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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 12:00

Le Prêteur et sa femme, Quentin METSYS, 1514

 

 

Le mot bilan est un synonyme de balance. Chacun de nous, à tous niveaux, passe son temps à peser. Ses objectifs, sa santé, ses finances, et, moins prosaïquement ses profonds désirs. Penser est issu de la même racine que peser. Peser le pour et le contre, c'est penser. Celui qui médite son action est considéré comme pondéré. La pondération est une vertu, si elle ne vire pas à l'inaction.

 

Depuis des dizaines d'années que je farfouille dans les bibliothèques plus ou moins moisies, comme dans le fouillis de mes pensées et des événements, le matériau s'empile.

 

Depuis un  certain temps, je ressens le besoin (vital) d'y mettre un peu d'ordre (ordo ab chao, dit-on en oubliant parfois que le chaos, c'est un terreau fécondateur et indispensable). 

 

Je ressens le besoin de faire le point, le bilan. Et d'abord, où suis-je, et quel chemin choisir ?

 

J'ai donc pesé les deux grands courants qui s'opposent. 

 

Dans ma balance, il y a en gros deux types de théories, qui parfois se ressemblent extérieurement, ce qui reforme une complexité indésirable :

 

D'un côté, celles qui estiment que nous sommes ici étrangers, que ce soit par accident (déflagration), en punition de notre désobéissance ou de notre orgueil (la Genèse), ou encore pour y devenir conscients ou y progresser (Tsim tsoum et certains aspects du New Age), comme dans une pépinière. Toutes considèrent la réalité ordinaire comme illusoire et mortelle. L'illusion doit être dissipée, le piège dénoué, la mémoire retrouvée, l'âme parfaite. Une fois obtenue cette libération, notre esprit retrouverait son entière liberté, sa souveraineté, ses prérogatives de Vie dans l'univers réel, dont celui-ci n'est qu'une imitation grossière, qui finirait pas se résorber.

 

Le monde où nous sommes est duel, soumis à la durée, et limité par des frontières plus ou moins tangibles, que la science rationnelle et technologique a entrepris d'explorer.

 

Le monde réel d'où celui-ci est issu est ailleurs, sans début ni fin, éternel et sans limite. Tout y est Un, sans contraire.

 

Le but secret (et tenu secret du fait des sectateurs de le deuxième théorie) de cette fausse existence est de s'éveiller, comme la Belle au bois dormant, et de la quitter Vivant.

  

De l'autre, celles pour lesquelles rien n'existe que cette réalité, dure comme fer pour les plus matérialistes, plus malléables pour les spiritualistes relatifs. Ici tout est à accomplir. Le temps est cruel mais en même temps porteur d'espérance. Pas de libération, mais l'évolution, l'accomplissement : la médecine, l'adoucissement des moeurs et la technologie ont les moyens de transformer ce monde en un paradis éternel,d'où, éternels et unis, nous pourrons nous lancer à la conquête de l'univers afin de lui apporter notre sagesse et notre mansuétude.

 

Comme les armées espagnoles au XVIème siècle l'ont fait avec ces brutes d'indiens. 

 

Ce nouveau paradis terrestre a tout et ne recule devant rien pour nous séduire; il compte d'innombrables prosélytes plus ou moins sincères : les écologistes, les socialistes, les chrétiens évangélistes, les pipeul, les industriels, banquiers, truands et toutes les forces armées.

 

J'ai cité en vrac, parce que si personne ne veut d'un monde de guerres incessantes, de contrôle total, ravagé par les acides et les radiations létales, dès qu'on repeint ce cloaque puant en vert tendre ou en rose fuschia, tout le monde s'attendrit. Les bons chrétiens laissent ruisseler des larmes de joie, tous sont émus quand une petite fille blonde donne un sou au vieux clodo noir choisi pour le casting : un monde fraternel, un monde humain, et le papillon s'envole vers le ciel azuréen. Mignon tout plein.

 

Sauf que, si tu n'en veux pas, de ce monde idéal fourni clef en mains par la Ouarneur, tu ne tardes pas à entendre résonner les bottes de la milice sur le trottoir.

