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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 14:05

 

J'ai récemment assisté à une conférence dont le but était grosso modo : comment se libérer de la roue des renaissances. C'était pas le nom exact, mais bien le propos : comment sortir de ce foutoir terrestre.

 

Cette réunion était programmée depuis des semaines, et le nombre des participants connu d'avance, puisqu'il était demandé de payer sa place avant la tenue.

 

Le public était composé d'hommes et femmes de tous âges, entre 25 et 75 ans, environ.

 

J'y ai participé consciencieusement, et en conscience (ce qui n'est pas la même chose). Les intervenants étaient jeunes, ce qui est rassurant. Je n'en peux plus des papys dans mon genre qui vous expliquent comment réussir ce qu'ils n'ont pas réussi.

 

Ce que j'ai principalement retenu de cette journée, en dehors d'informations à méditer : l'infantilisme des comportements.

 

Toutes les places ayant été réservées, l'une des premières annonces étant qu'on avait refusé du monde, et n'étant pas dans un cinéma aux sièges fixes, toutes les chaises étaient censées être occupées.

 

Or, comme dans les cinémas, où l'on ne s'assied pas à côté de l'étranger, tant qu'il reste suffisamment de places vacantes, les gens ou les groupes de gens laissaient toujours une chaise vide entre eux et l'autre. Une ou deux. Des chicots. Or, il devint vite évident qu'effectivement, toutes les chaises seraient occupées.

 

Qelle fut alors la stratégie adoptée par la foule (la foule étant ici comme ailleurs un organisme collectif réagissant collectivement et mécaniquement à une situation donnée) ?

 

Chaque nouvel arrivant qui apercevait une chaise libre dans un endroit reculé demandait à toutes les personnes déjà assises de se restreindre suffisamment pour lui laisser un passage suffisant, en disant "pardon, pardon, pardon" à chaque fois, heurtant des genoux, infligeant selon le cas aux visages contraints son sexe ou son anus heureusement emballés de sous-vêtements et vêtements. Tel Konrad Lorenz, j'adore observer la vie des bêtes. 

 

Il suffisait pourtant que toute la ligne se déplace d'une ou deux chaises afin de combler l'écart, et d'occuper les chicots, pour laisser à la disposition du retardataire la première chaise.

 

Manifestement, ce choix facile n'est pas naturel.

 

L'ostracisme subi par le premier assis, qui a dissuadé le second de s'asseoir juste à son côté, doit peser sur le dernier qui surgit. Le premier, perçu dès l'abord comme "autre", le demeure jusqu'au bout.

 

Le rang situé devant moi ayant laissé passer de la sorte un retardataire condamné à se poser à côté d'un "autre" ainsi ostracisé, les occupants des chaises de devant s'étaient reculés. Cette réaction, toutefois, n'avait pas entraîné dans tous les cas l'action compensatoire qui aurait consisté à se propulser en avant, de sorte que ma jambe droite et le genou qui lui sert de charnière étaient douloureusement comprimés par le dossier du bipède de devant. Lui ayant signalé la chose, il s'empressa bien sûr de me libérer, sans qu'il soit besoin d'en venir aux horions. Nous sommes entre gens civilisés, soucieux de se libérer de la roue des renaissances.

 

Ce qui m'ébahit, ce fut la façon dont, après la pause, chacun, et même ceux qui n'y avait laissé ni vêtement ni objet, regagna exactement sa place.

 

Parce que le fait d'avoir posé une fois son cul sur une chaise établit manifestement une sorte de contrat entre les deux. Je t'aimerai toujours, dit le cul à la chaise. Je te resterai fidèle, répond la chaise. Impossible donc, sauf à subir des regards noirs, de choisir de s'établir cinq rangs plus près des conférenciers. C'est ma place, accusent les yeux furibards de celle qui se voit obligée de quitter ses pénates après la pause pipi.  Je l'ai fait quand même, mais mes nouveaux voisins n'appréciaient manifestement pas cette rupture, cette entorse aux usages. Pourtant, c'est promis, j'étais lavé de frais, au savon bio à l'eucalyptus, et, à part les pompes presque neuves, mes fringues sortaient de la machine.

 

J'avais oublié de remarquer que les deux premiers rangs de chaises portaient l'indication : places réservées.

 

Parce que pour ce qui est de la libération, comme en toutes choses en ce monde, il y a un ordre de priorité à respecter.

 

 

 

 

 

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commentaires

E
<br /> Conquérir n'est peut-être pas approprié pour parler d'un espace sans frontières.<br /> <br /> <br /> Je parle d'invité nomade parceque celui là ne se formalise pour prendre sa place, ces actes sont en accord avec l'espace, la nature qui l' entoure qu'il respecte infiniment parce qu'elle le fait<br /> vivre.<br /> <br /> <br /> Et puis l'invité, celui-là que l'on ne connaît pas pour qui la place est (toujours) offerte, celui-là qui n'est pas parfois s'invite.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Oui, le mot est inapproprié, mais on le comprend. C'est difficile de parler. Chaque mot peut être compris selon divers sens...<br /> <br /> <br /> On croise des gens et soudain, l'un est différent. Pour celui là, la place est immédiate. Pour les autres, on se demande où les mettre...<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> Au regard des frontières que l'esprit humain à mis en place pour se mettre à l'abri de l'autre, l'étranger, c'est en voie de disparition, oui.<br /> <br /> <br /> D'un autre point de vu, c'est encore un espace à conquerir.<br />
Répondre
E
<br /> il n'y a ni place "libre", ni place "réservée" si ce n'est celle la dernière demeure... et celle disponible à l'invité nomade <br /> <br /> <br />  <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Oui, c'est clair pour la première. La deuxième, c'est en voie de disparition, non ?<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> :)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ne comprend pas la langue de la Planète The Queeeen.<br />
Répondre
L
<br /> Merci a toutes et tous, bisous.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Grosses bises a toutes et tous.<br /> <br /> <br /> Commentaire n°4 posté par LLéa hier à 00h28<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, pas mal. Des petites fourmis, peut-être?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pas mal? Tu as du voyager bien loin et bien haut pour t'extasier si modestement. :)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Chercher l'essentiel dans ce qui peut paraître insignifiant... ;)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bonne soirée,<br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Sitting on ze taupe of ze world ?<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.