Moine, monos.
Des mots, des mots, des mots. Paroles, paroles, paroles...
C'est quoi, être un ?
Monolithique ? Ce serait être figé. Mort.
A force de vivre et d'expérimenter, il nous vient quelques pistes de réponse, à Mme VJ et à moi : ce serait l'état d'équilibre toujours instable entre toutes les différentes tendances qui nous composent.
Pour cela, bien sûr, il faudrait d'abord les avoir toutes identifiées. Avoir établi avec elles, depuis le poste central qui a été dévolu à ce semblant d'autorité qui parle "comme un seul homme", un minimum de relations.
Une relation réussie implique nécessairement le respect de l'autre, ce qui est l'opposé de sa dévoration. Respecter l'autre est bien lui permettre d'afficher totalement ce qu'il est.
Lui laisser l'espace et le temps suffisant pour le faire.
Quand chacun dispose d'un temps et d'un espace suffisant pour se dilater à sa mesure, les conflits et les rancoeurs disparaissent.
Ce qui adviendrait sur la Terre si toutes les femmes, tous les hommes étaient respectés et reconnus, et non violés, abaissés, battus et traités comme des objets sans importance.
Quand toutes les parties de nous-mêmes seront reconnues et respectées, que chacune aura suffisamment d'espace et de temps pour exprimer librement ses nécessités, à ce moment-là, toutes parleront d'une seule voix.
Chacune s'effacera l'espace d'un instant pour que le besoin le plus fondamental prime les autres, et vice-versa. Il n'y aura pas débat, tant l'évidence s'impose.
Cet équilibre toujours changeant de toutes les parties, auquel nous tendons, voilà ce que nous pensons pouvoir définir comme : Monos.
Ou moine, c'est-à-dire, en langue des oiseaux, le contraire de MOI : MOI NE.