 

C'est ce qui s'est passé pour les cathares : votre monde, ont-ils dit, on n'en veut pas. C'est le monde du mensonge, il ne peut rien naître de bon. On n'en veut désespérément pas, sous aucune de ses formes, aucune de ses couleurs, bleue, verte ou rose, on se casse.

 

Et ils emmenaient du monde avec eux.  

 

Alors les bons chrétiens de Rome ont sifflé leurs amis les barons du Nord. Vous voulez quitter le monde ? On s'en charge, on va vous y aider.

 

Ils s'en sont chargés, comme ils se sont chargés d'exterminer tout ce qui, à un moment où à un autre, a osé mettre en doute la seconde version, plus du tout souriante, érigée en dogme : tu es dans ce monde et n'en sortiras que mort et sous contrôle.

 

J'avoue que je me laisse séduire plus souvent qu'il n'est souhaitable par les sirènes de l'immense fraternité des humains, le mirifique projet de fleurir la Terre et toute la générosité qui fleurit. Mais tôt ou tard, j'aperçois la queue du loup qui se cache derrière, les roues des chars, le fracas des bombes, les caméras et les mouchards à chaque pas.

 

Les hommes sont tous devenus les mouchards de leurs voisins. Tous. Médecins, assistantes sociales, n'importe quel quidam. Au nom du troupeau, de son bien-être, de sa cohésion (on a même un ministère de la cohésion sociale !)et de sa sécurité.

  

C'est un piège, le plus immonde des pièges, car il se fonde sur le désir d'amour enclos au fond de chacun de nous.

 

Ce petit exercice m'a permis de voir ce que dit la balance : Nous ne sommes pas ici pour transformer le monde, mais pour opérer notre propre transmutation : le grand Oeuvre.

 

La preuve en apparaît clairement dans la tentative sournoise et butale de cerner toutes les issues.  

 

Toutes les anciennes Traditions ont dit et redit sous mille et mille formes cette simple vérité aujourd'hui presqu'oubliée : Nous ne sommes pas de ce monde, et le Royaume n'est pas de ce monde.

 

Il s'agit maintenant de trouver la porte.

 

 

 

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commentaires

N
<br /> Joyeux lundi Vieux Jade<br />
Répondre
V
<br /> <br /> Lundigestion de lundigestion de lundigestion de lundigestion de lundis...<br /> <br /> <br /> ;)<br /> <br /> <br /> j'voudrais larguer les amardis<br /> <br /> <br /> Chuis trop amercredi<br /> <br /> <br /> Je n'aime que le jeudi<br /> <br /> <br /> Mais pas me vendredi<br /> <br /> <br /> Parce que ce jour là, c'est le jour de l'amour. Comme chaque jour. (faut pas le dire, c'est un secret). Chhht.<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Vous voulez partir, Vieux Jade, tirer votre révèrence, mettre le mot fin, alors acceptez ceci<br /> <br /> <br /> http://www.mydaily-gadget.com/videos/applaudissement/<br /> <br /> <br /> ou ceci<br /> <br /> <br /> http://www.mydaily-gadget.com/videos/video/DAH-INIduyA/Applaudissement-et-Générique-La-Traviata-2009.html<br /> <br /> <br /> Et bonne journée<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Je vous remercie de votre hommage. Cela dit (excusez moi d'être un aussi vilain chipoteur), applaudir, c'est se mettre en dessous. J'ai un vernis culturel et une curiosité insatiable, qui m'ont<br /> permis de mettre en forme des idées ou des impressions que j'ai reçues. Lorsque je les relis, je suis toujours surpris par le contenu. Je n'en suis pas le père, mais la mère, si vous voulez. On<br /> devrait alors applaudir toutes les femmes qui mettent un enfant au monde. Merci quand même. :)<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> une soupe d'orties ,délicieux et pleine de vertus.<br /> <br /> <br /> merci<br /> <br /> <br /> le messager est partis..<br />
Répondre
V
<br /> <br /> Pas loin...<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> Un message de sympathie!<br />
Répondre
V
<br /> <br /> Merci<br /> <br /> <br /> http://www.lebistrotdelarosecroix.com/article-un-concept-simple-et-finalement-genial-des-rosicruciens-103414117.html<br /> <br /> <br /> Je travaille peut-être le risque possible de forger un "super ego" :)<br /> <br /> <br /> Enchanté d'avoir appris que le News signifient "les autruches". Les gens qui les regardent auraient-ils la tête dans le sable ?<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Bonsoir,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Comme le jardinier est allé mouiller ailleurs, je me permet de mettre de temps en temps, des fleurs fraîches sur son blog. :)  Pas faché?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Danièlle, Narf, et ami(es), n'oubliez pas de venir arroser ... Merci.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Grosses bises a toutes et tous, beau samedi, dimanche. Bon vote ... ou pas! :)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pour Justin.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Miam:)<br /> <br /> <br /> Panem and cirses en sus...<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le jardin de Vieux Jade
  • : Arrivages du jour, légumes secs, mauvaises herbes, quelques trucs qui arrachent la gueule. Taupes, censeurs et culs bénits s'abstenir. Si vous cherchez des certitudes, c'est pas l'endroit.
  • Contact

