Dans une interviou donnée le 15 janvier 1982, peu avant sa disparition, Philip Kindred Dick,
allumé notoire, disait qu'en tant qu'écrivain professionnel, il était stupéfait par la modernité des Évangiles. Personne n'écrivait comme ça à cette époque, dit-il.
Platon, dans la fameuse (à vérifier, c'est un lieu commun, les trucs fameux que tout le monde connaît : ah oui, l'allégorie de la
caverne, mais QUI l'a lue, vraiment lue ?) allégorie de la caverne, nous emmène au cinéma.
Qu'est-ce d'autre qu'une projection cinématographique ?
"Voici des hommes dans une habitation souterraine en forme de grotte, qui a son entrée en longueur, ouvrant à la lumière du
jour l’ensemble de la grotte ; ils y sont depuis leur enfance, les jambes et la nuque pris dans des liens qui les obligent à rester sur place et à ne regarder que vers l’avant, incapables qu’ils
sont, à cause du lien, de tourner la tête ; leur parvient la lumière d’un feu qui brûle en haut et au loin, derrière eux ; et entre le feu et les hommes enchaînés, une route dans la hauteur, le
long de laquelle voici qu’un muret a été élevé, de la même façon que les démonstrateurs de marionnettes disposent de cloisons qui les séparent des gens ; c’est par-dessus qu’ils montrent leurs
merveilles.
— Je vois, dit-il.
— Vois aussi, le long de ce muret, des hommes qui portent des objets fabriqués de toute sorte qui dépassent du muret, des
statues d’hommes et d’autres êtres vivants, façonnées en pierre, en bois, et en toutes matières ; parmi ces porteurs, comme il est normal, les uns parlent, et les autres se
taisent.
— C’est une image étrange que tu décris là, dit-il, et d’étranges prisonniers.
— Semblables à nous, dis-je. Pour commencer, en effet, crois-tu que de tels hommes auraient pu voir quoi que ce soit d’autre,
d’eux-mêmes et les uns des autres, que les ombres qui, sous l’effet du feu, se projettent sur la paroi de la grotte en face d’eux ?
— Comment auraient-ils fait, dit-il, puisqu’ils ont été contraints, tout au long de leur vie, de garder la tête immobile
?
— Et en ce qui concerne les objets transportés ? n’est-ce pas la même chose ?
— Bien sûr que si.
— Alors, s’ils étaient à même de parler les uns avec les autres, ne crois-tu pas qu’ils considéreraient ce qu’ils verraient
comme ce qui est réellement ?
— Si, nécessairement.
— Et que se passerait-il si la prison comportait aussi un écho venant de la paroi d’en face ? Chaque fois que l’un de ceux qui
passent émettrait un son, crois-tu qu’ils penseraient que ce qui l’émet est autre chose que l’ombre qui passe ?
— Non, par Zeus, je ne le crois pas, dit-il.
— Dès lors, dis-je, de tels c hommes considéreraient que le vrai n’est absolument rien d’autre que l’ensemble des ombres des
objets fabriqués.
— Très nécessairement, dit-il."
N'est-ce pas aussi anachronique que les récits des faits et gestes du Christ ?
Les légendes rapportent le souvenir de rois ou de sages qui voyaient au loin dans des miroirs, et savaient par le moyen de
démons familiers ce qui se disait de l'autre côté de la Terre.
Bien que rien de cela ne constitue une quelconque preuve, les innombrables artefacts inexplicables et soigneusement inexpliqués
que dissimule savamment l'archéologie officielle - entre autres les vases d'albâtre évidés de l'intérieur par une technique absolument impossible à reproduire - et ceux qu'elle ré-enterre
dans les caves ou qu'elle mutile - comme la falsification du pyramidion de la grande
pyramide de Gizeh, afin qu'il perde l'une de ses principales caractéristiques : être exactement haut de 1 mètre, des milliers d'années avant la prétendue "découverte" du mètre -
l'incroyable machine d' Anticythère, et tant d'autres, tout concourt à amener à une conclusion : nous avons
oublié le passé de la Terre, et de notre véritable histoire.
Pis : la falsification du pyramidion montre clairement que quelqu'un manipule les données afin que nous restions ignorants de ce
passé, marionnettes sous influence.
