothicaire, donc par dérivation le soin, la médecine, sous le signe du caducée, ma femme me retire des tiques (ces parasites appelés aussi « libottes », « loubettes », qui peuvent être porteurs de la dangereuse maladie de Lyme, et qui ne sont rien d’autres que des vampires buveurs de sang). En fait, dans le rêve, il s’agit de sortes de polypes, de poulpes aux racines profondes, noires, qui viennent comme des racines.
- Trois semaines plus tard : cette fois-ci, je découvre sur la face arrière de mes jambes, au creux des genoux, des dizaines de ces petits monstres, certains minuscules, d’autres plus gros, donc déjà gorgés de sang. Je les enlève. Le genou, par son rapport avec la gen-ération, le fait que son dépliement, après le resserrement de la position du foetus, mène à la verticalité, et que la face concernée est l’arrière,peau la plus tendre, yin, qui renvoie au passé, réfère à la période pré-natale.
- Elle : se fait mordre au pouce par une souris, ce qui provoque une sorte de bulbe que j’extirpe avant de le jeter dans l’évier et de faire couler l'eau. Ce bulbe est comme une plante avec des racines. La souris – mus, en grec, qui a donné mys-tère – est en relation avec ce qui ronge dans l’obscurité. Physiologiquement, deux de ces rêves pourraient s'appliquer au cancer.
Tout ce qui relève du vampirisme fait référence à des hôtes indésirables. Souvent le vampire est insoupçonné. La plupart des gens, par exemple, croient fermement à l’utilité des états (systèmes sociaux autoritaires)qui ne sont que des parasites sociaux. Le vampire peut être, est le plus souvent, psychique. Tous les implants reçus au cours de notre éducation nous rivent au monde apparent, et nous vident de notre substance, nous privent de notre liberté.
L’anthropologue Michaël Harner et Carlos Castaneda parlent eux, comme les Gnostiques, des archontes, flyers, « Parasites de l'esprit » pour reprendre les termes de l’écrivain Colin Wilson. Le thème devenu classique des reptiliens ou annunaki en est une variante.
La société humaine entière basée sur un système hiérarchique, la nature elle-même procède dans toute sa structure de ce type de relations. C'est une constante de cette réalité.
Ces trois rêves indiquent un retrait d’implants. Le retrait passe par la découverte. Comment enlever ce que l’on ignore ? L’apocalypse est une phase d’éclairement. Nous y sommes enfin, nous y parvenons.
Peu à peu, la violence et l'injustice du monde sautent aux yeux de tous, malgré l’incessant maquillage dont les putois le recouvrent. L’horreur s’expose nue. Le mensonge si bien ficelé craque de toutes parts, et sa puanteur envahit tout, malgré Guerlain.
C’est parce qu’en nous, oeuvrent des êtres, d’invisibles équipes chirurgicales qui tranchent les liens qui nous voilent les yeux, extirpent les implants majeurs, dont les racines profondes ressemblent à des pieuvres et descendent au plus profond de nous, et nous dévoilent qu’au creux de nos genoux, c’est-à-dire, symboliquement, depuis notre conception ou notre incarnation, des vampires nous sucent le sang.
Ici, nous nous rendons des services mutuels ; moi, en vous écrivant, vous en me lisant,et en m'aiguillant vers encore plus de lumière, par exemple. Car souvent, l’œil de l’autre est plus aigu que le nôtre en ce qui concerne les choses cachées qui nous blessent.
Que ce secours soit humain ou invisible, il est en place. La résistance au pire qui s'installe de toutes parts est prête. Nous en sommes des cellules actives ou dormantes. C'est notre mission dans l'affreuse tourmente qui vient.
Comme des graines, l'acide du temps ronge notre coque et nous désespère, afin que nous jetions nos racines au plus profond, pour les beaux jardins de demain.
Un lien secret nous relie tous. Si l'un de nous est arraché et jeté au feu, d'autres subsisteront ignorés, et pourront de nouveau essaimer la liberté, le courage, l'amour et la beauté.
C'est pourquoi nous sommes nombreux, innombrables, dont beaucoup s'ignorent encore.
Des millions de spermatozoïdes pour un seul enfant.