Décidément rétif à l'ordre bestial, j'ai fixé ma résidence ailleurs, d'où j'observe le déroulement des temps infernaux, fumier des plus belles fleurs.  J'ai un jardin secret, où les plantes poussent toutes seules. Servez-vous, si le coeur vous en dit, sans tenir compte de la chronologie, car comme le mot le dit clairement, l'heure est un leurre.

 

Une précision concernant les commentaires : n'ayant pas toujours le temps ni l'énergie de répondre aux commentaires, ceux-ci restent ouverts, sans aucune garantie que j'y réponde. Je me réserve cependant le droit de sabrer les inconvenances, dont je reste seul juge.

 

Ici, je n'est pas un autre.

Recherche

Lave

Après l’explosion

Nul ne l’a sue

Le jour d’après

Coule la lave

Brûlent les cendres

Lave la lave

Mange la louve

Larmes sans sel

De régime

Cuit et recuit 

Frottent les cendres

Récurent

 

Pas encore nu,

Pas tout à fait ?

Restent des choses

Bien accrochées

Des salissures

De vieux fantômes

D’anciennes guerres

 

Qui peut le faire, si ce n'est toi ? 

 

Nettoie

 

Les notes glissent

Comme des larmes

Gouttes de feu

Sur la paroi

 

Qui m’a volé le cœur ?

Qui m’a trempé vivant,

Comme une lame ?

Qui m’a fouetté les yeux,

M’a déchiré le ventre

Me baisant les paupières

Et m’enduisant de baume,

Me prenant par la main,

Pour me conduire

Dehors ?

Les dits de Lao Yu

LE BUT DE LA QUÊTE EST DE N'AVOIR

NI BUT, NI QUÊTE

 

***

 

QUE SAIT-IL DE LA PESANTEUR,

CELUI QUI N'EST JAMAIS TOMBÉ ?

 

***

 

C'EST SOUVENT LORSQU'ELLE S'ENFUIT QU'ON PERÇOIT L'ESSENCE DE LA BEAUTÉ

 

***

 

LA MER A DES MILLIARDS DE VAGUES QUI BATTENT TOUS LES RIVAGES. OU EST LE CENTRE DE LA MER ?

 

***

 

CE QUI EST MORT N'A AUCUN POUVOIR SUR CE QUI EST VIVANT

SEULS LES MORTS CRAIGNENT LES MORTS

 

***

 

QUAND LE NID BRÛLE, LES OISEAUX S’ENVOLENT

 

***

 

C’EST DANS LA CHUTE QUE LES AILES POUSSENT

 

***

 

CE QUI PEUT ÊTRE PERDU EST SANS VALEUR

 

***

 

LA MAISON EST PLUS GRANDE QUE LA PORTE

 

***

 

L’ERREUR EST LA VOIE

 

***

 

LA ROUTE EST DURE A CELUI QUI BOÎTE

 

***

 