Ignorants du passé, certes. Mais la manipulation va bien au-delà : depuis des décennies, maintenant, le public est savamment
amené à deux (au moins) présupposés : nous avons été créés par des êtres supérieurs, dont nous sommes le bétail, les sujets. C'est la première donnée. Nous ne sommes plus les fils d'un Dieu
aimant, comme le disait le Christ, mais le résultat de manipulations génétiques sur des animaux, afin, comme le disait Sitchin et d'autres après lui, de fournir de la main-d'oeuvre aux dieux
venus d'ailleurs.
Totalement matérialiste. Les évhèméristes et autres
ufologues hard core ignorent, refusent, réfutent toute transcendance. L'homme est un animal doué d'une conscience due au jeté de dés du hasard, ou d'une science utilitaire.
Notre nature divine est alors totalement niée. Quelles perspectives nous reste-t-il, en dehors d'éphémères jouissance et du
suicide ?
La deuxième proposition a été préparée par d'anodines séries télé qui galvanisaient les adolescents dont j'étais :
Super Jaimie et l'homme bionique, entre autres.
Les maîtres du monde, vivant dans l'ombre, tirent évidemment les ficelles du grand carrousel. Rien d'étonnant à ce qu'on
nous dise aujourd'hui que l'avenir de la race humaine est dans la symbiose mécanique, alors qu'on nous y prépare gentiment depuis des décennies.
Ce mariage effarant de l'homme et des machines est sur les rails depuis bien plus longtemps que nous ne pouvons le
croire.
Peut-être que nos corps ne sont rien d'autre que d'extraordinaires vaisseaux spatiaux, à nous donnés pour que nous - qui
est NOUS ? - expérimentions un film, comme le suggérait Platon. A l'issue du film, notre machine s'arrête - c'est la mort - afin que le voyageur revienne chez lui.
Si c'est bien le cas, il y a ici, dans ce film, une intelligence à l'oeuvre qui tente de nous maintenir dans la caverne par tous
les moyens possibles, y compris en nous faisant patiemment accepter que le but de l'opération est de demeurer éternellement collés là, alors que tous les anciens enseignements nous ont mis en
garde : cette réalité est une illusion, maya, et donc toute tentative, promesse ou désir de s'incruster, de devenir immortel une monstrueuse arnaque. Qu'importe que ton corps soit
mortel, nous dit-on, puisqu'on est capable de tranférer ta précieuse conscience dans un corps
inusable, aussi souvent que nécessaire ?
Que disait le Christ ? Que nous ne sommes pas d'ici. Que le prince de ce monde n'est pas le Père, mais le père du mensonge, et que
le mensonge règne en ce monde.
Nombreux sont ceux qui, comme le Christ et Platon sont venus ici pour crier à nos oreilles leur alarme toujours
étonnamment moderne : éveillez-vous, levez-vous, marchez, comme celui qui demeurait paralysé, sortez de la caverne, du royaume des morts, du tombeau, comme Lazare, ouvrez les yeux, comme les
aveugles guéris,n'écoutez plus les sirènes qui vous versent l'oubli, les fausses promesses de gloire, de puissance et d'immortalité.
De nos jours, par rapport aux générations qui nous ont devancé, nous avons la chance d'aller au cinéma, et donc de savoir que
Platon parlait très exactement du phénomène de la projection. De savoir que rien n'est plus facile que de se laisser happer par le scénario, les éclairages, les effets musicaux d'un film.
Rien de plus facile que de jouer sur les émotions, les sentiments, la détermination, la bonne volonté et la croyance du public.
Rien de plus simple que d'envoyer des peuples à la guerre, au massacre, à l'auto-destruction. Rien de plus aisé que de faire élire
n'importe quel pantin auquel on refuserait en temps normal de serrer la main.
N'est-ce pas alors incroyable que malgré cette connaissance déjà ancienne - celle du mensonge des images, de la falsification et
de l'effet des slogans - la plupart des humains continuent de s'enflammer pour toutes les causes téléguidées qu'on leur propose, comme l'ont fait tant de générations avant eux, qui, elles
n'avaient pas connaissance de ces choses ?
Faut-il que nous soyons à ce point englués dans le sommeil, l'illusion, que rien ne puisse nous en arracher ?
Que faudra-t-il, alors ? Que le ciel nous tombe sur la tête ? Que le scénario prenne une tournure si atroce qu'alors nous en
jaillirons comme du pire cauchemar ?
Peut-être est-ce le dernier recours avant que nous acceptions de nous laisser transformer en morts-vivants génétiquement modifiés,
bourrés de processus informatiques, éternels cadavres impulsés à volonté par d'effrayants sorciers définitivement coupés de la Source, notre Père/Mère.