LA LUMIERE DE L’ETOILE EST DANS L’ŒIL QUI LA REGARDE

 

***

 

LES PETITS NOURRISSENT LES GRANDS

 

***

 

LES RICHES ONT UNE BOUCHE
MAIS PAS DE MAINS POUR LA REMPLIR

C’EST POURQUOI IL LEUR FAUT
DE NOMBREUX SERVITEURS ;


CEUX QUI ONT DE NOMBREUX SERVITEURS
NE SAURAIENT VIVRE SEULS,

CE SONT DONC DES PAUVRES ;


CELUI QUI PEUT VIVRE SANS SERVITEURS 
EST DONC LE VERITABLE RICHE.

 

***

 

VIVRE C’EST REVENIR SUR SES PAS

 

***

 

LA NUIT LAVE LE LINGE DU SOLEIL

 

***

 

LES RUISSEAUX EMPORTENT LES MONTAGNES

 

***

 

UNE EPINE DANS LE PIED DU GENERAL : L’ARMEE S’ARRÊTE


***
 


UN PORC EN HABITS DE SOIE RESTE UN PORC,
COMME UN DIAMANT DANS LE FUMIER

RESTE UN DIAMANT.

MAIS LA PLACE D’ UN DIAMANT

EST DANS UN ECRIN DE SOIE,

ET CELLE D’UN PORC DANS LE FUMIER.

 

***

 

COMME SEULE L’EAU ETANCHE LA SOIF,
SEULE LA JUSTICE COMBLE LA FAIM DE JUSTICE

 

***

 

DU COLIBRI A L’AIGLE, IL EXISTE DE NOMBREUX OISEAUX

 

***

 

LE DEDANS REGLE LE DEHORS

 

***

 

L’EPONGE BOIT LE VIN RENVERSÉ
ET LA ROSÉE DU MATIN

 

 

***  

 

LORSQU'IL DECOUVRE LE MIEL,

L'OURS OUBLIE LA PIQÛRE DES ABEILLES

 

 

 

 

 

 

 

 

Lisez-Moi Lisez Moi Lisez Moi

Des mots des mots des mots des

Quand à un livre je me livre , ce que je lis me délie.

 

 

Je me demande pourquoi on n'a pas encore une loi qui oblige à faire bouillir les bébés à la naissance, afin qu'ils soient parfaitement stérilisés.

 

Circuler, pour mieux s'ôter.

Toute notre vie, on attend une grande cause pour se lever, et on passe sa vie accroupi, à croupir.

Le lucane aime prendre l'R le soir à sa lucarne.

Ce qu’il y a de bien dans l’état de siège, c’est qu’on prend le temps de s’asseoir.

 

 

Les oiseaux sont les poissons du ciel,

nous en sommes les crabes


Heureux les déjantés, ils quitteront plus facilement la route commune!

 
L’argent n’a pas d’odeur, mais il y contribue.


Un vrai sosie, c’est invraisemblable.

   

Quand je grossis, je m’aigris ; et quand je m’aigris, je grossis.

   

Le temps, c’est de l’urgent.

   

Joindre l’utile au désagréable : se faire renverser par une ambulance.  

 

Le journal du paradis, c’est le Daily Cieux.

   

Yfaut et Yaka sont dans un bateau ; Yfaut tombe à l’eau, Yaka l’repêcher.

 

Chaque matin, s’ils ne sont pas morts, les vieux vont aux nouvelles.

 

Le poète a latitude d’explorer toutes les longitudes.

   

Etre réduit à la portion congrue, c’est fort peu. Moins, c’est incongru.

 

Peut-on dire de quelqu’un
dont la vie dépend des autres pour tout qu’il
est riche ?
La bouche est elle riche ?

Peut-on dire de quelqu’un
qui n’a rien à attendre des autres qu’il est pauvre ?
Les mains sont elles pauvres ?

 

Curieux comme mystique s’oppose à mastoc.

 

On a mis bien des ouvrages majeurs à l’index.

 

Quand le brouillard tombe, on voudrait qu’il se casse.

 

Au matin, la nuit tombe de sommeil.